C’était hier soir à Antarès le retour de trois joueurs qui ont porté le maillot du MSB. Alain Koffi, qui a son maillot suspendu au plafond et son numéro retiré, est en quelque sorte l’enfant du club. Pape Sy y a passé deux ans. Juice Thompson y était la saison dernière. Mais à l’applaudimètre, c’est le coach Eric Bartecheky qui a reçu le plus bel hommage. Le public manceau lui est reconnaissant d’avoir drivé le MSB à un titre de champion de France inattendu en 2018.
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« J’avais décidé de prendre le match en étant relativement calme. Sur l’ensemble du match, j’ai réussi à prendre du recul. C’est toujours un plaisir de revenir dans le club du Mans avec tout ce qui s’est passé. »
Eric Bartecheky est revenu, il a vu, il a vaincu. Son équipe, enfin au complet a fait preuve d’une grande sérénité et s’est sentie un temps pousser des ailes en réalisant une démonstration de jeu collectif avec un bloc défensif compact. Les Maritimes ont ainsi limité le Nigérian Obi Emegano à 3 points (1/8 aux tirs), lui qui caracolait à 15,7 points à 64,3% de réussite à trois-points jusque-là. Les Nordistes mettaient toujours le panier extérieur, le alley-oop, faisaient l’effort défensif qu’il fallait.
« Le coach nous avait prévenu que c’est une bonne équipe et qu’ils jouent bien ensemble, il y a beaucoup de talents offensifs », dira l’intérieur du MSB, Jacques Alingue.
Très rassurant pour une équipe construite dans la douleur, peu convaincante lors de l’Opalico même si elle en est ressortie avec le gain du match en poche et surtout à la rue à Dijon en deuxième mi-temps, au point que son coach énervé hurla :
« On est des mauviettes sur le terrain, on s’est fait marcher dessus au rebond, on se fait battre dans les duels. On n’a montré aucune révolte ! »
Erik McCree, 20 points, très bon, oui mais…
Hier soir, le BCM a provoqué très vite une différence au score avec déjà 7 points de Erik McCree sur les 14 premiers de son équipe. Ce gaucher de 2,03m et 25 ans, en provenance de Pesaro, a été extrêmement tranchant en première mi-temps fidèle à son statut de top scoreur du championnat (18 points en moyenne). Il a même réussi à énerver le si placide brésilien JP Batista sanctionné d’une faute antisportive. Il a converti ses deux lancers et Adonis Thomas planta directement un trois-points dans la foulée : 23-37 (13e). Quand Le Mans a durci sa défense, c’est McCree qui a écarté le danger d’un trois-poins. Il en était à +14 (le +/- indiqué sur les feuilles de stats qui sanctionne la présence de chaque joueur sur le terrain en fonction du score de son équipe) lors de ses 15 premières minutes. A la mi-temps, 10 joueurs de chaque côté avaient scoré mais aucun n’avait mis plus de 6 points. Sauf lui. 15. Et 4 rebonds en sus. Et pourtant, après coup, Eric Bartecheky faisait la fine bouche.
« Ça reste un jeune joueur, plein d’énergie. Quand je parle de choses à régler, il en fait partie. Avoir un peu plus de maîtrise dans le jeu. On a des joueurs qui sont un peu des piles électriques, des électrons libres. Il faut que l’on arrive à garder leurs qualités mais à mettre ça dans un collectif où il faut que la balle bouge, que l’on fasse les bons choix. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, c’est un peu compliqué car c’est la vie du groupe qui est en jeu. C’est un joueur qui a des qualités mais il faut mettre ça dans un collectif sur la longueur de la saison. »
Erik McCree s’est calmé par la suite notamment du fait qu’avec le trio Antoine Eito, Terry Tarpey, Jacques Alingue, Le Mans, qui n’a pas de constance dans les résultats mais toujours du cœur, a produit une meilleure défense. Mais c’est encore lui qui fut l’homme du money time.
En jouant small ball avec le seul Jacques Alingue comme intérieur, les Manceaux étaient revenus. Très près. 50-55. 65-68. Valentin Bigote, formé au BCM, a alors raté un panier crucial. Alain Koffi a pris un rebond offensif à 10 000 dollars et c’est Erik McCree qui a mis de l’extrême droite le panier à trois-points qui tue puis qui a réalisé un contre sur Jacques Alingue, qui était à bout portant. Pour dire vrai, le BCM s’est quand même fait une dernière frayeur lorsque Taurean Green a planté un trois-points à 6 secondes du buzzer mais c’était trop peu et trop tard.
