Alors que la mi-saison de l’Euroleague approche à grands pas, la rédaction de Basket Europe dresse un premier bilan du début de saison, équipe par équipe. Première partie : les formations de la 9e à la 18e place, du Zalgiris Kaunas à l’Alba Berlin en passant par l’ASVEL.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
La course (folle) aux playoffs bat son plein en Euroleague. Qui fera partie des huit derniers prétendants au titre de champion d’Europe 2022-23 ? À l’approche de la 17e et dernière journée de la phase aller, certaines équipes ont pris une longueur d’avance mais la ligue s’avère plus que jamais serrée en haut du classement. Après trois mois de compétition, trois formations sont à égalité sur le podium, alors que dix équipes enregistrent entre 50 et 70 % de victoires. Tout reste donc possible jusqu’au 14 avril, date de la dernière journée de la saison régulière, pour assurer une place qualificative.
9e – Zalgiris Kaunas : déjà autant de victoires que l’an passé ! (8v-8d)
Vainqueur de l’Euroleague en 1999, le collectif lituanien peut-il créer la surprise et se qualifier pour les playoffs ? Tout comme le Maccabi, le Zalgiris – porté par son peuple vert – engrange les succès à domicile, avec des victoires éclatantes face au Barça (73-72, J4), Milan (71-62, J8) et le Real (81-72, J14). Huit victoires, c’est déjà le même nombre que l’an passé à l’issue des 28 journées de championnat, conclu en dernière position (15e). Revanchards, les Lituaniens font partie des belles surprises et rares sont les équipes qui les ont surclassés.
Fort de son identité de jeu collective, le Zalgiris de Kazys Maksvytis règne aussi sur son championnat local (13v-1d) et peut jeter toutes ses forces en Euroleague. Seulement 15e équipe aux tirs (43,8 %) et 14e aux pertes de balles (13,7 par match), Kaunas tient bon. Débusqué au Maccabi Tel-Aviv l’été dernier, Keenan Evans, MVP de la 15e journée, est en grande forme et a pris le leadership au scoring (16,8 points, 3,3 rebonds, 3,9 passes décisives), bien épaulé par la star locale Edgaras Ulanovas (11,2 points, 3,2 rebonds, 2,5 passes) et le Letton Rolands Smits (9,4 points, 5,6 rebonds).
La mayonnaise verte a bien pris en 2022. L’équipe impose sa puissance en mettant toute son énergie dans le combat, et fait douter bon nombre d’équipes solides. Dernière preuve en date : la Roca Team s’en est remise au money time pour les écarter à domicile (84-82, J16). Petit bémol, Ignas Brazdeikis (9,2 points, 6,2 d’évaluation, 15 % à 3-points), dont le temps de jeu est en baisse, a encore des progrès à faire, lui qui vient de débarquer en Europe. Son équipe aura bien besoin de son jeune arrière lituanien si elle veut poursuivre son ambition de qualification aux playoffs et vivre un début d’année 2023 dans la lignée de 2022.
À presque mi-chemin, Kaunas est en tout cas aux portes du top 8… mais la concurrence est terrible. Les Lituaniens se doivent d’être en mission permanente pour atteindre leur objectif. Et poursuivre avec un doux rêve : disputer le Final Four à la maison, le week-end du 20 mai 2023.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 5 janvier, 19h00 vs Fenerbahçe Beko Istanbul
10e – Étoile Rouge mts Belgrade : de retour de l’enfer, ce Red Star vise les étoiles (8v-8d)
Avec Dusko Ivanovic à la baguette, le tout nouveau duo argentin va-t-il mener le « nouveau Red Star » aux playoffs ? Que le début de saison fût mouvementé ! Après seulement sept journées et six défaites dans un enchaînement de matches face aux têtes d’affiches de l’Euroleague, les dirigeants ont pris des décisions fortes. Vladimir Jovanovic remplacé par l’expérimenté Dusko Ivanovic, Luca Vildoza engagé à la mène… Et l’effet fut immédiat : six succès en autant de rencontres – plus grande série de victoires de la saison à égalité avec Baskonia – suivi d’une 7e victoire en 8 matches, sur le parquet de l’Olympiakos !
