Ce soir, à Limoges, l’équipe de France, déjà qualifiée pour la Coupe du monde en Chine, va livrer un nouveau match, face à la Bulgarie, la seule équipe qui a réussi jusqu’à présent à la faire chuter dans ces qualifications (68-74). Au Novotel où les Bleus sont descendus, le coach Vincent Collet a donné hier midi avant de passer à table ses impressions sur ce nouveau défi et aussi les futures échéances.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
Le fait d’être qualifié pour la Coupe du monde va-t-il changer l’approche des trois matches de qualification qui demeurent au programme. Peut-on les considérer comme des matches de préparation pour la Coupe du monde, un moyen déjà de sélectionner les joueurs ?
Une préparation, ça me paraît difficile. On ne va pas avoir davantage les joueurs de NBA et d’Euroleague mais par contre continuer à travailler, oui, car certains joueurs qui ont fait les fenêtres ont montré des choses et sont susceptibles d’être des joueurs de complément dans l’équipe qui ira en Chine cet été. On peut s’en servir et aussi intégrer en février deux ou trois jeunes en plus dont Théo (NDLR : Maledon, ASVEL, 17 ans), qui est déjà partenaire d’entraînement sur cette fenêtre et qui pourrait devenir titulaire à la prochaine fenêtre s’il confirme d’ici là mais il n’y a pas de raison. Mais surtout continuer à gagner des matches et de montrer un visage conquérant quelle que soit l’équipe en place. On n’a jamais eu la même équipe au cours de ces fenêtres. On veut continuer avec cette idée-là et dès demain. Ce que l’on a dit aux joueurs hier et surtout ce matin, c’est que le challenge c’est d’essayer de battre les Bulgares qui sont pour l’instant la seule équipe qui nous ait battus dans cette fenêtre alors qu’on avait Nicolas Batum, Nando De Colo et Vincent Poirier en plus de l’équipe actuelle.
Eux n’ont pas Dee Boost et Aleksandar Venzenkov. Pas de raison qu’ils soient là demain ?
D’après ce que l’on sait, non. On est allé à la pêche aux infos auprès d’Axel Toupane (NDLR: son équipier à Olympiakos) et Vezenkov ne fera pas le voyage et moi j’avais eu Dee il y a une dizaine de jours et il m’avait dit qu’a priori le Khimki (Moscou) ne le laisserait pas partir.
Vous pourriez aussi vous retrouver en position d’arbitre vis-à-vis de la Finlande et de la Russie au mois de février ? Vous irez en Finlande pour gagner ?
Bien sûr ! C’est le respect des adversaires. On n’est pas tout seul. Même la Bulgarie en ayant battu la Bosnie peut encore prétendre se qualifier même si c’est compliqué. Ils reçoivent les Russes. Si on va gagner en Finlande, qu’ils gagnent demain et tous les autres matches, ils peuvent encore se qualifier. On a effectivement un rôle que l’on doit tenir avec le plus grand sérieux. Pour notre statut, on veut aussi gagner les matches.
La Slovénie ne sera pas à la Coupe du monde, la Serbie, la Croatie, la Russie, l’Espagne ne sont pas encore qualifiées…
Surtout les Serbes ! Comme toujours je pense que ces fenêtres ce n’est pas bien car ça ne reflète pas la réalité de notre sport. La deuxième chose c’est que l’on a la chance d’avoir un réservoir qui nous a permis jusqu’à présent de garder une compétitivité mais jusqu’à quand ? Les choses vont encore évoluer. Villeurbanne sera en Euroleague l’an prochain et ils auront un certain nombre de joueurs qui actuellement jouent pour nous et qui ne pourront plus venir. Tout cela risque de compliquer encore plus la situation.
Comment expliquez-vous le fait que l’équipe de France est à géométrie variable et on a l’impression qu’elle donne à chaque fois 100% ?
