Portée par un collectif magistral, à l'image du duo Johannès - Williams, ce mercredi soir lors du match aller contre Galatasaray (95-56), l’ASVEL féminin a fait un pas gigantesque vers le titre d’Eurocup. Les Lyonnaises partiront avec 39 points d’avance mercredi prochain en Turquie !
Comme dans un rêve. Bras dessus, bras dessous, les Lyonnaises sont restées quelques minutes au centre du terrain pour fêter cette victoire avec leurs supporters. Comme si les dés étaient jetés. On a coutume de dire que l’issue d’une finale au format aller-retour se décide au match retour. Mais ça, c’était avant, avant de voir l’ASVEL féminin assommer Galatasaray dans un match aller à sens unique (95-56) ! Mercredi soir à l’Astroballe, les joueuses de David Gautier ont livré une prestation magistrale leur assurant pratiquement le titre d'Eurocup, un an après Bourges. Elles partiront avec 39 points d’avance mercredi prochain en Turquie. Du jamais vu à mi-chemin !
Les Lyonnaises ont littéralement marché sur les Turques en première mi-temps (50-28)… et n’ont jamais lâché le pied de l’accélérateur en deuxième, comptant presque 40 points d'avance après 35 minutes (85-46, 35e). Une démonstration, à l’image du récital de Marine Johannès, 25 points à 8/17 aux tirs, dont 18 en première mi-temps, et 4 passes décisives, et Gabby Williams, 20 points à 9/16 aux tirs, 6 rebonds et 5 passes pour 22 d’évaluation en 30 minutes.
Portées par la grâce
Dès la première possession, on a senti les Lyonnaises intouchables. C’est dans un premier temps le quatuor d’internationales françaises Johannès - Williams - Gruda - Chartereau qui a mis les Lionnes sur la voie (13-6, 4e). Auteur de 8 des 13 premiers points de son équipe, Marine Johannès semblait déchaînée, littéralement portée par une Astroballe pas intégralement remplie (4 425 spectateurs) mais qui a bien poussé derrière ses joueuses durant toute la partie. Après à peine sept minutes, les Lionnes comptaient déjà 10 points d’avance (20-10, 7e).
Un écart qui a inexorablement gonflé (38-22, 14e, 50-28, 20e, 85-46, 35e). L’Astroballe a bien retenu son souffle quelques fois, quand Marine Johannès a glissé sur l’autocollant en début de deuxième quart-temps, au même titre que quand elle s’est tordue la cheville après un contact au troisième quart-temps. Mais, hormis cette petite bévue, l’ASVEL ne s'est jamais fait peur. Un vrai cavalier seul.
Seulement 56 points encaissés !
Lyon a dominé dans tous les secteurs. Mais, il faut dire que la défense lyonnaise a été stratosphérique, à l’image de l’adresse extérieure fantomatique de leurs adversaires (4/22 aux tirs). Surtout, les deux joueuses majeures ont été contenues. Meilleure de la compétition à l’évaluation avec 30 de moyenne, Teaira McCowan a été limitée à « seulement » 12 points à 6/11 aux tirs et 12 rebonds pour 17 d'éval, son moins bon total européen de la saison. Pire, Azura Stevens est complètement passée à travers avec 6 points à 3/11 aux tirs.
Outre le formidable duo Johannès - Williams, soulignons que chacune des huit joueuses entrées en jeu a apporté, toutes terminant à 8 d’évaluation ou plus ! Y compris Juste Jocyte, 17 ans, formidable dans le deuxième quart-temps, qui termine à 6 points à 100 % aux tirs, 3 passes et 8 d’évaluation en 14 minutes. Soulignons bien sûr, évidemment, les apports monstrueux de Sandrine Gruda (6 points, 10 rebonds), Blake Dietrick (14 points à 5/6 aux tirs) et d’Alexia Chartereau (11 points à 3/5 derrière l’arc)... Entre autres !
Incapables de suivre le tempo imposé par les Lyonnaises, les Turques devront se sublimer lors de la finale retour devant 16 000 spectateurs, le 12 avril, pour tenter de renverser la tendance. Mais l’ASVEL a placé la barre tellement haute qu’on doute fort d’un tel scénario ! Mercredi prochain, il en faudra beaucoup pour réveiller les Lionnes de ce doux rêve éveillé, elles qui visent - rappelons-le - un triplé, et qui ont signé ce soir la plus convaincante de leurs 19 victoires d'affilée.
À Villeurbanne.
Photo : Marine Johannès - ASVEL féminin (FIBA)