L’apport de Luca Vildoza (14 points, 4,2 passes) est important mais cela ne suffit pas à coach Ivanovic et aux ambitions serbes. D’autant plus que l’Argentin en pleine bourre est coupé dans son élan par une blessure aux ischios, qui pourrait l’écarter des terrains un mois et le priver de six rencontres d’Euroleague. Alors que le calendrier s’intensifie et que la route aux playoffs est encore longue, c’est un autre champion du monde argentin qui devra prendre la relève. Facundo Campazzo, de retour sur le continent, vient d’être débauché ! Le meneur de 31 ans, double vainqueur de l’Euroleague avec le Real (2015, 2018) fait son retour en Europe avec un nouveau rôle, lui qui a toujours évolué dans l’effectif pléthorique du Real à ce niveau.
Une base arrière entièrement remodelée où il faudra trouver la recette pour tirer le meilleur de la triplette Nedovic – Vildoza – Campazzo. Rien que ça ! Dans la raquette, la récente blessure d’Hassan Martin (genou, indisponible 3 mois) pose la question d’un éventuel recrutement, eux qui ne peuvent pas compter sur le retour de Miroslav Raduljica, trop juste pour être aligné en Euroleague (3 bouts de matches seulement). C’est le profil d’Achille Polonara – en partance de l’Anadolu – qui aurait été retenu, lui qui pourrait permettre d’écarter les défenses grâce à son adresse longue distance.
En attendant, deux autres Serbes assurent avec brio l’intérim à l’intérieur. Filip Petrusev, en progression et en grande forme (20 points contre Milan, 14 à l’Olympiakos et 24 contre Barcelone) et Luka Mitrovic (8,6 points, 4,8 rebonds). L’historique Étoile Rouge, de retour sur le devant de la scène européenne, est parée pour briller lors de cette seconde partie de saison, mais l’adversité sera forte !
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 6 janvier, 20h30 @ Valence Basket
11e – Partizan Mozzart Bet Belgrade : Le Partizan se reprend, mais la route est sinueuse (7v-9d)
Le départ mitigé du Partizan est-il rédhibitoire pour viser la 8e place ? Tous les voyants ne sont pas au vert pour le voisin de Belgrade, qui reprend confiance en cette belle fin d’année 2022. Une série de trois victoires, chez le leader à la journée 15, Fenerbahçe (72-73) et deux à domicile contre l’Anadolu (82-79, J14) et le Bayern (83-77, J16). Le coach de légende Zeljko Obradovic – 9 fois champion en Euroleague, un record – peut encore croire à une qualification. Il s’en remet souvent à ses hommes forts, lui qui réduit souvent ses rotations (huit joueurs principaux, dont 5 à plus de 10 points de moyenne).
Le Frenchie Mathias Lessort, très en vue cette année, s’impose comme l’un des meilleurs intérieurs du continent et affole les statistiques : 2e à l’évaluation (21,4) derrière Sasha Vezenkov et meilleur rebondeur de la ligue (12,9 points, 7,8 rebonds dont 4 offensifs). Paradoxalement, le Partizan est la pire équipe dans ce secteur avec 31,3 prises par match. Plus gros temps de jeu de son équipe et le 6e de la ligue (32 minutes de moyenne), le pivot français est essentiel pour Zeljko Obradovic. Il faut dire que l’activité déployée et sa capacité de changer sur les écrans sont capitales pour le Partizan.
Aussi en grande forme, Dante Exum (12,7 points, 2,9 passes) apporte toute son énergie balle en main. Irrégulier, à l’image de son équipe, le leader au scoring Kevin Punter (14,6 points) est capable de coups d’éclat et bien accompagné des talentueux américains James Nunnally (10,1 points, 2,6 rebonds) et Zach LeDay (12,1 points, 5,7 rebonds). Malgré plusieurs tireurs fiables, les Serbes ne sont que 17e au nombre de tirs à 3-points tentés avec 21,1 tirs primés, juste devant l’ASVEL (18e). Le polyvalent Ioannis Papapetrou est lui dans le dur malgré la confiance du coach (22 minutes, 4,2 points, 3,0 rebonds, 3,8 d’évaluation), tout comme le remplaçant de Mathias Lessort, Alen Smailagic (22 ans) gêné physiquement (7 matches, moins de 7 minutes de moyenne).
