Champion de France pour la troisième fois d’affilée en juin dernier, l’ASVEL a, malgré une concurrence féroce de l’AS Monaco, mis les bouchées doubles lors de l’intersaison. Avec l’objectif de réaliser un quadruplé que seul Mulhouse a réussi… entre 1928 et 1931.
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L’appétit vient en mangeant. Après trois titres consécutifs de champion de France, l’ASVEL n’était pas censée construire une équipe aussi compétitive avant la sortie de terre de la future LDLC Arena, prévue pour fin 2023. Mais la rivalité monégasque combinée à l’arrivée d’un nouveau sponsor de poids, Smart Good Things, a boosté ses finances. Et stimulé ses ambitions.
Comme souvent, le club a été pillé – à son échelle – à l’intersaison, perdant un total de neuf joueurs, dont le splendide duo d’arrière Chris Jones – Elie Okobo, le précieux William Howard, et surtout l’étoile montante Victor Wembanyama, qui était censée être propulsée depuis Villeurbanne vers le premier choix de la Draft NBA 2023, et qui a finalement rejoint Boulogne-Levallois. Mais l’équipe du président Parker a compensé, quelques heures seulement après ces départs, avec les signatures de cadors. Dont la légende du basket européen, Nando De Colo, et l’expérimenté Joffrey Lauvergne. Deux valeurs sûres. « Ces signatures sont dans la continuité de notre projet, amener l’ASVEL le plus haut possible en Europe en mettant le basket français en avant », prévient TP, qui a rappelé dernièrement que l’objectif à terme était d’être en mesure de « remporter l’Euroleague ».
La moitié des champions d’Europe 2013 réunis
Seront ainsi alignés cette saison quatre champions d’Europe 2013 (De Colo, Lauvergne, mais aussi Diot et Kahudi, restés au club, en plus des dirigeants Parker et Batum). Plus deux des joueurs les plus expérimentés du championnat, David Lighty et Paul Lacombe. Un gage de maturité essentiel à la régularité dans les performances, ce dont avait parfois manqué l’ASVEL par le passé. Sans oublier le géant Youssoupha Fall, resté fidèle au poste, qui avait convaincu en deuxième partie de saison dernière, et le jeune prospect Zaccharie Risacher.
Parmi les recrues, des confirmations sont attendues avec le meneur Parker Jackson-Cartwright, MVP de Pro B en 2021 avec Saint-Quentin, le musculeux deuxième meilleur marqueur belge de l’Euro, Retin Obasohan, mais aussi le retour de l’enfant du club Amine Noua, après une belle fin de saison à la SIG. Et quelques paris avec l’athlétique Yves Pons, qui rebondit en Europe après avoir découvert la NBA, le scoreur américano-polonais Jonah Mathews, ou l’ailier américano-suisse Anthony Polite, tout droit sorti de NCAA.
Un mélange d’expérience et de potentiel, avec une profondeur de banc exceptionnelle et du talent sur toutes les lignes. D’autant plus qu’un dernier poste 4-5 arrivera peut-être en cours de route pour densifier la raquette. « La saison dernière, nous nous reposions beaucoup sur deux ou trois arrières et, cette saison, c’est plus collectif », a prévenu David Lighty dans les colonnes du Progrès.
Une dernière saison sans l’Arena
Amputé de son associé Fred Fauthoux parti à Bourg, T.J. Parker se retrouve seul aux commandes, lui qui a été prolongé jusqu’en 2026. Tandis qu’en coulisses, l’organigramme a été modifié pour promouvoir trois nouveaux DG adjoints, dont le directeur sportif Michel Veyronnet. Condamnée récemment à verser 480 000 euros à Zvezdan Mitrovic pour licenciement abusif, l’ASVEL devrait tout de même avoir les finances solides à l’avenir. Elle attend la sortie de son Arena, dont le premier siège a été posé, pour franchir une dernière étape dans sa structuration étoile.
