Le MSB sort d’une saison empoisonnée par le Covid et tout autant par une multitude de blessures. La version 2021-22 de l’équipe mancelle ne manque pas de richesses et, fidèle à la tradition du club, elle s’impose comme un outsider. Mais elle sera privée de Basketball Champions League pour avoir chuté en qualifications.
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On n’a jamais vu ça au Mans et très rarement dans le championnat professionnel français. La saison 2020-21 du MSB a été plombée par le Covid-19 – comme beaucoup – et par les blessures – comme personne. Williams Narace est le seul à avoir participé aux 34 matches de saison régulière. Du côté des étrangers, Sam Bamforth a en manqué 8, Kaza Kajami-Keane 12, Ovie Soko 15, et Iggy Mockevicius 17 ! Venu à la rescousse, Kenny Hayes n’aura finalement joué que 72 minutes en raison de différents pépins. On peut aussi évoquer le cas d’Alain Koffi, qui devait faire un dernier tour de piste dans son club formateur, à 37 ans, et qui en raison d’une aponévrosite plantaire, n’est entré en jeu que trois fois. Quant à Antoine Eito, il a fait une pause à un moment donné pour s’engager dans le TQO de 3×3. Etc.
Une ossature conservée
Dans ce contexte, avec une équipe décimée où les jeunes ont dû se lancer à l’eau de façon impromptue, s’incruster dans le top 8, finir à la 7e place synonyme de qualification au tour préliminaire de la BCL – dans lequel le MSB a fait un petit tour et puis s’en est allé -, et correctement résister à l’ASVEL dans un pseudo match de quart-de-finale de playoffs (97-69) avec 6 pros, peut être considéré comme une performance. Le coach Elric Delord, qui avait prolongé auparavant son contrat jusqu’en 2023, a eu le mérite de toujours tenir la barre.
Le MSB s’est très vite activé pour prolonger le séjour de cinq de ses joueurs là. Terry Tarpey, qui est Français mais pas JFL, et Williams Narace, qui est Camerounais mais JFL, et Kenny Baptiste. Tous les trois seront Manceaux jusqu’en 2024. Pour sa saison de rookie dans l’élite, Williams Narace a été très convaincant, Terry Tarpey est l’un des meilleurs joueurs français de la ligue quand il n’est pas blessé, et Kenny Baptiste possède un gros potentiel.
Le staff manceau a par ailleurs sécurisé sa ligne arrière avec la re-signature de Kaza Kajami-Keane et Scott Bamforth, salués pour leur valeur sportive et leur état d’esprit, sachant que le premier est désormais Cotonou et le deuxième Européen. Pour pallier une éventuelle blessure – le club est… vacciné -, le MSB a pris l’option d’engager un autre combo guard avec Deishuan Booker. Il a par ailleurs rapatrié Matthieu Gauzin qui peut jouer sur les deux postes.
Un joueur estampillé NBA
Le remplacement du poste 4-5 Ovie Soko était délicat car l’international anglais a été très bon, au point d’être sélectionné par un jury parmi les quatre prétendants au trophée de MVP de la saison, et s’il n’avait pas dû renoncer à toute la fin de saison en raison d’une profonde entaille au doigt, peut-être aurait-il menacé le lauréat, Bonzie Colson de Strasbourg. TaShawn Thomas sera jugé sur pièce, mais du moins sur le pedigree, il est dans la même veine que Soko ayant été lui aussi dominant en Basketball Champions League. On notera toutefois que le MSB n’a pas choisi de recruter un big man, dans le style du Lituanien Iggy Mokevicius, ce qui fait que le joueur le plus grand est… Kenny Baptiste avec son 2,04 m.
Dans son histoire, le MSB/SCM a rarement enrôlé des joueurs estampillés NBA – on ne parle pas de ceux qui ont juste eu leur nom sur un maillot deux ou trois fois -, c’est pourquoi la signature de Dante Cunningham est exceptionnelle. Il a même un nombre de matches au compteur, qui dépasse les 664 de Ron Anderson, vu en Sarthe lors de la saison 1996-97. Rare aussi qu’un joueur fasse ses débuts en Europe à 34 ans. Un pari, forcément, mais faire confiance, comme c’était prévu à Zach Peacock qui paraît sur la pente déclinante, et qui leur a fait faux-bond pour des raisons familiales, l’était tout autant, sinon plus.
