Dernière équipe invaincue en Eurocup, la JL Bourg est tombée mardi soir contre Bursaspor, finaliste de la précédente édition (80-89). Le coach bressan Frédéric Fauthoux et le meneur Hugo Benitez retiennent du positif d’une soirée à très haute intensité et d’une défaite qui fait partie de l’apprentissage du très haut niveau.
[arm_restrict_content plan= »registered, » type= »show »]
« Rendez-vous aux playoffs ! », a crié Dusan Alimpijevic à Freddy Fauthoux et François Lamy lorsqu’il s’éloignait pour remonter dans le bus turc après la victoire. Le coach serbe de Bursaspor, finaliste inattendu de l’édition 2022, sait que son équipe fait davantage figure de favori qu’outsider cette saison par rapport à la précédente. Cela dit, l’entraîneur des Turcs se méfiait – à juste titre – de la JL Bourg, toujours invaincue en Eurocup, et dont les récentes performances en championnat laissaient présager à une belle bataille. « Voir la JL Bourg à 4-1 après cinq matches en Eurocup, c’est peut-être une surprise pour vous mais, personnellement, je ne suis pas surpris, louait Dusan Alimpijevic après la rencontre. J’ai vu leurs derniers matches, et ce qu’ils ont montré, y compris contre des équipes de niveau Euroleague, est très solide. Ils ont mérité leurs victoires. Ils ont de la consistance des deux côtés du terrain. Ils savent ce qu’ils ont à faire et proposent un beau basket. »
Après son bon début de saison sur la scène européenne, tout porte à croire que la JL Bourg a changé de statut, du moins dans la tête de ses adversaires. « Coach Freddy Fauthoux sait ce qu’il fait, il est expérimenté, il a de bons systèmes. La JL Bourg est une équipe de caractère. Nous sommes très satisfaits de cette grosse victoire à l’extérieur. Rien n’est facile en Eurocup, tous les effectifs sont complets, tous les coaches sont bons… Nous jouons chaque semaine contre de grosses organisations, et la JL Bourg est en une », a poursuivi le coach de Bursa.
« Il y aurait fallu plus de répondant dans le défi physique »
Il faut dire qu’avant ces paroles d’évangile, les deux équipes se sont livrées un beau combat ce mardi soir. Les coéquipiers d’un James Palmer décidément en très grande forme (20 points à 4/5 à 3-points, 3 rebonds, 3 passes) et de Pierre Pelos (16 points à 7/10 aux tirs, 7 rebonds et 5 fautes provoquées) ont réussi à colmater une brèche de 15 longueurs de retard dans le premier quart-temps (12-27, 9e), jusqu’à prendre les commandes pendant la majeure partie de la deuxième mi-temps. Mais la Jeu a fini par payer sa débauche d’énergie sous les assauts répétés des David Dudzinski (20 points dont 10 dans le dernier quart, 10 rebonds), Zach Auguste (19 points, 10 rebonds) et Anthony Clemmons (18 points, 8 passes) les trois héros américains du soir côté turc.