Le club villeurbannais rêve d’abord de soulever un quatrième titre de suite, ce qui n’est arrivé qu’une seule fois dans l’histoire, dans un autre temps (Mulhouse de 1928 à 1931). Mais le nouveau capitaine de bord Nando De Colo tempère. « Avant de parler de Final Four en Euroleague, il y a des playoffs à aller chercher, sachant que le club n’y a jamais participé. D’abord, ce sera donc le top 8, et le championnat. Pour cela, il va falloir bosser, parce que nous avons beaucoup de nouveaux joueurs avec très peu d’expérience européenne. Je suis un compétiteur, là pour gagner des titres, mais on ne peut pas se dire du jour au lendemain que l’objectif principal est d’aller au Final Four parce qu’il y a une nouvelle Arena qui sort de terre. »
Les résultats des cinq dernières saisons
Saison | Niveau | Bilan | Classement | Playoffs | Top scoreur |
2017-18 | Jeep Élite | 19-15 | 6e | Quart de finaliste | A.J. Slaughter (11,3) |
2018-19 | Jeep Élite | 27-1 | 1er | Champion | Miro Bilan (12,0) |
2019-20 | Jeep Élite | 21-4 | 2e | (Annulée) | Edwin Jackson (11,9) |
2020-21 | Jeep Élite | 27-7 | 2e | Champion | Thomas Heurtel (14,7) |
2021-22 | Betclic Élite | 26-8 | 1er | Champion | Chris Jones (14,0) |
Les changements de l’intersaison
Sous contrat : David Lighty (2026), Antoine Diot (2024), Paul Lacombe (2024), Youssoupha Fall (prolongation, 2024), Charles Kahudi (prolongation, 2023), Zaccharie Risacher (stagiaire), T.J. Parker (coach, prolongation, 2026)
Arrivées : Nando De Colo (Fenerbahçe/Turquie, 2024), Amine Noua (Strasbourg, 2024), Retin Obasohan (Hapoel Jerusalem/Israël, 2023), Parker Jackson-Cartwright (Bonn/Allemagne, 2023), Jonah Mathews (Wloclawek/Pologne, 2023), Anthony Polite (Florida State/NCAA, 2024), Yves Pons (Memphis Grizzlies/NBA, 2024), Joffrey Lauvergne (Kaunas/Lituanie, 2025)
Départs : Chris Jones (Valence/Espagne), Raymar Morgan (Galatasaray/Turquie), Victor Wembanyama (Boulogne-Levallois), Dylan Osetkowski (Malaga/Espagne), Élie Okobo (Monaco), William Howard (Badalone/Espagne), Matthew Strazel (Monaco), Marcos Knight (Samara/Russie), Kostas Antetokounmpo (libre), James Gist (libre), Kymany Houinsou (retour de prêt > Washington State/NCAA), Killian Malwaya (espoir > Paris), Freddy Fauthoux (coach associé, Bourg)
Saison 2022-23
Effectif
Meneurs : Nando De Colo (1,96 m, 35 ans), Parker Jackson-Cartwright (1,80 m, 27 ans), Antoine Diot (1,92 m, 33 ans)
Arrières : Jonah Mathews (1,91 m, 24 ans), Retin Obasohan (1,88 m, 29 ans), Paul Lacombe (1,95 m, 32 ans)
Ailiers : David Lighty (1,98 m, 34 ans), Anthony Polite (1,98 m, 25 ans), Zaccharie Risacher (2,03 m, 17 ans)
Ailier-forts : Yves Pons (1,98 m, 23 ans), Amine Noua (2,02 m, 25 ans), Charles Kahudi (1,99 m, 36 ans)
Pivots : Joffrey Lauvergne (2,10 m, 30 ans), Youssoupha Fall (2,21 m, 27 ans)
Staff sportif
Coach : T.J. Parker (38 ans)
Assistants : Bryan George (34 ans), Morgan Belnou (32 ans), Joseph Gomis (44 ans), Pierric Poupet (38 ans)
Préparateur physique : Manuel Lacroix (39 ans)
Front office
Président : Tony Parker (40 ans)
Directeur des opérations basket : Nicolas Batum (33 ans)
Président délégué : Gaëtan Muller (39 ans)
Directeur général adjoint – sportif : Michel Veyronnet (65 ans)
Directeur général adjoint – commercial : Stéphane Morot-Sir
Directeur général adjoint – administratif/finances : Adrien Tallec (43 ans)
Salle : Astroballe (5 560 places)
Les joueurs
Parker Jackson-Cartwright
Né le 12 juillet 1995 (27 ans) – 1,80 m – poste 1 – Américain
Stats Allemagne : 19,3 points à 45,2 % aux tirs (dont 30,2 % à 3-points et 77,2 % aux lancers), 7,4 passes décisives, 3,4 rebonds et 2,0 interceptions pour 19,6 d’évaluation en 30 minutes (29 matches)
