Avec la saison officiellement annulée, les équipes Euroleague préparent déjà activement la prochaine. BasketEurope vous propose de suivre l’évolution du paysage de l’élite européenne. Cette semaine, l’Asvel dans une réincarnation de la French Team.
Moustapha Fall et Guerschon Yabusele qui gardent la peinture. Paul Lacombe et Charles Kahudi dans les ailes. Et Antoine Diot à la mène, voilà un cinq 100% français qui aurait fière allure pour démarrer un match d’Euroleague à l’Astroballe la saison prochaine.
Et pour le coup, l’Asvel a pris des airs similaires à la French Team du rival palois qui avait naguère brillé en Euroleague au milieu des années 1990 (avec Frédéric Fauthoux, Fabien Dubos, Laurent Foirest, Antoine Rigaudeau, les frères Thierry et Didier Gadou, le tout entraîné par Michel Gomez).
De plus, pour remplacer le Monténégrin Zvezdan Mitrovic licencié, l’ASVEL a fait appel à deux coaches français, son ancien assistant TJ Parker et Frédéric Fauthoux en provenance de Boulogne-Levallois.
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Les mouvements récents
Arrivées : Frédéric Fauhoux (Boulogne-Levallois, assistant coach), Norris Cole (Monaco), Moustapha Fall (Ankara), Paul Lacombe (Monaco), Kevarrius Hayes (Cantu), Allerik Freeman (Shenzhen), William Howard (Rio Grande, G-League)
Départs : Tonye Jekiri (Vitoria), Théo Maledon (Draft NBA), Livio Jean-Charles (Olympiakos), Amine Noua (prêt ?), Jordan Taylor (Hokkaido), Charles Galliou (Dijon), Sofiane Briki (prêt, Saint-Chamond ?), Davion Berry (?), Adreian Payne (?)
Prolongations : Guerschon Yabusele (1 an), David Lighty (4 ans), Matthew Strazel (5 ans), Ismael Bako (2 ans)
Sous contrat : Antoine Diot (2 ans), Rihards Lomazs (1 an), Charles Kahudi (2 ans), Amine Noua (1 an), Sofiane Briki (1 an)
L’effectif 2020-21
Arrières : Norris Cole, Antoine Diot, Allerik Freeman, Rihards Lomazs, Matthew Strazel, Sofiane Briki
Ailiers : David Lighty, Guerschon Yabusele, Charles Kahudi, Paul Lacombe, William Howard, Amine Noua
Intérieurs : Moustapha Fall, Kevarrius Hayes, Ismael Bako
Un recrutement rondement mené
En tout état de cause, la direction de l’Asvel n’a pas traîné pour tourner la page de la fin de saison annulée. Avec Milan ou le CSKA Moscou, qui ont aussi bien avancé leurs pions, Villeurbanne est pour le coup la première écurie Euroleague à vraiment avoir bouclé son recrutement.
C’est un recrutement à tendance tricolore donc, avec cinq signatures (et prolongations de contrat) de joueurs français, et internationaux avec ça (Fall, Lacombe, Yabusele, Howard) ! Mais aussi un recrutement malin avec des paris raisonnables en termes d’investissement financiers sur les joueurs américains.
Au total, l’effectif compte neuf joueurs français (à l’heure de ces lignes – sachant que des prêts ont pu être évoqués pour Noua ou Briki), plus Bako le cousin belge, et un duo de coachs français aux manettes, d’après ce qui peut s’entendre (rien n’est officiel à ce sujet). Cela confirme la volonté de Tony Parker d’avoir des joueurs français sur le devant de la scène dans ce beau projet bleu blanc rouge en Euroleague !
Revue des troupes
Des lignes arrières expérimentées
Aussi talentueux qu’est Théo Malédon, aussi expérimenté qu’était Jordan Taylor, Norris Cole va apporter une autre dimension, avec son expérience et du scoring, de quoi assurer l’Asvel sur le poste de meneur. Plus organisateur et gestionnaire, Antoine Diot fait parfaitement la paire pour le possible coach Fauthoux, qui s’y connaît un peu sur ce poste de jeu. Et l’on attendra aussi de voir si le « minot » Matthew Strazel (17 ans) peut confirmer son excellente première saison au niveau professionnel.
Capable de créer pour les autres, Allerik Freeman devrait pouvoir assurer l’intérim à la mène également, même si son rôle principal sera d’abord d’enfiler des paniers extérieurs. Scoreur à 25 points en Chine, Freeman aura certainement envie de bien figurer sur la plus grande scène européenne après avoir accepté un salaire moindre.
