Dans le Béarn, l’événement s’est plus produit dans les coulisses que sur le parquet : l’Élan Béarnais Pau-Lacq-Orthez a été racheté par un consortium américain comprenant entre autres Stu Jackson et Jamal Mashburn, anciens joueurs NBA. Avec de fortes ambitions, mais quelques questions demeurent en suspens…
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Même avec un recrutement très intéressant, ce n’est pas tant sur le plan sportif que sur celui de l’économie que Pau-Lacq-Orthez a attiré les regards lors de cette intersaison. Après une saison plus que mitigée sur le parquet, les tractations menées depuis de longs mois entre la mairie de Pau et la société américaine Counterpointe Sports Group (CSG) ont abouti à une cession du club à cette entité privée, bien décidée à remettre l’Élan Béarnais sur les rails du succès.
Morne saison
Il faut dire que la saison 2020-21 de Pau-Lacq-Orthez ne restera pas dans les annales : terminer 11e avec un bilan de 16 victoires pour 18 défaites n’a rien de glorieux lorsque l’on peut se prévaloir du palmarès de l’Élan Béarnais. Médiocre, l’équipe l’a été pratiquement toute la saison, quel que soit son effectif. Car, en plus de ne pas avoir cassé des briques, Pau-Lacq-Orthez a vécu une véritable valse du personnel. Côté staff, Laurent Vila n’a pas survécu à un très mauvais début de saison, laissant l’Élan en position relégable à Éric Bartecheky en mars, celui-ci parvenant à faire remonter le club au classement. Grâce notamment à l’arrivée de Justin Bibbins puis de Jay Threatt, qui ont stabilisé un collectif jusqu’alors bancal.
Il faut dire que Pau a vécu son lot de contrariétés entre les blessures longue durée (Nicolas De Jong notamment), les départs précipités (Shannon Evans, étincelant en début de saison), les recrutements de remplaçants hasardeux (l’hallucinant passage de Tony Wroten, -1,0 d’évaluation sur 4 matchs…) et les déceptions (Rémi Lesca, Digué Diawara). Bref, l’Élan a utilisé ses 16 contrats professionnels sur la saison sans pour autant obtenir des résultats à la hauteur des attentes.
Coup de balai
Tout cela a donc amené à un grand ménage dans l’effectif (quatre joueurs conservés ou prolongés plus l’Espoir Marc-Olivier Lasserre signant son premier contrat pro), avec pas moins de neuf départs, seul un Petr Cornélie étincelant tout au long de la saison étant regretté.
Mais, plus encore que du côté sportif, nous l’avons déjà dit, c’est au niveau de la structure du club qu’il y a eu le plus de changements lors de cette intersaison.
Pendant plusieurs mois, la municipalité et l’agglomération paloises, actionnaires majoritaires de la Société d’économie mixte (SEM) contrôlant la section professionnelle du club, ont négocié avec un groupe d’investisseurs privés américains réunis sous la bannière Counterpointe Sports Group (CSG). Fin juin, l’accord entre les deux parties était finalisé, l’Élan Béarnais passant sous pavillon américain. Avec une nouvelle équipe directoriale, mi-française mi-US : l’avocat palois David Bonnemason-Carrère est nommé président alors que Tom Huston (CSG) devient directeur général, Stu Jackson (ancien joueur NBA et ex-coach des New York Knicks) directeur des opérations basket tandis que Dominique Loueilh conserve son poste de directeur sportif. Exit, donc, Didier Rey, l’ancien président, et, symbole de cette bascule, Didier Gadou, l’enfant du club, joueur international, coach, président, directeur général puis exécutif de Pau pendant de longues années.
À la clé de ce changement de propriétaires, l’Élan Béarnais s’est vu octroyer un budget en hausse, à 7 millions d’euros (+ 20 % environ). En outre, CSG va procéder à des investissements immobiliers autour du Palais des sports de Pau. Et, pour sans doute faire « moderne », la société américaine compte vendre des parts du club aux fans par le biais d’une crypto-monnaie. Une idée étrange : pourquoi se compliquer la vie à passer par un moyen pas forcément fiable et encore moins clair pour les investisseurs potentiels alors qu’il est tout à fait possible d’envisager de vendre des parts contre des euros tout ce qu’il y a de plus « classiques » ?