« Sky is the limit » pour lui. MVP lors de ses trois dernières saisons, en Angleterre, en Pro B (à Saint-Quentin) et en Allemagne, Parker Jackson-Cartwright n’en finit plus de progresser. Pas spécialement réputé comme scoreur à l’université d’Arizona – où il a joué avec DeAndre Ayton ou encore Lauri Markkanen – dont il est sorti en 2018, le meneur américain débarque de Bonn, club avec lequel il a atteint la demi-finale des playoffs de Bundesliga (sorti par le Bayern) et scoré plus de 19 points et 7 passes de moyenne en moins de 30 minutes de temps de jeu. De quoi lui ouvrir les portes de l’Euroleague et espérer remplacer numériquement l’excellent Chris Jones. Doté d’une vraie identité de jeu basée sur l’attaque – vitesse et altruisme – un fort QI basket. A grandi en regardant jouer Tony Parker aux Spurs, ce qui a fait pencher la balance en la faveur du club français. Connait très bien son futur coéquipier Jonah Mathews, lui aussi Californien, depuis tout petit. Dreadlocks teintes en roses aux couleurs de son ancien club de Bonn en Allemagne.
Antoine Diot
Né le 17 janvier 1989 (33 ans) – 1,91 m – poste 1-2 – Français
Stats Betclic Elite : 6,8 points à 45,1 % aux tirs (dont 38,6 % à 3-points et 90,0 % aux lancers), 2,8 passes décisives, 1,4 rebond et 1,3 interception pour 8,3 d’évaluation en 15 minutes (18 matches)
Stats Euroleague : 3,3 points à 32,7 % aux tirs (dont 32,5 % à 3-points), 1,9 passe, 0,9 rebond et 0,4 interception pour 3,4 d’évaluation en 13 minutes (16 matches)
Avec De Colo, Lauvergne et Kahudi, Antoine Diot va représenter les champions d’Europe 2013 sur les parquets français et européens. Coupé dans son élan par des blessures répétées, notamment au mollet, le Bressan sort d’un exercice délicat sur le plan mental, affichant au passage le plus faible rendement de sa carrière en Euroleague. Très peu utilisé lors des derniers playoffs, l’international tricolore (93 sélections), doté de l’un des plus beaux QI basket en Europe, est néanmoins resté fidèle à Villeurbanne, où il est sous contrat jusqu’en 2024, malgré un intérêt prononcé du côté de Boulogne-Levallois. Le double champion de France (2021, 2022) et champion d’Espagne (2017) espère démontrer qu’il demeure un élément essentiel dans le collectif de T.J. Parker. Le départ surprise du jeune Matthew Strazel lui redonnera peut-être un plus grand rôle que celui de mentor auquel il est habitué depuis trois saisons.
Nando De Colo
Né le 23 juin 1987 (35 ans) – 1,96 m – poste 1-2 – Français
Stats Turquie : 15,3 points à 51,6 % aux tirs (dont 46,3 % à 3-points et 90,0 % aux lancers), 5,1 passes décisives, 2,3 rebonds et 1,1 interception pour 16,5 d’évaluation en 23 minutes (10 matches)
Stats Euroleague : 11,9 points à 47,8 % aux tirs (dont 31,6 % à 3-points et 87,1 % aux lancers), 3,8 passes décisives, 2,2 rebonds et 1,3 interception pour 16,5 d’évaluation en 23 minutes (21 matches)
C’est une légende du basket européen qui débarque, pour deux ans, à l’ASVEL. Séduit par le projet villeurbannais, de l’Arena au sportif, Nando De Colo a fait le choix de revenir en France, lui qui en était parti à l’été 2009 après trois saisons pro à Cholet, dont une en tant que MVP français de Pro A en 2008. Passé ensuite par Valence, San Antonio et Toronto en NBA, le CSKA Moscou et Fenerbahçe, il a un palmarès long comme le bras : double vainqueur de l’Euroleague (dont un titre de MVP de la saison et du Final Four en 2016), quintuple vainqueur de VTB League, champion sortant de Turquie… mais aussi champion d’Europe 2013 (avec Lauvergne, Kahudi, Diot, Parker et Batum), vice-champion olympique en 2021, vice-champion d’Europe en 2011, médaillé de bronze au mondial 2019 et à l’EuroBasket 2015. Et 185 sélections au compteur. Rien que ça. Il a fait l’impasse sur l’Euro… pour mieux revenir en 2023, lui qui espère terminer sa carrière internationale aux Jeux de Paris. Toujours aussi ambitieux, le meilleur joueur à l’évaluation dans l’histoire de l’Euroleague ne veut pas brûler les étapes : il parle d’abord de viser les playoffs avant d’espérer un jour disputer le Final Four. Et aussi décrocher un titre de champion de France.
