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Guide Betclic Élite 2021-22 : Monaco fait très peur !

Quelle armada ! Brillant vainqueur de l’Eurocup et demi-finaliste du championnat, l’AS Monaco ne cache pas ses ambitions pour cette nouvelle saison où il faudra affronter les joutes de l’Euroleague en sus de la Betclic Élite. Les objectifs de ce recrutement XXL (Donatas Motiejunas, Danilo Andjusic,

Quelle armada ! Brillant vainqueur de l’Eurocup et demi-finaliste du championnat, l’AS Monaco ne cache pas ses ambitions pour cette nouvelle saison où il faudra affronter les joutes de l’Euroleague en sus de la Betclic Élite. Les objectifs de ce recrutement XXL (Donatas Motiejunas, Danilo Andjusic, Will Thomas, Brock Motum…) semblent évidents : le titre en France, une place en playoffs en Euroleague. À l’échelon national, on voit mal qui pourrait empêcher la Roca Team d’atteindre son but hormis l’ASVEL. D’autant plus depuis la signature de Mike James, meilleur scoreur d’Euroleague 2018-19. Avec lui à bord, on peut désormais parler de recrutement XXXXL. Reste à voir si la mayonnaise va prendre…

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L’AS Monaco sort d’une saison au bilan somme toute mitigé. Une assertion qui peut sembler étrange pour un club qui a gagné rien moins que l’Eurocup. Mais, si la Roca Team a effectivement brillé de mille feux sur la scène européenne, on ne peut s’empêcher de penser qu’avec l’effectif sous les ordres de Zvezdan Mitrovic (nommé coach de l’année en Jeep Élite), le club aux couleurs rouge et blanc aurait dû a minima se qualifier pour la finale du championnat de France. Or, Monaco s’est cassé les dents en demi-finale sur le hérisson dijonnais (79-68). Avec comme circonstances atténuantes, certes, de pâtir des absences de Wilfried Yeguete, Matthias Lessort et Ibrahima Fall Faye, mais en présentant tout de même un roster de haute volée.

Cela étant, ce dernier match n’a été, en quelque sorte, qu’un reflet de la saison du club, qui a quelque peu laissé filer en fin de saison régulière, concédant les trois dernières rencontres pour terminer sur un bilan de 24 victoires pour 10 défaites et une 4e place finale. Pendant la saison, l’équipe a laissé un sentiment un peu partagé, son excellente défense (76,3 points encaissés, 2e de Jeep Élite) ne contrebalançant pas toujours une attaque un peu hésitante (83,4 points marqués, 6e du championnat), caractérisée par une adresse très fluctuante : si l’équipe tirait souvent (63,2 tirs par matchs, 4e meilleure moyenne), Monaco ne rentrait que 47,2 % de ces tentatives (13e moyenne) dont 35,1 % à trois-points (10e) et, pis, 70,2 % aux lancers francs, plus mauvaise moyenne du championnat.

Donta Hall

La Roca Team s’est rattrapée en perdant peu de balles (13,3, 2e de la saison) et en se montrant très efficace en défense : l’équipe a réalisé 9,2 interceptions par match (2e) et a laissé peu d’opportunités de tirer à ses adversaires – 56,2 tentatives de moyenne dont 18,1 à trois-points) (plus faibles moyennes). Qui plus est, Monaco a su limiter le taux de réussite de ses adversaires, avec 48,2 % aux tirs pour ses opposants (11e meilleure adresse adverse) dont 36,9 % à trois-points (10e). Pour le reste, si cette féroce défense a eu pour conséquence un bon nombre de fautes se terminant par des lancers francs adverses (20,8, 3e plus importante moyenne de lancers francs concédés), elle a aussi permis de provoquer 16,9 pertes de balle, 2e meilleure moyenne en la matière.

Un recrutement jamais vu en France

Si elle n’a pas réussi à décrocher le titre national, la Roca Team a donc toutefois vécu une année de haute volée, sa victoire en Eurocup lui permettant de jouer en Euroleague cette saison. Et, pour faire front aux exigences des deux compétitions, l’AS Monaco s’est concoctée un effectif impressionnant en termes de qualité et de quantité.

Avant de recruter, Zvezdan Mitrovic et la direction du club ont fait le ménage dans l’effectif. Côté français, Yohan Choupas, Wilfried Yeguete, Mathias Lessort, Damien Inglis et Abdoulaye Ndoye n’ont pas été conservés, alors que Dee Bost, JJ O’Brien, Rasid Mahalbasic, Branden Frazier et Khadeen Carrington (en outre blessé depuis le début de la saison) n’ont pas été prolongés. Enfin, s’il devait dans un premier temps poursuivre son aventure sur le Rocher, le musculeux Marcos Knight a finalement quitté le club suite à « des soucis d’ordre administratif. »

Donatas Motiejunas

Pour les remplacer, Monaco a d’abord fait ses courses en France, ramenant dans ses rets le meilleur marqueur de la saison écoulée (Danilo Andjusic) et le meilleur passeur (Paris Lee) ainsi qu’un des tout meilleurs intérieurs français du championnat, Jerry Boutsiele. Un recrutement qui avait déjà de la gueule, mais qui n’était en fait qu’un amuse-bouche. Après avoir récupéré le jeune Armel Traoré au Pôle France, Zvezdan Mitrovic s’est mis à la pêche aux gros poissons. Pêche fructueuse : successivement, les filets ont ramené Léo Westermann, le NBAer Donta Hall, le pivot lituanien Donatas Motiejunas, ancien NBAer lui aussi tout comme Alpha Diallo, Brock Motum, joueur coté Euroleague et impressionnant en fin de saison avec Nanterre, et Will Thomas, intérieur titulaire de clubs d’Euroleague…