Un potentiel intriguant
Bref, quoiqu’il en soit, l’Élan Béarnais a bien travaillé pour préparer la nouvelle saison, même si le staff technique n’a pas eu forcément toute la visibilité nécessaire pour recruter tôt dans l’intersaison. Cela étant, Éric Bartecheky n’a pas cherché à faire dans la fantaisie : les cinq recrues paloises oeuvraient en Jeep Élite la saison dernière. Mieux, pour Vitalis Chikoko, il s’agit d’un retour au bercail après deux saisons « d’infidélité » pas toujours heureuse à Boulogne-Levallois.
L’Élan Béarnais se retrouve donc avec une paire de meneurs américains de petite taille (moins de 1,75 m pour les deux), avec Justin Bibbins et Brandon Jefferson. À l’arrière et sur les ailes, le Slovène Gregor Hrovat et Giovan Oniangue viennent épauler Gérald Ayayi, appelé à prendre plus de responsabilités que les saisons précédentes, et l’inusable Jérémy Leloup. Qui alternera entre l’aile et l’intérieur, en renfort de Dominique Archie, seul ailier-fort de métier de l’effectif. Quant au poste de pivot, il est 100 % africain, entre le Zimbabwéen Vitalis Chikoko et le Sénégalais Hamady Ndiaye.
La préparation a permis à Éric Bartecheky de tester différentes configurations, d’autant que divers bobos ont arrêté l’un ou l’autre de manière ponctuelle. Il a ainsi pu mettre sur le parquet la doublette Bibbins – Jefferson qui, pour l’avoir vu évoluer en amical contre Andorre, fonctionne déjà correctement en attaque mais souffre terriblement en défense, les intérieurs adverses se régalant à poster l’un de ces micro-meneurs en cas de switch sur un pick’n’roll. À l’usage, la balance entre efficacité offensive et faiblesse défensive semble pencher du côté de cette dernière… Mais pour peu que Gérald Ayayi confirme les belles prédispositions montrées par séquences lors de cette préparation, Pau pourrait offrir un visage plus équilibré, d’autant que l’impeccable Gregor Hrovat peut alterner sur les deux postes extérieurs. Et, sous les paniers, la doublette Chikoko-Ndiaye fera souffrir plus d’un pivot. Reste juste à espérer que Dominique Archie finisse par se mettre en route, lui qui en prépa tourne à un affreux 8/31 aux tirs pour 4,2 points.
Si le jeu palois se met bien en place et que tous les joueurs se montrent à leur meilleur (n’est-ce pas, Dominique Archie ?), on peut penser que Pau-Lacq-Orthez a les moyens de viser les play-offs. C’est sans doute le minimum espéré par CSG…
Les changements de l’intersaison
Arrivées : Gregor Hrovat (Slovénie, Cholet, 1 an), Vitalis Chikoko (Zimbabwe, Boulogne-Levallois, 3 ans), Dominique Archie (USA, Champagne Basket, 1 an), Brandon Jefferson (USA, Strasbourg, 2 ans), Giovan Oniangue (Orléans, 2 ans).
Départs : Rémi Lesca (Tarbes-Lourdes/NM1), Digué Diawara (Quimper/Pro B), Petr Cornélie (Denver Nuggets/NBA – G-League), Ousmane Dramé, Nicolas De Jong, Vee Sanford (Pesaro/Italie), CJ Williams (Yalova/Turquie), Jay Threatt (Larisa/Grèce), Ioannis Kouzeloglou.
Restent au club : Éric Bartecheky (coach, prolongation, 2 ans), Justin Bibbins (USA, prolongation, 1 an), Gérald Ayayi, Jérémy Leloup, Hamady Ndiaye (Sénégal, prolongation, 1 an), Marc-Olivier Lasserre.