Retin Obasohan
Né le 6 juillet 1993 (29 ans) – 1,88 m – poste 2-1 – Belge (Bosman)
Stats Israël : 16,8 points à 44,3 % aux tirs (dont 41,2 % à 3-points et 80,5 % aux lancers), 5,1 passes décisives, 4,0 rebonds et 1,2 interception pour 17,1 d’évaluation en 31 minutes (25 matches)
Stats BCL : 14,7 points à 36,0 % aux tirs (dont 19,0 % à 3-points), 5,3 passes, 3,2 rebonds et 1,4 interception pour 11,2 d’évaluation en 32 minutes (9 matches)
Le grand public l’a peut-être découvert cet été en préparation contre l’équipe de France ou bien à l’Euro, où il a brillé avec la Belgique (12,8 points à 46,3 %, 3,3 rebonds pour 10,8 d’évaluation en 30 minutes), qui a battu l’Espagne en phase de poule et a échoué en 8e contre la Slovénie. De son aveu, Retin Obasohan a attendu « très longtemps » d’obtenir un contrat en Euroleague. Formé à l’université d’Alabama, il a connu l’Italie (Avelino), l’Allemagne (Oettinger et Bamberg), la G-League, la République Tchèque (Nymburk) Israël (Hapoël Jerusalem). Un gros volume, une grosse activité, qui a permis au combo guard d’être, ces deux dernières saisons, le leader offensif de son équipe. Elu dans le cinq majeur du dernier championnat israélien. Lui aussi une grosse marge de progression. Dernier arrivé de l’intersaison, le 14 septembre.
Jonah Mathews
Né le 10 février 1998 (24 ans) – 1,91 m – poste 2 – Américano-Polonais (Bosman)
Stats Pologne : 19,0 points à 48,8 % aux tirs (dont 36,2 % à 3-points et 81,7 % aux lancers), 3,9 passes décisives, 3,7 rebonds et 1,4 interception pour 17,6 d’évaluation en 30 minutes (30 matches)
Un gros talent offensif qui a tapé dans l’oeil du directeur sportif Michel Veyronnet. Après une année convaincante en Pologne, cet arrière solide et athlétique s’est montré impressionnant pour sa première expérience en Europe (21,8 points de moyenne en Suède), ce qu’il a confirmé la saison dernière avec Wloclawek, en terminant parmi les meilleurs marqueurs de Pologne. Elu dans le meilleur cinq du championnat et vainqueur de l’ENBL (European North Basketball League), l’ancien des USC Trojans en NCAA – qui a notamment joué avec les NBAers DeAnthony Melton et Kevin Porter – dispose d’un précieux passeport polonais. Un scoreur dans l’âme, avec un tir plutôt fiable longue distance, et de longs bras. Connait très bien son futur coéquipier Parker Jackson-Cartwright, lui aussi Californien, depuis tout petit.
