À l’issue de deux matchs au scénario relativement similaire, la JL Bourg-en-Bresse et la SIG Strasbourg ont gagné le droit de s’affronter en finale pour remporter la Disneyland Paris Leaders Cup 2019. Quelles sont leurs atouts respectifs ? Quel match vont-ils nous offrir ?
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Une équipe qui démarre pied au plancher alors que son adversaire peine à rentrer dans la partie au point de se retrouver décroché au score avant de se ressaisir, de durcir le jeu et de tenter un rapproché qui s’avère au final insuffisant pour repasser devant au tableau d’affichage, c’est en résumé le scénario qu’ont déroulé les deux matchs des demi-finales de la Disneyland Paris Leaders Cup 2019.
Face à un Bourg-en-Bresse tout de suite en place, comme sur sa lancée de son succès face à LDLC Asvel, les Metropolitans de Levallois ont semblé avoir du mal à démarrer le match. Un peu comme si la grinta qui leur avait permis de battre Pau-Lacq-Orthez avait disparu. Le résultat de ce départ un peu « molasson », c’est un 24-9 à l’avantage de la JL à la fin du premier quart-temps. Un écart que jamais Levallois ne parviendra à combler, malgré des vertus de hargne et de combativité retrouvées. Outre une fatigue mentale bien compréhensible, la troupe de Freddy Fauthoux a aussi pâti d’un match terne de Nobel Boungou-colo (2 points à 0/4 au tir), complètement cadenassé par la défense burgienne. Mais les Metropolitans n’ont surtout pas à rougir de leur défaite (86-79).
Pour sa part, Limoges était présenté comme le favori de la seconde demi-finale. Mais, pour la remporter, il aurait fallu que le CSP montre dès le début du match l’intensité dont il a su faire preuve en défense lors de la deuxième partie du match. En effet, le 44-28 inscrit au tableau d’affichage à la fin du deuxième quart-temps montrait un écart trop important pour que les hommes de François Péronnet, handicapés par l’absence de Samardo Samuels, puissent le combler face à un adversaire qui ne s’est jamais désuni. Maladroit (37,5 % au tir), gêné par la défense strasbourgeoise (seulement 12 passes décisives pour 16 balles perdues), le CSP a dû céder face à un adversaire qui a su exploiter ses points forts (l’adresse d’Eddie, la taille de Fall, la densité de Serron et Nzeulie) tout en jugulant ceux de Limoges (Hardy à 5/14, Boutsiele et Bouteille à 8 points, Howard à 3 points). L’équipe la plus solide l’a emporté.
La finale sera donc inédite, opposant un ancien vainqueur de la compétition, Strasbourg, à une équipe de Bourg pour qui cette finale fera office de première. Sur le papier, la SIG ferait figure de grand favori. Mais le contexte pousse à nuancer le jugement. D’abord parce que l’équipe de Vincent Collet, même si elle montre des signes encourageants de regain de cohésion et de motivation, n’est pas encore guérie de tous ses maux – notamment dans la gestion du jeu (encore 15 balles perdues ce samedi soir, après les 20 de vendredi). Ensuite, il faudra gérer la fatigue d’un troisième match en trois jours – Bourg est logé à la même enseigne mais a joué plus tôt dans la journée, quelques heures de repos supplémentaires qui peuvent peser dans la balance. Reste que chaque équipe dispose d’atouts qu’elle ne manquera pas de jouer au meilleur moment.
JL Bourg-en-Bresse (86-79 contre Levallois Metropolitans)
La « Jeu » n’est pas en finale de la Leaders Cup par hasard, loin s’en faut. Sur ses deux matchs, elle a montré un excellent niveau de jeu, tant en attaque qu’en défense, s’appuyant sur quelques remarquables fers de lance – notamment les « deux Zack », Peacock et Wright – épaulés par un groupe aux multiples compétences, capables de prendre feu l’un après l’autre. Arthur Rozenfeld s’était rappelé au bon souvenir de l’Asvel en quarts de finale (c’est son club formateur), Lamonte Ulmer a pris le relais en demi-finale, marquant 20 points à 8/12, dont deux alley oop stratosphériques tout en contribuant largement à la mise sous l’éteignoir de Nobel Boungou-colo. Avec un Garrett Sim toujours juste, un Mike Moser sobre et efficace, un Youssou Ndoye pas encore revenu au top de sa forme mais donnant de bonnes minutes, un Maxime Courby dévolu aux tâches obscures, Bourg-en-Bresse dispose d’un effectif équilibré, qui gagne en densité lorsque Bathiste Tchouaffé se montre rentable. Et le tout est magistralement orchestré par un Savo Vucevic qui sait tirer parti des qualités de ses joueurs et en masquer les faiblesses. Reste qu’il faudra que tout le monde soit à son meilleur tant en attaque qu’en défense pour enrayer la machine strasbourgeoise. Et, bien sûr, résoudre l’équation Youssoupha Fall. Ce que Bourg n’avait réussi à faire en championnat (76-71 pour la SIG, avec 17 points et 11 rebonds de Fall), en l’absence de Ndoye blessé.
En tout cas, la JL n’a rien à perdre, elle jouera sans aucun doute sa chance à fond.
