De Colo a atteint un total de PIR (évaluation) en carrière de 4 184, dépassant le Grec Vassilis Spanoulis, récemment retraité (4 183), pour poursuivre une lignée qui a commencé avec l’Américain Marcus Brown (2 757) et avec l’Espagnol Juan Carlos Navarro (3 890) en tant que leader de tous les temps pendant plusieurs années.
Dans une interview au site de l’Euroleague, le joueur du Fenerbahçe déclare :
« Je pense toujours au trophée d’équipe en premier parce que c’est le plus important. J’ai l’impression que lorsque l’équipe joue bien et que vous faites de votre mieux pour l’équipe, vous avez de toute façon plus de chances d’obtenir un trophée individuel. Et cela fait partie du jeu aussi. Faire partie de cette classe de leaders de tous les temps, c’est assez incroyable. »
Le PIR est une formule globale qui ajoute toutes les statistiques positives d’un joueur – tels que les tirs transformés, les rebonds et les passes décisives – et soustrait les négatives – comme les tirs manqués, les balles perdues et les fautes personnelles – pour arriver à une note qui récompense le volume, l’efficacité et la polyvalence.
Le record PIR de tous les temps de De Colo est encore plus étonnant quand on sait qu’il n’a eu besoin que de 236 matchs pour l’obtenir. En revanche, les neuf autres joueurs avec des PIR en carrière de 3 500 ou plus ont joué au moins 30 matchs supplémentaires.
« Vous savez, au final, les statistiques ne concernent pas tout, mais certaines d’entre elles sont vraiment importantes. Pour voir votre pourcentage de tirs réussis par exemple, ou ce PIR. Être au sommet montre que vous avez fait de votre mieux chaque saison. »
La cohérence est importante pour De Colo. Le vice-champion olympique 2000, Laurent Sciarra, lui a donné des conseils dont il se souvient à chaque fois qu’il entre sur le terrain :
« ‘Faire ce que l’on fait une saison est, disons, « facile ». Tout le monde peut bien jouer pendant une saison. Ce qui est plus difficile c’est de le faire pendant toute ta carrière, et c’est là que tu vas être l’un des meilleurs. Et je garde toujours cela à l’esprit, vous savez, quand je commence l’entraînement, quand je joue. Même si vous voulez être à votre meilleur à chaque match, parfois le ballon n’entre pas », dit-il. « Donc, si vous voulez rester sur le terrain et aider votre équipe, vous devez faire autre chose, tout ce que vous pouvez faire, comme créer pour les autres, ou vous impliquer davantage en défense avec des interceptions, par exemple. Je vais aider les big men avec les rebonds. Au final, c’est ce que j’aime faire, il suffit de jouer le jeu, de respecter ce qu’ils veulent de vous, mais n’oubliez pas de faire tout ce dont l’équipe a besoin. »
Si De Colo est également classé troisième de tous les temps au total des points – encore une fois, avec près de 100 matchs de moins que quiconque dans le top cinq – ce n’est pas parce qu’il est obsédé par le but de marquer.
« Vous savez, je ne me suis jamais considéré comme un scoreur », dit-il. « Même quand j’ai commencé en France (NDLR : à Cholet) , j’ai eu une moyenne de 15 points pendant deux ans, mais je n’ai pas eu l’impression à aucun moment que j’étais un scoreur. Je veux juste faire ce que le jeu me propose. C’est sûr, la plupart du temps, mes entraîneurs et mes coéquipiers s’attendent à ce que je marque. Mais je n’entrerai pas dans un match en disant : « Ce soir, je dois marquer 30 points ». Vous savez ? Ce sera juste ce que le jeu vous propose. Si ce soir ce sont 10 passes décisives, je prendrai les 10 passes décisives. Si c’est 30 points et 10 passes décisives, pourquoi pas ? Mais cela n’arrive pas à tous les matchs. Enfin, ce que je veux faire sur le terrain, c’est reconnaître la réaction de la défense, et à partir de là, jouer mon jeu. »
Photo : Euroleague