Paul Lacombe
Né le 12 juin 1990 (32 ans) – 1,93 m – poste 2-3 – Français
Stats Betclic Élite : 6,4 points à 45,7 % aux tirs (dont 24,4 % à 3-points), 2,7 rebonds, 1,7 passe et 0,9 interception pour 7,3 d’évaluation en 18 minutes (28 matches)
Stats Euroleague : 5,5 points à 50,0 % aux tirs (dont 32,0 % à 3-points), 2,2 rebonds, 1,3 passe et 0,7 interception pour 6,6 d’évaluation en 15 minutes (25 matches)
Avec 450 matches au compteur, il est le joueur le plus expérimenté en activité de première division. Parti de 2013 à 2020 (quatre saisons à Strasbourg et trois à Monaco), Paul Lacombe avait atteint six fois de suite la finale de Betclic Elite. Depuis deux ans, l’enfant du club a brisé la malédiction des finales perdues dans un rôle principalement de mentor, lui qui lors de sa première saison sous les ordres de T.J. Parker, avait mis quelques mois avant de retrouver de sa superbe. Sa deuxième saison en Euroleague fut aussi de bien meilleure facture. Sa science du jeu, son intensité, ses coupes dans le dos en font l’un des tous meilleurs joueurs d’Europe sans ballon. Comme De Colo, Diot ou Lauvergne, le médaillé de bronze au Mondial 2019 apportera son expérience aux plus jeunes. L’international français (32 sélections) est encore sous contrat jusqu’en 2024.
David Lighty
Né le 27 mai 1988 (34 ans) – 1,98 m – poste 3-4-2 – Américain
Stats Betclic Élite : 7,6 points à 44,9 % aux tirs (dont 42,4 % à 3-points), 1,9 rebond, 1,7 passe et 1,0 interception pour 7,6 d’évaluation en 21 minutes (18 matches)
Stats Euroleague : 10,1 points à 54,7 % aux tirs (dont 58,3 % à 3-points), 2,7 rebonds, 1,3 passe et 0,5 interception pour 9,5 d’évaluation en 25 minutes (11 matches)
Victime d’une grave blessure à la main droite il y a un an lors de la présaison puis d’une rechute à son retour, David Lighty a vécu une saison difficile sur le plan mental, lui qui n’avait jamais été blessé pendant 12 ans. Durant son absence, l’ASVEL a pu mesurer l’immense impact de son ailier, qui fait l’unanimité. A 34 ans, le natif de Cleveland est désormais quintuple champion de France, avec Nanterre en 2013 puis l’ASVEL en 2016, 2019, 2021 (MVP des finales) et 2022 ! Un authentique exploit de régularité au plus haut niveau, dû à son leadership, son sens du collectif, sa polyvalence… et ce qu’on ne voit pas sur les stats : sa défense. Un indispensable, d’autant que le départ de William Howard libère encore davantage de minutes sur le poste 3. Chouchou de l’Astroballe. Sous contrat… jusqu’en 2026 !
Anthony Polite
Né le 21 juin 1997 (25 ans) – 1,98 m – poste 3-4 – Américano-Suisse (Bosman)
Stats NCAA : 9,9 points à 42,9 % aux tirs (dont 32,1 % à 3-points et 80,0 % aux lancers), 5,6 rebonds, 2,5 passes décisives et 1,5 interception pour 13,5 d’évaluation en 28 minutes (24 matches)
La petite surprise du recrutement de l’ASVEL. À 25 ans, Anthony Polite n’a pas encore joué le moindre match professionnel, et pour cause, l’ailier polyvalent vient de passer les cinq dernières saisons à l’université – référencée – de Florida State, en NCAA, où il a côtoyé Scottie Barnes, Devin Vassell ou encore le Gravelinois Dominik Olejniczak. Fils de Michael Polite, joueur américain professionnel en Suisse, le natif de Lugano a grandi chez les Helvètes avant de partir aux États-Unis jouer en High School puis en NCAA. Le gaucher a représenté son pays natal chez les jeunes, récoltant notamment 18,4 points et 12,2 rebonds de moyenne au championnat d’Europe U16 bis en 2013. Pas le futur trop scoreur de l’équipe mais certainement un fidèle d’appoint, capable d’être une relative menace extérieure. A disputé la Summer League de Las Vegas avec les Spurs. A signé pour deux ans, avec une clause de sortie vers la NBA à l’issue de la première saison.
