Anadolu Efes Istanbul a conservé son titre de champion de l’Euroleague en battant en finale du Final Four le Real Madrid, 57-58. Si le Serbe Vasilije Micic (23 points), élu MVP de la finale, et l’Américano-Turc Shane Larkin, dans une moindre mesure (10 points), ont été comme attendu déterminants, le pivot allemand Tibor Pleiss (19 points et 7 rebonds) a réalisé une deuxième mi-temps qui a pesé lourd dans la balance.
Seulement 6e de la saison régulière après un démarrage automnal très laborieux, Efes a donc réussi le doublé et privé par la même le Real Madrid d’un 11e trophée. Dans une finale qui n’entrera pas dans la légende, les Turcs ont mieux su gérer le money time. Ancien joueur du championnat d’Espagne (Vitoria, Barcelone, Valence), rapidement passé par la NBA, Tibor Pleiss a su profiter de sa technicité pour compenser la puissance de la paire Eddy Tavares (14 points et 11 rebonds).
C’est au final sa terrible maladresse à trois-points (6/33, 18,2%) qui a coûté très cher au Real. Dans cet exercice, Guerschon Yabusele (0/6) et Fabien Causeur (0/5) ont été déficients comme leurs équipiers, alors que Thomas Heurtel, toujours puni, n’a même pas été inscrit sur la feuille de match.
Adrien Moerman (0 point, 6 rebonds) et Rodrigue Beaubois (0 point en 8 minutes) ont été discrets en cette soirée, mais eux sont de nouveau champions, et c’est ce qui importe.
Tavares superman
Alors que les supporters des deux finalistes étaient étouffés par ceux d’Olympiakos, toujours aussi enthousiastes malgré les deux défaites de leur équipe, il était clair que Anadolu Efes voulait donner d’entrée un maximum d’opportunités à ses shooteurs extérieurs -y compris le géant allemand Tibor Pleiss-, alors que le Real misait sur sa puissance dans la peinture autour de Walter Tavares. Et le colosse du Cap Vert était inarrêtable au cours du premier quart-temps (12 des 15 points de son équipe et 7 rebonds !). Avec un peu plus d’adresse de la part de Guerschon Yabusele, le Real aurait alors creusé un écart plus substantiel que ses 7 points d’avance (15-8) ramenés à une seule unité après dix minutes (15-14).
Walter Tavares sur le banc tout au long des dix minutes suivantes (!), c’est Vincent Poirier qui effectuait un excellent travail des deux côtés du terrain, réalisant alley-oops et contre aérien. Efes s’en remettait aux tours de passe-passes et à l’adresse de sa paire d’as Shane Larkin-Vasilije Micic (23 des 29 points de leur équipe) pour ne pas se faire décrocher (29-22). Antony Randolph d’un trois-points concluait la première mi-temps à 34-29. Les vingt premières minutes de jeu étaient passées à toute vitesse, et c’est au train que le Real menait la danse, même si sa maladresse à 6,75 m (3/15) avait été trop significative pour lui permettre de se détacher complètement.
Une claquette de Tibor Pleiss pour finaliser la victoire
La défense du Real était si violente que sur la première action du troisième quart-temps, Efes commettait une violation des 24 secondes. D’ailleurs le score évoluait au compte-goutte et lorsque Adam Hanga plantait un panier venu de dowtown pour donner 9 points d’avance à son équipe (40-31), c’était un véritable évènement. Idem quand Tibor Pleiss mettait 5 points d’affilée.
Cela s’animait lorsqu’après que James Anderson ait bousculé Rudy Fernandez, Vincent Poirier venait échanger poussettes et quelques insultes avec l’Américain. Les Turcs revenaient en douce sur leurs rivaux pour les dépasser à la 32e minute (43-42). Les supporters d’Efes commençaient à y croire sérieusement et criaient « Efes… Efes… ».
Vincent Poirier réalisait un contre d’anthologie sur l’Allemand Tibor Pleiss et ses 2,21m. L’international mettait énormément d’énergie dans tout ce qu’il faisait. Mais un peu plus tard, l’Allemand se vengeait avec un dunk in your face sur le Français.
Les deux équipes s’échangeaient le leadership au score. Sergio Llull jouait beaucoup de possession, pas toujours avec bonheur. Pablo Lasso avait replacé Walter Tavares sur le terrain, mais celui-ci n’était pas aussi dominateur que dans le premier quart-temps. Un trois-points de Vasilije Micic donnait trois points d’avance à Efes (53-56). Une claquette sur un rebond offensif de Tibor Pleiss permettait à l’équipe turque de conserver son avance que Sergio Llull réduisait en pénétration (57-58).
Sur la dernière possession, Guershon Yabusele commettait une faute sur Micic, puis une autre sur Larkin. Pas de conséquence directe car le Real n’était pas dans la pénalité, mais le temps s’était écoulé dangereusement pour Madrid. Et si Larkin loupait le dernier shoot dans le coin gauche, la balle, au rebond, passait de main en main sans que personne puisse s’en saisir. Ainsi, les dernières secondes s’égrenaient jusqu’au buzzer final.
Le coach du Real, Pablo Laso : « Nous avons eu quatre ou cinq tirs très nets qui auraient pu nous mener à la victoire. Je ne peux rien reprocher aux garçons, ils ont tout donné et nous ne pouvons que féliciter l’Efes. J’ai combattu jusqu’au bout. (Sur la dernière possession) Devions nous commettre une faute ? Nous n’avons pas eu le rebond. Je pense que si nous avions eu le rebond, nous aurions pu avoir un dernier tir, mais nous n’avons pas pu obtenir un rebond propre… eh bien, félicitations Efes, c’est tout « .
Vasilije Micic : « Ces accomplissements resteront avec moi toute ma vie, ils resteront marqués dans mon cœur tant que je jouerai au basket et après. Ce serait impossible sans mes coéquipiers. Quatre années incroyables ensemble, deux titres. Les résultats de l’équipe sont plus importants. Je pense que tout le monde sait que ce soir sera très très chaud dans tout Belgrade. Je vais emmener toute mon équipe avec moi et célébrer comme jamais auparavant. »
La boxscore est ICI.
Photo : Shane Larkin (Anadolu Efes, Euroleague)