Dans l’imaginaire des Provinciaux, et accessoirement des millions de touristes qui ont déjà posé leurs valises dans « la plus belle capitale du monde », le portrait dressé du Parisien n’est pas franchement flatteur. En effet, on ne lit pas vraiment une joie de vivre folle dans les yeux de celui-ci, et de là à dire qu’il est plutôt grincheux, râleur, pas serviable pour un sou et très pressé, il n’y a qu’un pas.
Pourtant, il fait beau à Paris. Le soleil est rayonnant, l’excitation est à son comble et la joie transpire par les pores de tous les fans de basket franciliens. Pourquoi ? Un nouveau projet ambitieux vise à créer un vrai club de basket professionnel dans la capitale. « Encore », diront les éternels aigris. « ENFIN » rétorqueront les autres. Celui qui porte désormais le nom de « Paris Basketball » (ex-Paris Basket Avenir) a posé la première pierre de cette nouvelle aventure avec la nomination de Jean-Christophe Prat, après avoir œuvré dans l’ombre pour racheter les droits sportifs du HTV, relégué en Pro B à l’issue de la saison écoulée et en proie à de grosses difficultés financières.
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A sa tête, le dénommé David Kahn, ancien directeur des opérations basket d’une franchise NBA (les Wolves de Minnesota, de mai 2009 à mai 2013) s’est vu dérouler le tapis rouge, à grands renforts de billets verts. Comme bon nombre d’observateurs de la planète orange, Kahn s’était étonné de l’absence d’un club d’envergure à Paris, voilà simplement comment l’idée est née. Aujourd’hui, le ciel couvrant la tête du « Paris Basket-Ball » est radieux, son avenir plein d’enthousiasme et d’espérance. Donc par avance, désolé de faire le « parigo » et de casser un peu l’ambiance.
Un Marseillais à Paris
Mais à y regarder de plus près le parcours de décisionnaire du nouveau président du club parisien lors de son passage à Minneapolis, il y a de quoi nourrir un brin d’inquiétude. Enfin surtout si David Kahn venait à mettre son nez dans le recrutement.
Au niveau du profil en tout cas, ça ne colle pas. En bon américain, le natif de Portland n’a vraiment rien du« titi » parisien, c’est même tout l’inverse ! Très enthousiaste, « le garçon » est toujours prompt à s’enflammer, voire à enjoliver un peu la réalité. En essayant par exemple de faire passer Jonny Flynn pour le futur Isaiah Thomas ou Darko Milicic pour le digne successeur de Vlade Divac, rien que ça ! A se demander si le nouveau boss du Paris Basketball ne serait pas en fait… un pur marseillais !
Persona non grata dans le Minnesota
Sa réputation, franchement pas au beau fixe de l’autre côté de l’Atlantique, est essentiellement due à son passage remarqué chez les Wolves. En quatre ans, David Kahn a en effet multiplié de belles bourdes, faisant de lui « l’un des pires managers de l’histoire de la NBA », des mots de Michael Rand, journaliste américain notamment en charge de l’actualité des Wolves à cette époque pour le Star Tribune, quotidien le plus renommé de tout l’Etat.
Avant de redonner la parole à Michael Rand (voir son interview ci-dessous), revenons donc d’abord sur le top 5 des casseroles les plus mémorables du nouvel homme fort du Paris Basketball qui n’a pas laissé que des bons souvenirs dans le Minnesota, la franchise ayant vécu la pire période de son histoire entre 2009 et 2013 (89 victoires contre 223 défaites) sous sa gouvernance.
Avec un tel bilan (15e à l’Ouest les deux premières années, 12e les deux suivantes), l’ancien avocat a dû retrouver ses anciens réflexes de pour s’en sortir sans égratignures, lui qui avait prédit aux fans des Wolves que la franchise se battrait rapidement pour le titre, lors de sa conférence de presse de présentation. Retour sur ces quatre longues saisons ponctuées de mauvais choix à la draft, de décisions douteuses et d’échanges compilés avec une frénésie presque maladive.