Une ère post-Eito
Il y a donc une certaine continuité dans l’effectif manceau, mais les départs de Valentin Bigote, et surtout d’Antoine Eito ne passent pas inaperçus. Eito a passé 7 saisons au Mans et sa personnalité autant que ses tirs à trois-points improbables et sa défense harassante ont marqué Antarès. Le néo-Chalonnais a franchi le cap des 33 ans et le MSB a donné la priorité à la jeunesse de Matthieu Gauzin.
Dans un discours d’avant-saison très prudent, le président Christophe Le Bouille, fidèle au club depuis décembre 1994, a parlé de « maintien » comme objectif, en prenant comme référence les malheurs de l’Elan Chalon, mais il est le premier à reconnaître que son équipe a été bâtie pour les playoffs. Il n’a pas jugé nécessaire d’embaucher un marabout pour éviter la scoumoune.
Les changements de l’intersaison
Arrivées : Matthieu Gauzin (Champagne Basket, retour de prêt), Valentin Chéry (Paris Basket, Pro B, 2 ans), TaShawn Thomas (USA, Hapoel Jérusalem/Israël, 1 an), Deishuan Booker (USA, Göttingen/Allemagne), Dante Cunningham (USA, Cangrejeros de Santurce/Porto-Rico, 1 an), Taylor Rochestie (USA/Monténégro, Hapoel Haifa/Israël).
Départs : Alain Koffi (retraite), Antoine Eïto (Chalon/Saône, Pro B), Valentin Bigote (Bilbao/Espagne), Vitto Brown (Séville/Espagne), Iggy Mockevicius, Ovie Soko (Shiga/Japon), Kenny Hayes (Forli/Italie D2), Darel Poirier (Estudiantes Madrid/Espagne D2), Jacques Eyoum (Pont-de-Cheruy/NM1).
Restent au club : Eric Delord (coach), Kaza Kajami-Keane (Canada, prolongation, 1 an), Scott Bamforth (USA-Kosovo, prolongation, 1 an), Hugo Mienandi (aspirant), Kenny Baptiste, Williams Narace (prolongation 3 ans), Terry Tarpey (prolongation 3 ans).
Effectif 2021-22
Meneurs : Kaza Kajami-Keane (1,88 m, 27 ans), Matthieu Gauzin (1,90 m, 20 ans), Taylor Rochestie (1,88m, 36 ans)
Arrières : Scott Bamforth (1,88 m, 30 ans), Deishuan Booker (1,91 m, 24 ans)
Ailiers : Kenny Baptiste (2,04 m, 21 ans), Terry Tarpey (1,95 m, 27 ans)
Ailier-forts : Dante Cunningham (2,03 m, 34 ans), Williams Narace (2,02 m, 24 ans), Hugo Mienandi (1,99 m, 18 ans)
Pivots : TaShawn Thomas (2,03 m, 28 ans), Valentin Chéry (2,00 m, 23 ans)
Staff 2021-22
Entraîneur : Elric Delord (39 ans)
Assistants : Antoine Mathieu (42 ans), Romain Zwicky (33 ans), Jordan Bernard (32 ans)
Président : Christophe Le Bouille (50 ans)
Directeur sportif : Vincent Loriot
Salle : Antares (6 035 places)
Les joueurs
Kaza Kajami-Keane
Né le 27 janvier 1994 (27 ans) – 1,88 m – Poste 1 – Canado-jamaïcain (Cotonou)
Stats Jeep Elite : 12,2 points à 48,9% aux tirs (dont 39,7% à trois-points), 4,1 passes, 1,5 rebond, et 0,9 interception pour 11,7 d’évaluation en 25 minutes (22 matches)
Un meneur physique, qui aime le contact, bon défenseur, vaillant. Il fait ce qui est nécessaire au moment où il faut. Efficace à trois-points. Sa progression est nette depuis qu’il a quitté son Canada natal (université de Carleton puis Raptors 905 en G-League) pour les Pays-Bas puis l’Allemagne (9e scoreur, 9e passeur, 9e intercepteur de la BBL). Il a connu une gêne au genou en fin de saison dernière qui a encore perturbé sa préparation, au point même de lui faire manquer les qualifications de la BCL. KKK a participé à la Coupe du Monde 2019 dans un rôle subalterne. Il a récemment récupéré le passeport de la Jamaïque, la nationalité de son père, ce qui en fait un Cotonou, alors que sa mère est Espagnole. Se débrouille en français.