Les pensionnaires de la Stark Arena devront réaliser la deuxième partie de saison parfaite pour être au rendez-vous des quarts de finale. La maîtrise des fins de rencontre sera aussi déterminante, pour cette équipe battue deux fois en prolongations. Cela passera aussi par performer loin de Belgrade, car le Partizan n’a remporté que 2 succès en 8 matches loin de ses terres, malgré la passion des fans qui accompagnent l’équipe partout en Europe. Une revanche est notamment à prendre sur le parquet des rivaux de l’Etoile Rouge (J21), qui ont remporté le premier round (73-76, J12). En attendant, le Partizan fera face à Monaco la semaine prochaine pour engranger une quatrième victoire de suite, et poursuivre sa remontée au classement.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 5 janvier, 21h00 vs AS Monaco
12e – Valence Basket : un quatrième prétendant espagnol au top 8 ? (7v-9d)
Légèrement distancée, Valence peut-elle toujours rêver à une qualification aux playoffs ? Minée par un 0v-2d inaugural à domicile (contre Baskonia et l’ASVEL), la formation espagnole semblait bien mal partie pour son retour en Euroleague, après un exercice en Eurocup (défaite en demi-finale contre la Virtus Bologne). Mais à l’approche de la mi-saison, Valence se rapproche doucement mais sûrement du top 8 et reste logiquement dans la bataille pour la qualif aux playoffs.
L’ex-Villeurbannais Chris Jones a pris ses marques petit-à-petit pour mener les siens (meilleure évaluation de son équipe, 14,4 points, 2,8 rebonds, 5,1 passes). Mais c’est bel et bien le collectif qui est la star de cette équipe dirigée par Alex Mumbrú, coach néophyte en Euroleague. 13 joueurs enregistrent plus de 10 minutes de temps de jeu, et les 13 sont capables d’artiller de toute part. À l’instar de Baskonia, le jeu repose donc beaucoup sur l’adresse longue distance, parfois « à la vie à la mort » (28,3 tirs primés de moyenne, 4e).
Les résultats sont parfois frustrants pour les fans valencians, qui ont assité à des défaites contre l’ASVEL (76-77, J2), Kaunas (76-80, J10), ou le Bayern (97-92, J14)… Mais aussi aux succès retentissants contre la Roca Team (89-84, J7), le voisin Barcelone (84-83, J15), chez les champions de l’Anadolu (91-92, J3) ou sur le parquet de l’Olympiakos (82-83, J6). Une équipe étonnante qui – si elle se montre plus régulière – peut s’avérer être en mesure d’intégrer le top 8.
C’est du côté de la défense que Valence doit impérativement monter ses exigences. Avec 1 338 points encaissés en 16 matches (83,6 points de moyenne), il s’agit de la 18e et moins bonne défense de la ligue. Un bilan qui fait tâche pour une équipe qui ne gagne que lorsqu’elle atteint la barre des 80 points, a minima.
Du côté des intérieurs, Bojan Dubljevic assure (13,7 points, 4,6 rebonds), tout comme le Cubain Jasiel Rivero (11,3 points, 4 rebonds). Vainqueur de l’EuroBasket avec l’Espagne, Jaime Pradilla (22 ans) doit lui patienter sur le banc (2,7 points, 2,3 rebonds en 12 minutes). Auteur d’un début de saison timide, le grand ailier James Webb III (2,06 m) a prouvé qu’il pouvait apporter de l’énergie et de la fiabilité au tir (44 %). Le vétéran Victor Claver aussi mais son impact défensif est moins visible dans les stats (5,1 points, 2,9 rebonds). À l’extérieur, le feu follet Jared Harper (9,9 points, 4,1 passes) dynamise le jeu en back-up de Jones et apporte son sang-froid en fin de match, alors que Klemen Prepelic est moins en verve cette année (6,4 points, 2,3 passes, 23 % à 3-points, 10e évaluation de son équipe).
À la peine dans la relevée Liga Endesa (9e, 6v-7d), les Espagnols devront jouer sur tous les fronts dans cette deuxième partie de saison et pourraient y laisser des plumes. À eux de bien débuter dès janvier avec six rencontres à leur portée, dont quatre à domicile et deux à l’extérieur (à Villeurbanne et Berlin).
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 6 janvier, 20h30 vs Étoile Rouge de Belgrade
13e – Virtus Segafredo Bologne : légèrement distancée mais toujours en embuscade (7v-9d)
Les champions en titre de l’Eurocup pourront-ils élever leur niveau de jeu et se rapprocher de la 8e place ? Médaillé d’or avec l’Espagne à l’EuroBasket en septembre, le tacticien Sergio Scariolo a plus de difficultés en ce début de saison pour le retour de la Virtus au plus haut niveau européen. Privée de son joueur majeur Tornike Shengelia durant les cinq premières journées, la Virtus a souffert pour se mettre à la hauteur de l’Euroleague. Les défaites à Kaunas (68-65, J3) et au Partizan (90-62, J4) ont un goût amer alors que la défaite à domicile contre l’ASVEL (79-84, J6) pourrait coûter cher en fin de saison. Les succès à Madrid (91-95, J5) et à Milan (59-64, J7) ont relancé l’équipe qui n’a pas enchaîné par la suite. Quatre revers d’affilée ont plongé le club à 4 victoires pour 8 défaites suite au lourd revers au Peace and Friendship Stadium du Pirée (117-71, J12).
