Villeurbanne et Monaco seront les deux principaux centres d’attention de la Betclic Elite. Le Paris Basketball sera le troisième. C’est le club de la capitale, les propriétaires sont Américains, et l’équipe est propulsée par une ribambelle de gamins extrêmement talentueux.
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Deux immenses tentures recouvrent les gradins derrière les deux panneaux de la Halle Georges-Carpentier, laissant les 1 300 spectateurs de ce match Paris Basketball – Armani Milan s’asseoir dans les deux tribunes latérales. Une bonne affluence en ce jour ensoleillé de septembre. Cela faisait huit ans que Paris n’avait pas accueilli une équipe d’Euroleague et c’était via une équipe de la banlieue, la JSF Nanterre. L’époque du PSG Racing Basket est déjà si lointaine… Ces Paris European Games pour lesquels ont été également invités l’ASVEL et l’Alba Berlin sont un symbole fort pour un club parisien qui arrive de Pro B et qui a les dents longues pour le terme.
Kyle O’Quinn, une référence
Depuis que les investisseurs américains David Kahn et Eric Schwartz en sont devenus les propriétaires, et qu’ils ont racheté les droits du Hyères-Toulon Var Basket moribond, le Paris Basketball est surveillé de près par l’ensemble du basket français avec ce mélange de considération et de jalousie qui entoure chaque initiative venant de la capitale. L’arrivée de l’ancien NBAer, Kyle O’Quinn, en provenance de Fenerbahçe, est un autre signal fort. Il possède un pedigree qui détonne chez un promu et qui plaît à un public parisien encore plus américanisé que le reste du pays. Le management multiplie également les initiatives hors terrain avec, par exemple, la signature de la société de paris en ligne Unibet, en tant que partenaire majeur, qui a pris place au dos des maillots. « Ensemble nous imaginerons des dispositifs innovants et totalement inédits pour nos fans et la communauté de parieurs du Grand Paris, » promet David Kahn.
On sait que dans deux ans, le Paris Basketball pourra être abrité dans l’arèna de la Porte de la Chapelle, édifiée pour les Jeux de 2024 et dont il sera le club résident. D’ici là, il nous promet quelques affiches à Bercy. Sera-t-il un jour capable de rivaliser avec le Real Madrid, le CSKA Moscou, le Panathinaikos et encore… Armani Milan ? De greffer un public à son public ? La méthode américaine peut-elle faire de Paris une ville de basket ? Son coach Jean-Christophe Prat n’en doute pas : « Je pense que ce club a un futur brillant parce qu’on sent qu’il y a une énergie folle, » lance t-il.
Des gamins et le doyen
Les Parisiens sont chic dans leurs sémillants maillots orange. Ils sont jeunes, très jeunes. Trois des joueurs français de base sont à peine majeurs : Juhann Begarin et Milan Barbitch ont 19 ans, Ismaël Kamagate 20. Lois Gendrey, Gauthier Denis, qui a prolongé de quatre ans, et même les Américains Kyle Allman Jr et Dustin Sleva sont encore des professionnels de fraîche date.
C’est la bleusaille française qui a constituée l’épine dorsale de l’équipe qui s’est montrée irrésistible en fin de saison dernière et qui a réussi à coiffer Saint-Quentin, Nancy et tous les autres, sauf Fos-sur-Mer. Une complète réussite pour la stratégie sportive du club et son maître à penser, Jean-Christophe Prat qui, après Denain, prouve qu’il est un expert en formation de jeunes joueurs. Le staff parisien a eu la chance que les Boston Celtics préfèrent que Juhann Bégarin finisse sa période d’apprentissage une année supplémentaire en France plutôt que de le jeter de suite dans l’huile bouillante de la NBA. Ce superbe athlète sera une des attractions de la BetClic Elite, tout comme Milan Barbitch qui a affolé les compteurs cet été avec l’équipe de France U20.