Effectif 2021-22
Meneurs : Brandon Jefferson (1,75 m, 29 ans), Justin Bibbins (1,73 m, 25 ans)
Arrières : Gregor Hrovat (1,96 m, 26 ans), Gérald Ayayi (1,88 m, 19 ans)
Ailiers : Jérémy Leloup (1,99 m, 33 ans), Giovan Oniangue (1,96 m, 30 ans), Marc-Olivier Lasserre (1,98 m, 19 ans)
Ailier-forts : Dominique Archie (2,01 m, 33 ans)
Pivots : Vitalis Chikoko (2,08 m, 30 ans), Hamady Ndiaye (2,13 m, 34 ans)
Entraîneur : Éric Bartecheky
Salle : Palais des Sports (7 502 places)
Président : David Bonnemason-Carrère (46 ans)
Directeur général : Tom Huston
Directeur des opérations basket : Stu Jackson (65 ans)
Directeur sportif : Dominique Loueilh (66 ans)
Les joueurs
Brandon Jefferson
Né le 25 novembre 1991 (29 ans) – 1,75 m – Poste 1 – Américain
Stats Jeep Élite : 17,2 points à 49,0 % aux tirs (dont 47,9 % à trois-points), 2,2 rebonds, 3,5 passes, 1,0 interception et 2,0 balles perdues pour 16,2 d’évaluation en 30 minutes (22 matchs)
Stats BCL : 14,4 points à 37,0 % aux tirs (dont 34,3 % à trois-points), 2,2 rebonds, 3,9 passes, 0,9 interception et 1,4 balle perdue pour 12,3 d’évaluation en 31 minutes (13 matchs)
Arrivé en 2018 en France sur la pointe des pieds, à Orléans alors en Pro B, le Texan s’est tellement bien acclimaté au bon air de l’Hexagone qu’il le sillonne en tous sens : après avoir migré plein Est pour Strasbourg, le voici dans l’angle opposé, au Sud-Ouest, à Pau ! Rien d’étonnant à ce qu’il soit demandé dans nos contrées, vu ce qu’il a montré successivement en Pro B puis en Jeep Élite à Orléans (MVP de Pro B puis 15,4 d’évaluation à l’étage au-dessus), puis à Strasbourg, où il a fait encore mieux, que ce soit en championnat ou en BCL. Très adroit de loin, il peut se décaler sur le poste 2, aux côtés de Justin Bibbins. Une association qui, pour le moment, semble avoir du mal à fonctionner, surtout en défense, mais qui peut s’améliorer avec le temps. Avant de jouer en France, il a sévi dans les championnats finlandais, allemand, slovène (champion de Slovénie et MVP des finales, en 2017 avec l’Olimpija Ljubljana) et la deuxième division italienne.
Justin Bibbins
Né le 23 janvier 1996 (25 ans) – 1,73 m – Poste 1 – Américain
Stats Jeep Élite : 14,2 points à 45,2 % aux tirs (dont 36,1 % à trois-points), 1,9 rebond, 4,6 passes, 1,2 interception et 2,1 balles perdues pour 13,8 d’évaluation en 26 minutes (21 matchs)
L’autre micro-meneur palois, qui comme son compère Jefferson doit être moins grand que ce que suggère sa taille officielle. Ce qui n’enlève rien à son talent, au contraire. Arrivé en décembre à Pau en remplacement d’un Shannon Evans attiré par d’autres sirènes, il s’est vite retrouvé blessé avant, une fois retapé, de largement contribuer au redressement de l’Élan en fin d’exercice, par son scoring et sa capacité à organiser le jeu, à trouver la passe idéale. Ce qui lui a valu une prolongation de contrat. Avant de découvrir le Béarn, il a navigué entre Pologne, Hongrie, Serbie et Pologne à nouveau, sans jamais marquer moins de 15 points de moyenne tout en distribuant de 5 à 7 passes par match. Bon shooteur de loin, sans être exceptionnel, il tourne régulièrement entre 35 et 40 % dans l’exercice. Toujours souriant.