Avec 3 victoires en 4 matches, dont la récente performance à la maison contre Fenerbahçe pourtant au complet (92-88, J16), le club d’Émilie-Romagne (7v-9d) croit toujours en ses chances, même si la dernière rencontre de la phase aller se jouera chez le co-leader barcelonais. Scariolo s’appuie sur l’intégralité de son équipe. Les joueurs se partagent les responsabilités sur le terrain. Seul Tornike Shengelia (10,7 points, 2,4 rebonds en 22 minutes, 7 rencontres disputées seulement) enregistre plus de 10 points par match. Rare pour une équipe d’Euroleague.
Plus à l’aise au tir à 2-points (seulement 22,4 shoots à 3-points par match, 16e), la Virtus perd aussi 14,7 balles de moyenne (pire bilan avec Berlin). À l’intérieur, Mam Jaiteh apporte beaucoup sous les panneaux (8,8 points, 5,3 rebonds), même si son équipe reste 16e au rebond avec 31,6 unités par match. Le Français est aussi la deuxième évaluation de l’équipe derrière le fuyant Jordan Mickey (9,2 points, 4,5 rebonds). À la mène, on retrouve Iffe Lundberg (9,2 points) et l’inusable Milos Teodosic (8,7 points, 5,1 passes en 17 minutes), aidés par le défenseur Alessandro Pajola et Daniel Hackett.
Loin dans la hiérarchie, Nico Mannion commence à se montrer (11 points à Baskonia, 13 face au Fener) tout comme Marco Belinelli, pas utilisé pendant 8 rencontres (15 points à Vitoria, 18 contre le Fener). À l’aile c’est Semi Ojeleye, l’ex Celtic de Boston, qui brille par ses facultés défensives et son efficacité offensive. Blessé au mollet, le musclé ailier, capable de tenir tout joueur en un contre un manque, notamment défensivement. Son retour, prévu à la mi-janvier, fera le plus grand bien à son équipe, qui jouera 2 matches à l’extérieur et 4 à domicile le mois prochain.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 5 janvier, 20h30 @ FC Barcelone
14e – EA7 Emporio Armani Milan : en phase de réveil d’un long cauchemar (6v-10d)
Milan peut-il réussir l’exploit d’accrocher les playoffs ? Une chose est sûre, il faudra batailler jusqu’à la 34e journée. Le retard est déjà considérable mais la bonne série en cours – 3 victoires de rang – laisse entrevoir des possibilités. Pourtant bien lancé avec 3 victoires en 4 matches, l’Olimpia reste tout de même LA grande déception à la mi-saison. Attendus dans la course au titre, les Italiens semblaient en perdition.
En presque deux mois : neuf revers d’affilée – une série interminable en Euroleague -, le tout avec la 17e adresse de la ligue (41,9 %). Plus que les résultats, c’est la manière qui inquiète. Conforté à son poste de coach principal, Ettore Messina – quadruple vainqueur de l’Euroleague – a toutes les peines du monde pour trouver l’alchimie, notamment en attaque. Certains joueurs sont bien loin de leurs standards habituels : Niccolo Melli (8,2 points, 5,1 rebonds), Kevin Pangos (7,5 d’évaluation), Johannes Voigtmann, Stefano Tonut, DeShaun Thomas… Courtisé, ce dernier serait même sur le départ.
L’attaque la moins prolifique de la compétition (70,8 points marqués seulement) progresse tout de même, avec 90 points inscrits contre Valence (90-79, J16). Incapable de gagner au Mediolanum Forum, Milan s’est rassurée avec deux succès à la maison, et un déclic semble avoir eu lieu contre Monaco (24-8 au dernier quart-temps, victoire 79-71, J15). L’assez bonne dynamique en Serie A (2e, 10v-2d) aide aussi le club à relever la tête. Le sniper Billy Baron (12,5 points, 2,5 rebonds) est l’homme de la révolte, auteur de quatre sorties consécutives à 18 points ou plus. Brandon Davies sort aussi la tête de l’eau (11,1 points, 3,5 rebonds). Renforcé par un Timothé Luwawu-Cabarrot qui doit encore prendre ses marques (8,1 points, seulement 3,4 d’évaluation), la formation lombarde progresse mais attend avec impatience de retrouver Shavon Shields (pied), Kevin Pangos (genou) et Luigi Datome (virus), éléments essentiels de l’équipe.