Il y avait déjà là de quoi faire de Monaco un gros favori de la Betclic Élite et un club capable d’assurer en Euroleague. Mais ce recrutement n’était pas clos. Et le dernier arrivé n’est autre que Mike James, meilleur marqueur d’Euroleague il y a deux saisons et encore auteur de 19,3 points par match l’année passée, mais devenu indésirable au CSKA Moscou ! Un joueur normalement inaccessible à un club français, émargeant la saison dernière à plus de 2 millions de dollars la saison ! A priori, l’AS Monaco ne devrait pas payer le joueur cette somme ahurissante (et supérieure à la masse salariale de certains clubs de Pro A !), le natif de Portland ayant apparemment encaissé un dédit substantiel de la part du club moscovite, auquel il était lié pour encore deux saisons. Cela dit, même s’il a sans doute fait des efforts financiers, Mike James n’a pas dû venir sur le Rocher pour la simple beauté des lieux. Et l’on peut penser que le budget et, surtout, la masse salariale de la Roca Team doivent exploser tous les records historiques du basket français.

La tête vers les étoiles

Partant de là, avec cet effectif, Monaco ne peut faire autre chose que viser le titre en France. Il est vrai que son armada devra à chaque match se passer d’au moins trois joueurs de son large contingent étranger : Paris Lee, Mike James, Rob Gray, Danilo Andjusic, Alpha Diallo, Brock Motum, Will Thomas, Donta Hall et Donatas Motiejunas (Ibrahima Fall Faye, formé à Chalon, est JFL). Vu les exigences du calendrier, cela permettra principalement à des joueurs de souffler de temps à autres, l’absence de l’un ou l’autre n’ayant probablement pas d’impact sur les performances de l’ensemble et notamment d’une raquette que l’on peut qualifier de monstrueuse pour la Betclic Élite.

Le titre français est-il donc déjà attribué ? N’allons pas trop vite. D’une part, Monaco n’est pas la seule équipe française à présenter un effectif rutilant. Villeurbanne et, dans une moindre mesure, Boulogne-Levallois alignent un roster haut de gamme eux aussi. D’autre part, il va falloir que le collectif se mette en place avec ces 15 joueurs. Enfin, comme l’ASVEL a pu le constater la saison passée, conjuguer saison de Betclic Élite et saison d’Euroleague est rien moins qu’harassant. Et il n’est pas rare que l’intensité des joutes européennes se paye par des défaites inattendues à l’échelon national, même si l’agrandissement de Gaston-Médecin (de 2 800 à un peu plus de 4 000 places) va permettre au club de jouer ses rencontres européennes sur le Rocher, du moins dans un premier temps.

Cela étant, Monaco ne peut, bien sûr, que viser le titre national. Et une place en playoffs d’Euroleague. C’est bien le moins avec un triple meilleur marqueur de la compétition dans ses rangs. Reste qu’il va falloir faire cohabiter tous ces caractères bien trempés et les amener à se partager la balle. Si tout se met bien en place, la Roca Team peut devenir une machine de guerre impressionnante. En cas contraire, la sortie de route peut survenir. Mais elle semble bien peu probable.

Yakuba Ouattara

Les changements de l’intersaison

Arrivées : Jerry Boutsiele (Limoges, 1 an), Danilo Andjusic (Serbie, Bourg-en-Bresse, 1 an), Armel Traoré (Pôle France/NM1, 3 ans), Paris Lee (USA, Orléans, 1 an), Yakuba Ouattara (Séville/Espagne, 1 an), Léo Westermann (Barcelone/Espagne), Donta Hall (USA, Orlando Magic/NBA et G-League Ignite/G-League, 1 an), Donatas Motiejunas (Lituanie, Chine/Xinjiang Flying Tigers, 1 an), Alpha Diallo (USA, Lavrio/Grèce, 1 an), Brock Motum (Australie, Nanterre), Will Thomas (USA/Géorgie, Zenit Zaint-Petersbourg/VTB League), Mike James (USA, CSKA Moscou/VTB League et Brooklyn Nets/NBA).

Départs : Yohan Choupas (Lille, Pro B), Wilfried Yeguete, Dee Bost (Galatasaray/Turquie), Damien Inglis, Abdoulaye Ndoye, JJ O’Brien, Mathias Lessort, Rasid Mahalbasic (Breogan/Espagne), Branden Frazier (Zielona Gora/Pologne), Khadeen Carrington (Séville/Espagne), Marcos Knight.

Restent au club : Zvezdan Mitrovic (Monténégro, coach, prolongation 3 ans), Rob Gray (USA, prolongation, 2 ans), Ibrahima Fall Faye (Sénégal, prolongation, 1 an), Rudy Demahis-Ballou (prolongation, 1 an).

Effectif 2021-22

Meneurs : Mike James (USA, 1,85 m, 31 ans), Paris Lee (USA, 1,83 m, 26 ans), Léo Westermann (1,98 m, 29 ans)
Arrières : Rob Gray (USA, 1,86 m, 27 ans), Danilo Andjusic (SER, 1,95 m, 30 ans), Rudy Demahis-Ballou (1,87 m, 19 ans)
Ailiers : Armel Traoré (2,02 m, 18 ans), Yakuba Ouattara (1,92 m, 29 ans), Alpha Diallo (USA, 2,01 m, 24 ans)
Ailier-forts : Brock Motum (AUS, 2,08 m, 30 ans), Donta Hall (USA, 2,08 m, 23 ans), Will Thomas (USA/GEO, 2,03 m, 35 ans)
Pivots : Donatas Motiejunas (LIT, 2,13 m, 30 ans), Jerry Boutsiele (2,07 m, 28 ans), Ibrahima Fall Faye (SEN, 2,09 m, 24 ans)

Entraîneur : Zvezdan Mitrovic (Monténégro, 51 ans)

Salle : Salle Gaston Médecin (4 090 places)

Président : Sergei Dyadechko (47 ans)