Outre Kyle O’Quinn (31 ans), Ryan Boatright (29 ans) et Amara Sy (40 ans) seront chargés de chaperonner ces jeunes, d’apporter de la stabilité au groupe. L’Amiral, qui a commencé sa carrière professionnelle au siècle dernier, est un véritable modèle. Son coach vante sa bonne humeur, sa disponibilité. « Si un jour on doit faire un logo à la LNB, il faut le faire avec le profil d’Amara. »
Une leçon vite apprise
Les jeunes pousses parisiens, sans Kyle O’Quinn pas encore arrivé en France, ont connu leur baptême du feu face à Armani Milan. La muraille italienne a été sans pitié. 0-12. 5’23 pour marquer les premiers points parisiens sur lancers-francs. 64-95 au final. Avec 17 points, Milan Barbitch a été le seul Parisien en double figure. Vite handicapé par les fautes, Ismaël Kamagate a fait chou blanc à la marque, et est apparu bien léger par rapport aux big men milanais.
Pour justifier l’addition, le coach milanais Ettore Messina a dit que la meilleure façon de respecter l’adversaire est de jouer à fond. « Nous voulions nous tester nous-mêmes spécialement à ce moment-là de l’année. Nous jouons la Super Cup le week-end prochain. Il n’y a rien à prendre à la légère en ce moment ». Quant à Milan Barbitch, il appréciait la leçon. « C’est vraiment compliqué. Ils sont très faciles dans tout ce qu’ils font. On a touché le plus haut niveau européen. Evidemment que l’on aurait voulu gagner car on ne joue jamais pour perdre, mais c’était une très bonne expérience, et je pense que l’on a appris aujourd’hui. On sent que sur les petits détails, les déplacements, tout ce qui est basique mais essentiel, c’est super bien fait. Physiquement, évidemment qu’ils sont au-dessus de nous. J’ai beaucoup travaillé cet été physiquement pour encaisser la charge des adversaires. »
Cette leçon a vite été assimilé puisque le lendemain, Paris faisait tomber Berlin, en prolongations : 107-104. Avec 27 points et 36 d’évaluation d’Ismaël Kamagate qui a montré alors un tout autre visage. Ok, il faut se méfier des résultats des matches de préparation, mais cette équipe du Paris Basketball est terriblement excitante, pleine de forces vives, à l’image de ce que l’on devine du futur du club.
Les changements de l’intersaison
Arrivées : Kyle Allman Jr (USA, VEF Riga/Lettonie, 1 an), Kyle O’Quinn (USA, Fenerbahçe, Turquie)
Départs : Valentin Chéry (Le Mans), Nobel Boungou-colo, Evans Ganapamo, Sheck Wes, Kévin Franceschi.
Restent au club : Juhann Begarin, Lois Gendrey, Amara Sy, Ismaël Kamagaté, Gauthier Denis, Milan Barbitch, Dustin Sleva (USA), Ryan Boatright (USA/Arménie).
Effectif 2021-22
Meneurs : Ryan Boatright (1,83m, 28 ans), Kyle Allman Jr (1,93 m, 24 ans), Lois Gendrey (1,75 m, 21 ans)
Arrières : Juhann Begarin (1,96 m, 19 ans), Milan Barbitch (1,96 m, 19 ans)
Ailiers : Gauthier Denis (2,02 m, 24 ans), Amara Sy (2,02 m, 40 ans)
Ailier-forts : Dustin Sleva (2,03 m, 25 ans)
Pivots : Kyle O’Quinn (2,06m, 31 ans), Ismaël Kamagaté (2,11 m, 20 ans)
Staff technique 2021-22
Entraîneur : Jean-Christophe Prat (49 ans)
Assistants : Bienvenu Kindoki (41 ans), Emmanuel Coeuret (51 ans)
Président : David Kahn (60 ans)
Directeur des opérations : Mathieu Priez
Team Manager : Antoine De Franciosi
Salle : Halle George-Carpentier (4 746 places)
Les joueurs
Ryan Boatright
Né le 27 décembre 1992 (28 ans) – 1,83 m – Poste 1 – Américano-Arménien
Stats Pro B : 11 points à 41% aux tirs (dont 36,7% à trois-points), 5,9 passes et 2,3 rebonds pour 12,7 d’évaluation en 26 minutes (15 matches)
Le meneur à la tonsure est arrivé à Paris à la fin février 2021 en provenance de Rytas Vilnius en Lituanie où il tournait à 9,7 points, 3,3 passes décisives et 2,3 rebonds en Basketball Champions League. Il a la bougeotte et il voyagé en G-League, Italie, Chine, Espagne, et Russie. Champion de Croatie avec le Cedevita et élu MVP en 2017. Champion NCAA avec Connecticut en 2014. Il était le capitaine, le leader de l’équipe pour 17,4 points à et un excellent 45,4% de réussite à trois-points en senior. Il était alors réputé comme un joueur rapide avec et sans ballon, capable de créer facilement ses propres shoots, mais sa petite taille -il était alors annoncé à 1,80m- était un gros handicap pour la NBA. L’Arménie est un pays accueillant et lui a offert un passeport.