1. Draft 2009 : « l’affaire Curry », mauvaise mayonnaise
Sans aucun doute le coup le plus marquant de son passage. David Kahn a en effet eu le mérite de ne pas traîner, en se distinguant dès la draft 2009, soit un mois et trois jours seulement après sa nomination. Fan absolu de Ricky Rubio, l’ancien journaliste sportif pour « The Oregonian » fait le nécessaire pour obtenir le 5e choix détenu par Washington. Il envoie alors ses deux arrières référencés, Randy Foye et Mike Miller, vers la capitale contre Oleksiy Pecherov, Darius Songaila, Etan Thomas et le fameux 5e choix de la Draft à venir. Minnesota se pointe alors à la loterie 2009 avec quatre premiers tours dans la poche (5e, 6e, 18e et 28e choix). Les trois premiers seront… trois meneurs de jeu. Avec le 5e choix, les Wolves prennent d’abord Ricky Rubio derrière Blake Griffin (Clippers), Hasheem Thabeet (Grizzlies), James Harden (Thunder) et Tyreke Evans (Kings). Même si sa cote a un peu baissé en un an depuis la finale mémorable des Jeux Olympiques et que l’Espagnol doit retourner s’aguerrir au Barça la saison suivante, le move n’est pas scandaleux.
Le 6e pick est en revanche plus discutable. Ricky Rubio de retour en Catalogne, Minnesota a besoin d’un autre meneur de jeu titulaire. Brandon Jennings, Jrue Holiday, Ty Lawson, Jeff Teague, Darren Collison, Patrick Beverley ainsi qu’un certain Steph Curry sont encore dans la course. Mais le front office des Wolves en pince pour… Jonny Flynn. Un choix guidé avant tout par l’expertise des scouts selon maître Kahn. Les Warriors, triple-champions NBA, s’en frottent encore les mains.
« Jonny Flynn était un meneur de jeu prêt à jouer, qui a débuté 81 matchs pour nous avant d’être victime d’une terrible blessure à la hanche. À l’époque, drafter Flynn était tout à fait sensé: nous n’avions pas un seul meneur dans l’effectif et notre staff l’avait classé n°1 parmi tous les meneurs de jeu dispos, non seulement pour son jeu sur le terrain, mais aussi ses solides qualités de leadership, ce qui était un besoin important de l’équipe (…). Il s’est juste blessé gravement à la hanche », s’est défendu David Kahn par la suite avant de se remémorer : « Je me souviens de Bill Laimbeer (assistant-coach de la franchise entre 2009 et 2011) lors d’une réunion du personnel avant la première saison de Jonny le comparant à Isiah Thomas (le meneur hall-of-famer, ancien coéquipier de Laimbeer à Detroit) ».
Dell, la friture sur la ligne
Avec ses deux autres choix, Minnesota optera pour Ty Lawson (18e pick), qui sera transféré dans la foulée au Nuggets, et le shooteur Wayne Ellington (28e pick) avant d’ajouter un nouveau meneur, un certain Nick Calathes (45e pick) qui ne jouera lui non plus jamais pour les Wolves…
Quelques jours après son départ, David Kahn confiera finalement la raison pour laquelle il n’avait pas drafté Steph Curry : son père, Dell Curry, lui aurait signifié par téléphone avant l’échéance fatidique que son fiston ne désirait tout simplement pas jouer pour les Wolves. Plutôt poreux comme défense, car rien n’aurait pu empêcher Steph Curry de jouer pour Minnesota si le front-office du club l’avait drafté. Ses propos sont également contradictoires avec la déclaration précédente.
Voilà pour le coup d’éclat qui a lancé son mandat et annoncé la couleur. Mais le festival de Kahn ne s’est pas arrêté en si bon chemin, la suite a également été d’un très haut-niveau.
2. Love was in the air
C’est l’autre preuve la plus flagrante de l’incompétence du directeur des opérations basket de l’époque et de son président Glen Taylor. L’histoire s’est déroulée au cours de la saison 2011-2012, lorsque les dirigeants des Wolves ont refusé de faire de Kevin Love le fameux « visage de la franchise » et de lui offrir le contrat maximum. C’est surtout un choix qui reste incompréhensible aujourd’hui avec le recul.
