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Finances de l'ASVEL, NBA en Europe, accusations personnelles… la grosse mise au point de Tony Parker

Au cœur des débats alors que l’ASVEL traverse une période difficile sur le plan économique, qu’il joue un rôle dans la tentative de la NBA de s’introduire en Europe et qu’il est dans la tourmente depuis l’enquête de Radio France, Tony Parker donné ses vérités dans Le Progrès et L'Équipe.

Tony Parker © LNB

C’est dans les colonnes du Progrès et de L’Equipe que Tony Parker a donné sa version des faits concernant de très nombreux sujets, ce mercredi 19 mars. Dans ces deux longs entretiens, le patron de l’ASVEL explique toutes les difficultés de son club liées à ce fameux contrat signé avec Skweek. Qui était de 7 millions d’euros par an sur trois ans, ramené à 2,9 millions d’euros via un avenant et qui aurait été payé à hauteur de 1,7 million pour la saison 2023-2024 et… toujours rien en 2024-2025. Ce qui inquiète de facto le président de la DNCCG, Patrick Hianasy.

L’ancien meneur de jeu réagit également à la récente enquête de Radio France qui ternit son image, détaille son rôle d’ambassadeur pour un rapprochement entre NBA, FIBA et Euroleague, et dévoile par ailleurs qu’un accord a été trouvé avec son frère, T.J. Parker, au sujet de son départ anticipé en début de saison dernière. Voici quelques passages.

Sur ses relations avec Skweek et les retards de salaire des joueurs de l’ASVEL : 

 « J’ai été président pendant plus de 10 ans et nous n’avons jamais eu de problèmes. C’est uniquement depuis que nous sommes avec Skweek que nous avons des difficultés parce qu’ils ne tiennent pas leurs engagements. C’est toujours difficile quand les partenaires ne paient pas quand ils le devraient. (...) Je me dis que j’ai fait confiance à la même personne que tout le monde dans le basket français et européen, et aujourd’hui cela se retourne contre moi, comme si j’avais pu prévoir comment ça tournerait. (...) Pour l’instant, nous discutons, mais c’est clair que nous serons obligés d’attaquer Skweek en justice s’il n’y a pas d’évolution. Skweek va me mettre dans une position où je ne vais pas avoir le choix. Je ne peux pas attendre jusqu’à la fin de la saison. (...) Je ne suis pas fâché avec Alexey Fedorychev, mais je suis déçu et frustré. J’aimerais juste qu’il respecte l’échéancier. Si c’était le cas, nous n’aurions aucun problème. (...) C’est moi qui ai remis au pot. Tout simplement. Je n’en ai pas marre, je veux juste que nous arrivions à tenir les engagements que nous avons. »

Sur le projet NBA en Europe

« La NBA m’a contacté, oui, et je participe aux discussions. Mais en raison de clauses de confidentialité, je ne peux en dire plus. C’est un moment clé pour le basket européen. L’Euroleague a fait un travail incroyable ces 25 dernières années. Je suis fier d’y avoir réinstallé le basket français, un temps banni (sans club de 2016 à 2019). J’ai eu une réunion avec Adam Silver et Mark Tatum (en janvier). Il s’agissait de parler basket européen et de ramener tout le monde à la table : NBA, Euroleague et FIBA. (...) Ce serait dommage qu’on se retrouve, comme aux États-Unis à une autre époque, avec la NBA et l’ABA (de 1967 à 1976, année de la fusion des deux ligues). Car il ne faut pas s’y tromper : soit on trouve un accord, soit la NBA viendra seule. Il faut imaginer une fusion ou un partenariat. (...) On ne peut pas se passer de la NBA. Le but est qu’on allie nos forces, pour faire un truc jamais vu auparavant, tout en s’assurant qu’aucun club historique européen ne soit laissé sur le côté. (...) On connaît la puissance de la marque, son savoir-faire en marketing, avec son dernier contrat télé (11 ans, 77 milliards de dollars). Sans atteindre ces sommes, le basket européen peut changer de dimension. C’est le deuxième sport mondial après le foot. Peut-on viser le rugby en France ? Ils sont bien installés, mais c’est un bon objectif à se fixer. »

Sur l’enquête de Radio France

« Les personnes intelligentes lisent entre les lignes et savent que ce reportage était à charge. Cela fait partie du jeu quand vous êtes connu. Villard-de-Lans ? Le maire est pour notre projet, j’y ai fait ma meilleure année, en 2025, au niveau business depuis six ans. Le Congo ? Nous avons un mandat exclusif mais, pour l’instant, je n’ai jamais été payé. Nous n’avons rien finalisé. (...) Regardez les chiffres, tous les titres gagnés avec l’ASVEL, la valorisation du club que nous avons multiplié par 30… Des fois, j’ai l’impression qu’on se fiche de la vérité et que l’on préfère se concentrer sur la m… pour faire des clics et du buzz. Bien sûr que nous avons des hauts et des bas, mais c’est dommage qu’on se concentre sur ça alors que, ce que j’essaie de faire, c’est créer de l’emploi et d’aider mon sport. »

Sur les « raccourcis » son son non-engagement dans « Qui veut être mon associé ? » : 

« C’est dommage que les journaux fassent des raccourcis. Regardez l’épisode précis de l’émission. Déjà, la promesse était de 100 000 euros pour moi et 100 000 euros pour Marc Simoncini. Quand vous faites cette émission, bien sûr qu’il y a des due diligence (audit, vérification...), mais il n’y a pas de garanties. Encore heureux. On ne va pas faire un business en vingt minutes de présentation. Et, si la due diligence ne passe pas, vous ne faites pas le deal. (...) Je comprends qu’elle soit déçue, mais beaucoup de choses que cette dame a dites dans l’émission étaient floues. Partant de là, Marc et moi avons décidé de ne pas faire le deal. Durant cette émission de « France Inter », on a préféré se concentrer sur le deal que je n’ai pas fait, qui était impossible à faire, plutôt que sur ceux que j’ai faits, et sur toutes les aventures que nous avons connues. (...) C’est dommage et injuste que l’on essaie de taper sur les gens qui investissent en France, qui créent des emplois alors que j’aurais pu prendre mon argent et le faire aux États-Unis. Maintenant, c’est comme ça. Et, comme je l’ai toujours dit, j’adore mon pays et suis fier d’y vivre. »

Sur l’accord trouvé avec son frère T.J. Parker

« Nous avons trouvé un accord, qui est bien pour le club et pour lui. C’est le plus important. Je suis très content de ce qu’il fait au Bayern, où Gordie (Herbert, coach) et le club sont contents de lui. »

Sur son engagement à l’ASVEL jusqu’en 2030 : 

« La promesse que nous nous sommes faite, avec les actionnaires, est d’aller jusqu’en 2030. Nous avons encore de beaux projets à réaliser avec l’ASVEL et l’ASVEL féminin. Nous verrons en 2030. Cela fera 21 ans que je serai à l’ASVEL et cela fera déjà beaucoup ! »

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