Kyle Allman
Né le 2 septembre 1997 (24 ans) – 1,93m – Poste 1-2 – Américain
Stats LBL (Lettonie) : 15,3 points à 47,3% aux tirs (dont 27,3% à trois-points), 4,3 passes, 3,0 rebonds et 1,6 interception pour 14,9 d’évaluation en 23 minutes (7 matches)
Stats BCL : 13,8 points à 39,3% aux tirs (dont 33,3% à trois-points), 5,5 passes, 3,2 rebonds et 1 interception pour 8,8 d’évaluation en 31 minutes (12 matches)
A la lecture de ses statistiques, on constate que ce combo guard n’est pas vraiment un shooteur. Il était à 28,4% à trois-points à Lavrio, en Grèce, lors de sa première expérience européenne. Il a bien d’autres qualités. Solide défenseur, très énergique, il a été l’un des meilleurs passeurs de la Champions League et il a musclé sa panoplie offensive. MVP des finales du championnat letton avec un titre national à la clé. MVP de la BCL en décembre 2020. Encore jeune, il a une forte marge de progression devant lui. Il est né et a grandi à Brooklyn, et fréquenté un lycée du Queens puis l’université de Cal State Fullerton. Surnommé KJ.
Lois Gendrey
Né le 26 mai 2000 (21 ans) – 1,75 m – Poste 1 – Français
Stats Pro B :1,8 point à 50,4% aux tirs (dont 55,1% à trois-points), 0,5 passe et 0,2 rebond pour 1,5 d’évaluation en 5 minutes (16 matches)
Un meneur de petit format. Passé par Nancy, Blois (Nationale 3, 10,8 points de moyenne) et Monaco pour sa formation. Il est arrivé au Paris Basketball comme stagiaire, il y un an. Il a profité des blessures de Juhann Begarin, Gauthier Denis et Kévin Franceschi pour jouer 19’ contre Evreux et compiler 8 points avec un 2/2 à trois-points, 3 passes et 1 interception. Un bon maniement de balle, un tir extérieur efficace, et de la persévérance. Il a aussi joué 3 matches avec l’équipe de Nationale 3 de Paris pour 14,3 points en moyenne.
Milan Barbitch
Né le 12 octobre 2001 (19 ans) – 1,96 m – Poste 1-2 – Français
Stats Pro B : 8,3 points à 48,8% aux tirs (dont 38% à trois-points), 2,8 rebonds et 2,5 passes pour 9,2 d’évaluation en 19 minutes (34 matches)
Un très gros impact cet été au Challenger de Tbilissi avec l’équipe de France U20 puisqu’il en est sorti meilleur marqueur (16,8 points), rebondeur (5,2), deuxième passeur (4,0) et forcément la meilleure évaluation (21,2). Elu MVP du tournoi. Il avait déjà doublé ses stats à Paris d’une saison à l’autre, malgré une blessure à la cheville et une contamination au COVID. L’arrivée de Ryan Boatright lui a enlevé de la pression. Du QI Basket, du feeling, du shoot, il a pris 8 kilos de muscle depuis son arrivée de l’INSEP et il serait en fait proche des 2 mètres. C’est très grand pour un meneur. Champion de France U16 avec Nanterre. Le fils de Yann Barbitch, ancien joueur pro, manager général adjoint de l’équipe de France.