Pas gâté par les absences, le collectif milanais a néanmoins un roster bien garni et doit surfer sur la dynamique positive. Le temps presse pour le club aux 30 millions d’euros de budget, l’un des plus importants d’Euroleague. Une non-participation aux playoffs serait une terrible désillusion. Nul doute que le retour de leur leader danois Shavon Shields (13 points, 4 rebonds, meilleure évaluation de son équipe l’an passé) leur fera le plus grand bien. Mais sa date de retour n’est pas encore connue… et Milan jouera son dernier match de la première phase au Pirée, contre l’Olympiakos, l’un des déplacements les plus périlleux dans la compétition.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 6 janvier, 20h00 @ Olympiakos
15e – Panathinaïkos : le duo Bacon-Williams ne suffit pas (6v-10d)
Renforcés par Dwayne Bacon, meilleur marqueur d’Euroleague, le Pana est-il un candidat crédible à la course aux playoffs ? La seconde formation grecque s’est en tout cas ajustée après un début de saison manqué (1v-5d après six journées), dans la lignée de la saison passée (13e sur 15). Fraîchement arrivé de l’Étoile Rouge de Belgrade, coach Radonjic a eu besoin de temps suite aux nombreux changements de l’intersaison. Le retour de Nate Wolters (8,5 points, 3,5 passes) combiné à l’arrivée de Dwayne Bacon (21,2 points, 4,3 rebonds en 33 minutes) apporte davantage de talent offensif.
La très bonne passe entre novembre et début décembre l’a confirmé (5 succès pour une seule défaite à Fenerbahçe (107-77, J8). Revenus en milieu de tableau, les hommes en vert n’ont pas réussi à enchaîner. Une nouvelle crise est arrivée avec la défaite à domicile à l’OAKA Altion Arena dans le célèbre derby athénien face à l’Olympiakos (71-92, J16). Ce revers est le 4e d’affilée et le Pana chute à la 15e place à la mi-saison.
Pas la plus collective en attaque, la formation du Pana perd néanmoins peu de ballons (5e bilan de l’EuroLeague avec 11,7 pertes). L’expérimenté Derrick Williams (14,7 points, 4,9 rebonds en 33 minutes) est en vue cette année, à la fois efficace (42 % à 3-points, meilleure moyenne en carrière) et capable de truster les premières places du top 10 des meilleures actions. Dwayne Bacon n’a quant à lui pas tardé pour être leader au scoring, malgré ses 32 % de réussite à 3-points. L’ex NBAer de 27 ans est le joueur qui tente le plus dans la ligue avec 17,2 tirs par match, dont 11 tirs à 2 points, sa zone de prédilection.
En reconstruction, les vert et blanc devront monter d’un cran et ne plus perdre de temps pour faire face à l’importante concurrence dans la lutte au top 8. Côté grec, on espère davantage des joueurs helléniques, à commencer par Georgios Papagiannis (6,9 points, 5,8 rebonds en 23 minutes). Le géant (2,20 m) est plus irrégulier que la saison passée et doit encore progresser. Les jumeaux Kalaitzakis (24 ans) – dont on attendait beaucoup – sont bloqués en bout de rotation et n’apportent rien, ou presque. Marius Grigonis, parti du CSKA, est lui aussi une véritable déception (8,7 points, 5,8 d’évaluation en 17 minutes, souvent blessé ou indisponible en dernière minute). Dejan Radonjic, menacé à son poste, n’a plus beaucoup de marge de manœuvre et se doit de trouver des solutions pour sauver sa place et redorer le blason du Panathinaïkos, qui n’est plus à sa place depuis quelques saisons dans l’élite européenne.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 5 janvier, 20h30 @ Bayern Munich
16e – LDLC ASVEL : trop inconstante pour tenir le rythme (6v-10d)
Détentrice de la fameuse licence permanente, l’équipe du président Tony Parker ne semble pas en mesure de rejoindre le gratin européen au classement dès cette saison. Et ce, malgré l’arrivée de la légende de l’Euroleague Nando De Colo. Plombée par la perte précoce de Joffrey Lauvergne (8,3 points, 2,3 rebonds en 3 rencontres), l’ASVEL a réalisé une traversée du désert face à des adversaires « à sa portée » en novembre. En difficulté en Betclic Elite et en Euroleague (3v-8d après 11 journées), les pensionnaires de l’Astroballe abordaient en lanterne rouge ce mois de décembre, en crise de confiance.
