Après 34 matches de saison régulière, huit équipes restent en course pour le titre de champion d’Europe 2023. Après les affiches de mardi, la rédaction de Basket Europe s'intéresse aux deux autres séries des quarts de finale entre l'Olympiakos (1er) et Fenerbahçe (8e) et le FC Barcelone (2e) et le Zalgiris Kaunas (7e) qui débutent ce mercredi.
Olympiakos (1er) – Fenerbahçe (8e) : pas un David contre Goliath
Mercredi 26 avril (20h45) : Olympiakos - Fenerbahçe (Game 1) au Peace and Friendship Stadium
Vendredi 28 avril (20h30) : Olympiakos - Fenerbahçe (Game 2) au Peace and Friendship Stadium
Mercredi 3 mai (19h45) : Fenerbahçe - Olympiakos (Game 3) au Ulker Sports Hall
Vendredi 5 mai (19h45) : Fenerbahçe - Olympiakos (Game 4 potentiel si 2-1 ou 1-2) au Ulker Sports Hall
Mardi 9 mai : Olympiakos - Fenerbahçe (Game 5 potentiel si 2-2) au Peace and Friendship Stadium
Deux clubs légendaires du basket européen ont pris rendez-vous dans ce quart de finale. L’Olympiakos, tête de série n°1, aborde ce duel en tant que favori mais retrouve une équipe de Fenerbahçe qui était attendue plus haut. Si les Stambouliotes – leaders après 10 journées avec une seule défaite – ont conclu la saison au 8e rang avec 14 défaites en 24 rencontres par la suite, ils restent redoutables et redoutés, à juste titre. Le talent individuel ne manque pas côté Fener et l’expérience du plus haut niveau non plus chez les cadres de l’équipe. Dimitris Itoudis – ex-entraîneur adjoint du Pana – a eu le temps de peaufiner son plan de jeu pour contrer son homologue grec Georgios Bartzokas.
L’un des enjeux importants reste de savoir dans quel état de forme physique se trouveront Scottie Wilbekin et Devin Booker, touchés au genou, comme Nemanja Bjelica toujours limité physiquement. Sans eux, la mission semble plus que compromise pour faire face à la profondeur de banc de l’équipe grecque, qui possède bien plus d’options de jeu. L’Olympiakos, c’est aussi une confiance retrouvée à domicile avec un parfait 9/9 à la maison en Euroleague pour finir la saison. Une série forcément spéciale pour Tyler Dorsey, qui retrouvera son ancien club avec à coup sûr de grandes responsabilités offensives.
Côté français, Mouss Fall aura du pain sur la planche pour stopper Johnathan Motley et le forcer à commettre des fautes. Dans les confrontations directes entre ces deux poids lourds européens, il n’y a pas photo : deux « blowouts » en faveur des Grecs, 96-67 au Pirée (Round 13) et 73-93 à Istanbul (Round 22). On attend une série plus serrée au vu de l’enjeu, mais l’Olympiakos ne se gênera pas pour essayer d’appuyer là où ça fait mal dès le Game 1.
Le prono de Stephen Brun (Skweek) : 3-0 pour l’Olympiakos
Le prono d’Ali Traoré (Skweek) : 3-2 pour l’Olympiakos
Olympiakos Le Pirée (70,6 % de victoire) : de retour au sommet
L’Olympiakos fera-t-elle mieux que l’an passé et sa courte défaite en demi-finale contre l’Anadolu Efes (77-74) ? En conservant ses joueurs majeurs – hormis le départ en retraite de Georgios Printezis – le club du Pirée a joué la carte de la continuité après une saison pleine en 2021-2022 : retour au Final Four d’Euroleague et reconquête du titre de champion de Grèce après plusieurs années de purgatoire. Lors de l’exercice périlleux de la saison régulière, l’effectif expérimenté de Georgios Bartzokas a confirmé son statut de candidat au titre en finissant tout en haut du classement, devant les autres mastodontes du continent. Une première pour le Pirée depuis que la compétition se joue dans ce format long (2016).
