François Gomez à propos de Tima Pouye (Tarbes): « Son objectif c’est l’équipe de France »

Il y a quelques jours, à l’Euro U20, où la France a conquis la médaille de bronze, on a énormément vu Tima Pouye (1,75m, née en 1999), qui s’est révélée la meilleure marqueuse (13,1 points) et passeuse des Bleues (2,0) avec aussi l’évaluation numéro 1 (13,1). La combo guard tarbaise n’a pas froid aux yeux, et même quand son adresse générale est quelconque (30,3% sur l’ensemble de la compétition), vous pouvez être certain qu’elle ne va pas se planquer. Son talent a été reconnu par le jury de l’Euro qui l’a retenue dans le 5 all-stars. Nous avons demandé ses impressions à son sujet à son coach au TGB, François Gomez.

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Tima Pouye est un peu à part dans les jeunes joueuses Françaises dans le sens qu’elle n’hésite pas à prendre ses responsabilités offensives même quand la réussite n’est pas là. Peut-être a-t-elle eu aussi carte blanche de son coach, Jérôme Fournier ?

Tima est sorti du Centre Fédéral et va attaquer sa troisième saison au TGB. On a été très heureux de voir qu’elle avait envie de continuer chez nous après ses deux premières années ici. La première année, on l’avait plutôt envisagé comme meneuse de jeu en étant un peu sur le poste 2 et l’année dernière, elle a davantage joué sur le poste 2. Et cette année elle va être utilisée exclusivement sur le poste 2. Son souhait c’est de conserver la double casquette, d’être ce fameux combo, poste 2-1. Elle est un peu en montagnes russes et elle doit stabiliser son niveau. Au championnat d’Europe U20, elle est quand même allée chercher une médaille de bronze en étant la meilleure scoreuse de l’équipe et en étant élue dans le 5 majeur du tournoi. Ça démontre toute la qualité de cette jeune joueuse. Mais donc elle est un peu sur le mode alternatif et il va falloir qu’elle soit maintenant très régulière dans ses performances. Physiquement c’est quelqu’un qui est très solide, techniquement elle peut marquer d’un peu partout même si elle a quelques carences dans les finitions sur les shoots en medium et près du cercle. Elle doit s’affirmer comme une poste 2 à part entière dans notre championnat. Pour ce qui est de sa relation avec le coach et pour avoir regardé l’équipe de France U20, je pense qu’elle avait une carte très, très blanche. Au TGB, comme on fait du développement, il faut aussi laisser les gens avoir une phase d’expression assez importante. Ça a été un peu compliqué l’an dernier car il y avait des gens dans l’effectif qui lui ont croquée cette espace-là et c’est pour cela qu’on a renouvelé l’effectif et différemment.

Le fait qu’elle soit décalée en 2, c’est sa volonté et la vôtre ou aussi est-ce dû à l’éclosion de Marine Fauthoux ?

Marine va prendre du temps de jeu et on a fait aussi venir une autre internationale, U18, Marie Pardon (NDLR : de Lyon), qui vient d’avoir une médaille de bronze cet été. On va donc avoir deux pures meneuses de jeu, ce ne sont pas des combos. Tima souhaite conserver ce statut de 2-1 mais j’essaye de la convaincre qu’aujourd’hui, au plus haut niveau, des gens qui jouent sur différents postes, il n’y en n’a pas tant que ça. C’est possible pour suppléer des absences mais on a quand même à faire à des spécialistes. Un poste 2 peut effectivement rendre service de temps en temps sur des aspects organisationnels mais j’ai tendance à l’amener sur un poste qui est vraiment le sien de façon à ce qu’elle puisse aller vers le plus haut niveau. Elle a 20 ans et son projet c’est l’équipe de France, une équipe d’Euroleague et je crois qu’elle a tout à fait raison de se fixer de tels objectifs. Elle pourra justement les atteindre sur quelque chose de plus spécifique et pour moi c’est le poste 2.