Gérald Ayayi
Né le 24 août 2001 (20 ans) – 1,88 m – Poste 1 – Français
Stats Jeep Élite : 4,8 points à 46,7 % aux tirs (dont 35,5 % à trois-points), 1,4 rebond, 0,9 passe, 0,7 interception et 1,7 balle perdue pour 4,1 d’évaluation en 13 minutes (34 matchs)
Le petit frère de Joël (LA Lakers/NBA) et de Valériane (Vukoslavljevic de son nom d’épouse, Basket Landes, médaillée de bronze aux JO) n’est peut-être pas le plus connu de la fratrie, mais il n’est probablement pas le moins talentueux. Après avoir démarré sa formation du côté de son Bordelais natal, il a rejoint le centre de formation de Pau-Lacq-Orthez en 2019 avant d’y progresser régulièrement. Après une première année passée principalement avec les Espoirs (25 matchs pour 15,3 points à 45,5 %, 14,0 d’évaluation contre 7 fois 1,3 minute en Jeep Élite), il n’a évolué la saison suivante qu’avec les pros, entrant en jeu à toutes les rencontres avec un temps de jeu intéressant. Vif, culotté, attiré par le cercle, il se montre aussi volontaire en défense. Parallèlement, il lui reste à se renforcer physiquement et à progresser sur le tir et l’analyse du jeu.
Gregor Hrovat
Né le 18 août 1994 (27 ans) – 1,96 m – Poste 2/3 – Slovène
Stats Jeep Élite : 12,9 points à 48,1 % aux tirs (dont 35,5 % à trois-points), 3,6 rebonds, 3,2 passes, 1,7 interception et 1,9 balle perdue pour 14,4 d’évaluation en 31 minutes (33 matchs)
Stats BCL : 10,8 points à 38,5 % aux tirs (dont 29,2 % à trois-points), 4,2 rebonds, 4,3 passes, 1,5 interception et 1,8 balle perdue pour 13,0 d’évaluation en 31 minutes (6 matchs)
Stats Jeux olympiques : 1,8 point à 60,0 % aux tirs dont 100 % à trois-points (1/1), 1,3 rebond, 0 passe, 0,3 intereception pour 2,8 d’évaluation en 5 minutes (4 matchs)
Ils ne sont pas si nombreux, les joueurs de Betclic Élite à avoir participé aux derniers Jeux olympiques. Et le natif de la jolie cité balnéaire de Koper est l’un d’eux. Certes, il y a un peu fait de la figuration (lorsqu’on passe derrière Klemen Prepelic ou, pis, Luka Doncic, il reste peu de minutes à prendre…), mais il a contribué à la belle 4e place slovène. Et il s’était distingué lors du Tournoi de qualification olympique remporté par la Slovénie au nez et à la barbe des Lituaniens avec ses 7,8 points à 66,7 % aux tirs et 2,2 rebonds. En France, il a montré ses qualités, dans l’attaque du cercle comme dans le tir de loin (malgré une adresse flucuante) ainsi que dans son implication dans tous les compartiments du jeu. Bon QI basket, un caractère fort.
Giovan Oniangue
Né le 24 avril 1991 (30 ans) – 1,96m – Poste 3 – Français
Stats Jeep Élite : 9,9 points à 39,8 % aux tirs (dont 33,8 % à trois-points), 2,9 rebonds, 1,3 passe, 1,3 interception et 1,6 balle perdue pour 8,3 d’évaluation en 27 minutes (34 matchs)
Après avoir montré de belles promesses lors de ses jeunes années à Levallois (7,1 points en 2015-16), le natif de Brazzaville (Congo) a ensuite semblé régresser, au point de devoir aller se ressourcer en Pro B, à Orléans. Une bonne initiative, puisqu’il y a progressivement fait grimper toutes ses stats au point d’effectuer son meilleur exercice lors de la dernière saison. Gros défenseur, physique, il aime tirer de loin, avec une adresse toutefois fluctuante. A joué deux saisons avec Brandon Jefferson.
