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EuroBasket : La France prend une claque face à l’Allemagne

Au-delà de son échec face à l’Allemagne en ouverture de l’EuroBasket (63-76), l’équipe de France est inquiétante. Sa défense a été poreuse et son attaque aphone. Seul Guerschon Yabusele (18 points et 4 rebonds) a été digne de son statut.

Au-delà de son échec face à l’Allemagne en ouverture de l’EuroBasket (63-76), l’équipe de France est inquiétante. Sa défense a été poreuse et son attaque aphone. Seul Guerschon Yabusele (18 points et 4 rebonds) a été digne de son statut.

L’Allemagne est une équipe solide mais dont on imagine qu’elle trouvera plus talentueuse sur son chemin. Elle a pourtant manoeuvré à sa guise une équipe de France qui est apparue orpheline de ses deux créateurs Nando De Colo et Nicolas Batum, et qui a démontré une déficience inattendue au poste de pivot. Rudy Gobert a été complètement encerclé par la défense allemande et de l’autre côté du terrain, qui a pu croire qu’il a été élu trois fois Meilleur défenseur de la NBA ? Vincent Poirier n’a pas pesé, Moustapha Fall n’a pas joué, et Vincent Collet a parfois utilisé Guerschon Yabusele en 5. Evan Fournier (7 points à 2/10 aux shoots) a confirmé ce que l’on avait vu jusque là, à savoir qu’il est dans le creux de la vague. Et puis le constat est récurrent : la France perd trop de balles – 17 dans ce match – preuve que son jeu n’est pas affiné.

Les Français avaient également perdu le match d’ouverture en 2017 face à la Finlande (84-86), et l’EuroBasket s’était mal terminée, en huitièmes de finale, face à l’Allemagne. La prochaine échéance est prévue samedi à 17h45 contre la Lituanie, qui a été victime de la Slovénie pour son match d’ouverture. Les Bleus doivent démontrer qu’ils ont un autre visage que celui-là.

(c) FIBA

Un cinq de départ newlook

Cet Allemagne-France était lancé à la Lanxess Arena de Cologne dans un cadre festif, à la fois parce que c’était le premier match de la Mannschaft de la compétition, et aussi parce que la fédération allemande en a profité pour honorer le meilleur basketteur du pays – et pour beaucoup d’Europe -, de tous les temps, Dirk Nowitzki. « MVP… MVP… » a hurlé le public. Seulement, la cérémonie a été looonnngue, si bien que le coup d’envoi a été donné avec une demi-heure de retard.

La plus grande arena d’Allemagne était bondée mais le spectateur allemand n’a pas l’exubérance du grec ni même du lituanien et l’accueil de ses joueurs s’effectue avec retenue, et celui de l’adversaire avec politesse. Un public de All-Star Game et les deux hymnes chantés. Surprenant et réussi. Un immense maillot blanc avec « Deutschland » imprimé était déployé dans une immense tribune. Il faut tout de même avoir les nerfs solides pour ne pas être paralysé par l’émotion. Ce n’est jamais coton d’amorcer un tournoi en jouant l’équipe à domicile, surtout quand elle est compétitive.

Vincent Collet faisait confiance à un cinq de départ totalement inédit. Andrew Albicy remplaçait Thomas Heurtel comme meneur, Elie Okobo faisait également son entrée, Evan Fournier glissait en 3, avec toujours Guerschon Yabusele et Rudy Gobert à l’intérieur. Le ton était donc résolument défensif, Andrew Albicy étant appelé en première ligne pour jouer le rôle de l’extincteur vis à vis de la star allemande Dennis Schröder.

Photo : Evan Fournier

4 passes décisives en première mi-temps

La France ne restait pas cette fois-ci dans les starting-blocks, et ce sont davantage les Allemands qui subissaient la fameuse pression, attendant 3’40 pour marquer un premier point. Seulement, ces mêmes Allemands défendaient aussi rudement et les Bleus loupaient 8 de leurs 11 premiers shoots – sans parler d’un airball de Rudy Gobert sur un lancer-franc – et subissaient un premier éclat (10-15), condamnant Vincent Collet à utiliser le premier un temps-mort.

Le jeu offensif allemand était incontestablement plus fluide autour de Dennis Schröder qui totalisait à la mi-temps 4 passes, soit autant que toute l’équipe de France ! Vincent Collet faisait largement appel à son banc, et cherchait les bonnes clés. Terry Tarpey entrait en piste pour défendre, Guerschon Yabusele passait en 5 et jouait les pompiers de service (10 points à la mi-temps). Difficile de dérégler la belle mécanique allemande. Sur un 2+1 de Dennis Schröder, l’écart montait à 9 points (20-29). C’est l’entrée sur le terrain de Théo Maledon, en association avec Andrew Albicy, en deuxième arrière, qui se montrait payante sur cinq minutes.

Un moment revenu au score, les Bleus décrochaient à nouveau à 7 points à la mi-temps (31-38) sur un panier primé du guard Nick Weiler-Babb. Evan Fournier et Rudy Gobert, trois points chacun, était sous l’eau. Heureusement que les Allemands n’avaient pas toujours fait bon usage de leurs positions à trois-points (4/18).

Photo : Guerschon Yabusele (FIBA)

Guerschon Yabusele sans reproches

C’est avec un un cinq classique et surtout un Guerschon Yabusele, revenu à son poste 4, auteur de deux trois-points de suite et d’un contre diabolique pour reprendre par surprise Franz Wagner qui se croyait peinard pour marquer son layup, que la France a effacé son ardoise en un peu plus de trois minutes : 39-38.

Un feu de paille. Les Bleus lâchaient trop de points sur la ligne des lancers-francs, et leur maladresse généralisée remettait à chaque fois les Allemands sur la bonne voie. Et il suffisait que ceux-ci entrent dans une période d’euphorie pour que l’écart se creuse. 43-57 à la fin du 3e quart-temps. Un début de panique. C’est l’ailier-fort Johannes Thiemann qui jouait les plus vilains tours avec son complice de l’Alba Berlin, le meneur Maodo Lo.

L’horloge tournait et on ne voyait pas qui – et comment – pouvait rallumer la flamme, surtout que Evan Fournier, censé être l’homme des missions impossibles, restait longtemps sur le banc. On a attendu des étincelles, elles ne sont jamais venues. Peut-être dans les vestiaires après le match…

La boxscore est ICI.

De l’un de nos envoyés spéciaux à Cologne.

https://twitter.com/CanalplusBasket/status/1565428004196597761

Photo d’ouverture : Andrew Albicy et Dennis Schröder (FIBA)

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