Avec Rihards Lomazs qui a progressé au fur et à mesure de sa première saison, et évidemment Paul Lacombe de retour au club, les postes arrières semblent couvrir toutes les bases. On a d’ailleurs hâte de revoir Lacombe au niveau Euroleague après ses deux campagnes (2013-14 et 2015-16) avec Strasbourg.
Sur les ailes, David Lighty et Charles Kahudi sont les gardiens du temple, pour ainsi dire. Le premier a prolongé son bail jusqu’en 2024, preuve de sa loyauté au club vert (et à la France en général). Il sort d’une solide saison à 10,7 points, 2,3 rebonds et 2,0 passes et il est extrêmement précieux par sa polyvalence. Le second est lui aussi tout à fait essentiel pour sa qualité de défense et de dureté plus largement, impérative pour être capable de voyager à ce niveau – ce qui était justement un point faible la saison passée.
Après une saison à tenter l’aventure américaine, sans réussir à trouver une place dans l’effectif NBA du Jazz ou des Rockets, William Howard revient en France avec l’Asvel pour découvrir le plus haut niveau européen. Cela compense le départ surprise de Livio Jean-Charles vers l’Olympiakos, en tout cas numériquement.
Une raquette remplumée
Pour son retour à l’Euroleague, l’Asvel a rapidement rencontré un mur dans les batailles intérieures. Sans Adreian Payne pendant une bonne partie de la saison, Tonye Jekiri a longtemps tenu la baraque avant de craquer physiquement, et logiquement, avec l’enchaînement. Cette saison, Villeurbanne semble bien mieux armée dans ce secteur avec Moustapha Fall mais aussi Kevarrius Hayes au pivot.
Ismaël Bako est encore là aussi pour prêter main forte au poste 5, alors que Guerschon Yabusele, William Howard et Amine Noua devraient se partager les minutes au poste 4, avec la volonté d’étirer les défenses pour laisser Fall faire des dégâts dessous !
A l’Asvel, Fall sera littéralement le centre d’attention. Du haut de ses 2,18m, l’ancien de Krasnodar aura à nouveau droit à la crème de la crème du Vieux Continent. Avec davantage d’expérience, le pivot international pourrait bien passer un autre cap dans sa carrière avec ce retour en France.
Hayes et Bako fournissent des solutions différentes, plus rapides et aériens pour le jeu de transition ou à la réception des passes en l’air en sortie de pick & roll. Trop légère l’an passé, la raquette lyonnaise sort considérablement remplumée pour cette deuxième campagne dans l’élite européenne.
Bilan – forcément – provisoire
S’il reste encore des petites incertitudes sur certains joueurs de rotation, l’Asvel a grosso modo son effectif de la saison prochaine déjà ficelé. C’est de bon augure pour la suite. Avec cette ossature tricolore solide, Villeurbanne est séduisante.
L’objectif est de faire les playoffs et cet effectif semble mieux armé que son prédécesseur. Mais l’alchimie collective, avec la promotion de TJ Parker, ça ne s’invente pas. Certains joueurs sont restés mais il faut reconstruire une identité, avec des objectifs toujours élevés.
Les questions sont donc multiples mais l’optimisme est de rigueur dans le Rhône. Le recrutement a été rondement mené et la saison, quand elle reprendra, s’annonce prometteuse. Espérons-le, aussi belle que celle des Palois de la French Team qui étaient parvenus en quart de finale (face au CSKA Moscou de Vassily Karasev)…
A suivre…
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Moustapha Fall et Guerschon Yabusele qui gardent la peinture. Paul Lacombe et Charles Kahudi dans les ailes. Et Antoine Diot à la mène, voilà un cinq 100% français qui aurait fière allure pour démarrer un match d’Euroleague à l’Astroballe la saison prochaine.
Et pour le coup, l’Asvel a de plus en plus l’allure de la French Team du rival palois qui avait naguère brillé en Euroleague au milieu des années 1990 (avec Frédéric Fauthoux, Fabien Dubos, Laurent Foirest, Antoine Rigaudeau, les frères Thierry et Didier Gadou, le tout entraîné par Michel Gomez).
Le nouveau coach potentiel de l’Asvel, Frédéric Fauthoux (qui débarquerait de Boulogne-Levallois en lieu et place de Zvezdan Mitrovic licencié) faisait donc partie de cette aventure et il pourrait faire symboliquement le lien entre ces deux générations.
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