SIG Strasbourg (72-63 contre le CSP Limoges)
Il y a un mois, Strasbourg aurait certainement explosé en vol au cours du troisième quart-temps, lorsque la pression défensive de Limoges est brutalement montée de plusieurs crans. Ce samedi soir, la SIG a su rester solidaire, ne pas paniquer, hausser elle aussi son niveau défensif lorsque les paniers ne rentraient plus, résister au retour des Limougeauds.
Cet état d’esprit est symbolisé par un Ludovic Beyhurst qui, s’il perd encore des ballons bêtement, a réussi à écoeurer Jonathan Rousselle ou par un Ali Traoré qui s’est arraché en défense (2 interceptions, 2 contres) même s’il a eu du mal à contenir un Damien Inglis l’emmenant au large. Outre cette défense « barbelés », Strasbourg a mis en avant, au moins lors de la première période, son jeu collectif léché, se traduisant par 25 passes décisives pour 25 paniers (rappelons que lorsqu’une faute se traduit par des lancers francs réussis, une passe décisive est attribuée au passeur, ce qui explique qu’une équipe peut réaliser plus de passes décisives qu’elle ne marque de paniers).
S’il a été moins en verve contre Limoges qu’au tour précédent contre Dijon, Mike Green a su faire tourner son équipe (9 passes) malgré un déchet important (6 balles perdues). À l’arrière, Quentin Serron et Jérémy Nzeulie ont réalisé deux belles prestations aussi bien offensives que défensives, compensant bien l’absence de Mardy Collins. Comme Jarrell Eddie se montre de plus en plus à l’aise dans son rôle d’intérieur fuyant (mais présent au rebond, 7 prises ce samedi) tout en conservant une adresse redoutable à 3 points (3/8) et que Flo Piétrus rentabilise au maximum ses minutes, le secteur intérieur de la SIG reste son point fort, d’autant que Youssoupha Fall et Ali Traoré, chacun dans son registre, continuent de peser énormément sur les raquettes adverses.
Désormais, après avoir battu un adversaire « huppé » tel que Limoges, le risque pour Strasbourg est de ne pas montrer la même détermination face à Bourg-en-Bresse, a priori moins coté. En outre, même s’ils ne tombent pas dans la suffisance, les Strasbourgeois auront à gérer un autre paramètre, la fatigue : ils vont devoir repartir « à la mine » moins de 20 heures après un match harassant contre Limoges.
Nos pronostics : JL Bourg-en-Bresse 45 % – SIG Strasbourg 55 %
La fatigue se fait toujours sentir lorsqu’il faut jouer un troisième match en trois jours. Ce qui peut se traduire par une adresse incertaine, une équipe qui lâche mentalement ou par un match un peu « tout fou » dans lequel les attaques prennent le pas sur des défenses épuisées.
Quel que soit le scénario qui sera proposé ce dimanche à 17 heures, il sera écrit par deux équipes qui ont prouvé leur détermination à gagner ce tournoi. Pour la SIG, il faudra surtout juguler Zach Peacock, étincelant sur les deux premiers matchs, et limiter l’impact de Zack Wright, au four et au moulin tout au long du match. De son côté, Bourg-en-Bresse devra réussir à « casser » le jeu collectif de Strasbourg et tenter de minimiser l’impact de la paire de pivots XXL de la SIG.
C’est peut-être sur ce point que la balance penche pour Strasbourg, Youssou Ndoye ne semblant pas encore complètement revenu en pleine forme après sa blessure. Mais s’il se sublime pour l’occasion, Bourg conserve ses chances.
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Une équipe qui démarre pied au plancher alors que son adversaire peine à rentrer dans la partie au point de se retrouver décroché au score avant de se ressaisir, de durcir le jeu et de tenter un rapproché qui s’avère au final insuffisant pour repasser devant au tableau d’affichage, c’est en résumé le scénario qu’ont déroulé les deux matchs des demi-finales de la Disneyland Paris Leaders Cup 2019.
Face à un Bourg-en-Bresse tout de suite en place, comme sur sa lancée de son succès face à LDLC Asvel, les Metropolitans de Levallois ont semblé avoir du mal à démarrer le match. Un peu comme si la grinta qui leur avait permis de battre Pau-Lacq-Orthez avait disparu. Le résultat de ce départ un peu « molasson », c’est un 24-9 à l’avantage de la JL à la fin du premier quart-temps. Un écart que jamais Levallois ne parviendra à combler, malgré des vertus de hargne et de combativité retrouvées. Outre une fatigue mentale bien compréhensible, la troupe de Freddy Fauthoux a aussi pâti d’un match terne de Nobel Boungou-colo (2 points à 0/4 au tir), complètement cadenassé par la défense burgienne. Mais les Metropolitans n’ont surtout pas à rougir de leur défaite (86-79).
Pour sa part, Limoges était présenté comme le favori de la seconde demi-finale. Mais, pour la remporter, il aurait fallu que le CSP montre dès le début du match l’intensité dont il a su faire preuve en défense lors de la deuxième partie du match.
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Photos: Zachery Peacock (Bourg) et Youssoupha Fall (Strasbourg). Hervé Bellenger/LNB