Depuis que la FIBA Europe a lancé, en 2016, la Basket-ball Champions League (BCL) dans l’idée d’instaurer un contrepoids à l’influence grandissante de l’ECA et de ses deux coupes d’Europe (l’Euroleague et l’Eurocup), il a souvent été question d’opposer Eurocup et BCL, le plus souvent en décrétant que l’Eurocup était la « deuxième coupe d’Europe » et la BCL la « troisième ». Mais, en examinant de près les équipes qui évoluent dans chacune de ces compétitions, qu’en est-il vraiment ?
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À en croire bon nombre de discussions sur Internet ou ailleurs, la question est rapidement résolue : « l’Eurocup est largement supérieure à la BCL, il suffit de regarder les noms des équipes qui s’y alignent pour le savoir. » Si l’on se limite au « prestige » (quoi que cela puisse vouloir dire), il est vrai que des équipes historiquement très fortes telles que la Virtus Bologne, Unicaja Malaga, le CSP Limoges, le Partizan Belgrade ou le Rytas Vilnius évoluent en Eurocup. Même en ne négligeant pas des équipes comme Iberostar Ténérife, Pau-Lacq-Orthez, l’AEK Athènes ou Brose Bamberg, qui jouent en BCL, il est vrai que cet aspect « prestige » ou « histoire » est à l’avantage de l’Eurocup.
Mais, nous sommes bien placés pour le savoir en France, il y a parfois un pas entre l’histoire et la réalité du jour – le CSP Limoges dixième de Jeep Élite aujourd’hui (tous les classements de cette étude ont été relevés le 19 décembre) n’a plus grand-chose à voir avec celui qui était champion d’Europe en 1993… Et ce qui est valable en France l’est aussi dans pas mal d’autres pays.
En s’affranchissant de cet aspect finalement trompeur, quelle est réellement la hiérarchie entre ces deux coupes d’Europe ? Et comment l’établir ? Le premier critère objectif concerne le classement actuel des équipes de ces deux coupes dans leur championnat national (ou ligue régionale pour la Ligue Adriatique et la VTB League). On aurait aussi pu penser mettre en balance la place de ces équipes dans leur poule de coupe d’Europe, mais l’étude montre que ce critère n’est pas forcément pertinent, certaines équipes privilégiant clairement leur championnat local (l’exemple type étant Torun, premier en Pologne (11 victoires-1 défaite) et 8e de sa poule de BCL (2-7), alors que Wloclawek, 5edans son championnat national (8-4), est 3e de sa poule de BCL (5-4)) alors que d’autres misent au contraire tout sur la coupe d’Europe (Venise, 1er de sa poule d’Eurocup (8-2), n’étant que 12een Italie (5-7)). Autant dire que résultats en coupes d’Europe et en championnat national ne sont pas corrélés, ce qui nous a amenés à nous focaliser sur les classements des championnats nationaux pour évaluer la compétitivité de ces deux coupes d’Europe.
Voici donc cette évaluation, par championnat national (ou « régional ») :
Italie : (petit) avantage BCL
L’actuel leader de la Lega A, le championnat national italien, s’appelle la Virtus Bologne (11 victoires-1 défaite) et joue l’Eurocup. Mais les trois autres équipes transalpines évoluant dans la même coupe d’Europe sont respectivement classées 6e (Brescia, 7-5), 12e (Venise, 5-7) et 14e (Trente, 5-7), alors que les deux équipes du pays évoluant en BCL figurent au deuxième rang en Italie (Sassari, 9-3) et au 5e (Brindisi, 7-5). L’avantage va donc à la BCL, surtout par « la faute » de Venise et Trente…
Espagne : avantage BCL
C’est peut-être en Liga ACB que les surprises sont les plus importantes, concernant la hiérarchie entre Eurocup et BCL. En effet, la balance penche en faveur des équipes évoluant dans la coupe d’Europe de la FIBA : côté Eurocup, Andorre (7e), la Joventut Badalone (8e) et Malaga (11e) présentent toutes les trois un bilan national de 7 victoires-6 défaites alors que, côté BCL, Saragosse est 3e (10-3), Ténérife 4e (8-5), Burgos 9e(7-6), seul Manresa ternissant ce bilan global (15e avec 4-9). Mais, au final, les meilleures équipes espagnoles actuelles jouent la BCL.