« Ce n’est pas une grosse déception car j’espère que nous apprendrons de cette soirée, estime Freddy Fauthoux. Nous n’avons pas commencé avec l’intensité et la concentration nécessaires. Après avoir encaissé 30 points dans le premier quart-temps, c’était trop compliqué de revenir face à un adversaire comme Bursaspor. Nous avons mis une bonne énergie et proposé de bonnes choses, mais nous avons perdu trop de rebonds (NDLR : 41 prises à 27 pour les Turcs sur la rencontre). Au quatrième quart-temps, quand on fait des stops, ils arrivent à marquer sur rebond offensif. À ce niveau-là, ça ne pardonne pas. Il y aurait fallu plus de répondant dans le défi physique. Pour beaucoup de nos joueurs, c’est peut-être la première fois de la saison qu’ils jouent avec une intensité de ce niveau-là. Ce n’est pas plus mal. On peut toujours prévenir les joueurs mais tant qu’on ne le vit pas, on ne peut pas se rendre compte. Bursaspor a joué selon les limites ou pas. En tout cas, nous avons reculé en début de match et un peu vers la fin. Pendant la majorité du match, nous avons bien fait circuler le ballon, mais ça n’a pas suffi. Quand on prend un éclat dès le premier quart et qu’on met autant d’intensité pour revenir, on le paie à la fin. »
L’absence d’Amida Brimah a pesé dans la raquette
Assaillie par une défense agressive, pour ne pas dire souvent à la limite, la JL Bourg a aussi payé l’absence d’Amida Brimah (dos) – le Ghanéen, qui a passé une IRM en début de semaine, effectuera un test vendredi pour savoir s’il peut jouer à Blois le lendemain – dans la peinture, face à un duo de pivots d’expérience (Auguste-Duverioglu), qui cumule neuf saisons en Euroleague.
« Ils étaient très physiques. C’est une fois qu’on a réussi à répondre au défi physique que nous sommes revenus doucement dans le match, a ajouté le meneur-arrière Hugo Benitez (6 points, 7 passes), très en vue au retour des vestiaires. Après, ils ont très bien géré en faisant des bons choix, et en rentrant des gros tirs en fin de match. On a manqué un peu d’énergie sur la fin pour pouvoir tuer le match. C’est dommage car je pense que c’est un match qu’on aurait pu prendre si on avait réussi à répondre au défi physique plus tôt. »
« C’est un ensemble de choses qui nous ont permis de faire basculer le match. Je n’ai vu aucun comportement égoïste dans mon équipe, a par ailleurs analysé Dusan Alimpijevic, coach de Bursaspor. Tout le monde était prêt à partager le ballon pour trouver le joueur démarqué. Nous avions foi en ce que nous faisions. Bien sûr, à certains moments, nous avons un peu manqué d’intelligence. Nous avons fait quelques erreurs évitables, mais malgré cela, nous avons montré du caractère pour retrouver la concentration nécessaire dans le dernier quart. Ce qui n’est pas facile quand on joue à l’extérieur. »
L’avis de Dusan Alimpijevic, coach de Bursaspor, sur l’évolution de son club :
« Ce club grossit étape par étape. L’organisation grandit année après année. Nous sommes très heureux et fiers d’être reconnus comme l’équipe de Bursaspor. Deux ans en arrière, personne ne nous mettait une étiquette par rapport à notre histoire en Europe. Nous avons finalement réussi à nous faire un nom et je pense que tout le monde s’accorde à dire que nous jouons un basket cohérent en Europe. L’année dernière, nous avions l’objectif d’aller en playoffs, nous sommes allés jusqu’en finale. Cette année, nous voulons bien sûr retourner aux playoffs, mais notre objectif est surtout d’avoir l’avantage du terrain, au moins sur les premiers tours de playoffs. »
« Il y a des éléments à corriger mais il y a aussi beaucoup de choses à conserver »
Malgré cette première défaite de la saison européenne, Hugo Benitez positive et retient que la JL Bourg (4-1) reste en tête de son groupe devant Badalone (3-1) et… Bursaspor (3-2). « On se doit de gagner tous nos matches à domicile. Malgré tout, on reste à 4-1, c’est un excellent départ. Je pense qu’on peut battre n’importe qui dans notre groupe cette année parce qu’on a beaucoup de talent dans l’équipe. Mais il faut encore qu’on arrive à mieux jouer ensemble pour passer un cap. Pour gagner, il faut répondre physiquement et surtout imposer notre rythme de jeu, ce que l’on n’a pas fait ce soir. On doit apprendre de cela pour contrôler le match dans son intégralité et pas seulement 30 minutes. »