Prêt à prendre la relève de Kevin Garnett en tant que « Franchise Player » à l’issue de trois premières années prometteuses, Kevin Love estimait avoir mérité un contrat de cinq ans en reconnaissance du travail déjà accompli. Avec notamment des stats en hausse chaque saison et un exercice 2010-2011 récompensé par un titre de « Most Improved Player » (20.2 points à 41.7% d’adresse à 3-points, 15.2 rebonds, 2.5 passes décisives par match).
« Je ne pense pas que Kevin Love soit une star »
Mais le tandem dirigeant des Wolves ne l’entend clairement pas de cette oreille. Si bien que les relations vont devenir extrêmement tendues entre les deux parties. Taylor décoche la première flèche estimant que Kevin Love n’avait rien d’une star.
« Je ne sais pas qui désigne les stars, avait alors rétorqué Kevin Love, mais même Glen Taylor, propriétaire de T’wolves, a déclaré: Je ne pense pas que Kevin Love soit une star, parce qu’il ne nous a pas conduit aux Playoffs. Je veux dire, ce n’est pas comme si j’avais beaucoup de soutien ici ».
La deuxième lame est portée par David Kahn qui va profiter d’un soir de défaite à domicile pour oser se présenter dans le vestiaire et tendre un contrat (revu à la baisse) à son poste 4.
« Je ne suis pas celui qui suit toujours le protocole professionnel, mais je sais comment ça se passe, même à 24 ans », avait déclaré l’intéressé à la suite de cet épisode, ajoutant que la pilule avait eu du mal à passer face à ce manque de considération et de confiance de ses propres dirigeants, au point de se demander si « un vrai plan » était vraiment mis en place.
Du oaï à l’Ohio
A l’arrivée, Kevin Love finit par signer un contrat de quatre ans avec la possibilité de tester le marché au bout de la troisième année, clause appelée « opt out » qui reste toujours en travers de la gorge des fans de la franchise. David Kahn est sûr de son coup, assurant que la franchise le prolongerait après sa troisième année, que tout se passerait bien dans le meilleur des mondes et surtout qu’il ne faisait que suivre les instructions du big boss, Glen Taylor (toujours en poste aujourd’hui).
Résultat des courses, à l’aube de la troisième année de contrat de Kevin Love (un an après le départ de Kahn), Minnesota se verra contraint d’accepter le deal proposé par Cleveland, un échange en triangle dans lequel les Wolves récupèrent Andrew Wiggins, Anthony Bennett (en provenance des Cavs) et Thaddeus Young (des Sixers). Fini Minneapolis et son « oaï » (« bordel » en dans le jargon marseillais), bonjour l’Ohio, LeBron James et ses ouailles dont Kevin Love fait désormais partie.
Cette fois, ce sont donc les dirigeants des Cavs qui ont pu sauter sur l’occasion et ajouter la pièce manquante à l’équipe qui sera ensuite triple finaliste (2015, 2017, 2018) et championne NBA en 2016.
Pourquoi David Kahn a-t-il refusé d’offrir le contrat max à Kevin Love ? Réservait-il cet honneur à son chouchou Ricky Rubio ? Ou pire, au nouvel arrivant Darko Milicic ? On ne le saura jamais, et c’est peut-être mieux ainsi finalement… Sur la gestion de ce dossier en tout cas, David Kahn en a encore fait preuve de son flair désormais légendaire. La justification qu’il avait livrée sur le sujet en mai 2013 au moment de quitter son poste est également savoureuse.
« C’est terriblement long de ficeler un contrat avec toutes les variables qui peuvent se produire, principalement en raison de blessures et surtout chez les grands. C’était ça (la clé du problème). Je pense que Kevin s’est obstiné sur cette cinquième année. Je pense que son amitié avec Russell Westbrook (son ancien coéquipier à UCLA, qui a signé un contrat de cinq ans avec OKC pendant ce temps) l’a rendu difficile à accepter, mais c’est pourquoi j’ai aussi persuadé Glen de céder et de lui donner une option sur sa troisième année pour qu’il se sente aussi gagnant. Dans chaque compromis, il est important que les deux parties s’en sortent avec quelque chose qui a de la valeur. C’est de ça dont il s’agissait. Je n’ai jamais eu de problème pour lui offrir cette option à sa troisième année. Je pensais que c’était la bonne chose à faire ».