Les joueurs

Paris Lee
Né le 20 avril 1995 (26 ans) – 1,83 m – Poste 1 – Américain

Stats Jeep Élite : 14,9 points à 44,6 % aux tirs (dont 41,1 % à trois-points), 2,6 rebonds, 7,8 passes, 1,9 interception et 2,9 balles perdues pour 18,2 d’évaluation en 32 minutes (33 matchs)

Belle progression que celle du natif de Maywood (Illinois). Après avoir brillé dans la fac de son État natal (Illinois State, MVP de la conférence MVC en 2017), il a démarré sa carrière pro en Belgique, à Anvers, où il a fait étalage de ses qualités de passeur pendant deux saisons : 10,6 points et 4,4 passes puis 11,5 pts et 5,2 pds en championnat. En 2019-20, il est parti à Bamberg, en Allemagne, où il est devenu le 5e meilleur passeur de la BBL (8,4 pts et 5,8 pds). Le gaucher à la longue tignasse a fait encore mieux l’année dernière sous les ordres de Germain Castano à Orléans. Dans le jeu d’attaque prôné par son coach, le meneur s’est installé comme le meilleur passeur du championnat et un shooteur redoutable. Son péché mignon : les balles perdues, rançon d’un jeu tourné vers la contre-attaque et la rapidité. Lui qui n’a joué que la BCL avec Anvers et Bamberg va découvrir l’Euroleague. Son parcours y sera scruté avec attention. En prépa, il a réalisé un match à 13 points, 12 passes et 18 d’éval contre l’Olympiakos (12,5 d’éval en 4 matchs). Encourageant !

Léo Westermann
Né le 24 juillet 1992 (29 ans) – 1,98 m – Poste 1 – Français

Stats Liga ACB (Espagne) : 3,2 points à 33,3 % à deux-points et 33,3 % à trois-points, 1,1 rebond, 2,3 passes, 0,2 interception et 1,0 balle perdue pour 2,8 d’évaluation en 13 minutes (20 matchs)

Stats Euroleague (Barcelone) : 2,7 points à 45,5 % à deux-points et 30,8 % à trois-points, 1,4 rebond, 1,8 passe, 0,3 interception et 0,6 balle perdue pour 2,9 d’évaluation en 11 minutes (15 matchs)

Quel CV ! Formé à l’Asvel, l’Alsacien a fréquenté les plus grandes maisons du continent : Partizan Belgrade, Zalgiris Kaunas (par deux fois), CSP Limoges, CSKA Moscou, Fenerbahce et, la saison passée, Barcelone. D’où un palmarès monstrueux : double champion de Lituanie (2017 et 19), champion de France 2015, vainqueur de la VTB League 2018 (avec Moscou), vainqueur de la Ligue adriatique 2013 avec le Partizan, champion d’Espagne 2021 et finaliste de l’Euroleague avec le Barça… Victime par deux fois d’une rupture des ligaments croisés (en 2010 à l’Insep, en 2013 au Partizan), les blessures l’ont freiné dans son évolution, alors que le grand meneur n’a jamais été un phénomène athlétique. Ce qu’il compense par une vision du jeu très au-dessus de la moyenne et un sens de la passe haut de gamme. Mais sa relative lenteur et ses difficultés en défense sur des meneurs plus vifs lui ont valu de connaître deux derniers exercices, partagés entre le Fener et le Barça, quelque peu poussifs. Encore jeune, le natif de Haguenau possède toutefois une expérience hors norme, avec notamment 154 matchs d’Euroleague au compteur (pour 6,3 pts et 3,2 pds de moyenne).

Rudy Demahis-Ballou
Né le 26 février 2002 (19 ans) – 1,87 m – Poste 1 – Français

Stats Jeep Élite : 2,2 points à 29,7 % aux tirs (dont 26,0 % à trois-points), 0,6 rebond, 0,6 passe, 0,3 interception et 0,3 balle perdue pour 1,5 d’évaluation en 10 minutes (27 matchs)

Stats Eurocup : 1,3 point à 40,0 % à trois-points, 0,6 rebond, 1,1 passe et 0,3 balle perdue pour 0,4 d’évaluation en 9 minutes (16 matchs)

Comme Théo Maledon et Matthew Strazel avant lui à l’Asvel, il a bénéficié de l’appétence de Zvezdan Mitrovic à donner leur chance à de jeunes joueurs. À peine sorti de l’Insep, ce bon défenseur s’est retrouvé lancé dans le grand bain, avec un véritable temps de jeu (dans les 10 minutes par match) sur un grand nombre de rencontres, championnat et coupe d’Europe confondus. Son apport statistique s’est révélé anecdotique, la faute notamment à une maladresse certaine, mais « coach Mitro » l’a laissé sur le parquet parce qu’il sait se fondre dans le collectif, apporter dans l’organisation du jeu et stopper les extérieurs adverses. Il va désormais pouvoir mesurer ses progrès à l’aune de l’Euroleague.

Mike James
Né le 18 août 1990 (31 ans) 1,85 m Poste 1-2 Américain

Stats VTB League : 14,7 points à 56,8 % à deux-points et 43,5 % à trois-points), 2,4 rebonds, 3,9 passes, 0,9 interception et 1,8 balle perdue pour 15,3 d’évaluation en 20 minutes (14matchs)

Stats Euroleague : 19,3 points à 51,1 % à deux-points et 35,4 % à trois-points, 3,1 rebonds, 5,7 passes, 1,0 interception et 2,9 balles perdues pour 19,7 d’évaluation en 31minutes (27matchs)

Stats NBA :  7,7 points à 37,0 % aux tirs (dont 35,5 % à trois-points), 2,5 rebonds, 4,2 passes, 0,5 interception et 1,5 balle perdue en 18minutes (13matchs)