En décembre, l’heure du réveil a enfin sonné. Trois succès européens d’affilée sur le parquet de Barcelone puis à la maison contre le Partizan et l’Olympiakos, après une folle remontada. Plus relâchée et solidaire dans les efforts, l’équipe de T.J. Parker a su hisser son niveau de jeu et gérer ses fins de matches – ce qui lui faisait grandement défaut jusqu’alors. L’agressivité défensive et la confiance retrouvée en attaque a permis un moment de répit.
Mais la défaite à domicile contre Berlin (79-91, J16), bon dernier du classement, a clairement réduit les espoirs villeurbannais. Encore irrégulière et en difficulté pour trouver des solutions offensivement, l’ASVEL progresse peu. 17e attaque avec 74,2 points par match, elle enregistre aussi le 17e bilan aux passes décisives (13,8) et le 16e aux pertes de balles (14,1). Pas la moins adroite non plus (10e adresse générale avec 46,2 % aux tirs), l’équipe mise davantage sur les paniers à 2-points (38,8 tirs tentés, 5e).
Au niveau individuel, Youssoupha Fall réussit un bon début de saison (8,4 points, 6,8 rebonds en 20 minutes). C’est le joueur le plus efficace de la ligue au rebond par possession jouée (21,2 % des rebonds finissent dans ses mains). En manque de rotation, son équipe souffre au rebond dès qu’il n’est plus là (17e au rebond avec 31,4 rebonds par match. Il est toutefois mieux épaulé par Alex Tyus, auteur de deux bonnes sorties à Madrid (14 unités) et contre Berlin (13). Yves Pons, le dunkeur fou – récent vainqueur du concours de dunks du ASG LNB – ne joue presque plus et n’a pas encore le rendement espéré, loin s’en faut (2,9 points, 1,1 rebond).
Meilleure évaluation de l’équipe (14,9), Nando De Colo (13,3 points, 3,5 passes décisives) effectue un début de saison à deux visages, lui qui perd 2,9 ballons par match en 24 minutes mais qui brille à 3-points (51,4 %). Il n’est pas le seul dont l’ASVEL attend plus pour franchir un cap cette saison. À l’image de son équipe, la ligne arrière est inconstante. Parker Jackson-Cartwright (3,8 d’évaluation en 16 minutes) évolue en-deçà des espérances – même s’il y a du mieux depuis quelques matches -, alors que Jonah Matthews (10,4 points, 2,2 passes) et Retin Obasohan (7,8 points, 2 passes) progressent.
En vue dans le championnat et en grande forme sur le mois de décembre, Amine Noua n’aligne pas – encore – de telles performances en Euroleague (7,4 points, 3,2 rebonds), malgré le superbe buzzer beater face à l’Olympiakos (77-75, J14). À l’aile, ce sont davantage les vétérans qui prennent leurs responsabilités. Charles Kahudi (36 ans) apporte toute l’expérience et la combativité qu’on lui connaît (6,1 points, 2,7 rebonds en 18 minutes), tout comme David Lighty (34 ans), un peu moins en vue que l’an passé (8,7 points, 2 rebonds en 25min). Le jeune Zaccharie Risacher (17 ans, né en 2005) est la belle surprise. Lancé dans le grand bain face à Baskonia (victoire 87-61, J5), il a montré qu’il pouvait dès cette saison prétendre à une place dans la rotation (7 matches disputés dont deux titulaires).
En retard dans la course aux playoffs après une défaite « interdite » à la maison face à Berlin, l’ASVEL n’est pas encore hors course. Mais il faudra à tout prix reprendre la dynamique positive dès janvier, malgré un calendrier difficile, si les triple-champions de France en titre veulent croire en l’exploit d’une qualification.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 6 janvier, 18h30 @ Anadolu Efes Istanbul
17e – FC Bayern Munich : faux départ pour le Bavarois (5v-11d)
Mission impossible pour le Bayern ? Sur le papier, les Munichois peuvent toujours espérer prendre l’un des derniers spots qualificatifs aux playoffs, eux qui ont terminé 8e du précédent exercice (14v-14d). À la mi-saison, ils en sont pourtant bien loin. Il faut dire que les hommes d’Andrea Trinchieri ont démarré par 5 défaites de rang, une entrée presque fatale. Touchée par les nombreuses blessures de plusieurs cadres (Augustine Rubit, Vladimir Lucic, Andreas Obst…), le Bayern a mis du temps pour chiper quelques victoires sur le fil, et n’a toujours pas trouvé de stabilité collective.
