L’équipe de France féminine qui reste sur trois médailles d’argent consécutives ne cache pas ses ambitions pour l’Euro de juin en Lettonie et Serbie : l’or.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
Une compétition internationale des nations en cache toujours une autre et cet EuroBasket n’échappe pas à ce principe car l’ombre des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 se profile derrière. En fait, cet Euro va servir de premier barrage comme le rappelle Jacky Commères, qui est le Directeur de la Performance et des Equipes de France.
« Cet EuroBasket ouvre les portes aux tournois de qualification olympique. La formule a changé et il y aura six places sans qualification directe pour les Jeux. C’est le même système qui sera appliqué pour la Coupe du monde féminine de 2022 à partir de l’EuroBasket 2021. Le premier but est d’atteindre directement les quarts-de-finale en finissant premier de notre groupe dans le premier tour. Tout cela pour éviter le huitième de finale qui est un match couperet. Le quart-de-finale sera certainement très dur car on risque de croiser avec une équipe très forte du groupe D qui est composé de la Biélorussie, la Belgique, la Russie et la Serbie. La sélection qui est communiquée aujourd’hui s’attache au challenge immédiat mais aussi en pensant aux échéances 2020, 2021 et après, un objectif lointain mais très présent dans nos têtes, les JO de 2024. »
Les places vont valoir chères
La fédération a donc communiqué ce jour une liste de 19 joueuses appelées à rejoindre Anglet pour un premier stage, du 25 au 31 mai. Soit dans la foulée des finales des championnats nationaux.
Il n’y a pas de réelles surprises sinon l’absence d’une joueuse qui a participé à la Coupe du Monde 2018, la Montpelliéraine Alix Duchet. Il y a quatre appelées vierges de toute sélection mais leur pré-sélection s’imposait. A 29 ans, Magali Mendy est l’une des rares satisfactions de la saison de Villeneuve d’Ascq qui après avoir joué l’Euroleague est parti à la dérive. Dans la reine des compétitions européennes, la Villeneuvoise s’est fendue de 14,1 points, 5,6 rebonds et 2,9 passes, ce qui est épatant. Tout aussi remarquable, ce qu’a montré Ornella Bankole au sein de la « Dream Team » de Montpellier quand on sait que malgré son jeune âge, 21 ans, l’Auxerroise s’est déjà rompue deux fois les ligaments du genou ! Quant à Iliana Rupert et Marine Fauhoux, ce sont deux perles issues de la génération championne d’Europe U16 puis vice-championne du monde U17. MVP européenne de sa génération, Iliana Rupert est la « nouvelle Sandrine Gruda » du basket féminin français, qui gagne actuellement du temps de jeu en playoffs avec Bourges suite à l’indisponibilité de Elodie Godin, alors que Marine Fauhoux est un meneuse de tempérament, digne fille de Freddy, mais avec des temps de passage en carrière bien en avance sur le paternel.
« Pour préparer les JO de 2024, il faut travailler en amont. On ne va pas commencer à les préparer en 2023. C’est pourquoi il est important pour moi de voir en pré-sélection de jeunes joueuses et les encadrer avec des joueuses d’expérience. La volonté c’est que les jeunes joueuses s’imprègnent le plus tôt possible de ce groupe France. J’ai fait une sélection en fonction de trois critères : la qualité des joueuses, l’équilibre des postes de jeu et le mélange des générations. On peut reconnaître facilement trois générations. La plus expérimentée avec des joueuses nées à la fin des années 80, il y en a sept. La génération intermédiaire avec les joueuses nées dans les années quatre-vingt-dix, il y en a huit. Et la toute nouvelle génération avec des jeunes nées toute fin des années quatre-vingt-dix et au début des années 2000. Elles sont au nombre de quatre. »
La venue de Bria Hartley à l’occasion des matches de qualification cet hiver a quelque peu chamboulé l’échiquier au niveau de la ligne arrière. La combo guard apporte sa vitesse, son agressivité offensive, sa capacité à scorer, bref sa touche américaine de grande classe. Elle peut faire la paire sur le terrain avec Marine Johannès en jouant 1 mais aussi avec Olivia Epoupa en étant positionnée en 2. Conséquence : décrocher une place de troisième meneuse ne sera pas coton… si Valérie Garnier choisit cette option. Et si Magali Mendy et Ornella Bankole ont des arguments à faire valoir, il leur faudra être TRES convaincantes pour déboulonner l’une des titulaires aux postes 2 et 3. Probablement que le poste de cinquième intérieure est plus ouvert derrière le quatuor a priori inamovible Sandrine Gruda, Helena Ciak, Endy Miyem, Alexia Chartereau.
