Comme Mathias Lessort, Amine Noua va découvrir le Final Four d’Euroleague à l’Uber Arena de Berlin. Face-à-face ce vendredi soir (18h) lors de la première demi-finale, l’un ou l’autre jouera pour un titre européen quarante-huit heures plus tard. Si le Martiniquais s’est affirmé comme un cador de la compétition au point d’avoir été élu une deuxième fois d’affilée dans le cinq idéal, c’est une petite surprise de retrouver le Lyonnais à ce niveau-là, après un début de saison délicat et un rebond inattendu.
Le 7 octobre dernier, l’ancien Villeurbannais - trois campagnes d’Euroleague avec l’ASVEL - portait le maillot de l’Hapoël Holon en Israël quand les attentats puis la riposte de l’État hébreu ont mis sa saison en suspens. Après un passage éclair à Tortone (Italie), où il fut cantonné à un rôle secondaire, le Fenerbahçe a redonné un coup de fouet à cette année en dent de scie en lui proposant une pige (en raison notamment de la blessure de Nigel Hayes-Davis) puis un contrat garanti. Et maintenant il se prend à rêver de titre européen.
“C’était inespéré mais quand tu fais du basket, il faut être prêt à tout car ça peut vite basculer du tout au tout. Je me suis intégré, j’ai trouvé ma place dans l’équipe depuis quatre mois, et je vais vivre ce Final Four à 100 % avec ma famille en tribunes. J’espère vraiment voir mon équipe aller jusqu’au bout”, nous confiait-il ce jeudi soir.
“Ça va être tendu en tribunes mais il faudra se concentrer sur nous-mêmes et ne pas se mettre la pression”
L’international tricolore (9 sélections) a tout fait pour convaincre Sarunas Jasikevicius de faire appel à lui, avec une pointe à 20 unités il y a deux semaines en championnat turc mais aussi plusieurs entrées remarquées en Euroleague depuis fin janvier (4,2 points, 2,8 rebonds en 14 minutes).
“Il y a beaucoup d’excitation. J’ai vraiment hâte. Les Final Four, je les ai surtout vécus derrière ma télé. Il faut le vivre pour le comprendre. On compte sur la communauté turque en Allemagne pour nous soutenir. Ça va être tendu en tribunes mais il faudra se concentrer sur nous-mêmes et ne pas se mettre la pression, jouer notre jeu. Contre le Panathinaïkos, ce sera du 51-49 pour nous, enfin j’espère. Ça va être un combat difficile car ils sont tellement fournis sur tous les postes. Je suis très content d’affronter Mathias (Lessort), qui mérite amplement sa place dans le cinq majeur, il a fait une énorme saison. Il faudra beaucoup de constance, chaque détail va être important. C’est celui qui en voudra le plus qui l’emportera.”
Si son coach accepte de lui donner des minutes dans ce dernier carré européen et qu’il est aussi adroit qu’en toute fin du shooting de jeudi soir (37,5 % à 3-points sur 12 matches d’Euroleague), nul doute qu’Amine Noua pourra jouer les facteurs X.
À Berlin.