L’attaque est en berne (dernière adresse de la ligue avec 39,5 % aux tirs). Un véritable problème pour une équipe qui mise beaucoup sur sa capacité à marquer de loin (29 prises par soirée, 2e plus gros total). Au niveau statistique, les Allemands occupent aussi le dernier rang aux passes décisives (13,2) et le 16e à l’évaluation collective (74,3). L’équipe n’est pas en confiance aux tirs, souvent forcés (39,5 % avec 35 % à 3-points et seulement 43 % à 2-points). C’est très loin des standards du peloton de l’Euroleague, insuffisant pour exister et être un candidat sérieux aux playoffs.
Surtout, aucun leader n’émerge dans un collectif qui compte un seul joueur au-dessus des 10 points par match (Cassius Winston) et un seul au-delà de 10 d’évaluation (Augustine Rubit). Les recrues estivales manquent de régularité comme Cassius Winston (10,7 points, 3,1 passes), qui s’éclate pourtant dans le championnat allemand (16,2 points). Le jeune Isaac Bonga (7,3 points, 4,8 rebonds), de retour de NBA, montre quant à lui son potentiel et a la confiance du technicien italien.
Coach Trinchieri est en difficulté malgré la conservation d’une ossature fiable l’an passé, qui avait poussé le Barça au match 5 du premier tour des playoffs. Bien mieux lancés en championnat allemand (3e place à une victoire de la tête, 10v-2d), les Bavarois ont fait du titre national une priorité (titre abandonné à l’Alba Berlin depuis trois saisons). En Euroleague, ils devront rapidement accumuler les victoires pour croire à un retour vers le milieu de tableau. Les leaders Vladimir Lucic (touché au coude, bientôt de retour) et Corey Walden (9,2 points, 2,2 passes), qui n’ont pas leur rendement de l’an passé devront montrer la voie, tout en espérant que les recrues moins expérimentées se mettent enfin au niveau de l’Euroleague.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 5 janvier, 20h30 vs Panathinaïkos
18e – Alba Berlin : la fin du calvaire après 12 défaites de rang ! (4v-12d)
Quelles ambitions pour Berlin, équipe au style de jeu sans égal mais dernière de la compétition à la mi-saison ? Le premier défi berlinois était de retrouver le chemin de la victoire ! Chose faite, avec ce succès qui lui échappait depuis le 19 octobre et la 3e journée (94-65 contre le Panathinaïkos). La victoire à l’Astroballe face à LDLC ASVEL (79-91) a mis un terme à 12 défaites consécutives, une éternité. Berlin n’avait pourtant pas traîné pour démarrer en trombe la compétition. L’équipe a joué la carte de la continuité l’été dernier, avec la majorité de l’effectif conservé. Plus avancée dans la préparation, la formation allemande a même pris la tête après 3 journées dont deux cartons contre le Partizan (100-84, J1) et le Pana (94-65, J3).
L’Alba, qui a d’abord cédé de peu face sur le parquet de l’Anadolu (78-74, J4) a ensuite clairement marqué le coup. Et pourtant, l’équipe qui score 81,1 points de moyenne (10e bilan) n’est pas désagréable à voir jouer. Les joueurs se connaissent par cœur et le style de jeu plus qu’ambitieux détonne en Euroleague : jeu rapide poussé à l’excès, des tirs de toute part, passing game en attaque (2e de la compétition avec 20,4 passes par match). Avec 65 tirs pris par match, c’est même l’équipe qui tente le plus de tirs. C’est 7 de plus que Barcelone ou la Virtus !
La prise de risque est maximale et assumée, mais l’Alba reste lanterne rouge en Euroleague, et dernier bilan au niveau des pertes de balles (14,8 de moyenne). Même Luke Sikma, mentor de l’équipe et meilleure évaluation (8,3 points, 5,5 rebonds, 5,6 passes) en perd 3,1 par match. En défense, les hommes d’Israel Gonzalez sont en souffrance (16e moins bonne moyenne) mais le technicien espagnol tente des choses, comme la box-and-one, pour bloquer le maître à jouer adverse et surprendre, technique rarement observée à ce niveau de jeu.
La formation allemande qui vient de relancer la machine se doit d’enchaîner pour croire en une improbable remontada. Et pourquoi pas faire douter le leader Baskonia dès la semaine prochaine…
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 5 janvier, 19h00 vs Cazoo Baskonia Vitoria-Gasteiz
.
.