Valérie Garnier prévient : les jeunes auront leur chance de décrocher le pompon autant que les plus anciennes :
« Ce sont des joueuses qui ont fait une très bonne saison dans leurs clubs respectifs et pour cela elles méritent d’être vues en équipe nationale. On en trouve une au poste de meneuse de jeu, une au poste 2, une au poste 3 et une intérieure. Ces jeunes joueuses sont là et pour découvrir et pour avoir une opportunité. Si on avait voulu faire autrement, on les aurait pris comme sparring partners. Elles sont dans les mêmes conditions que les autres joueuses. »
Le souvenir de France-Belgique
Ceux qui n’étaient pas très heureux de voir Bria Hartley intronisée en équipe de France vont devoir ravaler au moins un de leurs arguments. La Newyorkaise a donc choisi de privilégier les Bleues à sa carrière en WNBA, ce qui n’est pas rien quand vous êtes meneuse titulaire. Elle et Marine Johannès ne prendront un vol transatlantique qu’à la fin de l’Euro alors que la saison de la ligue américaine sera bien entamée. Les deux joueuses vont ingurgiter un programme très copieux pour ne pas dire un brin dangereux : championnat national, Euroleague, Euro et WNBA. La saison 2019-20 démarrant juste après surtout si le Liberty va en playoffs.
« Les deux ont été relativement claires quant à leur participation à la préparation de l’équipe de France. Je pense qu’elles seront là dès le début. C’est sûr en ce qui concerne Marine puisqu’elle rejoindra la WNBA après la préparation et l’Euro. C’est pratiquement sûr pour Bria Hartley. Je dis « pratiquement sûr » car on est beaucoup dans l’inconnu au niveau de la Turquie. On ne sait pas quand on commence à faire les demi-finales et quand démarrera la finale si on se qualifie. Bria a besoin de retourner aux Etats-Unis. Elle a des choses à faire et il faut lui laisser un peu de temps. Mais je pense que si on est dans les clous ici, elle pourra être au premier stage avec nous », a précisé Valérie Garnier.
Le calendrier est tellement condensé qu’il n’est pas question de faire une préparation longue durée. Un mois, six matches tous en France. Rien de plus. Avec en tête ce camouflet reçu de la part de la Belgique, il y a un an, en quart de finale de la Coupe du monde (65-86).
« On est vraiment dans une préparation à très court terme avec cet Euro et il va falloir aller droit au but », commente Valérie Garnier. « On n’était peut-être pas prêt mentalement mais on avait vu aussi des carences physiques et techniques face à la Belgique. Il y a un travail qui va se faire dans tous les domaines. Ce n’est pas que le problème mental qui a fait que l’on n’était pas à la hauteur. On a manqué de rythme, on a été plus faible physiquement, on a été moins fortes dans les courses, dans l’agressivité défensive, deux domaines qui ont fait la réputation de l’équipe de France et que l’on avait oublié sur ce quart-de-finale. A nous, membres du staff, de rappeler toutes ces choses-là et de remettre tout en œuvre pour avoir cet état d’esprit sur le terrain. »
Ce revers face à la Belgique, le président Jean-Pierre Siutat l’a aussi toujours en travers de la gorge et pour lui il n’y a qu’un seul remède : gagner l’or un an plus tard.
« Lors du quart-de-finale de la Coupe du Monde à Ténérife, comme beaucoup de monde, je n’étais pas très content de la prestation de l’équipe de France face à la Belgique. Je suis allé dans les vestiaires, ce qui m’arrive jamais, pour indiquer la mission de la France. Nous ne sommes pas une bonne équipe, une bonne nation. Nous devons être une grande équipe, une grande nation. Aujourd’hui, notre rang mondial, c’est troisième, quatrième, derrière les Etats-Unis et l’Espagne. Ce rang doit être respecté. On devait finir cette Coupe du monde par une issue positive et c’est ce que nous avons fait en allant chercher une quatrième place. On a été champion d’Europe en 2009, c’est bien, depuis on a fait des podiums, c’est bien aussi, on a fait les Jeux Olympiques de 2012 avec cette magnifique médaille d’argent. La meilleure manière de préparer ce qui arrive derrière, c’est-à-dire, j’espère, une qualification pour 2020, et aussi 2024, c’est d’aller chercher un titre en 2019. J’ai transmis cette ambition au groupe. Je pense que l’on a les moyens de le faire. On est au même niveau que l’Espagne*. La Belgique est en train de monter en puissance. La place qualificative (pour les tournois de qualification olympique) est importantissime mais la mission c’est d’aller chercher une médaille le plus loin possible. »
*Au ranking FIBA féminin, la France est quatrième derrière les Etats-Unis, l’Espagne et l’Australie.