3. Darko Milicic, le « don du ciel »
Flashback : en 2003, les Pistons ont gagné leur place sur le prestigieux podium des pires choix à la draft en optant pour le pivot serbe Darko Milicic en 2e position alors que la classe de 2003 restera sans doute comme l’une des plus belles de l’histoire. Jaloux, David Kahn ? Alors que Milicic est fantomatique lors de ses trois premières saisons à Motor-City et que ses expériences suivantes (à Orlando, Memphis et New York) sont à peine plus convaincantes, le directeur des opérations basket des Wolves décide de se pencher sur son cas.
D’après son expertise, c’est sûr et certain, le géant européen est passé au travers des mailles du filet jusque là et se révélera sous le maillot des Wolves. Pourtant, le joueur est en pleine dépression, n’aspire qu’à rentrer chez lui. Ce dernier tente même de le dissuader de le recruter à travers un discours pour le moins direct.
« J’ai rencontré David Kahn et je lui ai dit : « Ne me transférez pas pour l’amour de dieu, je ne veux plus jouer en NBA. Je vais ruiner votre équipe, je vais foutre l’alchimie de l’équipe en l’air, ne faites pas un trade pour moi ».
Pas convaincu, David « Kahn-tastrophe » propose alors à Darko Milicic de venir pour deux semaines, lui promettant qu’il serait libéré s’il ne le sentait pas…
Même si l’équipe est au fond du trou au classement, le joueur rend de bons services en débutant 18 matchs pour une moyenne de 8.3 points, 5.5 rebonds, 1.8 passes décisives en 25.6 minutes. Une fois de plus, David « le fada » Kahn s’enflamme et tient à sécuriser son avenir en lui offrant un contrat de 4 ans pour 20 millions de dollars dès le premier jour de la Free Agency 2010 ! Deux jours plus tard, il se sépare de son pivot titulaire, Al Jefferson, contre des clopinettes : Kostas Koufos, un 20e choix de la Draft 2011, et le 18e de la Draft 2012.
Le « Good luck » prémonitoire de Chris Webber
Le moment le plus mémorable de cet épisode restera l’entretien tenu en bord de terrain à la Summer League 2010 de Las Vegas aux côtés de Chris Webber, ex star des Kings et consultant TV pour l’occasion. Tandis que C-Webb s’interroge sur les motivations de ce contrat de quatre ans récemment offert à Darko Milicic, David Kahn est quant à lui sûr de son coup, utilisant l’expression « « Manna from heaven », que l’on traduira par un « don du ciel » pour imager l’arrivée de Darko Milicic en cours de saison.
« Il a été comme un don du ciel pour nous. Il fait 2,13m, il se déplace comme un ailier et… je n’ai jamais vu un grand passer comme lui »
Chris Webber ne peut pas s’empêcher de laisser filer un éclat de rire. Mais une fois lancé, le Marseillais est difficile à arrêter.
« – Il passe vraiment à la manière d’un Vlade.
-Comme Vlade Divac ?
-Absolument
-Waouh…
-C’est un très bon passeur pour un grand, et Vlade serait le premier à vous le dire, il connaît le gamin depuis qu’il est petit. Il a grandi en Serbie à une centaine de kilomètres de Belgrade. On ne saute pas encore de joie, Darko a maintenant besoin de répondre présent sur une saison entière. Mais il s’est marié, il a un enfant et je crois qu’il est beaucoup plus mature que lorsqu’il est arrivé dans la ligue. On attend de lui qu’il fasse une bonne saison et il a effectivement de grandes chances d’être notre pivot titulaire cette saison ».
Durant l’entretien, Chris Webber, ancien coéquipier de Vlade Divac, mettra un point d’honneur à ne pas voir son parcours comparé à celui de Darko Milicic de la bouche de David Kahn et conclura cette discussion savoureuse par un « good luck » prémonitoire face à ce choix guidé par l’au-delà (l’appel de la Bonne Mère sans doute).
Sur la saison 2010-2011, le Serbe débute effectivement 69 matchs, mais ses stats n’évoluent pas et baissent même un poil en terme d’adresse, de rebonds et de passes décisives. La franchise bouclera une deuxième saison à la 15e place de la conférence Ouest, passant de 15 à 17 victoires. Il sera ensuite limogé (via l’amnesty clause) à l’issue de la saison suivante (29 matchs disputés en 2011-2012).