France : égalité
L’absence de hiérarchie claire en Jeep Élite se retrouve fatalement dans les coupes d’Europe. Si Monaco en Eurocup (2e avec 11-2 en France) et Dijon côté BCL (3e, 11-3) dominent à l’échelon national, difficile de séparer d’un côté Nanterre (Eurocup, 8e à 6-8 en France) et Limoges (10e, 5-9) de, pour la BCL, Strasbourg (7e, 8-6) et Pau-Lacq-Orthez (12e, 5-9). En additionnant victoires et défaites, les clubs de BCL prennent un léger avantage, mais à notre sens trop peu important pour décréter autre chose qu’une égalité.
Turquie : avantage Eurocup
Pour la première fois dans notre étude, l’Eurocup prend l’avantage ! Le Tofas Bursa (4e en BSL, 9-3), Darussafaka (8e, 6-6) et Galatasaray (5e, 8-4) sont au-dessus de Bandirma (6e, 8-4), Besiktas (9e, 5-7), Turk Telekom (10e, 5-7) et Gaziantep (11e, 5-7).
Grèce : (léger) avantage Eurocup
Certes, Promitheas Patras, qui joue l’Eurocup, est 2e en Grèce (8-3). Mais le seul représentant héllène en Eurocup est à égalité de bilan avec Peristeri (3e en Grèce), qui joue pour sa part la BCL. Quant aux deux autres représentants grecs en BCL, AEK (4e, 7-6 au pays) et le PAOK (12e, 3-8), ils sont moins bien classés.
Israël : (léger) avantage BCL
Côté Eurocup, le Maccabi Rishon Le Zion occupe la 3e place de son championnat local (7-2) alors que, pour la BCL, l’Hapoël Jérusalem (7-1) y est 2e et l’Hapoël Holon 4e(5-4). Un tout petit « plus » pour le côté BCL, donc.
Allemagne : (léger) avantage BCL
Évolutant en Eurocup, EWE Oldenburg (6e, 6-5) et Ratiopharm Ulm (9e, 5-6) figurent en léger retrait des équipes BCL que sont Brose Bamberg (5e, 7-4) et Rasta Vechta (7e, 6-5), même si Telekom Bonn (14e, 2-7) ternit un peu le tableau côté BCL (tout en étant premier de son groupe de BCL !).
Ligue Adriatique : avantage Eurocup
Les trois premiers du championnat regroupant les meilleures équipes de l’ex-Yougoslavie évoluent en Eurocup : dans l’ordre, Buducnost Podgorica (9-2), Partizan Belgrade (8-3), Cedevita Olimpija Ljubljana (8-3). Pour sa part, Mornar Bar, qui joue la BCL, est 7e (6-5) en Ligue Adriatique. Il n’y a pas photo.
VTB League : avantage Eurocup
Là aussi, l’Eurocup prend l’avantage : le Lokomotiv Kuban (4e, 6-4) et l’Unics Kazan (5e, 6-4) sont au-dessus de Nizhny Novgorod (9e, 4-6), le club évoluant en BCL.
Lituanie : (léger) avantage Eurocup
Le Rytas Vilnius, club d’Eurocup, figure à la deuxième place de son championnat national (9-5), précédant de très peu les clubs de BCL que sont Lietkabelis (3e, 8-5) et Neptunas Klaipeda (4e, 8-6).
Pologne : avantage BCL
Le seul club polonais évoluant en Eurocup, Gdynia, est 6e dans son pays (8-4) alors que, côté BCL, Torun y est 1er (11-1) et Wloclawek 5e (8-4). La balance penche donc côté BCL.