Ce n’est pas qu’une impression. Il faut rendre hommage -j’en profite pour le faire- à tous les joueurs qui constituent ce groupe depuis la première fenêtre de novembre (2017). On leur avait demandé de venir sans état d’âme mais fallait-il encore qu’ils le fassent. Beaucoup ne seront pas à la coupe du monde. Ils le savent, il n’y a pas de trahison, c’est ce qui a été dit dès le premier jour. Ce qui est remarquable chez eux c’est qu’ils ont toujours su mettre leur égo de côté et ils ont joué avec un altruisme incroyable, une abnégation, un enthousiasme sans faille. Notamment lors de cette fenêtre et depuis le premier entraînement du lundi soir à Nanterre. J’espère qu’on va finir le travail en beauté, que derrière on va faire un bon match pour justement concrétiser ce que l’on a fait depuis lundi dernier. Entre ceux que j’avais sélectionné il y a quinze jours et ceux qui ont démarré lundi dernier, il y avait encore beaucoup de changements. On avait trois intérieurs différents de ceux que l’on avait sélectionné et malgré tout à chaque fois on a affiché le même état d’esprit. C’est une vraie réussite. On le doit à nos joueurs et c’est eux qu’il faut féliciter.
« Je ne veux surtout pas polémiquer mais je pense que Tony (Parker) a été maladroit quand il a parlé d’équipe 6 »
Ceux qui ont fait tous les matches, Andrew Albicy et Paul Lacombe transmettent cet état d’esprit aux nouveaux ?
Bien sûr. Il y a des leaders qui s’installent. (Alain) Koffi aussi, qui est un peu le papa de l’équipe. Il sait très bien qu’il a peu de chance d’aller en Chine et il s’est malgré tout investi pour communiquer sa flamme. Je crois qu’ils sont potes entre eux comme ils le disent très bien et ils ont plaisir à montrer des choses. Je ne veux surtout pas polémiquer mais je pense que Tony (Parker) a été maladroit quand il a parlé d’équipe 6 (NDLR : en fait F). C’est pareil, c’est la sixième lettre de l’alphabet (sourire). Ce qu’il faut retenir c’est que ces joueurs ont montré des choses et pas seulement du point de vue de l’état d’esprit mais aussi du basket. Si on est qualifié c’est qu’ils ont démontré qu’avec un état d’esprit ET des qualités de basketteurs -même s’ils en ont moins que d’autres-, ils ont su afficher un niveau intéressant. On a quand même battu la Russie et c’était une perf’ basket. Pour gagner en République Tchèque, même s’il n’y a pas (Tomas) Vesely et (Tomas) Sotoransky -mais ils avaient gagné pratiquement tous les autres matches sans eux- il a fallu afficher du basket. C’est plutôt rassurant sur notre réservoir de joueurs français.
Je suppose que vous scoutiez Amath Mbaye depuis longtemps mais son passé en France est déjà lointain. Avez-vous été surpris par son niveau ?
On a déjà failli le prendre l’année dernière, on était très proche. On le regarde depuis qu’il est en Italie. On avait été interpellé par ses performances avant qu’il aille à Milan. Il était un joueur dominant en Italie. C’est la deuxième performance pour un débutant depuis Bob Riley il y a quarante ans (NDLR : en fait, la cinquième, toutes générations confondues). Je ne suis pas sûr non plus qu’il va faire ça à chaque fois. Malgré tout, c’était super et ça nous a permis de gagner le match de vendredi. Depuis le début du stage son intégration a été bluffante. Il est arrivé là avec beaucoup de respect et aussi beaucoup d’aisance. On ne l’a jamais senti bloqué mais je crois aussi que c’est le groupe qui permet ça. L’accueil des autres est toujours très bon envers les nouveaux. C’est le cas aussi jusqu’à Jean-Marc Pansa (Nanterre) dont il n’a jamais été question qu’il puisse jouer les matches. Il s’est aussi fondu dans le moule très aisément. Je pense que ça aurait le cas avec (Sekou) Doumbouya (Limoges) qui devait être le deuxième partenaire d’entraînement s’il n’y avait eu son petit problème au genou.
C’est peut-être aussi plus facile de s’intégrer avec toutes ces absences ? Il y a peut-être moins d’égos ?
Je crois que les statuts sont aussi moins marqués. Même les leaders comme Paul (Lacombe) et Andrew (Albicy) savent aussi ce que c’est d’arriver dans un groupe où tu n’es pas tout de suite reconnu. C’est moins tranché que lorsque l’été, on accueillait les nouveaux joueurs aux côtés des stars, et qu’ils devaient faire leur place. Il y a aussi la notion de temps. Là, tout va tellement vite. On n’a pas le choix, il faut que tout se fasse vite. On va au plus simple. On s’est entraîné cinq fois avant de partir en Tchéquie et on ne peut pas installer un jeu comme en club. On limite les options défensives et on utilise au maximum les qualités de nos joueurs, à savoir la vitesse, la valeur athlétique et puis aussi leur niveau de jeu. Ça reste de bons joueurs qui sont capables très vite de produire des choses ensemble.
