Les Bleues n’a jamais perdu face aux Grecques en match officiel depuis le 8 mai 1991 et la série n’a pas été interrompue ce soir. Après avoir été crispées pendant trois quart-temps, les coéquipières de Céline Dumerc ont submergé leurs adversaires physiquement au bout du rouleau pour l’emporter 77-55.
Demain l’équipe de France va jouer la huitième finale de son histoire, la troisième de rang. Face à son ennemi préféré, l’Espagne. Ce sera aussi la dernière valse internationale de Céline Dumerc et Gaëlle Skrela.
Heureusement que les 400 supporters français braillards sont là pour animer l’immense O2 Arena de Prague si mal remplie. Pourtant les Bleues imprécises dans leurs gestes ne parviennent pas à se mettre dans le rythme et par l’inévitable Evina Maltsi, 38 ans, qui a dû se faire poser des piles Duracel dans les jambes, les Grecques mènent 7-2 au départ. Grâce à la sûreté de Endy Miyem des deux côtés du terrain ainsi qu’un excellent passage de Olivia Epoupa et Alexia Chartereau (7 points en 6 minutes), la France creuse un bon écart un peu avant la fin du quart-temps (23-15).
Valérie Garnier fait beaucoup tourner son effectif afin d’user les vieilles jambes grecques -Evina Maltsi est sortie moins d’une minute en première mi-temps- et d’ailleurs un temps de passage à la 14e minute indique que le banc français en est à 18 points contre 2 à celui des filles du Pirée. Seulement, ceux-ci sont coriaces et si, par un cruel manque de taille à l’intérieur, elles sont considérablement dominées au rebond (Helena Ciak après 20 minutes a cueilli 7 ballons soit autant que toute l’équipe grecque alors que la France en comptabilise 19), elles restent placides, patientes, et effectuent de bons replis défensifs qui enquiquinent les Bleues qui refusent quelques bons tirs et perdent 14 ballons.
Se retrouver avec cinq points de marge à la mi-temps (35-30) sur une dernière action judicieuse Hhadydia Minte-Endy Miyem au buzzer est finalement bon à prendre.
Positif: le rebond. Négatif: les balles perdues
Chaque tentative d’échappée des Françaises est aussitôt repoussée par les Grecques. Les Bleues paraissent souvent empruntées et ne parviennent pas à libérer leur potentiel athlétique. Le banc grec est debout surexcité de voir les copines tenir la dragée haute aux vice-championnes d’Europe. A la 28e minute Stella Kaltsidou égalise à 47 d’un tir primé. Ce n’est pas du jeu d’esthète. Chaque mètre carré est défendu à la baïonnette. Finalement, à l’issue du troisième quart-temps la France possède toujours cinq points d’avance (52-47). C’est sans Céline Dumerc victime d’un doigt dans l’oeil involontaire et qui est sortie du terrain dans le brouillard.
Tout est poussif… Et puis d’un seul coup les Françaises se libèrent. Les Grecques n’en peuvent plus. Elles perdent des balles, leurs shoots butent sur le cercle. On ne joue pas impunément avec un groupe aussi restreint face à une équipe de France où chaque joueuse contribue à l’effort collectif d’une façon ou d’un autre. Céline Dumerc pas toujours heureuse dans ses choix (-1 d’évaluation), c’est Olivier Epoupa qui flambe comme peut-être jamais cette saison (11 points, 16 d’éval).
C’est justement sur un trois points de Olivia Epoupa puis un autre de Marine Johannes, que l’on voit un premier écart d’une dizaine de points. Toute la France qui regarde ou W9 ou Canal+ se lève. La vague bleue se transforme en tsunami. Un contre monstrueux de Diandra Tchatchouang est le symbole d’une France qui veut gagner. Céline Dumerc revient en jeu. 67-50 sur une passe en aveugle dans un timing parfait de Marine Johannès à Diandra Tchatchouang suivi d’un autre panier d’Endy Miyem. Toutes les digues grecques sautent.
La France a mis un 25 à 8 à la Grèce pour obtenir un écart final de 22 points. Sa domination au rebond (38 à 20) a complètement déstabilisé l’opposition, mais elle devra soigner sa précision dans les passes pour ne pas perdre demain autant de balles que ce soir… 23!
La boxscore est ici.
https://www.youtube.com/watch?v=uTF9iSIuZX0