Des statistiques collectives saisissantes !
Leader dans de nombreuses catégories statistiques, la formation grecque a impressionné par sa force collective : devant à l’interception (7,7 par match), au tir (50,5 % et même 60,9 % à 2-points), et nettement n°1 aux passes décisives (21,8 de moyenne, record de l’histoire de l’Euroleague). Des preuves certaines que l’équipe trouve presque toujours la solution face à ces adversaires. Si les cadres de l’équipe ont confirmé, c’est tout un collectif qui a brillé : mis à part Sasha Vezenkov, très utilisé avec 28 minutes par match, aucun autre n’a dépassé les 25 minutes de temps de jeu.
Chacun des 10 à 11 joueurs dans leur rôle respectif ajoute leur pierre à l’édifice, à l’image des remplaçants Kostas Sloukas, Shaquielle McKissic et Giannoulis Larentzakis à l’arrière, du polyvalent Alec Peters ou encore des intérieurs Joel Bolomboy et Tarik Black. L’Olympiakos a d’ailleurs pris la décision de ne pas recruter en cours de saison. Un choix pertinent lorsque l’on voit la très bonne deuxième phase retour réalisée – 13 succès en 17 rencontres, dont un 8/8 parfait au Peace and Friendship Stadium du Pirée – et l’osmose de la pléiade athénienne.
Bartzokas coach de l’année ? Sasha Vezenkov MVP ?
Élu coach de l’année en 2022 et sous contrat jusqu’en 2025, Georgios Bartzokas est resté au sommet cette saison. Même si le trophée ne lui est pas encore acquis, le Grec de 57 ans pourrait bien doubler la mise. Performante des deux côtés du terrain (meilleur ratio entre points marqués et encaissés : +279) et leader à l’évaluation collective (103,0 de moyenne), l’Olympiakos doit beaucoup au travail de son staff… Qui lui-même doit beaucoup à ses hommes forts à la fiabilité remarquable.
À commencer par Sasha Vezenkov ! Quintuple MVP de la journée (J2, J4, J8, J10, J24) et MVP des mois de novembre et de février, le Bulgare a marché sur l’eau. L’ultra-efficace ailier-fort est la pièce maîtresse du collectif rouge et blanc. Auteur d’un début de saison affolant, monstrueux de régularité, il a un peu levé le pied par séquence dans la phase retour mais reste le meilleur marqueur de l’Euroleague. Le joueur de 27 ans, né à Chypre, s’apprête logiquement à recevoir le trophée de MVP de la saison avec 17,6 points (65,8 % à 2-points, 39,8 % à 3-points), 7,1 rebonds et 1,9 passe décisive.
Les 5 meilleures évaluations individuelles de l’équipe :
N°1 : Sasha Vezenkov (22,2 d’évaluation : 17,6 points, 7,1 rebonds en 28min) : probable MVP, il s’est sublimé cette saison. Son jeu sans ballon est sans égal et son efficacité clinique de toute part sur le parquet (0,9 perte de balle par match), y compris sous les paniers (2e de la ligue aux rebonds, 8 double-double). Tentera-t-il l’aventure NBA ? Il ne pense pour le moment qu’au Final Four, et il a raison !
N°2 : Kostas Sloukas (14,8 d’évaluation : 10,7 points, 5,9 passes décisives en 23min) : jamais titulaire cette saison, le meneur de 32 ans reste une pièce maîtresse du jeu du Pirée. Malgré quelques loupés longue distance (30,9 % à 3-points), il garde toujours sang-froid sur la ligne (91,2 % aux lancers) et se sublime dans le moneytime. Nominé lui aussi pour le titre de MVP !
N°3 : Thomas Walkup (12,9 d’évaluation : 7,9 points, 5,9 passes décisives en 25min) : il a joué tous les matches, tous titulaire ! Sa constance des deux côtés du terrain est remarquable. Meilleur intercepteur (1,9 interceptions), top 5 aux lancers (91,9 %) et un splendide ratio passe décisive / perte de balle (3,1). Fraîchement naturalisé, il compte jouer la Coupe du monde 2023 avec la Grèce et a prolongé jusqu’en 2027.