Même son de cloche le coach Frédéric Fauthoux, qui espère que tout cela viendra avec un peu plus d’expérience du haut niveau. « Ce soir, nous avons perdu face à une meilleure équipe que nous, qui a joué avec une plus grande intensité, mais je m’aperçois aussi qu’on n’est pas si loin que ça. Il y a des éléments à corriger mais il y a aussi beaucoup de choses à conserver. Il faut garder le même état d’esprit. Mais si on veut gagner ce genre de matchs de très très haut niveau, c’est cette intensité qu’il faudra améliorer. Même si nous avons perdu à la maison, c’est contre une équipe qui a développé un basket qui ne nous avait pas encore été proposé. À un moment donné, on a aussi le droit de perdre. Sur le plan comptable, on est à 4-1. Ce n’est pas très grave… si, bien sûr, nous avons la bonne réaction derrière pour que cela ne recommence pas deux fois. Nous allons insister sur l’intensité, c’est ce que je veux que nous fassions subir à nos prochains adversaires. »
Blois et Badalone, deux examens de contrôle
En terme d’intensité, la JL Bourg sera servie mardi prochain avec un déplacement à Badalone, son dauphin, qui a l’occasion de revenir à sa hauteur ce mercredi soir en cas de victoire chez les Allemands de Ulm. Avant ce choc au sommet du groupe A, la Jeu se déplacera en championnat à Blois, un adversaire qu’elle avait nettement battu pas plus tard que mardi dernier, à Ekinox (95-75). Dans un autre contexte, en Coupe de France, car à la maison, au complet, et en retour de trêve internationale.
« Ce ne sera le même match, prédit Freddy Fauthoux. Blois aura un esprit de revanche, d’autant qu’ils ont aussi perdu ce weekend (NDLR : 74-79 contre Cholet). Ce sera un match important car les deux équipes sont à 5-4 et on sait que ce n’est pas facile de gagner là-bas. C’est une équipe qui joue un très beau basket en ce début de saison. Certains joueurs jouent depuis très longtemps ensemble. Ce sera encore un gros match ». Mais d’abord, place au repos. La JL Bourg a quatre jours pour se préparer. Ils ne seront pas de trop pour se remettre d’un duel européen de très haute intensité.
À Bourg-en-Bresse.
Boxscore Bourg – Bursaspor / Classement Eurocup / Calendrier Eurocup
.
.
[armelse]
« Rendez-vous aux playoffs ! », a crié Dusan Alimpijevic à Freddy Fauthoux et François Lamy lorsqu’il s’éloignait pour remonter dans le bus turc après la victoire. Le coach serbe de Bursaspor, finaliste inattendu de l’édition 2022, sait que son équipe fait davantage figure de favori qu’outsider cette saison par rapport à la précédente. Cela dit, l’entraîneur des Turcs se méfiait – à juste titre – de la JL Bourg, toujours invaincue en Eurocup, et dont les récentes performances en championnat laissaient présager à une belle bataille. « Voir la JL Bourg à 4-1 après cinq matches en Eurocup, c’est peut-être une surprise pour vous mais, personnellement, je ne suis pas surpris, louait Dusan Alimpijevic après la rencontre. J’ai vu leurs derniers matches, et ce qu’ils ont montré, y compris contre des équipes de niveau Euroleague, est très solide. Ils ont mérité leurs victoires. Ils ont de la consistance des deux côtés du terrain. Ils savent ce qu’ils ont à faire et proposent un beau basket. »
Après son bon début de saison sur la scène européenne, tout porte à croire que la JL Bourg a changé de statut, du moins dans la tête de ses adversaires. « Coach Freddy Fauthoux sait ce qu’il fait, il est expérimenté, il a de bons systèmes. La JL Bourg est une équipe de caractère…
[/arm_restrict_content] [arm_restrict_content plan= »unregistered, » type= »show »][arm_setup id= »2″ hide_title= »true »][/arm_restrict_content]
Photo : James Palmer (Eurocup)