Jérémy Leloup
Né le 31 janvier 1987 (34 ans) – 1,99 m – Poste 3 – Français
Stats Jeep Élite : 7,4 points à 46,1 % aux tirs (dont 38,1 % à trois-points), 3,5 rebonds, 2,1 passes, 1,1 interception et 1,3 balle perdue pour 10,0 d’évaluation en 27 minutes (34 matchs)
On ne présente plus « Da Wolf », qui va entamer sa seizième saison professionnelle – toujours dans l’élite à l’exception de la saison 2010-11 en Pro B avec Dijon. Un fidèle, qui ne change pas facilement de club : 3 ans au Mans, une saison à Vichy (il faut bien une exception…), 3 ans à Dijon, 5 ans à Stasbourg puis retour à Dijon pour deux ans avant d’arriver la saison passée à Pau. Humainement apprécié partout où il est passé, mais pas par ses adversaires ! Malin, il sait faire sortir son opposant de son match sans se faire prendre. Mais ses qualités ne s’arrêtent pas là. Bon défenseur, toujours à fond, il aime à artiller de loin, souvent avec réussite (42,9 % à trois-points avec Dijon en 2018-19). Ailier de formation, il est amené à se décaler sur le poste 4 pour faire souffler Dominique Archie.
Marc-Olivier Lasserre
Né le 3 mai 2002 (19 ans) – 1,98 m – Poste 3-4 – Français
Stats Espoirs : 14,2 points à 46,2 % aux tirs (dont 34,2 % à trois-points), 4,7 rebonds, 2,4 passes, 1,15 interception et 1,9 balle perdue pour 14,0 d’évaluation en 28 minutes (13 matchs)
L’Élan Béarnais se retrouvant en manque de JFL pour boucler son effectif, le staff technique a décidé de donner sa chance au natif de Villepinte (93), qui n’a passé en tout et pour tout que 3 minutes sur les parquets professionnels la saison dernière, pour une feuille de stats vierge à l’exception d’une faute. Formé au club, il est là pour faire le nombre. Toute minute sur le parquet sera un bonus.
Dominique Archie
Né le 19 août 1987 (34 ans) – 2,01 m – Poste 4 – Américain
Stats Jeep Élite : 12,0 points à 45,6 % aux tirs (dont 34,5 % à trois-points), 4,6 rebonds, 1,6 passe, 0,8 interception et 1,4 balle perdue pour 12,6 d’évaluation en 28 minutes (33 matchs)
Le natif d’Augusta (Géorgie) a bourlingué un peu partout dans le monde pour jouer au basket : Roumanie, Italie, Belgique, Israël, Canada, G-League… Mais il a posé ces valises en France sur ces deux dernières saisons, se montrant convaincant avec Châlons-Reims, où il a séduit. Ce qui lui a valu d’attirer la convoitise d’un Élan Béarnais plus fortuné que le Champagne Basket. On sait le joueur actif en défense comme en attaque, plutôt adroit de loin, actif au rebond. Seul souci, sa préparation peut inquiéter, tant il s’est montré transparent : 4,2 points à 8/31 aux tirs (dont 4/19 à trois-points) et 3,0 rebonds en 20 minutes de moyenne. L’optimisme voudrait qu’il s’économise tout simplement en préparation avant de donner sa pleine mesure lors des matchs officiels. Il a l’expérience pour cela.