Juhann Begarin
Né le 7 août 2002 (19 ans) – 1,90 m – Poste 2 – Français
Stats Pro B : 11,9 points à 46% aux tirs (dont 36,6% à trois-points), 3,5 rebonds, 3,1 passes, et 1,4 interception pour 12 d’évaluation en 27 minutes (33 matches)
Drafté à la 45e place par les Boston Celtics, il a fait cet été la finale de la Summer League NBA, mais il va continuer de se développer un an à Paris. Si la suite est dans le même rythme que la précédente saison, ça promet. Explosif, très bon premier pas, très fort en transition. Une envergure de 2,12 m, un outil majeur pour la défense. Il a fait passer sa réussite derrière l’arc de 16,7% à 36,6%, mais il est faiblard aux lancers-francs (63,2% en pro) et perd trop de ballons. Guadeloupéen, il a été formé à Ban-É-Lot, le club de Jim Bilba et Jérôme Moiso avant de transiter par l’INSEP. Un rat de gymnase. Frère cadet de Jessie.
Gauthier Denis
Né le 1 avril 1997 (24 ans) – 2,01 m – Poste 3 – Français
Stats Pro B : 10,8 points à 48,7% aux tirs (dont 45,9% à trois-points), 2,2 rebonds et 2 passes pour 10,4 d’évaluation en 22 minutes (28 matches)
En progression constante depuis sa période havraise. Il s’est classé la saison dernière 4e de Pro B à l’adresse à trois-points. Il enregistre un solide 41,2% en carrière dans la division. Il a été victime d’une blessure au mollet qui l’a éloigné des terrains plusieurs semaines. Il avait dû sortir de sa poche environ 30 000 euros pour se libérer du club normand, qui descendait en Nationale 1, pour rejoindre le Paris Basketball. Son investissement n’a pas été vain. De toutes les équipes de France de jeune, médaillé de bronze en U20 en 2017.
Amara Sy
Né le 28 août 1981 (40 ans) – 2,02 m – Poste 3-4 – Français
Stats Pro B : 7,2 points à 50,8% aux tirs (dont 48,7% à trois-points), 3 rebonds et 1,4 passe pour 8,7 d’évaluation en 19 minutes (26 matches)
Le doyen a fêté ses 40 ans, le 28 août, et il chaperonne les jeunes pousses de l’équipe. Né à Paris, il a grandi à Cergy-Pontoise et il est devenu, il y a trois ans, président du club. Il est aussi le président du Syndicat des Joueurs. Un ancien as du un-contre-un, champion du monde en 2004. 445 matches dans l’élite (Villeurbanne, Le Mans, Orléans, Monaco), 45 en Pro B. Deux fois champion de France avec l’ASVEL. Trois fois MVP du All-Star Game. Blessé au genou et au poignet lors de sa dernière saison à Monaco. 89,4% aux lancers-francs depuis son arrivée à Paris. Il a joué aussi à l’AEK Athènes, à Murcie et en G-League. Surnommé l’Amiral. D’origine malienne.
Dustin Sleva
Né le 23 septembre 1995 (26 ans) – 2,03 m – Poste 4 – Américain
Stats Pro B : 14,2 points à 49,9% aux tirs (dont 42,8% à trois-points), 5,9 rebonds, 2,5 passes et 1,1 interception pour 17 d’évaluation en 27 minutes (37 matches)
Ce sera sa 4e saison avec le club, et il a prolongé pour 3 saisons supplémentaires. Un TRES rare exemple de fidélité. Ses statistiques parlent pour lui quant à son impact sur l’équipe après une saison précédente abrégée en raison d’une fracture de la malléole puis du COVID. Il ouvre des espaces pour ses partenaires, et il est redoutable à trois-points (41,7% de réussite en Pro B). Son père lui a appris le basket dès l’âge de 4 ans et il a grandi de 10cm lors de sa dernière année à l’université. Il provient d’une fac de Division II, les Raiders de Shippensburg, et la France est sa première expérience en pro. Il adore se promener autour du Sacré-Cœur à Paris et il apprend le français.