N°4 : Moustapha Fall (11,7 d’évaluation : 7,2 points, 4,6 rebonds en 21min) : le pivot parisien est toujours une arme de dissuasion dans la raquette (0,8 contre) et la meilleure adresse à 2-points de la ligue (75,2%). Son adresse aux lancers ternit un peu son bilan offensif (47,6%). Devrait poursuivre sa carrière au Pirée.
N°5 : Kostas Papanikolaou (10,2 d’évaluation : 8,9 points, 3,4 rebonds en 24min) : l’ailier vétéran est encore un homme indispensable, du vestiaire au terrain. Avec 48 % de réussite à 3-points, sa patte gauche semble plus affûtée que jamais.
Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives de l’Olympiakos
Fenerbahçe (55,9 % de victoires) : ça passe… sur le fil !
L’Euroleague, dominée depuis trois ans par l’Anadolu, va-t-elle rester à Istanbul, du côté de Fenerbahçe ? L’un des plus gros effectifs de la ligue a débuté la saison en boulet de canon. Suite à un exercice 2021-22 à oublier (12e place sur 15), le club a tout changé. Sous la houlette de l’expérimenté Dimitris Itoudis – cinq fois champion en tant qu’adjoint au Pana puis double champion au CSKA Moscou (2016 et 2019) – le club turc a retrouvé les playoffs et semble armé pour jouer les troubles-fêtes. Dans le groupe de tête une bonne partie de la saison à la faveur d’un début de saison canon, Fenerbahçe a laissé filer les cadors et a même failli tout perdre lors de la dernière journée, s’en remettant à la défaite de Baskonia… au Pirée pour assurer la 8eet dernière position qualificative.
Un début de saison fracassant, une suite plus chaotique
Revancharde après avoir connu l’échec en 2022, le Fener n’a pas tardé à prendre les commandes de la ligue. En enregistrant 9 victoires en 10 matches, le tout avec 12 points d’écart de moyenne, l’équipe turque a impressionné ! Mais après un mois de décembre complètement manqué, marqué par les blessures, la formation menée par Dimitris Itoudis a abandonné sa place de leader (16e journée). Tonye Jekiri, Dyshawn Pierre et Scottie Wilbekin à plusieurs reprises mais aussi Johnathan Motley et Devin Booker ont connu des pépins physiques. Sans compter la presque saison blanche du champion NBA 2022 Nemanja Bjelica.
Malgré les recrues Kostas Antetokounmpo et Tyler Dorsey, l’équipe turque n’a jamais retrouvé la forme qui était la sienne en début d’exercice. Plus inquiétant, en finissant la saison sur les rotules – moins bonne série du top 8 avec 4 succès en 10 matches – le Fener n’attaque pas les playoffs en bonne posture. En passant du 5e au 8e rang lors de la dernière journée (défaite contre l’Étoile Rouge 91-89), elle jouera sa place au Final Four dans une série plus que compliquée sans l’avantage du terrain, contre l’Olympiakos, plus battue à domicile depuis la 15e journée… et une défaite face à l’Étoile Rouge (86-90).
Un équilibre collectif bousculé, une défense en difficulté
Efficace au tir – à 2 comme à 3-points – et plus physique que toutes les autres formations, le Fener était dans le groupe de tête de presque toutes les catégories statistiques à la mi-saison. Ce n’est désormais plus le cas… Plus dans la même dynamique, le Fener n’est plus que la 8e évaluation de l’Euroleague bien qu’elle reste la 4e attaque avec 84,2 points de moyenne (5e à 2 points avec 56,7 % et 6e à 3-points avec 37,2 %).