Un Euro 2021 en collaboration avec l’Espagne ?
La fédération a confirmé l’information que nous vous donnions dès le 19 avril, à savoir que la France est candidate à l’organisation de l’EuroBasket 2021 conjointement avec l’Espagne.
Si la France et l’Espagne étaient retenus, le premier tour de la compétition ainsi que les quarts de finale se dérouleraient sur deux sites différents : un premier en France, au Palais des Sports de Gerland à Lyon (6 500 places) ; le deuxième site en Espagne, au Pavello Font de San Lluis à Valence (7 700 places). Enfin, le tour final (demi-finales et finale) se déroulerait en France, à l’AccorHotels Arena à Paris (15 000 places).
Dans les prochaines semaines, la FIBA va visiter l’ensemble des pays et des sites candidats (la Suède et l’Ukraine ayant également déposé un dossier de candidature). La FIBA attribuera l’organisation de l’EuroBasket Women 2021 dans le courant du mois de juillet 2019.
« On a organisé l’Euro 2013 et ce fut un franc succès », estime le président fédéral. « C’était un pari pris à l’époque d’installer le basket féminin e grandes compétitions dans de petites villes. Personne ne connaissait Trélazé, Mouilleron-de-Captif, Orchies. On a rempli les salles, fait une très belle organisation. Cette année, on a souhaité cibler pour ce championnat d’Europe des grandes métropoles. On s’est très vite rapproché de nos amis espagnols qui avaient le même souhait que nous. Nous avons déposé une co-candidature France-Espagne. Nous avons aussi demandé à la fédération internationale de revoir le format de compétition pour que le site qui héberge la poule puisse aussi héberger huitièmes et quarts-de-finale. Et que seules les équipes qualifiées pour les demi-finales et finales aillent à Bercy faire le Final Four. Ça a séduit FIBA Europe. C’est un challenge financier important car c’est un risque sur le plan sportif puisque pour qu’il y ait réussite, il faut absolument que la France aille à Bercy et donc gagne son quart-de-finale. Un challenge que l’on est prêt à relever dans la dynamique de 2024. »
Photos: Olivia Epoupa, Marine Fauthoux, Valériane Ayayi et Marine Johannès (FIBA)
[armelse]
Une compétition internationale des nations en cache toujours une autre et cet EuroBasket n’échappe pas à ce principe car l’ombre des Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 se profile derrière. En fait, cet Euro va servir de premier barrage comme le rappelle Jacky Commères, qui est le Directeur de la Performance et des Equipes de France.
« Cet EuroBasket ouvre les portes aux tournois de qualification olympique. La formule a changé et il y aura six places sans qualification directe pour les Jeux. C’est le même système qui sera appliqué pour la Coupe du monde féminine de 2022 à partir de l’EuroBasket 2021. Le premier but est d’atteindre directement les quarts-de-finale en finissant premier de notre groupe dans le premier tour. Tout cela pour éviter le huitième de finale qui est un match couperet. Le quart-de-finale sera certainement très dur car on risque de croiser avec une équipe très forte du groupe D qui est composé de la Biélorussie, la Belgique, la Russie et la Serbie. La sélection qui est communiquée aujourd’hui s’attache au challenge immédiat mais aussi en pensant aux échéances 2020, 2021 et après, un objectif lointain mais très présent dans nos têtes, les JO de 2024. »
Les places vont valoir chères
La fédération a donc communiqué ce jour une liste de 19 joueuses appelées à rejoindre Anglet pour un premier stage, du 25 au 31 mai. Soit dans la foulée des finales des championnats nationaux.
Il n’y a pas de réelles surprises sinon l’absence d’une joueuse qui a participé à la Coupe du Monde 2018, la Montpelliéraine Alix Duchet. Il y a quatre appelées vierges de toute sélection mais leur pré-sélection s’imposait. A 29 ans, Magali Mendy est l’une des rares satisfactions de la saison de Villeneuve d’Ascq qui après avoir joué l’Euroleague est parti à la dérive. Dans la reine des compétitions européennes, la Villeneuvoise s’est fendue de 14,1 points, 5,6 rebonds et 2,9 passes, ce qui est épatant. Tout aussi remarquable, ce qu’a montré Ornella Bankole[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]