L’équation pour l’été prochain, c’est de concilier les talents de ceux qui vont constituer l’essentiel de l’équipe et conserver cet état d’esprit. C’est une équation compliquée ?
Oui. Pour l’instant, elle n’est pas résolue. On a clairement l’exemple de 2017 où on ne l’avait pas totalement résolue. Il faut que l’on fasse mieux, on le sait. Il est hors de question de faire un clivage… Si les fenêtres vont servir à quelque chose c’est qu’elles nous montrent que même avec moins de qualités basket, on est capable de faire de belles choses. On a la chance d’avoir des joueurs de grand talent et bien sûr que l’on va s’appuyer sur eux. Il est hors de question de vouloir faire l’inverse. Mais par contre effectivement, il faut que l’on essaye de conserver cet état d’esprit. Le travail ne commencera pas fin juillet avec le début de la préparation mais bien avant. Il faut faire un travail pour que les joueurs s’approprient cette notion-là. L’état d’esprit va être ce qui va bonifier toutes les qualités qu’ils peuvent avoir qui sont réelles et incontestées. Mais on sait très bien que ce n’est pas seulement avec des basketteurs de talent que l’on fait une grande équipe. Une grande équipe c’est d’abord son état d’esprit qui la fait vivre. Et c’est pour cela qu’il faut absolument résoudre cette équation.
[armelse]
Le fait d’être qualifié pour la Coupe du monde va-t-il changer l’approche des trois matches de qualification qui demeurent au programme. Peut-on les considérer comme des matches de préparation pour la Coupe du monde, un moyen déjà de sélectionner les joueurs ?
Une préparation, ça me paraît difficile. On ne va pas avoir davantage les joueurs de NBA et d’Euroleague mais par contre continuer à travailler, oui, car certains joueurs qui ont fait les fenêtres ont montré des choses et sont susceptibles d’être des joueurs de complément dans l’équipe qui ira en Chine cet été. On peut s’en servir et aussi intégrer en février deux ou trois jeunes en plus dont Théo (NDLR : Maledon, ASVEL, 17 ans), qui est déjà partenaire d’entraînement sur cette fenêtre et qui pourrait devenir titulaire à la prochaine fenêtre s’il confirme d’ici là mais il n’y a pas de raison. Mais surtout continuer à gagner des matches et de montrer un visage conquérant quelle que soit l’équipe en place. On n’a jamais eu la même équipe au cours de ces fenêtres. On veut continuer avec cette idée-là et dès demain. Ce que l’on a dit aux joueurs hier et surtout ce matin, c’est que le challenge c’est d’essayer de battre les Bulgares qui sont pour l’instant la seule équipe qui nous ait battus dans cette fenêtre alors qu’on avait Nicolas Batum, Nando De Colo et Vincent Poirier en plus de l’équipe actuelle.
Eux n’ont pas Dee Boost et Aleksandar Venzenkov. Pas de raison qu’ils soient là demain ?
D’après ce que l’on sait, non. On est allé à la pêche aux infos auprès d’Axel Toupane (NDLR: son équipier à Olympiakos) et Vezenkov ne fera pas le voyage et moi j’avais eu Dee il y a une dizaine de jours et il m’avait dit qu’a priori le Khimki (Moscou) ne le laisserait pas partir.
Vous pourriez aussi vous retrouver en position d’arbitre vis-à-vis de la Finlande et de la Russie au mois de février ? Vous irez en Finlande pour gagner ?
Bien sûr ! C’est le respect des adversaires. On n’est pas tout seul. Même la Bulgarie en ayant battu la Bosnie peut encore prétendre se qualifier même si c’est compliqué. Ils reçoivent les Russes. Si on va gagner en Finlande, qu’ils gagnent demain et tous les autres matches, ils peuvent encore se qualifier. On a effectivement un rôle que l’on doit tenir avec le plus grand sérieux. Pour notre statut, on veut aussi gagner les matches.
La Slovénie ne sera pas à la Coupe du monde, la Serbie, la Croatie, la Russie, l’Espagne ne sont pas encore qualifiées…
[/arm_restrict_content]
[arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]