Faisons bref : depuis Tony Parker « himself » en 2011-12, venu le temps du lock-out NBA faire une pige de 7 matchs à l’Asvel, aucun CV du niveau de celui de Mike James n’a foulé les parquets du championnat de France. Certes, il n’a « que » deux parties de saison en NBA – l’année dernière avec Brooklyn, en 2017-18 pour Phoenix principalement (32 matchs à 10,4 points en 21 minutes) pour un total de 49 parties. Mais, en Europe, le natif de Portland est une première gâchette : après avoir démarré son parcours sur le Vieux Continent au Cibona Zagreb, il est passé ensuite par Vitoria, le Pana, Milan et le CSKA Moscou, laissant à chaque fois de considérables ardoises en championnat national comme en Euroleague. Dans cette coupe d’Europe, en 7 campagnes et 167 matchs, il tourne à 16,1 points, étant par ailleurs honoré de l’Alphonso Ford Trophy, qui récompense le meilleur marqueur d’Euroleague, en 2018-19. Un joueur de très haut niveau, donc. Le bémol, c’est le caractère particulièrement difficile du joueur. Dimitris Itoudis, entraîneur du CSKA, s’est d’ailleurs à maintes reprises confronté au meneur-arrière, au point de le suspendre à plusieurs occasions. Quant à Ettore Messina, il a tout simplement décidé de se passer des services du talentueux joueur à son arrivée à Milan ! Du reste, il ne faut pas se faire d’illusions : si Mike James a pu être signé par Monaco, c’est qu’aucune équipe plus fortunée d’Euroleague n’a jugé utile de surenchérir, voire de simplement le contacter. Il faudra donc voir comment va se passer la cohabitation entre ce joueur « difficile » et un Zvezdan Mitrovic aux fortes exigences et au caractère tout aussi trempé.

https://www.youtube.com/watch?v=n6aCzkWOkys

Rob Gray
Né le 3 avril 1994 (27 ans) – 1,86 m – Poste 2 – Américain

Stats Jeep Élite (Monaco) : 13,7 points à 45,1 % aux tirs (dont 39,1 % à trois-points), 2,2 rebonds, 1,3 passe, 0,7 interception et 1,8 balle perdue pour 10,4 d’évaluation en 22 minutes (27 matchs)

Stats Eurocup : 18,2 points à 46,9 % à deux-points et 50,0 % à trois-points, 2,4 rebonds, 1,2 passe, 0,5 interception et 1,5 balle perdue pour 15,2 d’évaluation en 25 minutes (13 matchs)

Drôle de saison que celle vécue par le natif de Forest City (Caroline du Nord). Alors qu’il avait été prolongé par Boulogne-Levallois au sortir d’une saison plus que réussie en banlieue parisienne (14,5 pts, 50,4 % aux tirs, 14,4 d’éval en 2019-20), le shooteur ne s’est pas du tout entendu avec le coach Jurij Zdovc, l’amenant à faire ses bagages au bout de 4 petits matchs, direction le Rocher. Là, le joueur à qui il était reproché de ne se préoccuper que du côté attaque du terrain a démontré qu’il pouvait faire preuve d’implication en défense – il n’aurait de toutes façons pas joué pour Mitrovic s’il en avait été autrement. Conséquence, son rendement s’est considérablement amélioré et il s’est même montré décisif en Eurocup. Ses deux premiers matchs de prépa (il n’a pas participé aux deux premières rencontres) ont prouvé qu’il n’avait pas perdu le mojo, enquillant 19 puis 16 points.

Danilo Andjusic
Né le 22 avril 1991 (30 ans) – 1,95 m – Poste 2/3 – Serbe

Stats Jeep Élite : 20,0 points à 44,3 % aux tirs (dont 40,9 % à trois-points), 2,8, rebonds, 3,2 passes, 0,9 interception et 2,8 balles perdues pour 16,1 d’évaluation en 30 minutes (31 matchs)

Stats Eurocup : 17,4 points à 53,1 % à deux-points et 34,1 % à trois-points, 2,4 rebonds, 3,1 passes, 0,8 interception et 2,3 balles perdues pour 17,7 d’évaluation en 29 minutes (15 matchs)

Stats TQO Belgrade : 15,3 points à 62,5 % aux tirs (dont 54,5 % à trois-points), 2,5 rebonds, 1,5 passe, 1,3 balle perdue pour 15,0 d’évaluation en 24 minutes (4 matchs)

Prometteur dans ses années Espoirs, l’international serbe chez les jeunes comme chez les adultes a semblé se perdre lors de ses premières années professionnelles. Parti sans doute trop tôt du Partizan Belgrade pour la Virtus Bologne, il a ensuite navigué entre belles perfs pour des équipes moyennes (19,8 points avec Parma Perm en VTB League 2016-17, 11,3 pts avec Igokea en Ligue Adriatique 2018-19) et passages délicats dans de grandes écuries : 5,1 pts avec Bilbao en 2014-15, 6,3 pts avec Unics Kazan en 2016-17 puis 2,2 pts avec la même équipe l’année suivante… C’est donc un peu dans l’optique de la « dernière chance » que le mari d’une vice-championne olympique de carabine a signé à Bourg-en-Bresse en 2019. Là, en deux saisons, il a connu la rédemption, devenant meilleur marqueur de la Jeep Élite avec 20,0 pts la saison passée – premier joueur à atteindre cette marque depuis Austin Nichols en 2009 avec le HTV (21,4 pts). Et ses prestations françaises lui ont valu de retrouver la sélection serbe, avec laquelle il a brillé lors des fenêtres qualificatives (20,2 points) puis lors du tournoi de qualification aux JO où, avec 15,2 pts/match, il a fini 3e marqueur serbe, à égalité avec rien moins que Vasilije Micic. Autant dire que c’est un Danilo Andjusic totalement épanoui et en confiance qui va retrouver l’Euroleague – qu’il a connue avec Belgrade et Kazan, pour 3,6 pts en 25 matchs. En prépa, il a laissé des ardoises entre 17 et 23 points contre des équipes telles que Peristeri, le Partizan Belgrade ou l’Olympiakos. Avec Rob Gray, il forme une paire de « tontons flingueurs » hors norme pour la Betclic Élite.