Les autres pays
La BCL a ouvert ses portes à des clubs belges, tchèques, hongrois et lettons, qui n’ont pas droit de cité en Eurocup. Ils sont certes issus de championnats moins huppés que ceux évoluant en Eurocup mais ils dominent dans leurs contrées (Ostende 1er en Belgique, Nymburk 1er en République Tchèque, Falco Szombathely 1eren Hongrie, VEF Riga 1er en Lettonie/Estonie). Et, hormis le club hongrois, les trois autres ont déjà démontré qu’ils avaient leur place à haut niveau. Mais difficile de les prendre en compte dans notre comparatif puisqu’aucun club « concurrent » ne peut leur être opposé en Eurocup.
Le bilan final : égalité
On pourrait tordre les chiffres sans fin dans un sens ou dans l’autre afin de tenter de faire pencher la balance pour une coupe d’Europe ou l’autre, voire les pondérer en fonction de la qualité présumée de tel ou tel championnat national. Mais si l’on essaye de dresser un bilan le plus honnête possible, sans parti pris, en se basant uniquement sur les classements « locaux », force est de constater qu’il est pratiquement impossible de désigner un « vainqueur », de dire que telle coupe d’Europe est supérieure à l’autre ou inversement.
Pour nous, Eurocup comme BCL peuvent prétendre à l’appellation de « deuxième coupe d’Europe », ou C2. Et c’est sans doute très bien ainsi.
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À en croire bon nombre de discussions sur Internet ou ailleurs, la question est rapidement résolue : « l’Eurocup est largement supérieure à la BCL, il suffit de regarder les noms des équipes qui s’y alignent pour le savoir. » Si l’on se limite au « prestige » (quoi que cela puisse vouloir dire), il est vrai que des équipes historiquement très fortes telles que la Virtus Bologne, Unicaja Malaga, le CSP Limoges, le Partizan Belgrade ou le Rytas Vilnius évoluent en Eurocup. Même en ne négligeant pas des équipes comme Iberostar Ténérife, Pau-Lacq-Orthez, l’AEK Athènes ou Brose Bamberg, qui jouent en BCL, il est vrai que cet aspect « prestige » ou « histoire » est à l’avantage de l’Eurocup.
Mais, nous sommes bien placés pour le savoir en France, il y a parfois un pas entre l’histoire et la réalité du jour – le CSP Limoges dixième de Jeep Élite aujourd’hui (tous les classements de cette étude ont été relevés le 19 décembre) n’a plus grand-chose à voir avec celui qui était champion d’Europe en 1993… Et ce qui est valable en France l’est aussi dans pas mal d’autres pays.
En s’affranchissant de cet aspect finalement trompeur, quelle est réellement la hiérarchie entre ces deux coupes d’Europe ? Et comment l’établir ? Le premier critère objectif concerne le classement actuel des équipes de ces deux coupes dans leur championnat national (ou ligue régionale pour la Ligue Adriatique et la VTB League). On aurait aussi pu penser mettre en balance la place de ces équipes dans leur poule de coupe d’Europe, mais l’étude montre que ce critère n’est pas forcément pertinent, certaines équipes privilégiant clairement leur championnat local (l’exemple type étant Torun, premier en Pologne (11 victoires-1 défaite) et 8e de sa poule de BCL (2-7), alors que Wloclawek, 5edans son championnat national (8-4), est 3e de sa poule de BCL (5-4)) alors que d’autres misent au contraire tout sur la coupe d’Europe (Venise, 1er de sa poule d’Eurocup (8-2), n’étant que 12een Italie (5-7)). Autant dire que résultats en coupes d’Europe et en championnat national ne sont pas corrélés, ce qui nous a amenés à nous focaliser sur les classements des championnats nationaux pour évaluer la compétitivité de ces deux coupes d’Europe.
Voici donc cette évaluation, par championnat national (ou « régional ») :
Italie : (petit) avantage BCL
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Photo d’ouverture : FIBA Europe
