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Guide Betclic Élite 2022-23 – Monaco : le titre sinon rien

Passée à quelques secondes de son premier titre de champion de France en juin dernier lors d’un match 5 à sensation, l’AS Monaco a réalisé un mercato dément, prolongeant ses stars et piquant notamment à l’ASVEL son bourreau Elie Okobo. La Roca Team vise clairement son premier titre national. Comme c

Passée à quelques secondes de son premier titre de champion de France en juin dernier lors d’un match 5 à sensation, l’AS Monaco a réalisé un mercato dément, prolongeant ses stars et piquant notamment à l’ASVEL son bourreau Elie Okobo. La Roca Team vise clairement son premier titre national.

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« Avec une telle équipe, c’est peut-être l’opportunité d’une vie ». Le coach Sasa Obradovic s’est montré particulièrement ambitieux lors de la conférence de presse d’avant-saison. « On doit faire au moins aussi bien que lors du dernier exercice. À nous de gravir une marche de plus en Euroleague et, surtout, d’écrire l’histoire du club en allant chercher un titre de champion de France », a ajouté le technicien serbe.

Et si c’était enfin l’année de la Roca Team ? Trois fois finaliste sur les quatre dernières saisons allant à leur terme, l’AS Monaco rêve d’un titre national. Son palmarès est certes plus prestigieux sur la scène européenne (playoffs d’Euroleague pour sa première saison à ce niveau en 2022, Eurocup en 2021, finale de BCL en 2018) que française, mais c’est une partie du patrimoine princier que de briller à l’international. En lisant entre les lignes, on s’aperçoit que les objectifs sont centrés un peu plus vers l’Hexagone.

Changement de stratégie

Roca Team version 2022-2023 (c) Manuel Vitali

Cela découle avant tout d’une réflexion générale : privilégier la qualité à la quantité, miser sur davantage de joueurs formés en France, et bénéficier d’une petite marge financière dans la masse salariale au fil de l’exercice. Ce avec un budget XXL, probablement le plus gros de l’histoire du championnat de France (la barre des 20 millions d’euros en ligne de mire), dont le coup de boost de Fedcom, actionnaire majoritaire du club (46,4 %), qui a par ailleurs acheté les droits TV de l’Euroleague. Le tout incarné par l’arrivée de son patron Aleksej Fedoricsev à la présidence de l’ASM en cours de saison dernière.

L’an dernier, la Roca Team avait bouclé son recrutement dans les dernières semaines de l’été, et complété en cours de route par Dwayne Bacon. Cette fois, on compte « seulement » 12 joueurs sous contrat sur la ligne de départ, dont cinq joueurs majeurs reconduits (Mike James, Alpha Diallo, Donta Hall, Yakuba Ouattara et Donatas Motiejunas).

Adrien Moerman (c) Manuel Vitali

La Roca Team s’est certes séparée de neuf joueurs, dont Dwayne Bacon, Paris Lee, Will Thomas ou son capitaine Léo Westermann, mais elle n’a pas perdu au change. Les nouveaux arrivants sont quatre cadors européens (Elie Okobo, Adrien Moerman, Jordan Loyd et John Brown), un qui aspire à le devenir (Jaron Blossomgame) et deux jeunes internationaux français à fort potentiel (Matthew Strazel et Yoan Makoundou). Qui plus est, tous avec un contrat pluriannuel (une option pour certains). Un changement radical de stratégie quand on sait que quasiment l’effectif entier n’avait qu’un an de contrat la saison dernière.

Le meilleur trio d’arrières d’Europe ?

On notera l’excellence de la ligne arrière avec la compilation de Mike James, le leader charismatique du groupe, Elie Okobo, MVP des dernières finales de Betclic Elite, et Jordan Loyd, champion NBA 2019 et ancien disciple de Sasa Obradovic à l’Etoile Rouge. Rares sont les équipes en Europe à afficher un tel trio, d’autant qu’il faut aussi souligner qu’il y a du talent à chaque ligne.

Et le plus gros chantier de l’été ne concernait même pas l’effectif, puisque le gouvernement monégasque a entrepris, dès la fin du mois de juin, de gros travaux de réaménagement de la salle Gaston-Médecin, dont la capacité a été portée dans un premier temps à 4 472 places, ce qui correspond un peu mieux au cahier des charges de l’Euroleague (5 000 places). Un pas de plus vers l’ascension de l’équipe de la Principauté, qui rappelons-le, était encore en Nationale 2 il y a un peu plus de dix ans !

Les résultats des cinq dernières saisons

SaisonNiveauBilanRangPlayoffsTop scoreur
2017-18Jeep Élite25-91erFinalisteGerald Robinson (15,9)
2018-19Jeep Élite24-102eFinalisteElmedin Kikanovic (15,1)
2019-20Jeep Élite21-41er(Annulée)Norris Cole (14,3)
2020-21Jeep Élite24-104eDemi-finalisteRob Gray (13,7)
2021-22Betclic Élite25-92eFinalisteMike James (14,9)

Les changements de l’intersaison

Sous contrat : Mike James (prolongation, 2025), Donta Hall (prolongation, 2025), Alpha Diallo (prolongation, 2025), Yakuba Ouattara (prolongation, 2023), Sasa Obradovic (coach, prolongation, 2025), Donatas Motiejunas (prolongation, 2023)
Arrivées : Élie Okobo (ASVEL, 2024), Jordan Loyd (Zenit/Russie, 2024), John Brown (UNICS Kazan/Russie, 2024), Jaron Blossomgame (Ulm/Allemagne, 2023+1), Adrien Moerman (Anadolu Efes/Turquie, 2023+1), Matthew Strazel (ASVEL, 2025), Yoan Makoundou (Cholet, 2026)
Départs : Jerry Boutsiele (Bahcesehir/Turquie), Rob Gray (Tofas Bursa/Turquie), Danilo Andjusic (Partizan Belgrade/Serbie), Paris Lee (Panathinaïkos/Grèce), Will Thomas (Malaga/Espagne), Brock Motum (Levanga Hokkaido/Japon), Ibrahima Fall Faye (Boulogne-Levallois), Léo Westermann (Obradoiro/Espagne), Armel Traoré (Boulogne-Levallois), Dwayne Bacon (libre), Rudy Demahis-Ballou (libre)

Saison 2022-23

Effectif

Meneurs : Mike James (1,85 m, 32 ans), Matthew Strazel (1,82 m, 20 ans)
Arrières : Jordan Loyd (1,93 m, 29 ans), Elie Okobo (1,91 m, 24 ans), Yakuba Ouattara (1,92 m, 30 ans)
Ailiers : Alpha Diallo (2,01 m, 25 ans), Jaron Blossomgame (1,98 m, 28 ans)
Ailier-forts : John Brown (2,03 m, 30 ans), Adrien Moerman (2,02 m, 34 ans), Yoan Makoundou (2,07 m, 22 ans)
Pivots : Donatas Motiejunas (2,13 m, 31 ans), Donta Hall (2,08 m, 25 ans)

Staff sportif

Coach : Sasa Obradovic (53 ans)
Assistants : Milenko Bogicevic (45 ans), Manuchar Markoishvili (35 ans), Mirko Ocokoljic, