Dans une interview pour la revue fédérale Basketball, la Franco-Américaine de l'ASVEL, Gabby Williams (1,80 m, 26 ans) évoque son plaisir de jouer en France et aussi les difficultés réglementaires pour concilier équipe nationale et WNBA.
"A Sopron, j'ai adoré mais j'avoue qu'il n'y a pas grand chose à faire, dit-elle. En plus, je ne parle pas hongrois donc j'étais parfois mal à l'aise en dehors du basket. Ca fait du bien de rentrer en France. Ma famille est à Paris et j'ai fait pas mal de fois l'aller-retour. J'en profite et c'est agréable de penser à autre chose que le terrain. Et parler français ! Parfois je cherche mes mots en anglais ! Le club a signé Briann January et j'ai carrément dit à mes coéquipières que j'étais contente de parler anglais (...) Et je suis moins timide. Auparavant, j'avais peur de faire des fautes. Ca m'aide dans mon rôle de leader pour parler dans le vestiaire, échanger avec les coaches, les jeunes. C'est un aspect important."
Gabby Williams avait été suspendue par le Chicago Sky pour avoir préféré l'équipe de France, le championnat d'Europe 2021, et les Jeux Olympiques des Tokyo. Elle a été ensuite transférée au Seattle Storm, s'y sent bien, mais elle a conscience que les rapports entre la WNBA et les joueuses internationales ne vont pas en s'améliorant, et qu'il faudra faire un choix douloureux.
"Non, c'est pire. Et cela va être un vrai problème pour des joueuses comme Breanna Stewart par exemple. Et la règle fait que si tu rates le premier jour du training camp en 2024, tu es suspendue pour toute la saison. Mais Breanna, Emma Meesseman, Jonquel Jones, Marine Johannès ou moi, qu'est-ce qu'on va faire ? Brenna Stewart ne va jamais choisir son contrat WNBA plutôt que celui à Fenerbahçe. La WNBA va perdre beaucoup de grandes joueuses."
Photo : Jave Avet L'Oiseau