Matthieu Gauzin
Né le 27 février 2001 (20 ans) – 1,93 m – Poste 1 – Français
Stats Jeep Elite : 7,2 points à 39,5 % aux tirs (dont 26,1% à trois-points), 2,7 passes, 2,5 rebonds et 1 interception pour 7,1 d’évaluation en 23 minutes
De la fameuse épopée des Bleuets U17 à la Coupe du Monde en Argentine, en 2018, en sortie de banc. Il avait signé un contrat de trois ans avec le MSB, et Dounia Issa lui avait donné d’emblée sa chance, mais encore frêle, il avait eu du mal à la saisir. Il a été prêté une saison au Champagne Basket où il a eu de vraies responsabilités. Il s’est aussi étoffé physiquement. Il est essentiellement meneur mais peut éventuellement se décaler en 2. Il a la capacité d’aller vite, tout en prenant les bonnes décisions. Il a la draft NBA dans le viseur. Porte le numéro 3 en hommage à Allen Iverson. Originaire de Bourges. Se dit gentil, sociable et bon vivant.
Taylor Rochestie
Né le 1er juillet 1985 (36 ans) – 1,85m – Poste 1 – Américano-Monténégrin (Bosman)
Stats Winner League (Israël) : 5,1 points à 34,4% aux tirs (dont 26,7% à trois-points), 1,8 rebond et 1,6 passe pour 4,8 d’évaluation en 18 minutes (8 matches)
Le pigiste médical de Kaja Kajami-Keane. C’est un retour à la maison pour le gaucher californien puisqu’il a porté le maillot du MSB lors de la saison 2011-12. Il fut le 2e scoreur, le 2e passeur et le 2e à l’évaluation de toute la Pro A et l’équipe sarthoise avait atteint la finale des playoffs. Depuis, il a fréquenté plusieurs clubs d’envergure, et fut le meilleur marqueur de l’Euroleague en 2015. Il revenait fréquemment dans la Sarthe où il s’est marié car sa femme en est originaire. C’est en attendant un visa pour la Chine où l’attend un bon contrat qu’il retourne au MSB. Il n’a évidemment plus ses jambes de 20 ans. La saison dernière, il a aussi joué 7 matches à l’Etoile Rouge de Belgrade à 7,4 points en moyenne.
Deishuan Booker
Né le 29 décembre 1996 (24 ans) – 1,91 m – Poste 1-2 – Américain
Stats BBL (Allemagne) : 9,0 points à 43,7% aux tirs (dont 41,2% à trois-points), 4,8 passes, 2,2 rebonds pour 8,9 d’évaluation en 23 minutes (24 matches)
Le MSB l’a choisi pour sa capacité à jouer les deux postes arrières et il sera un complément des titulaires. Bon défenseur, créatif en attaque avec une très bonne qualité de passe, et doté d’un shoot à trois-points fiable. Lors de sa dernière saison à l’université de Long Beach State, il a obtenu un pourcentage de 91,2 aux lancers-francs, le 3e de toute la NCAA. Il s’est retrouvé ensuite dans la meilleure équipe tchèque Nymburk, puis en Pologne (Wloclawek) et en Allemagne (Göttingen). Il est allé à Las Vegas dans un lycée qui porte le nom de l’ancien tennisman Andre Agassi, qui récolte des fonds notamment en provenance des casinos. Il a été contaminé au Covid cet été.
Scott Bamforth
Né le 12 août 1989 (32 ans) – 1,88 m – Poste 2 – Américano-Kosovar (Bosman)
Stats Jeep Elite : 15,5 points à 50,2% aux tirs (dont 42,3% à trois-points), 3,8 passes, et 2,9 rebonds pour 15,8 d’évaluation en 28 minutes (26 matches)
Lui non plus, la saison dernière, il n’a pas pu toujours exprimer la plénitude de ses qualités en raison de divers pépins physiques, mais pas de toute : c’est un tireur d’élite. Sa réussite au-delà de 6,75m s’apprécie d’autant plus qu’il prend 5,7 tirs par match de cette distance. 95,1% aux lancers-francs, N°1 de Jeep Elite. C’est aussi un créateur, un leader, et il est toujours bien placé en défense. Il a derrière lui 4 saisons en Espagne, 2 en Italie et 1 à Podgorica. Il avait été victime d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche en janvier 2019. Le fait d’avoir la certitude d’être payé avait joué dans son choix de signer en France. Il a joué quelques matches avec le Kosovo. Il a été orphelin à 14 ans.