C’est en défense qu’elle pêche le plus. Avec 81,7 points encaissés, elle se classe 10e dans la catégorie, mais aussi 14e au rebond défensif et 16e au pourcentage de l’équipe adverse à 3-points (38,1 %). Une perméabilité dans différents secteurs qui ne s’arrange pas malgré quelques prestations abouties en fin de saison, à la Stark Arena face au Partizan (94-97, Round 25) ou plus récemment pour éliminer l’Anadolu Efes lors d’un derby d’Istanbul (103-86, Round 33). Plus étonnant, Fenerbahçe est le cancre de la ligue aux lancers-francs en se classant bon dernier : 71,2 %. La formation stamboliote aura pourtant bien besoin d’assurer sur la ligne dans une série compliquée contre l’Olympiakos en playoffs. À commencer par Nick Calathes, auteur d’un cataclysmique 10/30 dans l’exercice (33,3 %).
Les 5 meilleures évaluations individuelles de l’équipe :
N°1 : Johnathan Motley (16,5 d’évaluation : 14,9 points, 5,6 rebonds en 23min) : MVP des journées 7 et 19, le colosse américain écrase régulièrement tout sur son passage (5,8 paniers réussis par match à 2-points, 1er de la ligue). Une première saison d’Euroleague pleine de promesses pour celui qui fait partie des nominés au titre de MVP, même si sa fin d’année est plus hachée.
N°2 : Nigel Hayes-Davis (13,7 d’évaluation : 10,7 points, 4,4 rebonds en 29min) : un incontournable de l’équipe qui a su rester en forme. 34 fois titulaire, il a été de plus en plus utilisé (40min puis 41min lors des deux dernières journées !). L’homme des deux derniers mois du côté de la formation anatolienne et l’un des meilleurs ailiers de la ligue.
N°3 : Marko Guduric (13 d’évaluation : 12,5 points, 3 rebonds, 3,2 passes décisives en 24min) : le Serbe, MVP de la 25e journée a réalisé une excellente saison en sortie de banc. Sa patte gauche est toujours aussi fiable (59,8% à 2 points et 38,5% à 3 points).
N°4 : Nick Calathes (10,9 d’évaluation : 8,2 points, 4,2 rebonds, 5,1 passes décisives en 26min) : lui aussi a joué les 34 journées malgré ses 34 ans. Moins à son avantage comme l’équipe en deuxième partie de saison, il reste le patron à la mène et fait briller les autres (7e passeur).
N°5 : Scottie Wilbekin (10,1 d’évaluation : 11,1 points, 2,6 passes décisives en 24min) : une saison hachée par deux blessures et 25 matches disputés. Très incertain pour la série face à l’Olympiakos (genou), son absence serait un énorme coup dur.
Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives de Fenerbahçe
Début de la série mercredi 26 avril à 20h45 à Athènes sur Skweek
Barcelone (2e) – Zalgiris Kaunas (7e) : le Barça n’a pas le droit à l’erreur
Mercredi 26 avril (20h00) : Barcelone - Zalgiris Kaunas (Game 1) au Palau Blaugrana
Vendredi 28 avril (20h00) : Barcelone - Zalgiris Kaunas (Game 2) au Palau Blaugrana
Mercredi 3 mai (19h00) : Zalgiris Kaunas - Barcelone (Game 3) à la Zalgirio Arena
Vendredi 5 mai (19h00) : Zalgiris Kaunas - Barcelone (Game 4 potentiel si 2-1 ou 1-2) à la Zalgirio Arena
Mardi 9 mai : Barcelone - Zalgiris Kaunas (Game 5 potentiel si 2-2) au Palau Blaugrana
Le Zalgiris poursuit son rêve après avoir acquis cette place aux playoffs lors de l’ultime journée. Même si cette qualification est déjà sensationnelle, le club-nation lituanien conserve plus que jamais l’ambition de rejoindre le Final Four qui aura lieu à la maison, à la Zalgirio Arena (19 et 21 mai) ! Sans l’avantage du terrain, Kaunas ne part évidemment pas favorite du tout dans cette confrontation qui - sur le papier - semble déséquilibrée, tant sur les statistiques défensives qu’offensives.