Yakuba Ouattara
Né le 24 janvier 1992 (29 ans) – 1,92 m – Poste 2/3 – Français

Stats Liga ACB (Espagne) : 9,1 points à 53,6 % à deux-points et 30,5 % à trois-points, 4,1 rebonds, 0,6 passes, 0,9 interception et 0,8 balle perdue pour 8,4 d’évaluation en 22 minutes (30 matchs)

De retour au bercail ! Le costaud arrière-ailier formé à Chalon a en effet passé cinq saisons à Monaco avant de partir tenter sa chance en Espagne, à Séville, où il a réussi une saison des plus correctes dans un nouvel environnement. Au sortir de ses années Espoirs à Chalon, il était parti s’aguerrir en Pro B à Denain en 2014-15, avant de rejoindre le Rocher. Là, il a livré plusieurs saisons de très bonne facture, aux alentours des 11-12 points, avec une escapade en G-League en 2017-18 (dans le cadre d’un contrat « two ways » avec les Brooklyn Nets) qui se soldera par 12 ternes matchs avec les Long Island Nets (7,4 pts, 2,0 rbds) et aucune apparition en NBA. Lui qui a été appelé par Vincent Collet pour représenter la France lors des dernières fenêtres qualificatives (10,0 pts de moyenne en 6 matchs) revient au pays pour afficher ses progrès.

Armel Traoré
Né le 23 janvier 2003 (18 ans) – 2,02 m – Poste 3 – Français

Stats NM1 : 15,4 points à 71,4 % à deux-points et 26,7 % à trois-points, 4,6 rebonds, 0,6 passe, 2,0 interceptions, 2,0 balles perdues pour 15,2 d’évaluation en 26 minutes (5 matchs)

Les plus prestigieuses facs US bavaient sur lui, mais le natif de Créteil a préféré opter pour le championnat professionnel à sa sortie du Pôle France. Pôle avec lequel il a brillé, même si les blessures l’ont quelque peu freiné la saison passée. Faisant fantasmer des scouts par sa taille (pour un ailier), ses impressionnantes qualités athlétiques, sa mobilité et sa polyvalence, l’international U16 (12,9 pts à l’Euro U16 2019) et U19 (4,9 pts au Mondial U19 de cette année) brille en défense et dans le jeu de pénétration. Très travailleur, il va se retrouver dans un cadre idéal pour améliorer ses points faibles, notamment le tir extérieur et le dribble. Il a déjà eu droit à quelques minutes en prépa, s’en sortant plutôt pas mal contre l’Olympiakos (2 pts, 2 rbds, 1 int en 6 mn) et Kazan (3 rbds, 1 int, 4 d’éval en 4 mn). Vu la surcharge du calendrier, il aura forcément droit à du temps de jeu.

Alpha Diallo
Né le 29 juin 1997 (24 ans) – 2,01 m – Poste 3 – Américano-Guinéen (Cotonou)

Stats Esake (Grèce) : 12,5 points à 55,8 % aux tirs (dont 41,1 % à trois-points), 5,5 rebonds, 2,0 passes, 1,3 interception, 0,5 contre et 2,1 balles perdues pour 14,8 d’évaluation en 30 minutes (33 matchs)

Entre Ouattara, Traoré et Alpha Diallo, le poste 3 de Monaco ne va pas manquer de qualités athlétiques ! En fait, si l’on sait déjà les « avions » que sont les deux premiers, il se pourrait bien que le troisième soit encore plus impressionnant. En tout cas, celui qui était considéré comme l’un des plus intéressants prospects des États-Unis à son poste il y a cinq ans a montré en Grèce toutes ses qualités athlétiques. Avant cela, il a continué à être haut dans les mock draft, grâce notamment à ses prestations avec l’équipe nationale des États-Unis lors des Jeux panaméricains 2019 (médaille de bronze), où il s’est fendu de 15,0 pts, 5,6 rbds (meilleure marque de l’équipe dans les deux rubriques statistiques). Pourtant, à sa sortie de la fac de Providence (14,1 pts en 2019-20), le natif de Denver n’a pas été drafté, la faute sans doute à un gros manque d’adresse à trois-points : 29,1 % en carrière NCAA. Il a rebondi en Grèce, à Lavrio, club qui a contre toute attente atteint la finale du championnat face au Pana. Et Alpha Diallo s’est tant montré à son avantage que le club phare d’Athènes avait fait signer un contrat de trois ans au joueur cet été avant de le rompre, le coach Dimitris Priftis (qui n’avait visiblement pas été consulté pour ce recrutement) préférant un autre profil. En préparation, ce fort défenseur a alterné le bon (19 pts, 22 d’éval contre Peristeri, 14 pts et 5 rbds contre le Partizan) et le moins bon (8 pts à 1/3 aux tirs, 6 d’éval contre Kazan). Il va sans doute falloir un peu de temps au jeune joueur pour s’adapter au niveau demandé par l’Euroleague. Mais sa motivation semble sans faille.

https://www.youtube.com/watch?v=pyMzZkQuPxs

Brock Motum
Né le 16 octobre 1990 (30 ans) – 2,08 m – Poste 4 – Australien

Stats Jeep Élite : 14,0 points à 61,9 % aux tirs (dont 51,4 % à trois-points), 3,9 rebonds, 1,5 passe, 0,4 interception et 1,6 balle perdue pour 15,0 d’évaluation en 25 minutes (12 matchs)

Stats Eurocup : 9,6 points à 53,0 % à deux-points et 25,9 % à trois-points, 1,8 rebond, 3,5 passes, 0,8 interception et 2,3 balles perdues pour 7,6 d’évaluation en 25 minutes (18 matchs)

