A guichets fermés, l’ASVEL s’est offert ce mercredi soir une nouvelle victoire de prestige contre le CSKA Moscou (70-68). L’équipe de T.J. Parker a cru revivre le scénario renversant de mardi dernier contre l’Olimpia Milan mais a tenu bon pour engranger un quatrième succès de la saison en Euroleague.
Au bon souvenir de Jordan Taylor en novembre 2019, l’ASVEL a refait le coup contre le CSKA Moscou. Devant de 18 points au premier quart puis repassée derrière dans le troisième, la formation de T.J. Parker a arraché, en défense, une victoire de prestige (70-68). Battue sur le fil six jours plus tôt à Milan, où elle avait mené de 16 points en deuxième mi-temps, l’ASVEL a cru revivre le scénario cauchemar mais a cette fois-ci tenu bon, poussée par les 5 560 spectateurs d’une Astroballe à guichets fermés. Une première depuis un an et demi. Élie Okobo (14 points) a été décisif dans le money time.
Placée sur orbite par un David Lighty inscrivant les huit premiers points de la soirée, l’ASVEL a très vite pris les commandes. Youssoupha Fall partait sur les mêmes bases que face au Champagne Basket il y a trois jours et portait le champion de France en titre à +18 (23-5, 8e). Will Clyburn envoyait un air ball, Alexey Shved loupait un lancer, Kenneth Faried manquait ses doubles pas… Le CSKA n’y était pas du tout (2/13 aux tirs pour débuter). Matthew Strazel se permettait même d’envoyer un 3-points du parking en fin de quart-temps (26-13). De quoi faire enrager le coach russe Dimitris Itoudis.
A la régulière, les Moscovites revenaient tout de même, petit-à-petit, dans la partie (27-22, 14e). Les Villeurbannais gardaient malgré tout la tête à la pause (39-30), grâce au buzzer ravageur de Victor Wembanyama, auteur de son premier panier dans la compétition. Privée de Marius Grigonis, Nikola Milutinov et Toko Shengelia, l’Armée était dominée outrageusement au rebond (32 à 16 à la pause).
Élie Okobo sauve les Gones dans le money time
L’enjeu de l’ASVEL en deuxième mi-temps : ne pas revivre la même remontée infernale que contre l’Olimpia Milan mardi dernier. Ça en prenait le chemin après un 11-2 initié par Alexey Shved et Daniel Hackett (43-41, 24e). Joel Bolomboy permettait au CSKA de passer devant pour la première fois du match (51-50, 27e) et Paul Lacombe laissait parler la frustration lorsqu’il était déjà expulsé pour cinq fautes à 11 minutes de la fin (51-56, 29e).
Le vent semblait avoir tourné mais, comme depuis le début de cette saison, les hommes de T.J Parker ne lâchaient rien. Charles Kahudi égalisait (66-66, 37e) avant que les Villeurbannais n’enchaînent les stops défensifs et que le public ne s’enflamme sur deux prouesses d’Élie Okobo (68-67, 38e puis 70-67, 40e). A l’image du 0/2 de Daniel Hackett aux lancers à moins d’une minute du buzzer, ni Alexey Shved ni Will Clyburn ne trouvaient la mire pour reprendre le contrôle. Le public de l’Astroballe pouvait exploser, la victoire référence était assurée.
La différence s’est notamment faite dans la bataille du rebond (50 prises à 35), Youssoupha Fall s’offrant au passage un double-double (12 points, 10 rebonds). Après le Zalgiris, l’ALBA Berlin ou encore l’Anadolu Efes, le club de Tony Parker sécurise un quatrième succès et s’installe confortablement dans le top 8 avant d’aller chez le Panathinaïkos vendredi. Avant de défier Monaco dans 48 heures, le CSKA Moscou marque un coup d’arrêt, après quatre succès de rang dans la compétition.
« Quand tu fais stop après stop après stop après stop, que tu tiens le CSKA à 68 points, c’est une super performance » – T.J. Parker
Elie Okobo, arrière de l’ASVEL : « Nous nous sommes battus, nous leur avons rendu la tâche difficile. Tout le monde était impliqué ce soir. On a fait un gros effort défensivement, on a pris de gros rebonds et on a joué en équipe. C’est la victoire d’équipe dont nous avons besoin chaque semaine. »
T.J. Parker, coach de l’ASVEL : « C’était dur. On a fait un très bon début de match avec une très grosse intensité. Le CSKA a réagi mais on a tenu le coup. On a été intelligents pour arracher cette victoire, on a bien fait les choses. Nous avons fait un gros travail au rebond, 18 rebonds offensifs, c’est énorme. Ça nous a donné énormément de secondes chances. Je ne vais pas vous mentir, Milan, c’était dur pendant une semaine… Mais c’est vrai que c’est l’Euroleague, c’est le haut niveau, il faut passer à autre chose. Ce soir, ça a été de notre côté. Quand tu fais stop après stop après stop après stop, que tu tiens le CSKA à 68 points, c’est une super performance. Que demander de mieux, c’est le premier match sur OLTV. Ça me rappelle un peu la victoire d’il y a deux ans, c’est parfait. »
Dimitris Itoudis, coach du CSKA Moscou : « Il y a eu de nombreux éléments qui ont mal tourné de notre côté, comme notre très mauvais début de rencontre. Ce n’est pas une excuse mais nous avons du mal à rentrer dans nos matches après de grands voyages comme en Espagne et en France. C’est un autre fait. Evidemment, les deuxième et troisième quart-temps étaient de notre côté avec un état d’esprit différent. Nous sommes revenus très forts, mentalement et physiquement, nous avons gagné ces deux périodes avec de grosses marges. Mais quand nous avons pris la tête, nous avons recommencé à rater des tirs, notamment des lancers francs, où on finit à 5/11. Une autre raison de la défaite, c’est le manque de nos trois joueurs capables de prendre des rebonds… Ils était plus concentrés, ils ont sauté plus haut. A la fin, on a pris de très mauvaises décisions, on n’a pas mis un tir et à l’inverse, on a laissé leurs joueurs faire ce qu’ils voulaient, notamment Élie Okobo avec sa main gauche. Ce sont des raisons, et il y en a d’autres. »
A Villeurbanne.
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Photo : David Lighty (Euroleague)