Si la Grande-Bretagne est en demi-finale de l’Euro féminin où elle va défier ce samedi la France, c’est pour beaucoup grâce à un trio de joueuses qui ne ménagent pas leurs efforts pour mettre ce pays du rugby, du foot et du cricket sur la carte du basket-ball européen.
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Parfois la lecture des chiffres est édifiante. C’est le cas pour la Grande-Bretagne. Tami Fagbenle (1,93m, 26 ans) présente sur quatre matches une évaluation de 24,0, Jo Leedham (1,76m, 31 ans) de 17,0 et Karlie Samuelson (1,83m, 24 ans) de 15,6. Suivent deux joueuses à 7,4, Rachael Vanderwal et Cheridene Green. Et pour trouver la sixième, Ellidh Simpson, il faut descendre à 3,2 !
C’est en s’appuyant à fond sur ce robuste trio que la Grande-Bretagne a obtenu d’ores et déjà le meilleur classement de son histoire. Jamais équipe britannique, garçon ou fille, ne s’était immiscée dans une demi-finale européenne. Lors de sa dernière apparition à l’Euro, en 2015, la Grande-Bretagne avait perdu ses quatre matches. Cette fois, elle a surpris la Lettonie (+14), l’Ukraine (+14), le Monténégro (+11) et la Hongrie (+3). Seule l’Espagne l’a fait vaciller mais ce ne fut pas sans peine (+8). Les jeunes femmes de sa Gracieuse Majesté ont ainsi fait un beau bras d’honneur aux bookmakers qui les classaient à la dernière place des prévisions.
Face à la Hongrie, les Britanniques ont fait preuve de férocité défensive, d’altruisme offensif, de ruse, à la très grande satisfaction de leur coach espagnol, Jose Maria Buceta.
« C’est fantastique », s’est exclamé celui-ci. “Mais c’est le résultat d’un groupe de joueuses géniales qui ont tout : l’engagement, le sens du travail en équipe. Croyance, confiance, ce sont les choses que nous avons. Et nous devons être très fiers car nous avons prouvé que nous pouvons faire quelque chose. »
Jo Leedham, six saisons en France
Depuis le début de l’Euro, Jo Leedham joue 35’ par match. Jo, on la connait très bien en France depuis qu’elle avait inscrit 29 points contre les Bleues lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012 les poussant en prolongation. Elle avait enchaîné avec cinq saisons à Bourges et une à Villeneuve d’Ascq.
L’Anglaise possède un coffre énorme, c’est une battante fantastique et elle peut réussir un match plein sans même marquer beaucoup. Sa ligne statistique la plus spectaculaire est celui du nombre moyen d’interceptions : 4. C’est naturellement la numéro 1 du tournoi. Elle est aussi la meilleure rebondeuse (7,2) et la meilleure passeuse (5,2) de son équipe, tout en étant la troisième marqueuse (12,0 points) même s’il y a du déchet (34,6% de réussite).
« Il est incroyable que les gens ne la fassent pas signer pour les meilleures équipes car elle est l’une des meilleures joueuses que j’ai jamais entraînée », a déclaré Buceta. « Parce qu’elle comprend la situation. Elle a marqué 20 points contre la Lettonie lors du premier match, toute l’équipe était prise par la défense, ce qui lui a permis de jouer pour elle. Les meilleures joueuses comprennent quand c’est le moment et quand ça ne l’est pas. Elle a également joué une excellente défense, pas seulement aujourd’hui mais tout le tournoi…. C’est ainsi que les grandes joueuses se différencient des bonnes joueuses. ”
Jo était réellement aux anges après la victoire sur la Hongrie :
« Wow ! Je suis tellement fière de cette équipe. Nous sommes venues ici en espérant faire quelque chose, mais je ne peux honnêtement pas dire que je m’attendais à ce que nous soyons en demi-finale parce que depuis le début, nous essayions d’atteindre les quarts de finale. Mais cette équipe est tellement spéciale. Nous essayons simplement d’obtenir une médaille maintenant. Oui, et nous avons une chance. «
Formées en NCCA
Les trois joueuses pilotes de la Grande Bretagne sont issues de la NCAA. Jo Leedham est sortie de la modeste université de Franklin Pierce et cartonna en senior au point d’être la top marqueuse de la NCAA II (27,2 points). Karlie Samuelson a effectué son cursus à Stanford. Ses deux sœurs ont également joué au plus haut niveau universitaire. Bonnie à Stanford comme Karlie et Katie Lou, que nous retrouverons à la rentrée sous le maillot de Charleville, à Connecticut. Ensemble les frangines Samuelson ont participé à plus de 400 matches universitaires dont huit Final Four. Elles ont appris à shooter dans l’arrière-cour de la maison familiale et sont devenues des tireurs d’élite.