Encore un CV ronflant et nullement usurpé ! Né à Sunnybank en Australie, le grand blond a passé 4 ans en NCAA à Washington State (18,7 pts en 2012-13) avant de partir en Europe. Mais pas n’importe où : après de premières armes à la Virtus Bologne, il a fréquenté deux saisons le Zalgiris Kaunas, deux autres l’Anadolu Efes et une Valence avant de partager sa dernière saison entre Galatasaray et Nanterre ! Et l’international australien n’était pas là pour faire de la figuration : en 134 matchs d’Euroleague, il affiche des moyennes de 7,9 points et 2,6 rebonds, avec une pointe à 10,8 pts en 30 matchs avec le Zalgiris de 2016-17. On l’a aussi vu tourner à 13,0 pts puis 17,6 pts en championnat turc avec l’Anadolu Efes ou à 14,7 pts avec Galatasaray dans la même compétition. Un très beau joueur, donc, tournant fréquemment à plus de 40 % à trois-points, peut-être moyen comme rebondeur pour sa taille, mais doté d’une excellente vision du jeu. Pas forcément le plus athlétique, mais il sait où se placer et quoi faire sur un parquet.

Will Thomas
Né le 1er juillet 1986 (35 ans) – 2,03 m – Poste 4 – Américano-géorgien

Stats VTB League : 11,5 points à 54,0 % à deux-points et 36,8 % à trois-points, 5,4 rebonds, 1,8 passe, 1,0 interception, 0,1 contre et 1,0 balle perdue pour 14,5 d’évaluation en 26 minutes (27 matchs)

Stats Euroleague : 9,3 points à 60,3 % à deux-points et 41,9 % à trois-points, 4,9 rebonds, 1,4 passe, 0,7 interception, 0,2 contre et 1,0 balle perdue pour 13,4 d’évaluation en 26 minutes (39 matchs)

Le dernier arrivé de la raquette monégasque présente comme tous ses compères un CV assez impressionnant. Non drafté à sa sortie de fac (George Mason) en 2008, il a d’abord commencé sa carrière dans des équipes modestes : Liège, Ostende, Tbilissi (décrochant au passage un passeport géorgien), Karsiyaka, Avellino, avant de poursuivre dans des clubs plus huppés. En 2014, il débarque à Malaga où il passe deux saisons avant d’en enchaîner trois à Valence puis deux au Zenit Saint-Petersbourg. De quoi disputer 144 matchs d’Euroleague en 5 saisons avec Malaga, Valence et le Zenit pour une moyenne de 8,2 pts et 4,3 rbds. Sans oublier pour la bonne bouche deux saisons d’Eurocup avec Valence pour 9,0 pts et 4,1 rbds. Un véritable joueur d’Euroleague, donc, plutôt adroit de loin, perdant peu de balles mais rebondeur moyen. Puissant à défaut de proposer une grande taille, il est également réputé pour ne pas rechigner aux basses besognes et à la défense.

Donta Hall
Né le 7 août 1997 (24 ans) – 2,08 m – Poste 4/5 – Américain

Stats NBA : 5,6 points à 71,4 % aux tirs, 4,8 rebonds, 0,8 passe, 0,4 interception, 0,8 contre et 0,6 balle perdue pour 10,2 d’évaluation en 13 minutes (13 matchs)

Comparé à celui de ses nouveaux coéquipiers, le pedigree du natif de Luverne (Alabama) fait presque pâle figure. Il est vrai que le grand intérieur n’a pas été drafté à sa sortie de son cursus universitaire (10,5 pts pour sa dernière année à Alabama, en 2018-19). Résultat des courses, il a passé deux saisons à naviguer entre G-League (principalement) et NBA (un peu). Dans la ligue de développement, il s’est montré très à son avantage sur les 50 matchs disputés pour trois équipes, produisant 14,2 pts, 10,1 rbds et 1,6 ctr de moyenne. De quoi lui valoir une nomination dans le All-Rookie first team 2020 et, mieux encore, 22 appels en NBA avec Brooklyn, Detroit et Orlando, pour 5,1 pts à 70,2 % à deux-points, 4,6 rbds et 0,7 ctr. Réputé pour sa défense et son intensité, il est également très adroit de près, mais il rechigne à s’éloigner (quasi aucun tir à trois-points, dans les 60 à 61 % de réussite aux lancers francs en carrière). Il a montré de très belles prédispositions pendant les matchs de prépa, tournant à 9,5 pts à 69,6 % aux tirs (et 6/9 aux lancers francs), 9,3 rbds, 1,0 contre et 16,8 d’évaluation. Seuls bémols, une certaine propension à faire des fautes (3,3 par match, 4 en 9’ contre l’Olympiakos) et à perdre des ballons (2,0 par match). Rien qui ne puisse se corriger avec le temps.

https://www.youtube.com/watch?v=lodjGZnbVXA

Donatas Motiejunas
Né le 20 septembre 1990 (30 ans) – 2,13 m – Poste 5 – Lituanien

Stats CBA (Chine) : 21,5 points à 59,1 % aux tirs (dont 40,3 % à trois-points), 13,7 rebonds, 4,2 passes, 2,0 interceptions, 0,7 contre et 2,6 balles perdues en 34 minutes (41 matchs)