Kyle O’Quinn
Né le 26 mars 1990 (31 ans) – 2,06 m – Poste 4-5 – Américain
Stats en BSL (Turquie) : 9,3 points à 76,1% aux tirs (dont 14,3% à trois-points), 6 rebonds, 1,7 passe pour 13,4 d’évaluation en 20 minutes (12 matches)
Stats Euroleague : 5,5 points à 56,9% aux tirs (dont 44,4% à trois-points), 3,4 rebonds et 1,5 passe pour 6,4 d’évaluation en 16 minutes (15 matches)
472 matches en NBA à 5,4 points et 4,6 rebonds, à Orlando, New York, Indiana et Philadelphie. Il pointait à 7,1 points (58%), 4,5 rebonds, 2,1 passes et 1,3 contre en 2018 avec les Knicks. Il a gagné plus de 20 millions de dollars en carrière en NBA. C’était avant tout un travailleur de l’ombre. Issu de l’université de Norfolk, élu Meilleur Joueur en 2012 et deux fois Meilleur défenseur de sa Conference. Il a un corps musclé, ciselé et il est polyvalent en attaque mais pas spécialement rapide et explosif. Il peut jouer aussi ailier-fort. Arrivé en janvier de cette année en Turquie, il a eu plus d’impact avec le Fener dans la ligue turque qu’en Euroleague en ne shootant qu’à coup sûr. Deux ans de contrat. Le lieu (Paris) et le fait que le club lui permettra de faire des allers-retours pour voir ses enfants aux Etats-Unis a pesé sérieusement dans son choix.
https://www.youtube.com/watch?v=gq-FfCKAchw&ab_channel=RealSPGHighlights
Ismaël Kamagaté
Né le 1er juillet 2001 (20 ans) – 2,11 m – Poste 5 – Français
Stats Pro B : 8,9 points à 71,4% aux tirs (0% à trois-points), 6,5 rebonds, 0,6 passe et 1,9 contre pour 14,7 d’évaluation en 24 minutes (34 matches).
Issu de la généreuse génération 2001, mais lui son ascension a été aussi soudaine que vertigineuse. D’origine ivoirienne, il a débuté le basket à Montrouge, au Paris Basket 14, à Levallois, et il est passé par le centre de formation d’Orléans, a joué en N3, et ensuite une double licence lui a permis aussi d’évoluer avec le Centre Fédéral en N1. Très dissuasif en défense, il aime finir d’un dunk puissant, à la Rudy Gobert. Un bosseur. Le meilleur contreur et à la réussite aux tirs de la Pro B. A 19 ans. Il a été appelé pour servir de sparring-partner à l’équipe de France avant les JO. Un prospect NBA vu au 2e tour à la prochaine draft, mais le ciel est sa limite.
Coach
Jean-Christophe Prat – Né le 27 février 1972 (49 ans) – Français
Coach espoir au Paris Basket Racing, il a toujours eu la formation chevillée au corps et sa réputation s’est construite à Denain. Isaïa Cordinier, Yakuba Ouattara, Yannis Morin, William Howard, Terry Tarpey, Jerry Boutsiele, Sylvain Francisco, et d’autres, ont joué jeunes sous ses ordres. Il a débuté son aventure à Paris -sa ville de naissance-, en juillet 2018, avec une page blanche, et sa philosophie est toujours la même ; l’audace envers les prospects est un leitmotiv. Il a été l’assistant de Philippe Hervé à l’ASVEL, il a vécu une expérience à Besiktas dans ce rôle avec Erman Kunter. 51,8% de victoires en 6 ans de Pro B, et c’est sa première expérience dans l’élite.
Assistants : Bienvenu Kindoki (41 ans), Emmanuel Coeuret (51 ans)
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Deux immenses tentures recouvrent les gradins derrière les deux panneaux de la Halle Georges-Carpentier, laissant les 1 300 spectateurs de ce match Paris Basketball – Armani Milan s’asseoir dans les deux tribunes latérales. Une bonne affluence en ce jour ensoleillé de septembre. Cela faisait huit ans que Paris n’avait pas accueilli une équipe d’Euroleague et c’était via une équipe de la banlieue, la JSF Nanterre. L’époque du PSG Racing Basket est déjà si lointaine… Ces Paris European Games pour lesquels ont été également invités l’ASVEL et l’Alba Berlin sont un symbole fort pour un club parisien qui arrive de Pro B et qui a les dents longues pour le terme.
