L'équipe de France n'a jamais été inquiétée par le Monténégro relégué au final à 44 points (90-46). Elle affrontera samedi la Belgique en demi-finale.
Sans Iliana Rupert, insuffisamment remise de sa blessure à l'épaule droite, la France a été sérieuse, déterminée, étouffante en défense et a tout de suite marqué son territoire. Etincelante jusqu'ici dans le tournoi, l'Américaine naturalisée Natasha Mack (14,8 points et 11,3 rebonds sur les 4 premiers matches) a été complètement déboussolée (8 rebonds mais seulement 4 points). Et c'est toute son équipe qui a failli offensivement (28,8% de réussite aux tirs) tout en se montrant incapable de tenir les Françaises de l'autre côté du terrain (63,7% pour les Bleues).
L'adversaire était trop faible pour parler de match de référence, mais les Bleues ont parfaitement fait le taf et sont montées en puissance après une phase de groupe poussive, et il y a plusieurs satisfactions individuelles, de Marième Badiane (20 points, 7 rebonds) à Sandrine Gruda (18 points), en passant par Marine Fauthoux (15 points, 6 passes) et Leila Lacan (8 points et 5 passes) pas impressionnée par son premier Euro.
La Belgique sera favorite
C'est la huitième fois de suite que les Bleues se qualifient pour le dernier carré européen, mais pour accrocher une sixième de finale de rang, il leur faudra passer sur le ventre de la Belgique qui partira favorite. Ce pour deux raisons : 1- l'absence de plusieurs éléments majeurs du côté de la France, 2- la valeur des Belgian Cats qui ont broyé leurs adversaires jusqu'ici par une marge moyenne de 35 points et notamment la Serbie, championne d'Europe en titre, grâce à un quatuor de feu (Emma Meesseman, Julie Allemand, Julie Vanloo et Kyara Linskens) dont les trois dernières jouent en Ligue Féminine. Ce sera ainsi une demi-finale fratricide d'autant que le coach des Cats, Rachid Méziane, est Français et fut l'assistant de Valérie Garnier en équipe de France. Le fait que les Bleues aient gagné les trois derniers matches face aux Belges n'est pas un indice à prendre en compte.
Une différence d'entrée de jeu
Il s'est passé pas mal de choses dans les premières minutes. Un panier de Marine Fauthoux a donné le ton côté français, mais avec un contre sur Sandrine Gruda, Natasha Mack a montré de quel bois elle se chauffe en défense -on saura plus tard qu'il s'agissait d'un feu de paille. Après deux minutes, Milica Jovanovic, une joueuse majeure, se blessait à la cheville et cela pénalisait fortement une équipe très juste en rotation. La défense des Bleues était solide et le Monténégro était contraint de commander un temps-mort pour s'adapter alors que le score était de 15-7 après sept minutes de jeu.
Jean-Aimé Toupane n'hésitait pas à lancer Laila Lacan, 19 ans, dès la fin du premier quart-temps et l'arrière d'Angers se distinguait en marquant de suite un trois-points, puis en concluant un drive. Après dix minutes, les Monténégrines n'avaient converti que 3 de leurs 13 shoots, ce qui explique leur faible total de points, 9, alors que les Françaises en avaient accumulé de leur côté 23 avec un 10/17.
L'axe Fauthoux-Badiane
Les Françaises perdaient un peu de leur fluidité et commettaient pas mal de fautes et il y a eu une petite alerte à 34-24 avec Jelena Vucetic qui essayait d'allumer la flamme. Mais les Bleues ne plaisantaient toujours pas en défense et l'axe Marine Fauthoux (9 points et 5 passes en 14 minutes)-Marième Badiane (9 points et 4 passes en 10 minutes) leur permettait de donner un autre coup de rein pour atterrir à +18 (44-26) à la mi-temps. Natasha Mack (4 points) était engluée dans la défense des Bleues.
Une torture
En revenant en piste, les Monténégrines n'avaient probablement plus d'illusions sur le sort de ce quart-de-finale. L'essentiel pour elles était de ne pas prendre un bouillon et de préparer la suite du tournoi pour chiper une place pour les qualifs aux JO de Paris 2024. Seulement, Sandrine Gruda prenait le dessus sur Natasha Mack, Marième Badiane impressionnait et l'écart se creusait un peu plus à la fin de la troisième période (65-37).
Le Monténégro s'écroulait dans le quatrième quart-temps qui ressemblait à une torture. Il ne marquait plus alors que la France accumulait les bons points. 78-38 à la 36e minute. Tout ceci n'avait qu'un intérêt relatif. Il y a deux ou trois classes d'écart entre les deux équipes et les choses (très) sérieuses vont avoir lieu ce week-end.
La boxscore est ICI.
Photo : Romane Bernies (FIBA)