Quelques minutes après la victoire renversante et historique de l’ASVEL sur l’Olympiakos, son président-délégué, Gaëtan Muller, s’est présenté en conférence de presse. Le plus dur est derrière les Villeurbannais, mais il faut avancer prudemment.
D’où vient de succès contre l’Olympiakos, acquis sur un game winner d’Amine Noua, et qui était quasiment impensable à la mi-temps ?
« Cette victoire sort des tripes. C’est un match référence. On en a eu deux en quelques jours, après celui de Barcelone. Ça montre qu’il n’y a pas tant d’écart entre les matches où on perd de 1-2 points et ceux où on gagne et on est les meilleurs. C’est ça le basket. On apprend vite à être calmes et tenir pendant la tempête. Il y en aura peut-être d’autres, c’est le jeu. Mais l’équipe a montré beaucoup de caractère, d’unité dans une période difficile, et encore aujourd’hui, dans une période plus glorieuse. Je suis très fier. Je tiens à féliciter le coach, le staff, l’ensemble des joueurs. La manière dont ils n’ont rien lâché est exactement la raison pour laquelle on les a fait venir, la raison pour laquelle on aime l’ASVEL. C’est notre ADN. »
Ces matches qui basculent désormais de votre côté, est-ce une histoire de confiance ?
« Ça vient beaucoup de la confiance. Dans une saison, ces matches qui se jouent à une possession, ça s’équilibre toujours. Il fallait être patient. Bien sûr que perdre des matches de peu, contre Milan, contre l’Etoile Rouge, c’est frustrant. Mais quand tu gagnes l’Olympiakos ou le Barça, tu récupères le bonus que tu avais perdu sur ces matches. Le plus important, c’est de créer des moments qui permettent de fédérer. Ce (jeudi) soir, c’était un moment qui fédère. Gagner à Barcelone, c’est génial mais gagner devant son public, c’est encore mieux. Je crois que le public recommence à prendre du plaisir, à être confiant, et que les joueurs sentent qu’ils peuvent être portés. Il faut reconnaitre que l’Astroballe a poussé très fort en deuxième mi-temps. Et chaque détail compte. Il faut continuer. On a un match très très important, presque capital, à Strasbourg, il ne faut pas l’oublier. Mais j’ai le sentiment que les joueurs jouent avec sérieux et application. Tout le monde a amené sa pierre à l’édifice. Ce n’est qu’en équipe qu’on arrivera à gagner. Et maintenant qu’on a un Nando à ce niveau… »
« On revient dans la course au top 8, mais il faut faire preuve d’humilité. On a aussi à assurer en championnat car on est loin d’être premiers aujourd’hui »
Le manque de régularité en Euroleague n’est-il pas frustrant à vivre ?
« Chaque match est compliqué en Euroleague. C’est dur. Il n’y a pas de vérité. Quand on voit que Milan est dernier de l’Euroleague, ça veut tout dire. Il y a deux jours, Fenerbahçe en prend 30 contre l’Olympiakos, et ce soir, on les bat. C’est une compétition très relevée, avec de gros matches en permanence. Il faut réussir à apprendre de ses erreurs pour les rectifier du mieux possible tout en emmagasinant de l’expérience. On aura sans doute encore des moments difficiles, j’espère qu’on arrivera à les gérer tout en surfant sur les moments plus agréables. »
Sans verser dans l’excès de confiance, le top 8 est-il encore dans les têtes ?
« C’est match après match. Le top 8, ce n’est pas une fin en soi. Mais c’est quelque chose qu’on aimerait réaliser à un moment donné, qu’on a envie d’aller chercher. Mais entre vouloir et pouvoir, ce n’est pas facile. Les écarts sont très serrés. Il y a 18 équipes qui veulent y aller et qui se tiennent sur pas grand chose. Ce n’est pas évident. Il ne faut pas se mettre de pression, continuer de voir match après match. Il faut continuer à être sérieux, emmagasiner de l’expérience et voir ce qu’il se passera. On revient dans la course, mais il faut faire preuve d’humilité. On a aussi à assurer en championnat car on est loin d’être premiers aujourd’hui. Il va falloir faire le job avec humilité et ambition. »
Le match contre Strasbourg est programmé à 13h. Comment les joueurs vont-ils regarder la finale de la Coupe du monde de foot, prévue pour 16h ?
« C’est en discussions (sourires). On va se concentrer sur notre finale à nous car Strasbourg, c’est notre petite finale. C’est un match très important. La SIG est une équipe qui n’était pas bien engagée depuis le début de saison mais c’est une équipe que marche sur l’eau depuis quelques semaines. C’est toujours difficile d’aller gagner au Rhénus. Concentrons-nous là-dessus. Si on gagne, on trouvera bien le moyen de regarder la Coupe du monde. »
À Villeurbanne.
Photo : Gaëtan Muller (Infinity Nine Media)