Vitalis Chikoko
Né le 11 février 1991 (30 ans) – 2,08m – Poste 5 – Zimbabwéen (Cotonou)
Stats Jeep Élite : 11,7 points à 65,7 % aux tirs, 6,0 rebonds, 1,9 passe, 0,8 interception, 1,1 contre et 2,1 balles perdues pour 15,8 d’évaluation en 23 minutes (30 matchs)
Stats Eurocup : 8,3 points à 59,5 % à deux-points, 4,4 rebonds, 1,7 passe, 0,3 interception, 0,5 contre et 2,2 balles perdues pour 9,4 d’évaluation en 21 minutes (15 matchs)
Back home ! Le colosse zimbabwéen revient sur les terres où il s’est fait connaître du public français entre 2016 et 2019, par sa puissance, ses doigts de fée et sa bonne humeur. Mais il est parti à Levallois monnayer ses talents, pour une première saison dans la lignée des précédentes (15,4 points, 7,1 rebonds) avant de voir son rôle diminuer sous les ordres d’un Jurij Zdovc avec lequel il semble ne guère s’être entendu. Ce qui explique son retour, avec un contrat de 3 ans à la clé.
Hamady Ndiaye
Né le 12 janvier 1987 (34 ans) – 2,13 m – Poste 5 – Sénégalais
Stats Jeep Élite : 5,7 points à 72,8 % aux tirs, 3,3 rebonds, 0,2 passe, 0,3 interception, 1,0 contre et 1,2 balle perdue pour 7,7 d’évaluation en 17 minutes (29 matchs)
Encore un garçon au sourire communicatif et qui a bourlingué de par le monde. Il a disputé 33 matchs de NBA entre 2011 et 2014, pour un apport anecdotique (0,6 point en 5 minutes). Il a aussi connu la G-League avant de poser ses valises aux Philippines, en Chine, au Liban, en Israël, en Espagne, en Italie. Depuis 2019, il s’est stabilisé en s’installant en France, d’abord à Gravelines puis à Pau. Fort défenseur, gros contreur (1,8 en 2019-20 avec le BCM), bâti en armoire normande, il n’est pas très à l’aise balle en main et ne shoote qu’à coup sûr : 65,1 % aux tirs avec Gravelines, 72,8 % la saison passée. En revanche, ça se passe mal dès qu’il s’écarte : 37,0 % et 54,6 % aux lancers francs ces deux dernières saisons. International sénégalais.
Le coach
Éric Bartecheky
Né le 30 juillet 1972 (49 ans) – Français
Comme joueur, il a participé à un match (2 minutes) avec Châlons-en-Champagne en Pro B, lors de la saison 1991-92. C’est donc surtout sur le banc qu’il a bâti sa réputation. Après avoir œuvré en tant qu’adjoint à Châlons entre 1996 et 2004 (en s’occupant aussi des jeunes), il est parti pour entraîner dans des divisions inférieures avant de retrouver le niveau professionnel au Havre, d’abord comme adjoint (2007-12) puis comme entraîneur principal (2012-15), amenant le club en playoffs. Une performance réitérée avec Pau puis Le Mans, qu’il mène au titre de champion de France en 2018. Débauché par Gravelines-Dunkerque, l’expérience dans le Nord se passe mal et il est écarté en février 2020, vivant une situation ubuesque : toujours sous contrat pour la saison 2020-21, il prétend reprendre les rênes de l’équipe tout comme Serge Crèvecoeur, le coach qui l’a remplacé en cours de saison ; le BCM tranchera en trouvant un accord avec Bartecheky. Qui ne restera pas longtemps sans travail puisque Pau fera appel à ses services pour redresser une situation compromise en mars dernier, l’Élan Béarnais étant alors en position relégable. L’opération sauvetage menée à bien, il a été prolongé deux saisons.
Assistant : Jimmy Vérove (46 ans)
Photos (sauf indication contraire) : Élan Béarnais – Éric Traversié
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Même avec un recrutement très intéressant, ce n’est pas tant sur le plan sportif que sur celui de l’économie que Pau-Lacq-Orthez a attiré les regards lors de cette intersaison. Après une saison plus que mitigée sur le parquet, les tractations menées depuis de longs mois entre la mairie de Pau et la société américaine Counterpointe Sports Group (CSG) ont abouti à une cession du club à cette entité privée, bien décidée à remettre l’Élan Béarnais sur les rails du succès.