Un joueur ayant réalisé une saison à 12,0 pts et 5,9 rbds en NBA (avec Houston 2014-15) en championnat de France ? C’est à Monaco que ça se passe, il s’appelle Donatas Motiejunas. Après sa formation au Zalgiris Kaunas, il est parti au Benetton Trévise, où il a brillé en 2010-11 (12,8 pts en championnat) avant de rejoindre Gdynia et y jouer en Euroleague (12,5 pts, 7,9 rbds, 13,7 d’éval). De quoi allécher des franchises NBA et notamment les Houston Rockets, qui récupèrent ses droits, détenus par les Wolves de Minnesota, qui l’avaient drafté à la 20e position en 2011. Le grand pivot va disputer cinq saisons NBA complètes, 4 à Houston, une dernière à la Nouvelle-Orléans, avec quelques passages par la G-League (9 matchs en 2 saisons. Au total, il va jouer 251 matchs dans la grande ligue pour 7,3 pts et 3,8 rbds. Semblant ne plus trouver de franchise pour lui faire signer un contrat, il part en Chine à l’interesaison 2017, y restant jusqu’en juin 2021, hormis 3 matchs à San Antonio en 2018, pour 2,0 pts de moyenne. Aux Shangdong Golden Stars puis aux Shangai Sharks et aux Xinjiang Flying Tigers, il va batifoler, tournant entre 21,6 et 27,3 pts par match, prenant entre 15 et 20 tirs par rencontre avec une adresse autour des 55 %, gobant entre 12 et 15 rebonds de moyenne par saison. Des chiffres sans grande signification dans le contexte de l’Euroleague ou de la France, on le sait. Sur ses premières sorties en préparation, il a soufflé le chaud et le froid : 5 fautes en 15 minutes, 7 pts, 3 rbds et 5 d’éval contre le Partizan mais 18 pts, 7 rbds, 25 d’éval face à l’Olympiakos. En moyenne, il a produit 11,0 pts, 5,7 rbds et 13,5 d’éval avec d’excellents pourcentages aux tirs mais un très moyen 50 % aux lancers francs. Si le talent du bonhomme ne fait aucun doute, c’est surtout son degré de motivation qui va conditionner sa saison.

Jerry Boutsiele
Né le 16 décembre 1992 (28 ans) – 2,07 m – Poste 5 – Français

Stats Jeep Élite : 13,6 points à 58,9 % aux tirs (dont 36,6 % à trois-points), 6,9 rebonds, 1,4 passe, 0,2, interception, 0,7 contre et 2,0 balles perdues pour 15,3 d’évaluation en 26 minutes (27 matchs)

Stats BCL : 13,0 points à 56,5 % à deux-points et 0/4 à trois-points, 9,3 rebonds, 1,0 passe, 0,2 interception, 0,5 contre et 2,0 balles perdues pour 15,3 d’évaluation en 30 minutes (6 matchs)

Depuis ses premiers pas en professionnel à Rouen, en Pro B, Jerry Boutsiele n’en finit pas de voir sa carrière prendre de l’ampleur. Après trois saisons au « purgatoire » de la Pro B, entre Rouen et Denain, il est remonté à l’étage supérieur, d’abord à Cholet, où il s’est tout de suite imposé comme un intérieur qui comptait dans le championnat avant, au bout de deux saisons, de migrer à Limoges. Là, dans l’exigeant contexte limougeaud, le natif de Courcouronnes a fait mieux que confirmer, au point de réaliser une dernière saison de haute volée, qui lui a notamment valu d’être sélectionné en équipe de France pour les fenêtres internationales. Fort comme un buffle, très bon dans le jeu dos au panier, adroit, fort rebondeur sous les deux panneaux, défenseur plus à l’aise face aux pivots de son gabarit que confronté à des intérieurs plus mobiles et vifs, il a montré la saison dernière en BCL qu’il tenait la route face à des pivots de niveau international. Entre 21 et 37’ par match en prépa, pour 9,3 pts, 7,8 rbds et 13,5 d’éval. Seul problème : les lancers francs, qui ne sont toujours pas sa tasse de thé (59,0 % en carrière, 37,5 % en prépa…)

Photo FFBB

Ibrahima Fall Faye
Né le 10 janvier 1997 (24 ans) – 2,09 m – Poste 5 – Sénégalais (JFL)

Stats Jeep Élite : 8,2 points à 62,7 % aux tirs (dont 22,4 % à trois-points), 5,4 rebonds, 0,7 passe, 0,9 interception, 0,5 contre et 1,3 balle perdue pour 11,0 d’évaluation en 19 minutes (24 matchs)

Recruté en cours de saison pour remplacer un Darral Willis peu convaincant et faire face aux diverses blessures, Ibrahima Fall Faye s’est tout de suite adapté. Il faut dire que le natif de Fissel (Sénégal) n’était pas dépaysé, lui qui a été formé à l’Élan Chalon après avoir fréquenté la Seed Academy dans son pays natal. Bénéficiant du statut JFL, il a effectué en 2017/18 une première vraie saison professionnelle de bonne facture en Pro B à Poitiers avant de partir exprimer son talent en Belgique, à Louvain puis à Anvers. C’est là que, alors qu’il y brillait (13,6 pts en championnat, 15,1 pts en Eurocup), il a été contacté par l’AS Monaco. Qui n’a ensuite eu qu’à se louer des services d’un joueur intense, athlétique, impliqué en défense. Au point de le resigner pour une saison. On ne l’a pas encore vu sur le parquet avec l’équipe cette saison, pour une raison toute simple : il a disputé ces dernières semaines l’AfroBasket, décrochant le bronze avec le Sénégal, en apportant 9,3 pts et 5,3 rbds en plus de 1,5 contre.

Le coach

Zvezdan Mitrovic
Né le 19 février 1970 – Monténégrin

De retour dans « la famille » sur le Rocher monégasque, le coach monténégrin aux deux visages (aussi colérique au bord d’un parquet qu’il peut être sympathique en dehors de la salle) a repris les bonnes habitudes, menant son équipe vers les sommets, faisant effectuer leurs premiers pas à de jeunes joueurs, se faisant siffler son lot de fautes techniques et disqualifiantes et, malheureusement, échouant à conquérir le titre de champion de France. À défaut, l’ancien sélectionneur de l’équipe monténégrine peut se consoler avec un titre en Eurocup que bien peu avaient pronostiqué avant-saison. Ayant découvert l’Euroleague avec l’Asvel il y a deux ans, l’entraîneur de la saison en Jeep Élite va tenter d’amener ses riches troupes au succès en France et aux play-offs en Europe.