Zaccharie Risacher
Né le 8 avril 2005 (17 ans) – 2,03 m – poste 3-4 – Français
Stats Espoirs Betclic Élite : 12,5 points à 44,9 % aux tirs (dont 32,8 % à 3-points), 4,4 rebonds, 2,2 passes, 1,3 interception et 0,9 contre pour 12,9 d’évaluation en 26 minutes (28 matches)
Stats Betclic Élite : 2,0 points à 66,7 % aux tirs, 1,0 rebond pour 2,5 d’évaluation en 2 minutes (2 matches)
Stats Euroleague : 1,0 point à 38,9 % aux tirs, 1,0 rebond pour 2,5 d’évaluation en 2 minutes (2 matches)
Stats Coupe du monde U17 : 10,4 points à 56,9 % aux tirs (dont 36,0 % à 3-points), 4,4 rebonds, 2,6 passes, 0,7 interception et 1,1 contre pour 14,9 d’évaluation en 21 minutes (7 matches)
En février dernier, il est devenu le plus jeune français titulaire de l’histoire de l’Euroleague à l’âge de 16 ans et 302 jours. Dans un scénario improbable de forfaits en cascade, certes, mais cela en dit long sur le talent précoce qu’il représente. Né à Malaga, le fils de l’ancien international français Stéphane Risacher et frère d’Ainhoa, championne d’Europe U16 cet été, est un ailier complet, mature pour son âge, capable de s’appuyer sur son tir mais également de faire preuve d’agressivité vers le cercle. Ses performances en présaison laissent présager à un futur radieux. Il fut médaillé de bronze cet été à la Coupe du monde U17 en ayant un rôle majeur et la troisième meilleure évaluation de l’équipe de France. Annoncé par certaines mock draft comme un potentiel top 10 en 2024. Un passionné d’échecs.
Charles Kahudi
Né le 19 juillet 1986 (36 ans) – 1,99 m – poste 4-3 – Français
Stats Betclic Élite : 7,5 points à 42,3 % aux tirs (dont 35,0 % à 3-points), 3,0 rebonds, 1,0 passe et 0,6 interception pour 7,9 d’évaluation en 21 minutes (25 matches)
Stats Euroleague : 4,9 points à 37,7 % aux tirs (dont 29,2 % à 3-points), 2,7 rebonds, 0,6 passe et 0,2 interception pour 4,7 d’évaluation en 20 minutes (26 matches)
Le doyen du groupe. Un homme au grand coeur, un capitaine courage qui a passé énormément de temps à l’infirmerie ces derniers saisons. Blessé au genou contre Cholet en playoffs, puis opéré début juin, il ne sera de retour à 100 % qu’en octobre. Cela ne l’a pas empêché de prolonger, deux ans, à l’ASVEL pour « y terminer sa carrière ». Fidèle au club depuis 2015, « L’Homme » n’a plus la même production que ces dernières années, mais il reste un élément important en défense, un rouage essentiel du collectif villeurbannais. Un mentor pour beaucoup, même certains joueurs expérimentés. L’international français a un sacré palmarès (102 sélections, champion d’Europe 2013). Septuple All-Star (2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2017 et 2018) et désormais quadruple champion de France (2016, 2019, 2021 et 2022). Passé par Cholet, Évreux, Dijon et Le Mans (6 ans) en début de carrière. Travaille sur les contours d’une reconversion avec Tony Parker.
Yves Pons
Né le 7 mai 1999 (23 ans) – 1,98 m – poste 4 – Franco-Haïtien
Stats NBA : 1,1 point à 31,3 % aux tirs (dont 33,3 % à 3-points), 1,0 rebond, 0,3 contre et 0,1 interception pour 1,4 d’évaluation en 6 minutes (12 matches)
Stats G-League : 9,2 points à 48,6 % aux tirs (dont 38,7 % à 3-points), 4,9 rebonds, 1,1 passe, 0,9 contre et 0,3 interception pour 11,8 d’évaluation en 25 minutes (9 matches)
Comme Guerschon Yabusele ou Elie Okobo avant lui, il voit son arrivée à l’ASVEL comme un tremplin pour repartir soit en NBA, son objectif prioritaire, soit dans un autre club d’Euroleague. Yves Pons a deux ans pour y parvenir. Cet ancien de l’INSEP, habitué des compétitions internationales chez les Bleuets – champion d’Europe U16 en 2014 – fait partie des 35 joueurs français de l’histoire à avoir foulé les parquets NBA. Une performance à souligner malgré son faible impact dans la Grande Ligue. Surnommé « Air Pons » pour ses qualités athlétiques hors du commun, l’ancien universitaire du Tennessee est un energizer monté sur ressort avec une détente sèche supérieure à 1,10 m, un instinct de défenseur hors pair… et encore une belle marge de progression. Il a séduit T.J. Parker, qui a « rarement vu décoller quelqu’un aussi vite » lors de la Summer League de Las Vegas, où il n’a pas décroché de contrat avec Brooklyn. Sa verticalité risque d’en étonner plus d’un, y compris en C1. Né dans un bidonville à Port-au-Prince (Haïti). A grandi dans un orphelinat puis a été adopté par un couple originaire d’Aix-en-Provence quand il avait quatre ans. Diplômé en management du sport. A fait du judo, du saxophone, de la danse et des claquettes.
