Dimanche soir, l'équipe de France féminine U20 s'est hissée sur le toit de l'Europe en dominant en finale la Lettonie (85-59). Quelques heures après ce sacre, les Bleuettes étaient de retour de Klaipeda pour livrer leurs premières impressions. Avec de la fatigue et surtout l'or autour du cou.
Les Françaises ont ramené la coupe à la maison après une compétition parfaite, conclue à merveille après deux larges victoires contre l'Espagne en demi-finale puis la Lettonie pour le titre. Un weekend de rêve qui succédait à un duel difficile mais remporté en prolongation contre l'Italie, le seul moment compliqué de ces dix jours d'EuroBasket U20 en Lituanie. Mais dans ce match, comme pour l'entièreté de leur compétition, les Bleuettes sont restées soudées, sans jamais paniquer et en appliquant les consignes d'Elise Prod'homme et de son staff. Le secret de la réussite raconté par ses actrices :
"Je ne réalise toujours pas mais on commence un petit peu à se rendre compte de ce que l'on a fait. Mais les 300 à 400 messages que j'ai reçus me le rappellent. C'est exceptionnel, je ressens beaucoup de fierté, beaucoup d'enthousiasme. On n'a pas ressenti une telle domination de notre part. Les joueuses ne regardaient pas le score et au niveau du staff, on gérait les choses pour les mettre dans les meilleures conditions. Les filles jouaient à 100 %, avec l'ambition de remporter le titre depuis le début de la compétition. Et elles ont répondu présentes. Le quart de finale contre l'Italie est un match référence. On n'a jamais rien lâché et il y avait tellement d'âmes positives. Peu importe ce qu'il se passait durant la rencontre, dans les émotions, il fallait que l'on garde le sourire."
Elise Prod'homme, sélectionneuse de l'équipe de France féminine U20
"On ne réalise pas forcément ce qu'il nous arrive mais je suis contente. Lorsqu'il restait trente secondes, on savait que l'on allait être championnes d'Europe mais à la fin du match on ne s'en rend pas vraiment compte au final. J'ai vu que je succédais à Olivia Epoupa, qui a remporté le titre de MVP en 2014. C'est une fierté car c'est une très grande joueuse. J'en suis honorée. Désormais, l'équipe de France A est un objectif à court terme, dès l'année prochaine. Les Jeux Olympiques 2024 ? Oui, j'ai envie d'y être.
J'étais blessée quand on a commencé la préparation et les filles m'ont mises dans les meilleures conditions pour que je performe. Elles m'ont fait confiance. Ce titre m'a permis de me projeter un peu plus au niveau européen. J'ai envie de me faire plus remarquer pour viser la WNBA.
Carla Leite, MVP de l'EuroBasket féminin U20
"Les émotions montent très vite. Je suis bien fière d'avoir été la capitaine de cette équipe. On a été soudées ensemble. L'objectif était l'or donc il fallait être concentrées à chaque fois. Evidemment, cela nous a fait plaisir de battre l'Espagne, surtout lors d'une demi-finale alors qu'on avait perdu contre elle en préparation. On était déterminées à les passer et aller en finale. Puis on était prêtes dès le début de cette finale. Tous les matches ont été une finale pour nous. Contre la Lettonie, nous étions prêtes mentalement, présentes et dès le deuxième quart temps on a créé l'écart.
On a eu un staff incroyable. Elise (Prod'homme) n'a rien lâché, elle n'a pas montré sa peur. Pour sa première, elle a fait le travail ! Elle est incroyable, beaucoup à l'écoute. On était toute concentrées sur elle et sur ses principes de jeu."
Ilona Hattab, capitaine de l'équipe de France féminine U20
Une quatrième médaille chez les équipes de France jeunes, la deuxième en or pour les U20
Le parallèle avec l'équipe de France U20 est facile mais il est quasiment obligatoire de le faire. Trois semaines après la génération masculine 2003-2004, la féminine a emboîté le pas et a réalisé une compétition toute aussi formidable.
Pour cette catégorie, l'EuroBasket représente le dernier tournoi en jeune avant de viser les équipes nationales séniores. Et alors que Guillaume Vizade avait mis la barre haut en l'emportant avec Armel Traoré et ses coéquipiers, Elise Prod'homme en a fait de même. Challenge relevé que la sélectionneuse a fait remarquer en conférence de presse : "Je sais comment Guillaume Vizade a travaillé. Leur équipe était un exemple, alors nous nous sommes dits 'pourquoi pas nous'. C'est un groupe qui n'a pas eu de championnat du monde, qui n'a pas eu énormément de compétitions, alors elles avaient à coeur de montrer que cette génération existait."
Un objectif partagé par ses joueuses qui suivaient pendant leur préparation "sur une grande télé" les rencontres de toutes les équipes de France jeunes. La "grande famille" notaient-elles. "Ça nous a beaucoup motivé. On voulait faire pareil que les U20 garçons", avouait Ilona Hattab. "On a un peu été arrêtées avec le Covid donc c'était peut-être la dernière opportunité de gagner un championnat d'Europe. On était déterminées."
Photo : © FIBA
