Vous rappelez vous de Marko Simonovic ? Cet ailier serbe né au Kosovo de 2,01m aujourd’hui âgé de 30 ans, légèrement barbu et au crâne dégarni, a passé une saison à Pau (2014-15). A première vue sa production offensive y fut bonne (13,4 pts, 52/157 à trois-points) mais à y regarder de près, on notait une adresse à deux-points moyenne (47,2%), et peu de participation dans les autres secteurs du jeu (3,0 pts, 0,7 pds) pour une évaluation indigne de son statut (8,5).
Car Marko Simonovic a un beau pedigree et on pensait que l’Elan Béarnais avait touché le gros lot dans son recrutement. Il ne devait pas être un joueur d’appoint mais un leader. N’avait-il pas fréquenté juste avant l’Alba Berlin et l’Etoile Rouge de Belgrade ? Ne revenait-il pas du championnat du Monde avec la Serbie avec une superbe médaille d’argent autour du cou ? Marko Simonovic n’est pas qu’un international de passage ; Sasha Djordjevic lui a fait confiance ensuite à l’EuroBasket 2015 et aux Jeux de Rio où il monta une nouvelle fois sur la deuxième marche du podium. Il scora 4,1 pts en moyenne avec une pointe à 9… contre la France.
12,5 pts en Euroleague
Simonovic a depuis réintégré l’Etoile Rouge qui concoure dans la prestigieuse Euroleague. Hier soir, les Serbes ont vaincu Armani Milan et l’ancien Palois a cartonné : 23 points à 5/9 à trois-points et aussi 6 rebonds et 2 passes. La meilleure évaluation du match c’est la sienne (22), sachant qu’en face il y avait des ténors comme Alessandro Gentile, Milan Macvan et encore Miroslav Raduljica. Sur la vidéo, on le voit avec son numéro 19 marquer un panier de l’arrière cuisine, voler une balle et conclure l’action sur un dunk rageur, dans une atmosphère… belgradoise.
Depuis le début de saison d’Euroleague, Marko Simonovic ne fait d’ailleurs pas semblant : 12,5 pts, 51,3% à trois-points, 3,3 rbds et 11,6 d’évaluation. Le tout au sein d’une équipe qui présente un bilan équilibré : 4 victoires, 4 défaites.
Son cas repose le problème de l’adaptation des joueurs de l’ancienne Yougoslavie à la Pro A. A moins que ce ne soit plutôt le contraire. Même si, en cours de saison, le président palois Didier Gadou s’était porté à sa rescousse dans les colonnes de Basket Hebdo:
« Ce n’est pas un problème d’adaptation. Il prendra ce qu’il y a à prendre dans ce championnat. Il nous a montré qu’il est capable de très bien jouer, d’être présent dans les gros matches. Mais il faut un équilibre. Il est souvent ciblé. Il faut des joueurs dangereux autour pour le libérer. L’équipe, on l’a construite, on va l’assumer. »
Cette saison-là, l’Elan Béarnais se classa très anonymement 13e de la Pro A à cinq victoires des playoffs.