Amine Noua
Né le 7 février 1997 (25 ans) – 2,02 m – poste 4-3 – Français
Stats Betclic Elite : 14,0 points à 55,6 % aux tirs (dont 31,8 % à 3-points), 4,5 rebonds, 1,3 passe, 0,7 contre et 0,3 interception pour 14,7 d’évaluation en 24 minutes (6 matches)
Stats Espagne : 6,7 points à 44,2 % aux tirs (dont 41,1 % à 3-points), 2,3 rebonds, 0,5 passe, 0,2 contre et 0,2 interception pour 6,0 d’évaluation en 17 minutes (21 matches)
Stats Eurocup : 6,0 points à 41,3 % aux tirs (dont 27,3 % à 3-points), 2,7 rebonds, 0,6 passe, 0,6 contre et 0,2 interception pour 5,2 d’évaluation en 19 minutes (13 matches)
« Comme s’il n’était jamais parti ». Comme Paul Lacombe, Amine Noua est né sur les bords du Rhône (à Lyon pour être précis), a été formé à l’ASVEL et a fini par y revenir. Après six saisons dans son club formateur, deux sélections All-Star (2018 et 2019) et trois titres de champions de France à la clé (2016, 2019 et 2021), l’international français avait tenté l’aventure à l’étranger l’été dernier, à Andorre, et ça ne lui a pas franchement réussi. Placardisé dans une équipe qui a longtemps peiné à obtenir des résultats (rétrogradée en fin de saison), il a fait son retour en France au printemps dernier à Strasbourg, où il a retrouvé des couleurs, réalisant une très belle campagne de playoffs (15,7 points en 28 minutes de moyenne sur 3 matches) où la SIG est passée tout proche d’éliminer Monaco, futur finaliste. Lassi Tuovi l’a expérimenté avec succès au poste 3. L’ASVEL lui a fait les yeux doux, et l’international français (9 sélections, dont la fenêtre de novembre dernier) n’a pas hésité à revenir, pour deux saisons, au détriment d’une offre de prolongation en Alsace. Jeune papa. A un « profond respect » pour T.J. Parker. Et vise de son aveu les JO de Paris 2024.
Joffrey Lauvergne
Né le 30 septembre 1991 (30 ans) – 2,10 m – poste 5-4 – Français
Stats Lituanie : 10,2 points à 57,6 % aux tirs, 4,8 rebonds, 0,9 passe, 0,3 contre et 0,4 interception pour 11,0 d’évaluation en 16 minutes (12 matches)
Stats Euroleague : 8,3 points à 52,3 % aux tirs, 3,4 rebonds, 0,9 passe, 0,2 contre et 0,4 interception pour 8,5 d’évaluation en 15 minutes (13 matches)
Avec Nando De Colo, c’est LA signature qui doit permettre à l’ASVEL de changer de dimension. Drafté en 2013, passé trois saisons en NBA mais surtout aussi par Valence, le Partizan Belgrade, Fenerbahçe ou le Zalgiris Kaunas, l’intérieur formé à l’INSEP puis à Chalon est un joueur référencé en Europe. Champion de Lituanie (2021), de Ligue Adriatique (2013), de France (2012), habitué de l’Euroleague (117 matches, six saisons dont les quatre dernières consécutives), le champion d’Europe 2013 – et médaillé de bronze mondial et européen en 2014 et 2015 – compte aussi 85 sélections en équipe de France. Un combattant au fort QI basket pour un intérieur, et une expérience du très haut niveau peu comparable. Une prise de choix, d’autant que le natif de Mulhouse a signé jusqu’en… 2025 ! Comme Nando De Colo, il devient ambassadeur de Smart Good Things, nouveau partenaire majeur de LDLC ASVEL. Fils de l’ex-international Stéphane Lauvergne.