Morne saison
Il faut dire que la saison 2020-21 de Pau-Lacq-Orthez ne restera pas dans les annales : terminer 11e avec un bilan de 16 victoires pour 18 défaites n’a rien de glorieux lorsque l’on peut se prévaloir du palmarès de l’Élan Béarnais. Médiocre, l’équipe l’a été pratiquement toute la saison, quel que soit son effectif. Car, en plus de ne pas avoir cassé des briques, Pau-Lacq-Orthez a vécu une véritable valse du personnel. Côté staff, Laurent Vila n’a pas survécu à un très mauvais début de saison, laissant l’Élan en position relégable à Éric Bartecheky en mars, celui-ci parvenant à faire remonter le club au classement. Grâce notamment à l’arrivée de Justin Bibbins puis de Jay Threatt, qui ont stabilisé un collectif jusqu’alors bancal.
Il faut dire que Pau a vécu son lot de contrariétés entre les blessures longue durée (Nicolas De Jong notamment), les départs précipités (Shannon Evans, étincelant en début de saison), les recrutements de remplaçants hasardeux (l’hallucinant passage de Tony Wroten, -1,0 d’évaluation sur 4 matchs…) et les déceptions (Rémi Lesca, Digué Diawara). Bref, l’Élan a utilisé ses 16 contrats professionnels sur la saison sans pour autant obtenir des résultats à la hauteur des attentes.
Coup de balai
Tout cela a donc amené à un grand ménage dans l’effectif (quatre joueurs conservés ou prolongés plus l’Espoir Marc-Olivier Lasserre signant son premier contrat pro), avec pas moins de neuf départs, seul un Petr Cornélie étincelant tout au long de la saison étant regretté.
Mais, plus encore que du côté sportif, nous l’avons déjà dit, c’est au niveau de la structure du club qu’il y a eu le plus de changements lors de cette intersaison.
Pendant plusieurs mois, la municipalité et l’agglomération paloises, actionnaires majoritaires de la Société d’économie mixte (SEM) contrôlant la section professionnelle du club, ont négocié avec un groupe d’investisseurs privés américains réunis sous la bannière Counterpointe Sports Group (CSG). Fin juin, l’accord entre les deux parties était finalisé, l’Élan Béarnais passant sous pavillon américain. Avec une nouvelle équipe directoriale, mi-française mi-US : l’avocat palois David Bonnemason-Carrère est nommé président alors que Tom Huston (CSG) devient directeur général, Stu Jackson (ancien joueur NBA et ex-coach des New York Knicks) directeur des opérations basket tandis que Dominique Loueilh conserve son poste de directeur sportif. Exit, donc, Didier Rey, l’ancien président, et, symbole de cette bascule, Didier Gadou, l’enfant du club, joueur international, coach, président, directeur général puis exécutif de Pau pendant de longues années.
À la clé de ce changement de propriétaires, l’Élan Béarnais s’est vu octroyer un budget en hausse, à 7 millions d’euros (+ 20 % environ). En outre, CSG va procéder à des investissements immobiliers autour du Palais des sports de Pau. Et, pour sans doute faire « moderne », la société américaine compte vendre des parts du club aux fans par le biais d’une crypto-monnaie. Une idée étrange : pourquoi se compliquer la vie à passer par un moyen pas forcément fiable et encore moins clair pour les investisseurs potentiels alors qu’il est tout à fait possible d’envisager de vendre des parts contre des euros tout ce qu’il y a de plus « classiques » ?
Un potentiel intriguant
Bref, quoiqu’il en soit, l’Élan Béarnais a bien travaillé pour préparer la nouvelle saison, même si le staff technique n’a pas eu forcément toute la visibilité nécessaire pour recruter tôt dans l’intersaison. Cela étant, Éric Bartecheky n’a pas cherché à faire dans la fantaisie : les cinq recrues paloises oeuvraient en Jeep Élite la saison dernière. Mieux, pour Vitalis Chikoko, il s’agit
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