Terry Tarpey
Né le 2 mars 1994 (27 ans) – 1,95 m – Poste 3 – Franco-Américain (non-JFL)
Stats Jeep Elite : 8,1 points à 54,9% aux tirs (dont 37,2% à trois-points), 5,7 rebonds, 2,6 passes et 1,4 interception pour 14,6 d’évaluation en 27 minutes (33 matches).
Sa présence comme partenaire d’entraînement de l’équipe de France avant les JO -il sera probablement sélectionné pour les prochaines fenêtres internationales- récompense l’un des joueurs les plus complets du championnat. Il passe, prend des rebonds, défend, se sacrifie, donne toujours 100%. Il peut aussi scorer de partout, même si ce n’est pas sa priorité. Sort de sa meilleure saison (5e évaluation des Français en Jeep Elite), les autres au Mans ayant été fortement contrariées par diverses blessures. Lié au club jusqu’en juin 2024. International A’. Il a fait ses débuts en France à Denain, en Pro B. A la nationalité française via son arrière-grand-mère. Son père, qui porte le même prénom, a également joué au MSB.
Kenny Baptiste
Né le 24 janvier 2000 (21 ans) – 2,04 m – Poste 3-4 – Français
Stats Jeep Elite : 5,4 points à 54,4% aux tirs (dont 33,6% à trois-points), 2,6 rebonds et 0,6 passe pour 6,3 d’évaluation en 16 minutes (24 matches)
L’une des bonnes surprises de la saison dernière. Issu du centre formation, il revenait alors d’une saison en prêt à Quimper où il n’était qu’à 3/16 à trois-points. C’est un 3 qui peut être utilisé en 4. 2,14 m d’envergure. A pris du poids (97 kgs) mais veut encore gagner en volume. Elric Delord attend de lui davantage en défense. Originaire de la Guadeloupe, il a commencé le basket à la MJC Les Abymes. Deux fois médaillé de bronze en jeune, à l’Euro U18 (2018) et au Mondial U19 (2019) avec la 3e évaluation de l’équipe derrière Joël Ayayi et Karlton Dimanche. Estime que sa principale qualité est l’altruisme, donner sans rien attendre en retour.
Hugo Mienandi
Né le 23 mai 2003 (18 ans) – 1,99 m – Poste 3-4 – Français
Stats Jeep Elite : 4,3 points à 65,2% aux tirs (dont 29,9% à trois-points), 2,5 rebonds et 0,3 passe pour 5,2 d’évaluation en 16 minutes (15 matches)
Les différents forfaits dans l’équipe lui ont permis d’entrer en piste alors qu’il était à peine majeur. Il a fait preuve de beaucoup de culot. Il va continuer de jouer avec les espoirs (13,9 points et 8,1 rebonds la saison dernière), mais en s’entraînant systématiquement avec les pros. Le coach loue sa constance dans l’effort et estime que compte tenu de sa mobilité, il doit s’orienter vers le poste 3. Originaire de Trappes, passé par le BC de Maurepas et de l’Union Le Chesnay Poissy Versailles. Cet été, il a remporté l’Euro Challenger U20 en étant l’unique 2003 parmi des 2001 et avec le cinquième temps de jeu de l’équipe.
Williams Narace
Né le 17 mars 1997 (24 ans) 2,01 m – Poste 4 – Camerounais (JFL)
Stats Jeep Elite : 10,0 points à 54,3 % aux tirs (dont 40,3% à trois-points), 5,1 rebonds et 1,1 passe pour 11,2 d’évaluation en 26 minutes (34 matches)
Né à Douala, au Cameroun, mais formé au SLUC Nancy, ce qui lui permet de disposer du statut de Joueur Formé Localement. Vainqueur du Trophée du futur et MVP du championnat espoir en 2017. Avant le basket, il a fait du foot et du judo, et il était originellement venu en France pour être avec sa mère et ses soeurs, à Bordeaux, et il a joué à l’Union Saint-Jean. Son passage en Jeep Elite a été parfait. Gros impact physique, fort investissement, il a progressé dans la lecture du jeu. Il a participé à l’AfroBasket avec le Cameroun dont il a été le 2e à l’évaluation (9,7) et le 2e rebondeur (6,0), mais qui est revenu bredouille.