4. Draft 2010 : le couac Wes Johnson
Les deux dernières casseroles répertoriées dans ce classement sont moins dramatiques mais restent tout de même notables lorsqu’on se penche à nouveau dessus aujourd’hui. A la draft de 2010, Minnesota espère prendre le jackpot mais hérite malheureusement du 4e choix. Derrière John Wall, Evan Turner et Derrick Favors, David Kahn prend Wesley Johnson, parmi les joueurs les mieux cotés à l’aile de la classe 2010 à l’époque. Or non seulement le rookie en provenance de Syracuse n’a jamais eu l’impact espéré, mais la déception chez les fans de la franchise est d’autant plus grande lorsque l’on regarde la liste des beaux specimens toujours disponibles au moment de faire ce choix, de DeMarcus Cousins à Gordon Hayward en passant par Paul George, Eric Bledsoe, Avery Bradley ou encore Lance Stephenson.
Moins de trois semaines après la draft, les Wolves saisissent une belle opportunité en prenant un autre ailier, Michael Beasley, contre deux seconds tours de draft (Miami avait besoin de dégraisser pour composer son Big Three avec Dwyane Wade, LeBron James et Chris Bosh). Ce qui n’a pas vraiment aidé à l’éclosion de Wes Johnson, dont le temps de jeu a été diminué et l’obligeant à dépanner sur le poste 2. Ajoutez à cela le trade d’Al Jefferson, la promotion de Darko Milicic au cours de la même période (expliquant la raison pour laquelle Minnesota a laissé filer « DMC » à la Draft »), vous obtenez au mieux une crise de nerfs, au pire une hémorragie du nerf optique.
5. Draft 2011 : destructeur Derrick
L’aboutissement d’un travail de longue haleine. Après avoir échoué lors des deux premières drafts, David Kahn a poursuivi son œuvre malheureuse en misant sur Derrick Williams avec le 2e choix. Encore un ailier prometteur d’après les prédictions de l’époque, qui, comme Wes Johnson, n’aura pas l’aura attendue par la franchise.
Le joueur d’Arizona aura lui aussi un mal fou à s’adapter à la NBA et navigue aujourd’hui entre les USA et la Chine. Une fois de plus, la liste des joueurs draftés après Derrick Williams a de quoi donner le vertige, entre Kemba Walker, Klay Thompson, Kawhi Leonard ou encore Jimmy Butler.
Après deux saisons de plus terminées loin du top 8 à l’Ouest, le contrat de David Kahn n’a pas été prolongé. Le Phénix renaît aujourd’hui de ses cendres à Paris. Reste à espérer pour ce nouveau projet qu’il aura retenu les leçons de ses erreurs du passé.
Michael Rand (Star Tribune) : « Les fans étaient prêts à lui donner une chance »
Michael Rand, spécialiste de la question, a publié un billet le mois dernier au sujet de la renaissance de David Kahn de l’autre côté de l’Atlantique. Sur le ton de l’ironie, le journaliste sportif américain en a profité pour glisser que Jonny Flynn serait encore dispo pour aider le Paris BasketBall à réaliser l’un de ses objectifs, intégrer l’Euroleague en 2022.
Alors que les Wolves sont enfin de retour sur le droit chemin avec une apparition en Playoffs la saison dernière après 13 ans d’absence, l’observateur du Star Tribune a accepté de revenir brièvement sur cette sombre période de l’histoire de la franchise.
Michael Rand, pouvez-vous expliquer comment David Kahn s’est retrouvé directeur des opérations basket d’une franchise NBA ? On retrouve peu d’infos sur son parcours durant les années qui ont précédé sa nomination…
Cette question reste un peu un mystère. Le consensus qui se dégage, c’est que Kahn entretenait de bonnes relations avec le « NBA commissioner » de l’époque, David Stern, au moment de son embauche. Ça lui valait un certain respect au sein de l’organisation. Mais il y avait aussi quelques candidats plus qualifiés qui ont abandonné le processus au tout début, laissant moins de choix aux dirigeants des Wolves.