Mais il ne faut pas enterrer tout de suite les chances de la marée verte lituanienne, capable de renverser des montagnes devant son public. Kazys Maskvytis a fait des merveilles au coaching pour permettre le retour du Zalgiris en playoffs et ne compte pas s’arrêter là. Barcelone, depuis 2000, reste sur 26 victoires et 7 défaites dans les confrontations directes. Mais cette saison, chaque équipe a dominé son duel à domicile (73-72 pour Kaunas à l’aller, 93-74 au retour pour Barcelone), tout comme la saison passée.
Preuve que les Blaugranas sont souvent en difficulté dans ces déplacements au pays balte, et ce pourtant avec l’entraîneur qui connaît le mieux la maison verte : Sarunas Jasikevicius. Le technicien lituanien de 47 ans, véritable icone dans son pays, a terminé sa carrière de joueur et entamé celle de coach avec les « verts et blanc ». Personne ne sait mieux que lui ce qui l’attend là-bas. Une série forcément particulière aussi pour Rokas Jokubaitis, formé au Zalgiris et qui aura la possibilité de briser le rêve de toute une nation dans cette série. Pression tout de même cette semaine sur les Barcelonais qui doivent faire le plein à domicile avant de rejoindre la cité balte. Le Zalgiris n’a rien à perdre et a prévenu qu’elle arriverait en Catalogne avec une armée de supporters.
Le prono de Stephen Brun (Skweek) : 3-1 pour Barcelone
Le prono d’Ali Traoré (Skweek) : 3-0 pour Barcelone
FC Barcelone (67,6 % de victoires) : l’obsession du titre
Et si le Barça remportait son premier titre européen depuis 13 ans et le sacre à Paris en 2010 ? Un peu en retard à l’allumage, Barcelone a petit-à-petit pris son rythme jusqu’à retrouver le haut du panier. Doublés à la 33e journée par son rival madrilène, les Blaugranas ont repris la 2e position à la faveur de leur succès contre Valence lors de la 34e journée. Avec 24 victoires pour 10 défaites, ils concluent donc la saison régulière en deuxième position, à la faveur d’un point average particulier meilleur que le Real. Le Barça fera face au Zalgiris Kaunas pour leur 15e participation en playoffs (record d’Europe). Une formation que coach Saras connaît bien, puisqu’il l’a dirigée de 2014 à 2020.
À l’aise loin de la Catalogne, en difficulté contre l’Olympiakos
Logiquement plus à l’aise au Palau Blaugrana (13-4 à la maison), le FC Barcelone est aussi l’un des trois clubs qui a gagné plus de la moitié des rencontres jouées l’extérieur (10-7, tout comme l’Olympiakos et le Real). C’est aussi la seule équipe du top 8 qui a gagné chez le Maccabi Tel-Aviv (79-86, Round 7). Des déplacements souvent bien gérés mais un adversaire l’a plus mis en difficulté, l’inévitable Olympiakos, seule formation qualifiée aux playoffs que le Barça n’a pas battu cette saison.
Une recette à base de défense…
On peut être l’une des meilleures défenses tout en interceptant moins de 6 ballons par match (5,8, dernier bilan de la ligue !). L’équipe catalane force son adversaire à jouer des possessions longues en sortant verrous et cadenas. Une formule payante qui permet au Barça d’être la deuxième meilleure défense de la ligue avec 76,2 points encaissés de moyenne, et même l’équipe qui laisse le moins de rebonds à son adversaire (29,9 par match) et qui encaisse le moins de tirs à 3-points (34,3 %). Une défense performante dans de nombreux secteurs et à tous les postes, gérée par le maestro Sarunas Jasikevicius, toujours en train de s’adapter, lui qui peut compter sur un effectif à rallonge. D’un point de vue individuel, l’ailier serbe Nikola Kalinic est nominé pour le titre de meilleur défenseur de l’année.