Kyle O’Quinn, une référence
Depuis que les investisseurs américains David Kahn et Eric Schwartz en sont devenus les propriétaires, et qu’ils ont racheté les droits du Hyères-Toulon Var Basket moribond, le Paris Basketball est surveillé de près par l’ensemble du basket français avec ce mélange de considération et de jalousie qui entoure chaque initiative venant de la capitale. L’arrivée de l’ancien NBAer, Kyle O’Quinn, en provenance de Fenerbahçe, est un autre signal fort. Il possède un pedigree qui détonne chez un promu et qui plaît à un public parisien encore plus américanisé que le reste du pays. Le management multiplie également les initiatives hors terrain avec, par exemple, la signature de la société de paris en ligne Unibet, en tant que partenaire majeur, qui a pris place au dos des maillots. « Ensemble nous imaginerons des dispositifs innovants et totalement inédits pour nos fans et la communauté de parieurs du Grand Paris, » promet David Kahn.
On sait que dans deux ans, le Paris Basketball pourra être abrité dans l’arèna de la Porte de la Chapelle, édifiée pour les Jeux de 2024 et dont il sera le club résident. Sera-t-il un jour capable de rivaliser avec le Real Madrid, le CSKA Moscou, le Panathinaikos et encore… Armani Milan ? De greffer un public à son public ? La méthode américaine peut-elle faire de Paris une ville de basket ? Son coach Jean-Christophe Prat n’en doute pas : « Je pense que ce club a un futur brillant parce qu’on sent qu’il y a une énergie folle, » lance t-il.
Des gamins et le doyen
Les Parisiens sont chic dans leurs sémillants maillots orange. Ils sont jeunes, très jeunes. Trois des joueurs français de base sont à peine majeurs : Juhann Begarin et Milan Barbitch ont 19 ans, Ismaël Kamagate 20. Lois Gendrey, Gauthier Denis, qui a prolongé de quatre ans, et même les Américains Kyle Allman Jr et Dustin Sleva sont encore des professionnels de fraîche date.
C’est la bleusaille française qui a constituée l’épine dorsale de l’équipe qui s’est montrée irrésistible en fin de saison dernière et qui a réussi à coiffer Saint-Quentin, Nancy et tous les autres, sauf Fos-sur-Mer. Une complète réussite pour la stratégie sportive du club et son maître à penser, Jean-Christophe Prat qui, après Denain, prouve qu’il est un expert en formation de jeunes joueurs. Le staff parisien a eu la chance que les Boston Celtics préfèrent que Juhann Bégarin finisse sa période d’apprentissage une année supplémentaire en France plutôt que de le jeter de suite dans l’huile bouillante de la NBA. Ce superbe athlète sera une des attractions de la BetClic Elite, tout comme Milan Barbitch qui a affolé les compteurs cet été avec l’équipe de France U20.
Outre Kyle O’Quinn (31 ans), Ryan Boatright (29 ans) et Amara Sy (40 ans) seront chargés de chaperonner ces jeunes, d’apporter de la stabilité au groupe. L’Amiral, qui a commencé sa carrière professionnelle au siècle dernier, est un véritable modèle. Son coach vante sa bonne humeur, sa disponibilité. « Si un jour on doit faire un logo à la LNB, il faut le faire avec le profil d’Amara. »
Une leçon vite apprise
Les jeunes pousses parisiens, sans Kyle O’Quinn pas encore arrivé en France, ont connu leur baptême du feu face à Armani Milan. La muraille italienne a été sans pitié. 0-12. 5’23 pour marquer les premiers points parisiens sur lancers-francs. 64-95 au final. Avec 17 points, Milan Barbitch a été le seul Parisien en double figure. Vite handicapé par les fautes, Ismaël Kamagate a fait chou blanc à la marque, et est apparu bien léger par rapport aux big men milanais.