Dante Cunningham
Né le 22 avril 1987 (34 ans) – 2,03 m – Poste 4-5 – Américain
Stats (Porto Rico) : 11,5 points à 46,3 % aux tirs (dont 35,1 % à 3-points), 6,1 rebonds et 1,1 passe pour 12,3 d’évaluation en 27 minutes (10 matches)
L’un des plus beaux pedigrees du club en près de 60 ans de haut niveau. 715 matches en NBA, de 2009 à 2019, dans 7 franchises. Il n’a jamais été un scoreur (5,8 points en moyenne), mais il est devenu dans la deuxième partie de sa carrière un spécialiste à 3-points (30/65 soit 46,2% de réussite pour sa dernière saison, aux Spurs). Son boulot a toujours été de défendre à fond, de poser des écrans, d’aller au rebond. Il a joué ensuite en Chine une saison très perturbée par le Covid-19 puis cet été à Porto-Rico, et il s’agit de sa première expérience européenne. D’ailleurs son coach apprécie qu’il cherche à s’instruire à ce sujet. Il a gagné 19 millions de dollars en carrière NBA. Sa sœur Davalyn, 41 ans, a joué en WNBA.
TaShawn Thomas
Né le 27 février 1993 (28 ans) – 2,03 m – Poste 4-5 – Américain
Stats Winner League (Israël) : 12,6 points à 56,6% aux tirs (dont 18,2% à trois-points), 6,2 rebonds, 2,5 passes et 1,1 contre pour 16 d’évaluation en 27 minutes (24 matches)
Stats BCL : 17,5 points à 70,5% aux tirs (dont 60% à trois-points), 6,2 rebonds, 1 passe, et 0,8 contre pour 19 d’évaluation en 30 minutes (6 matches)
Une valeur établie en Europe. Elu meilleur ailier de la BCL en 2020. Il a marqué le Limoges CSP cette année avec ses 18,5pts et 22,5 d’évaluation en deux matches. Il y a la qualité de son rendement défensif -excepté les tirs à trois-points-, mais aussi le fait qu’il a été reconnu comme le meilleur défenseur en Israël en 2019. Pas très grand, mais 2,17 m d’envergure. Mobile, puissant, très bon QI basket. A sa sortie de l’université d’Oklahoma, il est passé par l’Allemagne et l’Italie avant d’enchaîner par l’Hapoel Holon et deux ans à l’Hapoel Jerusalem. En septembre 2018, il fut suspendu trois mois pour consommation de cannabis.
Valentin Chéry
Né le 24 septembre 1997 (24 ans) – 2,02 m – Poste 4-5 – Français
Stats Pro B : 5,6 points à 65,7% aux tirs (dont 60% à trois-points), 4,2 rebonds, 0,8 passe, 0,8 interception pour 8,7 d’évaluation en 17 minutes (31 matches)
Formé au Portel puis au SLUC Nancy avec William Narace. Champion de France espoirs en 2017. Rotation à Paris d’Ismaël Kamagate, il a été handicapé en début de saison dernière par une luxation à l’épaule. Physique, énergique, compétiteur, défenseur, gaucher. Son père Hubert a joué à Monaco, sa mère France-Lyse en NF2 et sa sœur Kendra, très prometteuse, porte le maillot de Basket Landes, et c’est par elle qu’il a rencontré la Mancelle d’origine Alexia Chartereau de l’ASVEL, qui est désormais sa compagne.
Le coach
Elric Delord
Né le 17 février 1982 (39 ans) – Français
Natif de Périgueux, il a fait ses études à Libourne et Périgueux et travaillé au CNRS comme ingénieur informaticien, spécialiste en modélisation 3D. C’est le coach Pierre Vincent qui l’a repéré quand il était entraîneur à Mérignac en N3 et qui lui a mis le pied à l’étrier à l’ASVEL où il est resté six ans en devenant spécialiste des statistiques et de la vidéo. Il a été embauché au Mans comme assistant à l’été 2019, et début décembre, il succédait à Dounia Issa, mis de côté. Un intérim qui dure depuis. Les résultants aidant, son contrat a été prolongé jusqu’en 2023. Il dégage une évidente sérénité.
