Un contre DE LEGENDE de Nicolas « Batman » Batum, venu de nulle part, sur la dernière action, alors que Klemen Prepelic croyait offrir la victoire à la Slovénie d’un layup, a envoyé l’équipe de France en finale des Jeux Olympiques où elle va retrouver samedi, à 4h30, les Etats-Unis. Comme en quart-de-finale face à l’Italie, le Normand a été magistral, pas au niveau du scoring (3 points), mais sur toutes les autres parties du jeu, et notamment en défendant comme un diable sur Luka Doncic. C’était le deuxième match de sa vie…
Le phénomène slovène a été l’architecte de la plupart des séquences offensives de son équipe, réalisant un incroyable -encore qu’avec lui, rien n’est impossible- triple double* (16 points, 10 rebonds et… 18 passes), mais n’a shooté qu’à 28% (5/18). C’est bien en défense, après avoir été lâches dans le premier quart-temps, que les Bleus ont conquis leur place en finale puisque la Slovénie s’est contentée de 89 points, soit 10 de moins que lors de leurs 4 premiers matches du tournoi. Les Français ont pourtant souffert face à une Slovénie, qui n’a pas le meilleur banc du monde, mais qui a pu aussi compter sur l’adresse toujours culottée de l’ancien Limougeaud et Levalloisien Klemen Prepelic (17 points) et de son naturalisé de la dernière heure, le très opportuniste Mike Tobey (23 points, 10/14, 8 rebonds), sans oublier Vlatko Cancar (11 points et 9 rebonds) et Jaka Blazic (14 points).
Luka Doncic a donc perdu son premier matches sous le maillot national après 17 victoires, mais surtout la France va participer à la troisième finale de son Histoire après 1948 et 2000. Nando De Colo et Evan Fournier ont marqué 48 points à eux deux, le premier a ajouté 7 passes et 5 rebonds, et Rudy Gobert a capté 16 rebonds, un record en équipe nationale. Le passage lumineux sur le terrain de Timothé Luwawu-Cabarrot (15 points et 5 rebonds, et qui a participé aussi à l’opération « freiner Doncic ») a été également déterminant.
10 points d’avance, mais…
Si Nicolas Batum a réalisé un « cake » majestueux de suite sur Luka Doncic, on a vu très rapidement que le phénomène slovène était en parfaite connexion avec le naturalisé Mike Tobey, aussi dangereux en dessous que derrière la ligne à 6,75m. Doncic a multiplié d’entrée les actions de classe, notamment cette passe entre les jambes de Rudy Gobert pour l’inévitable Tobey.
C’était la Slovénie qui imprimait son rythme, c’est-à-dire complètement fou, pour mener 29-27 après seulement 10 minutes de jeu. Doncic et Tobey était alors à 10 points chacun, le premier ayant ajouté 5 passes à son tableau de chasse, le plus souvent lumineuses.
L’entrée de Timothé Luwawu-Cabarrot a été fondamentale. L’ailier des Brooklyn Nets a enfilé 2 trois-points dans ce quart-temps, et surtout exercé une pression salutaire sur Doncic -dans la limite du possible-, et avec la paire Batum (3 contres) – Gobert (2), la France a sérieusement solidifié sa défense. La Slovénie a pratiquement marqué deux fois moins de points (15) dans le deuxième tronçon. Seulement, les Français gâchaient un paquet d’occasions en attaque (1/9 pour la paire Thomas Heurtel-Frank Ntilikina), au point de faire tomber leur adresse générale à 37%. C’était le plus souvent la Slovénie qui menait au score, comme à la pause (42-44).
On a vécu en début de deuxième mi-temps un moment de perfection avec toujours une superbe défense de Nicolas Batum sur Luka Doncic, et aussi un Nando De Colo magistral, plus tard bien relayé par Thomas Heurtel. C’est ainsi qu’un écart maximum de 10 points (69-59) a été constaté à la 28e minute (69-59). Le quart-temps s’est terminé par un contre extraordinaire de Rudy Gobert sur Vlatko Cancar. Un bon présage.
Mais la Slovénie a retrouvé son agressivité offensive, notamment au rebond. Elle est revenue au score (73-72, 78-78, 85-85, encore sur un rebond offensif de Mike Tobey), mais sans jamais passer devant. Ce fut alors la minute de Klemen Prepelic. Il transforma un lancer. A 45 secondes du buzzer, il provoqua une faute offensive de Evan Fournier, la cinquième. 12 secondes plus tard, le joueur de Valence plantait un trois-points de 7 mètres via la 18e passe décisive de Doncic. 90-89. Nando De Colo rata son shoot. Prepelic hérita ainsi de la balle de match… Le fantôme de Nicolas Batum va le poursuivre toute sa vie.
La boxscore est ICI.
- Il s’agit du 3e triple double des Jeux Olympiques après ceux de Alexandre Belov en 1976, et LeBron James en 2012.