Pour justifier l’addition, le coach milanais Ettore Messina a dit que la meilleure façon de respecter l’adversaire est de jouer à fond. « Nous voulions nous tester nous-mêmes spécialement à ce moment-là de l’année. Nous jouons la Super Cup le week-end prochain. Il n’y a rien à prendre à la légère en ce moment ». Quant à Milan Barbitch, il appréciait la leçon. « C’est vraiment compliqué. Ils sont très faciles dans tout ce qu’ils font. On a touché le plus haut niveau européen. Evidemment que l’on aurait voulu gagner car on ne joue jamais pour perdre, mais c’était une très bonne expérience, et je pense que l’on a appris aujourd’hui. On sent que sur les petits détails, les déplacements, tout ce qui est basique mais essentiel, c’est super bien fait. Physiquement, évidemment qu’ils sont au-dessus de nous. J’ai beaucoup travaillé cet été physiquement pour encaisser la charge des adversaires. »
Cette leçon a vite été assimilé puisque le lendemain, Paris faisait tomber Berlin, en prolongations : 107-104. Avec 27 points et 36 d’évaluation d’Ismaël Kamagate qui a montré alors un tout autre visage. Ok, il faut se méfier des résultats des matches de préparation, mais cette équipe du Paris Basketball est terriblement excitante, pleine de forces vives, à l’image de ce que l’on devine du futur du club.
Les changements de l’intersaison
Arrivées : Kyle Allman Jr (USA, VEF Riga/Lettonie, 1 an), Kyle O’Quinn (USA, Fenerbahçe, Turquie)
Départs : Valentin Chéry (Le Mans), Nobel Boungou-colo, Evans Ganapamo, Sheck Wes, Kévin Franceschi.
Restent au club : Juhann Begarin, Lois Gendrey, Amara Sy, Ismaël Kamagaté, Gauthier Denis, Milan Barbitch, Dustin Sleva (USA), Ryan Boatright (USA/Arménie).
Effectif 2021-22
Meneurs : Ryan Boatright (1,83m, 28 ans), Kyle Allman Jr (1,93 m, 24 ans), Lois Gendrey (1,75 m, 21 ans)
Arrières : Juhann Begarin (1,96 m, 19 ans), Milan Barbitch (1,96 m, 19 ans)
Ailiers : Gauthier Denis (2,02 m, 24 ans), Amara Sy (2,02 m, 40 ans)
Ailier-forts : Dustin Sleva (2,03 m, 26 ans)
Pivots : Kyle O’Quinn (2,06m, 31 ans), Ismaël Kamagaté (2,11 m, 20 ans)
Staff technique 2021-22
Entraîneur : Jean-Christophe Prat (49 ans)
Assistants : Bienvenu Kindoki (41 ans), Emmanuel Coeuret (51 ans)
Président : David Kahn (60 ans)
Directeur des opérations : Mathieu Priez
Team Manager : Antoine De Franciosi
Salle : Halle George-Carpentier (4 746 places)
Les joueurs
Ryan Boatright
Né le 27 décembre 1992 (28 ans) – 1,83 m – Poste 1 – Américano-Arménien
Stats Pro B : 11 points à 41% aux tirs (dont 36,7% à trois-points), 5,9 passes et 2,3 rebonds pour 12,7 d’évaluation en 26 minutes (15 matches)
Le meneur à la tonsure est arrivé à Paris à la fin février 2021 en provenance de Rytas Vilnius en Lituanie où il tournait à 9,7 points, 3,3 passes décisives et 2,3 rebonds en Basketball Champions League. Il a la bougeotte et il voyagé en G-League, Italie, Chine, Espagne, et Russie. Champion de Croatie avec le Cedevita et élu MVP en 2017. Champion NCAA avec Connecticut en 2014. Il était le capitaine, le leader de l’équipe pour 17,4 points à et un excellent 45,4% de réussite à trois-points en senior. Il était alors réputé comme un joueur rapide avec et sans ballon, capable de créer facilement ses propres shoots, mais sa petite taille -il était alors annoncé à 1,80m- était un gros handicap pour la NBA. L’Arménie est un pays accueillant et
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Photo d’ouverture : Ryan Boatwright (Paris Basketball)