Youssoupha Fall
Né le 12 janvier 1995 (27 ans) – 2,21 m – poste 5 – Sénégalais/Français
Stats Betclic Elite : 9,8 points à 74,1 % aux tirs, 5,3 rebonds et 0,8 contre pour 12,6 d’évaluation en 17 minutes (31 matches)
Stats Euroleague : 5,8 points à 70,5 % aux tirs, 3,6 rebonds et 0,1 contre pour 7,8 d’évaluation en 13 minutes (28 matches)
Arrivé dans l’Hexagone à 17 ans, en provenance de Dakar, le Sénégalais Youssoupha Fall a remporté le titre de champion de France en 2018 avec Le Mans, son club formateur. Aussi passé par Poitiers (Pro B), Strasbourg, et l’Espagne – deux saisons à Vitoria avec un titre de champion d’Espagne en 2020 à la clé -, il a poursuivi sa progression à l’ASVEL la saison dernière sous forme de prêt. Après un début de saison en demi-teinte, il a fini par gagner la confiance de T.J. Parker et faire l’unanimité. Courtisé notamment par son ancien club, Baskonia, il a privilégié une prolongation à l’ASVEL jusqu’en 2024. L’international sénégalais – toujours dans le Team Basket France mais il a choisi les Lions – et jeune papa s’est préparé cet été depuis Dakar, où il n’avait pas été depuis trois ans, cause Covid.
Le coach
T.J. Parker
Né le 16 mai 1984 (38 ans) – Français
Critiqué pour être le « frère de » promu à la tête du club villeurbannais, T.J. Parker a répondu sur le terrain en permettant à son équipe de soulever un deuxième titre de champion de France consécutif, seul aux commandes. Le coach a prolongé son bail jusqu’en 2026 et, s’il s’est toujours refusé à parler de playoffs en Euroleague, le natif de Valenciennes se risque désormais à des objectifs plus élevés sur les deux plans. Pas de problèmes pour lui, car il aspire de ses mots à battre des records de trophées. Il en détient déjà un : celui du nombre de victoires consécutives pour un coach français (6) en Euroleague. A passé une partie de l’été en Summer League avec les Milwaukee Bucks.
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L’appétit vient en mangeant. Après trois titres consécutifs de champion de France, l’ASVEL n’était pas censée construire une équipe aussi compétitive avant la sortie de terre de la future LDLC Arena, prévue pour fin 2023. Mais la rivalité monégasque combinée à l’arrivée d’un nouveau sponsor de poids, Smart Good Things, a boosté ses finances. Et stimulé ses ambitions.
Comme souvent, le club a été pillé – à son échelle – à l’intersaison, perdant un total de neuf joueurs, dont le splendide duo d’arrière Chris Jones – Elie Okobo, le précieux William Howard, et surtout l’étoile montante Victor Wembanyama, qui était censée être propulsée depuis Villeurbanne vers le premier choix de la Draft NBA 2023, et qui a finalement rejoint Boulogne-Levallois. Mais l’équipe du président Parker a compensé, quelques heures seulement après ces départs, avec les signatures de cadors. Dont la légende du basket européen, Nando De Colo, et l’expérimenté Joffrey Lauvergne. Deux valeurs sûres. « Ces signatures sont dans la continuité de notre projet, amener l’ASVEL le plus haut possible en Europe en mettant le basket français en avant », prévient TP, qui a rappelé dernièrement que l’objectif à terme était d’être en mesure de « remporter l’Euroleague ».
La moitié des champions d’Europe 2013 réunis
Seront ainsi alignés cette saison quatre champions d’Europe 2013 (De Colo, Lauvergne, mais aussi Diot et Kahudi, restés au club)…
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Photo : Nando De Colo (Thomas Savoja)