… Et de tirs à 3-points
Avec 8 de ses 23 victoires au-dessus des 10 points d’écart, le Barça n’écrase presque jamais son adversaire et l’emporte souvent à l’usure dans le dernier quart. L’armada de trentenaires référencés en Euroleague est maîtresse du moneytime. Nikola Mirotic, de retour de blessure à la 11e journée est dominant, mais c’est bel et bien le collectif qui définit le mieux l’attaque catalane, qui partage le ballon et les responsabilités (6e à la passe décisive : 19,4 par match). 10e attaque et 12e seulement à 2-points, elle conserve un différenciel points marqués / points encaissés de +143 (3e bilan).
En s’appuyant sur des possessions longues, elle aime prendre son temps pour respecter le rigoureux plan de jeu de Jasikevicius qui contrôle tout, tout le temps ! Un bon paquet de systèmes visent à trouver un tireur d’élite à 3-points. Huit joueurs dépassent 38,9 % longue distance, et 11 des 12 joueurs utilisés régulièrement peuvent dégainer de loin à tout moment (seul Jan Vesely ne s’essaie jamais derrière l’arc). Encore plus remarquable, elle excelle encore plus à 3-points à l’extérieur (42,7%). Le point faible du Barça reste les pertes de balle (12e : 13 par match).
Les 5 meilleures évaluations individuelles de l’équipe :
N°1 : Nikola Mirotic (17,2 d’évaluation : 15,9 points, 4,7 rebonds en 25min) : de retour en décembre après sa longue blessure au tendon d’Achille, le MVP 2022 a repris le leadership du Barça et est en grande forme, avec 17,9 points de moyenne lors des 10 derniers matches (record de la ligue). Toujours très adroit (60,6 % à 2-points et 39,5 % à 3-points), il justifie son salaire mirobolant.
N°2 : Tomas Satoransky (12,8 d’évaluation : 8,6 points, 3,6 rebonds, 4,3 passes décisives en 24min) : le meneur tchèque, de retour de NBA, est un homme de base du Barça. Pas dans les premiers choix offensifs, son adresse à 2-points (55,3 %) et à 3-points (50,8 %) est bluffante.
N°3 : Nicolas Laprovittola (11,7 d’évaluation : 11 points, 4,6 passes décisives en 23min) : l’Argentin a sorti une de ses plus belles saisons régulières, affichant un très joli 42,3 % à 3-points, tout en esquivant tout pépin physique (34 matches joués en tant que titulaire).
N°4 : Jan Vesely (11,3 d’évaluation : 9,1 points, 3,9 rebonds en 20min) : l’intérieur vétéran (32 ans), MVP en 2019, a eu besoin d’un temps d’adaptation mais progresse de plus en plus. Signé jusqu’en 2025, son expérience sera un vrai plus en playoffs.
N°5 : Cory Higgins (8,7 d’évaluation : 8,7 points, 2,2 rebonds en 20min) : l’agressif arrière américain reste dans ses standards de l’an passé pour sa 4e saison en Catalogne. Un joueur dont les stats ne suffisent pas pour évaluer toute son activité sur le terrain. Moins à l’aise à 3-points que ses coéquipiers (34,9 %).
Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives du FC Barcelone
Zalgiris Kaunas (55,9 % de victoires) : Ils l’ont fait !
De retour aux playoffs, Kaunas a-t-elle les armes pour rejoindre le Final Four, qui se disputera à la Zalgirio Arena ? La marée verte a tout renversé sur son passage pour arracher à l’ultime match de la dernière journée de la saison sa qualification en playoffs, en dominant le Bayern en Bavière. Une formidable série de quatre matches de suite remportés qui a éteint brutalement les espoirs du Baskonia, évincée du top 8. 15e et dernière de la campagne 2021-2022 – après l’éviction des clubs russes – avec seulement 8 succès, la formation lituanienne a réalisé une saison fantastique sans déroger à sa marque de fabrique : le collectif avant tout.