Assistant : Mirko Ocokoljic

Photos (sauf mention contraire) : AS Monaco – Ouverture : Monaco et Anadolu Efes

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L’AS Monaco sort d’une saison au bilan somme toute mitigé. Une assertion qui peut sembler étrange pour un club qui a gagné rien moins que l’Eurocup. Mais, si la Roca Team a effectivement brillé de mille feux sur la scène européenne, on ne peut s’empêcher de penser qu’avec l’effectif sous les ordres de Zvezdan Mitrovic (nommé coach de l’année en Jeep Élite), le club aux couleurs rouge et blanc aurait dû a minima se qualifier pour la finale du championnat de France. Or, Monaco s’est cassé les dents en demi-finale sur le hérisson dijonnais (79-68). Avec comme circonstances atténuantes, certes, de pâtir des absences de Wilfried Yeguete, Matthias Lessort et Ibrahima Fall Faye, mais en présentant tout de même un roster de haute volée.

Cela étant, ce dernier match n’a été, en quelque sorte, qu’un reflet de la saison du club, qui a quelque peu laissé filer en fin de saison régulière, concédant les trois dernières rencontres pour terminer sur un bilan de 24 victoires pour 10 défaites et une 4e place finale. Pendant la saison, l’équipe a laissé un sentiment un peu partagé, son excellente défense (76,3 points encaissés, 2e de Jeep Élite) ne contrebalançant pas toujours une attaque un peu hésitante (83,4 points marqués, 6e du championnat), caractérisée par une adresse très fluctuante : si l’équipe tirait souvent (63,2 tirs par matchs, 4e meilleure moyenne), Monaco ne rentrait que 47,2 % de ces tentatives (13e moyenne) dont 35,1 % à trois-points (10e) et, pis, 70,2 % aux lancers francs, plus mauvaise moyenne du championnat.

Donta Hall

La Roca Team s’est rattrapée en perdant peu de balles (13,3, 2e de la saison) et en se montrant très efficace en défense : l’équipe a réalisé 9,2 interceptions par match (2e) et a laissé peu d’opportunités de tirer à ses adversaires – 56,2 tentatives de moyenne dont 18,1 à trois-points) (plus faibles moyennes). Qui plus est, Monaco a su limiter le taux de réussite de ses adversaires, avec 48,2 % aux tirs pour ses opposants (11e meilleure adresse adverse) dont 36,9 % à trois-points (10e). Pour le reste, si cette féroce défense a eu pour conséquence un bon nombre de fautes se terminant par des lancers francs adverses (20,8, 3e plus importante moyenne de lancers francs concédés), elle a aussi permis de provoquer 16,9 pertes de balle, 2e meilleure moyenne en la matière.

Un recrutement jamais vu en France

Si elle n’a pas réussi à décrocher le titre national, la Roca Team a donc toutefois vécu une année de haute volée, sa victoire en Eurocup lui permettant de jouer en Euroleague cette saison. Et, pour faire front aux exigences des deux compétitions, l’AS Monaco s’est concoctée un effectif impressionnant en termes de qualité et de quantité.

Avant de recruter, Zvezdan Mitrovic et la direction du club ont fait le ménage dans l’effectif. Côté français, Yohan Choupas, Wilfried Yeguete, Mathias Lessort, Damien Inglis et Abdoulaye Ndoye n’ont pas été conservés, alors que Dee Bost, JJ O’Brien, Rasid Mahalbasic, Branden Frazier et Khadeen Carrington (en outre blessé depuis le début de la saison) n’ont pas été prolongés. Enfin, s’il devait dans un premier temps poursuivre son aventure sur le Rocher, le musculeux Marcos Knight a finalement quitté le club suite à « des soucis d’ordre administratif. »

Donatas Motiejunas

Pour les remplacer, Monaco a d’abord fait ses courses en France, ramenant dans ses rets le meilleur marqueur de la saison écoulée (Danilo Andjusic) et le meilleur passeur (Paris Lee) ainsi qu’un des tout meilleurs intérieurs français du championnat, Jerry Boutsiele. Un recrutement qui avait déjà de la gueule, mais qui n’était en fait qu’un amuse-bouche. Après avoir récupéré le jeune Armel Traoré au Pôle France, Zvezdan Mitrovic s’est mis à la pêche aux gros poissons. Pêche fructueuse : successivement, les filets ont ramené Léo Westermann, le NBAer Donta Hall, le pivot lituanien Donatas Motiejunas, ancien NBAer lui aussi tout comme Alpha Diallo, Brock Motum, joueur coté Euroleague et impressionnant en fin de saison avec Nanterre, et Will Thomas, intérieur titulaire de clubs d’Euroleague…

Il y avait déjà là de quoi faire de Monaco un gros favori de la Betclic Élite et un club capable d’assurer en Euroleague. Mais ce recrutement n’était pas clos. Et le dernier arrivé n’est autre que Mike James, meilleur marqueur d’Euroleague il y a deux saisons et encore auteur de 19,3 points par match l’année passée, mais devenu indésirable au CSKA Moscou ! Un joueur normalement inaccessible à un club français, émargeant la saison dernière à plus de 2 millions de dollars la saison ! A priori, l’AS Monaco ne devrait pas payer le joueur cette somme ahurissante (et supérieure à la masse salariale de certains clubs de Pro A !), le natif de Portland ayant apparemment encaissé un dédit substantiel de la part du club moscovite, auquel il était lié pour encore deux saisons. Cela dit, même s’il a sans doute fait des efforts financiers, Mike James n’a pas dû venir sur le Rocher pour la simple beauté des lieux. Et l’on peut penser que le budget et, surtout, la masse salariale de la Roca Team doivent exploser tous les records historiques du basket français.

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