Vous rappelez-vous de l’atmosphère qui régnait à son arrivée et du moment où il a commencé à perdre du crédit auprès des fans ?
Je crois que les fans étaient prêts à lui donner une chance, mais malheureusement, dans la toute première draft qu’il a dirigée, il a choisi meneur de jeu après meneur de jeu et aucun d’entre eux ne s’appelait Steph Curry, que les Wolves ont laissé passer aux 5e et 6e choix. Au fil du temps, ce move s’est avéré catastrophique et sa crédibilité en a pris un coup.
Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit à son sujet ?
En général, j’ai aimé traiter avec lui, mais je pense que beaucoup d’autres membres des médias l’ont jugé suffisant. Je n’oublierai jamais un échange que nous avons eu au cours d’un point presse pre-draft où nous avons essentiellement terminé dans une impasse au sujet des meneurs de jeu. C’était avant la Draft de 2010, donc après l’épisode de 2009 où ils n’avaient pris que des meneurs de jeu.
Où le placeriez-vous au classement des pires managers de l’histoire de la NBA ?
Wow, c’est une question difficile. Il est certainement plus près du haut de la liste qu’en bas, mais il n’est pas le pire de tous les temps.
Quel est selon vous le pire move réalisé par David Kahn ?
Clairement, le pire a été de choisir Jonny Flynn (et dans une moindre mesure Ricky Rubio) à la place de Steph Curry à la Draft de 2009. La plupart des gens pensaient que Rubio à la 5e place était un bon choix. Après ça, il aurait semblé logique qu’il prenne Curry, un autre meneur, mais aussi un meilleur shooteur. A la place, il a pris Flynn et le reste fait désormais partie de l’histoire.
Quel est votre point de vue sur son passage aux Wolves durant ces quatre saisons ? Était-ce davantage un manque de chance ou il y avait une vraie part d’incompétence ?
Je pense que c’était les deux. Il a absolument saboté la draft de 2009 et n’a pas bien géré les négociations contractuelles avec Kevin Love. Mais il a réussi à faire venir Rubio. Là où il a été malchanceux, c’est qu’en 2010 et en 2011, les Wolves avaient touché le fond dans l’espoir d’obtenir de bons choix de draft. C’était une stratégie solide, au même niveau que les Sixers. Mais les Wolves ont eu la deuxième meilleure cote lors de l’obtention du premier choix en 2010 et ont terminé avec 4e choix dans une draft assez faible où ils ont choisi Wes Johnson. En 2011, ils ont eu le pire classement et donc la meilleure chance d’obtenir le premier choix, mais ils sont tombés au n°2 après la loterie et ont pris Derrick Williams. Les meilleurs choix cette année-là étaient des franchise-players (John Wall en 2010 et Kyrie Irving en 2011). Si les Wolves avaient eu un poil plus de chances lors de ces deux drafts, Kahn aurait pu sembler plus intelligent. Par exemple, lesWolves se sont retrouvés dans la même configuration en 2015 après le départ de Kahn, et ils ont fini par obtenir le premier choix, qu’ils ont transformé en prenant Karl-Anthony Towns. Kahn avait la bonne idée avec un gros stock de picks. Mais il s’est fourvoyé dans le projet par une combinaison de malchance et de mauvais choix.
Pour revoir les mouvements réalisés en intégralité par David Kahn entre 2009 et 2013 à la tête des Wolves de Minnesota
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A sa tête, le dénommé David Kahn, ancien directeur des opérations basket d’une franchise NBA (les Wolves de Minnesota, de mai 2009 à mai 2013) s’est vu dérouler le tapis rouge, à grands renforts de billets verts. Comme bon nombre d’observateurs de la planète orange, Kahn s’était étonné de l’absence d’un club d’envergure à Paris, voilà simplement comment l’idée est née. Aujourd’hui, le ciel couvrant la tête du « Paris Basket-Ball » est radieux, son avenir plein d’enthousiasme et d’espérance. Donc par avance, désolé de faire le « parigo » et de casser un peu l’ambiance.
Un Marseillais à Paris
Mais à y regarder de plus près le parcours de décisionnaire du nouveau président du club parisien lors de son passage à Minneapolis, il y a de quoi nourrir un brin d’inquiétude.
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