« Quand il y a plus de rotations, ça aide, on peut être plus frais », a réagi Benjamin Sene quand il lui a été fait remarquer que le BCM était enfin au complet. « Ça aide dans les fins de matchs pour être plus lucides et pouvoir mieux maîtriser le match. Même si on perd le dernier quart-temps de beaucoup (21-14). On aurait pu avoir un écart un peu plus conséquent. On voit de bonnes choses, la défense aujourd’hui c’était mieux. Quand il y a eu eu un bon run, on était tous ensemble, et quand ça a été compliqué, on ne s’est pas affolé. On est allé chercher cette troisième victoire de suite en championnat et ce n’est pas forcément un endroit facile pour venir gagner mais on l’a fait. On aurait pu s’éviter la dernière possession. Heureusement on s’en est bien sorti. On s’est ajouté un peu de suspense pour rien. »
Se mettre à l’abri !
Eric Bartecheky n’a pas changé en passant de Pau au Mans et du Mans à Gravelines. Il est rarement entièrement satisfait même dans la victoire détectant ici ou là les scories.
« Je n’ai pas de la satisfaction sur l’ensemble du match. Il y a énormément de choses qui ne vont pas mais au niveau comptable, d’avoir une deuxième victoire à l’extérieur, une série de trois puisqu’on a gagné Le Portel et Limoges chez nous, c’est une bonne chose. On a laissé Le Mans à 70 points alors que sur les trois victoires à domicile, ils étaient à 87 points de moyenne, 22 passes décisives, 47% à trois-points. On avait comme objectif de faire baisser ces chiffres là et on y est plutôt bien arrivé même s’il l y a plein de choses qui ne vont pas de notre côté, ce qui fait qu’à un moment donné, on aurait pu le laisser passer. »
Et à propos de la baisse de régime de son équipe en deuxième mi-temps, il a constaté :
« L’adversaire a changé un peu de stratégie, joué plus petit. On a des soucis d’ajustements sur certains types de défense. On est sur une continuité de matches qui fait que l’on n’a pas d’entraînements pour régler tous ces problèmes là en profondeur. Quand on se retrouve face à ces problèmes-là en plein match, on a du mal. On va devoir travailler ça, maintenant on rentre dans un schéma avec un match par semaine. »
Si quelques équipes se sont déjà positionnées tout en haut de la hiérarchie, pour beaucoup d’autres la boussole indique tout autant les playoffs que le triangle des Bermudes. Avant le match, Gravelines et Le Mans, deux équipes à la masse salariale comparable (5e de Jeep Elite pour le BCM, 7e pour le MSB), étaient dans les mêmes eaux mais leur victoire en terre mancelle offre aux Maritimes une vraie plus-value et désormais deux crans de mieux que leurs rivaux. Pas négligeable dans un championnat où Cholet voué à la relégation selon nombre de pronostiqueurs est un cador et quelques cadors présumés sont à la ramasse.
« A l’image de Kunter, je trouve Cholet très intense et ils vont exister dans le championnat car c’est une donnée très importante », juge Bartecheky. « Il y a pas mal de soucis dans les équipes et ça va demander peut-être du temps pour que les choses se décantent. Il y a peut-être le fait qu’il y ait trois descentes qui fait que chaque match est très important. Bien sûr que l’on est ambitieux, que l’on a envie de gagner le prochain match, de ne pas se fixer de limites, à Gravelines, le club n’a pas vécu les playoffs depuis une paire d’années et il est en attente de ça mais il est conscient, au même titre que nous, qu’il y a trois descentes cette année, qu’il y a de très bonnes équipes qui sont en haut et qui ne vont pas lâcher les places comme ça. Il y a déjà six équipes qui vont les avoir presque à coup sûr. Je suis plus dans l’idée, « mettons-nous à l’abri le plus rapidement possible par rapport à un maintien avec trois descentes et on verra après ».
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« J’avais décidé de prendre le match en étant relativement calme. Sur l’ensemble du match, j’ai réussi à prendre du recul. C’est toujours un plaisir de revenir dans le club du Mans avec tout ce qui s’est passé. »
Eric Bartecheky est revenu, il a vu, il a vaincu. Son équipe, enfin au complet a fait preuve d’une grande sérénité et s’est sentie un temps pousser des ailes en réalisant une démonstration de jeu collectif avec un bloc défensif compact. Les Maritimes ont ainsi limité le Nigérian Obi Emegano à 3 points (1/8 aux tirs), lui qui caracolait à 15,7 points à 64,3% de réussite à trois-points jusque-là. Les Nordistes mettaient toujours le panier extérieur, le alley-oop, faisaient l’effort défensif qu’il fallait.
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Photo d’ouverture: Eric Barteckeky et Juice Thompson (BCM)