La magie de la Zalgirio Arena
Tout comme le Maccabi, le Zalgiris a survolé les débats à domicile, dans son antre de la Zalgirio Arena. Le club-nation lituanien doit énormément à son 6e homme. Dans une salle comble, 14 800 fans portent leur équipe de cœur, même un jeudi soir hivernal. Une atmosphère particulière qui donne une autre dimension à tout déplacement à Kaunas. Cette année, le Zalgiris a remporté 13 de ses 17 matches à domicile.
Une performante de haute volée et un bilan plus élevé que Fenerbahçe et le Partizan. Et cela ne s’arrête pas là, cette ferveur dépasse la seule Zalgirio Arena. Les fans se déplacent partout en Europe, comme lors du match décisif à Munich (Round 34). Bien évidemment, les joueurs pourront compter sur eux à Barcelone pour sublimer leur équipe !
Une intensité de tous les instants
En s’appuyant sur sa combattivité et une défense de fer, elle fait déjouer un bon nombre d’équipes, notamment dans le moneytime. À domicile, les joueurs se transcendent, portés par un tout un peuple. Côté individuel, c’est l’ex-Villeurbannais Kevarrius Hayes qui a été nominé pour le titre de meilleur défenseur de la saison, mais le collectif est encore une fois à mettre en avant. L’équipe limite son adversaire à 77,2 points (3e) et 31,4 rebonds de moyenne (4e).
Une attaque pas au niveau ? Et alors !
La quatrièmeattaque de la ligue, l’Anadolu Efes, ne s’est pas qualifiée… Idem pour la meilleure attaque, Baskonia. Mais la 16e équipe offensive y est parvenue ! Avec 76,2 points marqués et le seul ratio points marqués / encaissés négatif du top 8 (-35), le Zalgiris a réussi l’exploit de se qualifier. Malgré un collectif plutôt homogène, elle ne performe pas non plus à la passe décisive (17e : 14,1 passes de moyenne), à l’évaluation (16e : 80,9), ni au tir (16e à 2 points : 51,7 %). La mayonnaise verte a bien pris en 2022 et malgré des lacunes évidentes, elle ne lâchera jamais.
Les 5 meilleures évaluations individuelles de l’équipe :
N°1 : Keenan Evans, blessé (17,4 d’évaluation : 15,9 points, 3,2 rebonds, 3,7 passes décisives en 26min) : touché au tendon d’Achille à la mi-saison, il a éclaboussé la planète basket sur la première partie de saison. Sous contrat jusqu’en 2024, il restera l’an prochain malgré les approches de grands clubs européens.
N°2 : Edgaras Ulanovas (11,8 d’évaluation : 10,2 points, 3,2 rebonds, 2,6 passes décisives en 28min) : l’un des hommes de base de Maksvytis, souvent décisif en fin de partie et déterminant dans la qualif.
N°3 : Rolands Smits (10 d’évaluation : 10,3 points, 4,8 rebonds en 24min) : l’ex du Barça apporte des deux côtés du terrain, capable de lutter dans la raquette et de s’écarter du cercle. Nul doute qu’il aura un surplus de motivation en playoffs face à son ancien club.
N°4 : Ignas Brazdeikis (8,7 d’évaluation : 11,4 points, 3,1 rebonds en 22min) : le Lituanien formé aux États-Unis a eu besoin d’adaptation. Parfois en retrait, le bûcheron prend de plus en plus de responsabilités en l’absence de Keenan Evans. Un des leaders lors du sprint final pour la qualification.
N°5 : Achille Polonara (8,3 d’évaluation : 4,8 points, 4,3 rebonds en 18min) : arrivé en cours de route après un passage à oublier du côté de l’Anadolu, l’Italien se relance et trouve peu à peu sa place dans la formation de Maksvytis.
Retrouvez ici l’ensemble des stats individuelles et collectives du Zalgiris Kaunas
Début de la série mercredi 26 avril à 20h à Barcelone sur Skweek
https://www.basketeurope.com/livenews-fr/663683/euroleague-real-madrid-partizan-belgrade-et-monaco-maccabi-tel-aviv-deux-places-en-jeu-pour-le-final-four/
Photo : Sasha Vezenkov (Euroleague)