[armelse]
La course (folle) aux playoffs bat son plein en Euroleague. Qui fera partie des huit derniers prétendants au titre de champion d’Europe 2022-23 ? À l’approche de la 17e et dernière journée de la phase aller, certaines équipes ont pris une longueur d’avance mais la ligue s’avère plus que jamais serrée en haut du classement. Après trois mois de compétition, trois formations sont à égalité sur le podium, alors que dix équipes enregistrent entre 50 et 70 % de victoires. Tout reste donc possible jusqu’au 14 avril, date de la dernière journée de la saison régulière, pour assurer sa place dans le top 8.
9e – Zalgiris Kaunas : déjà autant de victoires que l’an passé ! (8v-8d)
Vainqueur de l’Euroleague en 1999, le collectif lituanien peut-il créer la surprise et se qualifier pour les playoffs ? Tout comme le Maccabi, le Zalgiris – porté par son peuple vert – engrange les succès à domicile, avec des victoires éclatantes face au Barça (73-72, J4), Milan (71-62, J8) et le Real (81-72, J14). Huit victoires, c’est déjà le même nombre que l’an passé à l’issue des 28 journées de championnat, conclu en dernière position (15e). Revanchards, les Lituaniens font partie des belles surprises et rares sont les équipes qui les ont surclassés.
Fort de son identité de jeu collective, le Zalgiris de Kazys Maksvytis règne aussi sur son championnat local (13v-1d) et peut jeter toutes ses forces en Euroleague. Seulement 15e équipe aux tirs (43,8 %) et 14e aux pertes de balles (13,7 par match), Kaunas tient bon. Débusqué au Maccabi Tel-Aviv l’été dernier, Keenan Evans, MVP de la 15e journée, est en grande forme et a pris le leadership au scoring (16,8 points, 3,3 rebonds, 3,9 passes décisives), bien épaulé par la star locale Edgaras Ulanovas (11,2 points, 3,2 rebonds, 2,5 passes) et le Letton Rolands Smits (9,4 points, 5,6 rebonds).
La mayonnaise verte a bien pris en 2022. L’équipe impose sa puissance en mettant toute son énergie dans le combat, et fait douter bon nombre d’équipes solides. Dernière preuve en date : la Roca Team s’en est remise au money time pour les écarter à domicile (84-82, J16). Petit bémol, Ignas Brazdeikis (9,2 points, 6,2 d’évaluation, 15 % à 3-points), dont le temps de jeu est en baisse, a encore des progrès à faire, lui qui vient de débarquer en Europe. Son équipe aura bien besoin de son jeune arrière lituanien si elle veut poursuivre son ambition de qualification aux playoffs et vivre un début d’année 2023 dans la lignée de 2022.
À presque mi-chemin, Kaunas est en tout cas aux portes du top 8… mais la concurrence est terrible. Les Lituaniens se doivent d’être en mission permanente pour atteindre leur objectif. Et poursuivre avec un doux rêve : disputer le Final Four à la maison, le week-end du 20 mai 2023.
Prochain match (Round 17, fin de la phase aller) : 5 janvier, 19h00 vs Fenerbahçe Beko Istanbul
10e – Étoile Rouge mts Belgrade : de retour de l’enfer, ce Red Star vise les étoiles (8v-8d)
Avec Dusko Ivanovic à la baguette, le tout nouveau duo argentin va-t-il mener le « nouveau Red Star » aux playoffs ? Que le début de saison fût mouvementé ! Après seulement sept journées et six défaites dans un enchaînement de matches face aux têtes d’affiches de l’Euroleague, les dirigeants ont pris des décisions fortes. Vladimir Jovanovic remplacé par l’expérimenté Dusko Ivanovic, Luca Vildoza engagé à la mène… Et l’effet fut immédiat : six succès en autant de rencontres – plus grande série de victoires de la saison à égalité avec Baskonia – suivi d’une 7e victoire en 8 matches, sur le parquet de l’Olympiakos !
L’apport de Luca Vildoza (14 points, 4,2 passes) est important mais cela ne suffit pas à coach Ivanovic et aux ambitions serbes. D’autant plus que l’Argentin en pleine bourre est coupé dans son élan par une blessure aux ischios, qui pourrait l’écarter des terrains un mois et le priver de six rencontres d’Euroleague. Alors que le calendrier s’intensifie et que la route aux playoffs est encore longue, c’est un autre champion du monde argentin qui devra prendre la relève : Facundo Campazzo…
[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]
Photo : Nando De Colo – ASVEL (Infinity Nine Media)