Karlie a disputé en 2017 trois matches de pré-saison avec les Los Angeles Sparks avant d’être victime d’une fracture au pied. Elle a joué ensuite 13 matches avec Vigarano en Italie mais elle retourna au pays dès janvier évoquant des raisons personnelles. Elle est devenue entraîneur tout en poursuivant des études pour signer de nouveau à l’été 2018 avec les Sparks et effectué la saison majoritairement sur le banc. Elle a joué ensuite aux Castors de Braine et surtout elle a fait en 2018 ses débuts dans l’équipe de Grande-Bretagne en profitant de la nationalité britannique de sa mère.
On leur a coupé les vivres !
D’origine nigériane, Tami Fagbenle est née à Baltimore et a fréquenté la prestigieuse université d’Harvard et en est sortie diplômée en anthropologie mais elle avait été auparavant élevée en Grande-Bretagne. Elle aussi joue en WNBA (52 matches à 2,3 points) et son investissement dans l’équipe nationale britannique remonte à plusieurs années puisqu’elle était présente aux Jeux de Londres avec un rôle plus modeste qu’aujourd’hui (4,8 points et 4,0 rebonds). Pivot l’hiver à Polkowice, elle a planté 29 points contre le Monténégro et la Hongrie.
« Nous sommes déjà arrivées si loin que nous devons continuer et le ciel est notre limite. Je ne sais pas jusqu’où nous irons. »
Tami Fagbenle est en mission. L’agence gouvernementale britannique alloue de l’argent aux fédérations des différentes disciplines suivant leur compétitivité présumée aux Jeux Olympiques et elle a estimé que l’équipe de basket ne l’était pas ! Fagbenle a vivement critiqué cette décision et déclaré à Sky Sports que le fait de ne pas capitaliser sur le basket après les JO de 2012 avait porté un tort considérable à la discipline dans le pays.
« Nous voulons tous obtenir une médaille d’or aux Jeux Olympiques ou à une autre occasion, mais cela n’arrivera pas du jour au lendemain. Vous devez donc investir dans ce sport. Je pense que 2012 a aidé à mettre un peu plus le basket-ball britannique sur la carte, c’était vraiment très bénéfique. C’était un moment crucial, en termes de croissance, et si nous avions le financement, je pense que nous pourrions avoir … notre trajectoire était comme ça (une courbe croissante) et ensuite le financement a été coupé et nous allions en quelque sorte comme ça (une courbe décroissante). C’est frustrant parce que c’est comme si nous étions sur deux pages différentes. »
UK Sport a déclaré que le problème du financement était constamment à l’étude et a déjà promis de réévaluer le potentiel de l’équipe féminine si elle se qualifiait aux JO de Tokyo via l’EuroBasket. Tami Fagbenle et ses copines ont déjà fait une grande partie du boulot.
Photo ouverture: Jo Leedham (FIBA)
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Parfois la lecture des chiffres est édifiante. C’est le cas pour la Grande-Bretagne. Tami Fagbenle (1,93m, 26 ans) présente sur quatre matches une évaluation de 24,0, Jo Leedham (1,76m, 31 ans) de 17,0 et Karlie Samuelson (1,83m, 24 ans) de 15,6. Suivent deux joueuses à 7,4, Rachael Vanderwal et Cheridene Green. Et pour trouver la sixième, Ellidh Simpson, il faut descendre à 3,2 !
C’est en s’appuyant à fond sur ce robuste trio que la Grande-Bretagne a obtenu d’ores et déjà le meilleur classement de son histoire. Jamais équipe britannique, garçon ou fille, ne s’était immiscée dans une demi-finale européenne. Lors de sa dernière apparition à l’Euro, en 2015, la Grande-Bretagne avait perdu ses quatre matches. Cette fois, elle a surpris la Lettonie (+14), l’Ukraine (+14), le Monténégro (+11) et la Hongrie (+3). Seule l’Espagne l’a fait vaciller mais ce ne fut pas sans peine (+8). Les jeunes femmes de sa Gracieuse Majesté ont ainsi fait un beau bras d’honneur aux bookmakers qui les classaient à la dernière place des prévisions.
Face à la Hongrie, les Britanniques ont fait preuve de férocité défensive, d’altruisme offensif, de ruse, à la très grande satisfaction de leur coach espagnol, Jose Maria Buceta.
« C’est fantastique », s’est exclamé celui-ci. “Mais c’est le résultat d’un groupe de joueuses géniales qui ont tout : l’engagement, le sens du travail en équipe.
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