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On n’a jamais vu ça au Mans et très rarement dans le championnat professionnel français. La saison 2020-21 du MSB a été plombée par le Covid-19 – comme beaucoup – et par les blessures – comme personne. Williams Narace est le seul à avoir participé aux 34 matches de saison régulière. Du côté des étrangers, Sam Bamforth a en manqué 8, Kaza Kajami-Keane 12, Ovie Soko 15, et Iggy Mockevicius 17 ! Venu à la rescousse, Kenny Hayes n’aura finalement joué que 72 minutes en raison de différents pépins. On peut aussi évoquer le cas d’Alain Koffi, qui devait faire un dernier tour de piste dans son club formateur, à 37 ans, et qui en raison d’une aponévrosite plantaire, n’est entré en jeu que trois fois. Quant à Antoine Eito, il a fait une pause à un moment donné pour s’engager dans le TQO de 3×3. Etc.
Une ossature conservée
Dans ce contexte, avec une équipe décimée où les jeunes ont dû se lancer à l’eau de façon impromptue, s’incruster dans le top 8, finir à la 7e place synonyme de qualification au tour préliminaire de la BCL – dans lequel le MSB a fait un petit tour et puis s’en est allé -, et correctement résister à l’ASVEL dans un pseudo match de quart-de-finale de playoffs (97-69) avec 6 pros, peut être considéré comme une performance. Le coach Elric Delord, qui avait prolongé auparavant son contrat jusqu’en 2023, a eu le mérite de toujours tenir la barre.
Le MSB s’est très vite activé pour prolonger le séjour de cinq de ses joueurs là. Terry Tarpey, qui est Français mais pas JFL, et Williams Narace, qui est Camerounais mais JFL, et Kenny Baptiste. Tous les trois seront Manceaux jusqu’en 2024. Pour sa saison de rookie dans l’élite, Williams Narace a été très convaincant, Terry Tarpey est l’un des meilleurs joueurs français de la ligue quand il n’est pas blessé, et Kenny Baptiste possède un gros potentiel.
Le staff manceau a par ailleurs sécurisé sa ligne arrière avec la re-signature de Kaza Kajami-Keane et Scott Bamforth, salués pour leur valeur sportive et leur état d’esprit, sachant que le premier est désormais Cotonou et le deuxième Européen. Pour pallier une éventuelle blessure – le club est… vacciné -, le MSB a pris l’option d’engager un autre combo guard avec Deishuan Booker. Il a par ailleurs rapatrié Matthieu Gauzin qui peut jouer sur les deux postes.
Un joueur estampillé NBA
Le remplacement du poste 4-5 Ovie Soko était délicat car l’international anglais a été très bon, au point d’être sélectionné par un jury parmi les quatre prétendants au trophée de MVP de la saison, et s’il n’avait pas dû renoncer à toute la fin de saison en raison d’une profonde entaille au doigt, peut-être aurait-il menacé le lauréat, Bonzie Colson de Strasbourg. TaShawn Thomas sera jugé sur pièce, mais du moins sur le pedigree, il est dans la même veine que Soko ayant été lui aussi dominant en Basketball Champions League. On notera toutefois que le MSB n’a pas choisi de recruter un big man, dans le style du Lituanien Iggy Mokevicius, ce qui fait que le joueur le plus grand est… Kenny Baptiste avec son 2,04 m.
Dans son histoire, le MSB/SCM a rarement enrôlé des joueurs estampillés NBA – on ne parle pas de ceux qui ont juste eu leur nom sur un maillot deux ou trois fois -, c’est pourquoi la signature de Dante Cunningham est exceptionnelle. Il a même un nombre de matches au compteur, qui dépasse les 664 de Ron Anderson, vu en Sarthe lors de la saison 1996-97. Rare aussi qu’un joueur fasse ses débuts en Europe à 34 ans. Un pari, forcément, mais faire confiance, comme c’était prévu à Zach Peacock qui paraît sur la pente déclinante, et qui leur a fait faux-bond pour des raisons familiales, l’était tout autant, sinon plus.
Une ère post-Eito
Il y a donc une certaine continuité dans l’effectif manceau, mais les départs de Valentin Bigote, et surtout d’Antoine Eito ne passent pas inaperçus. Eito a passé 7 saisons au Mans et sa personnalité autant que ses tirs à trois-points improbables et sa défense harassante ont marqué Antarès. Le néo-Chalonnais a franchi le cap des 33 ans et le MSB a donné la priorité à la jeunesse de Matthieu Gauzin.
Dans un discours d’avant-saison…
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Photo d’ouverture : Dante Cunningham (FIBA)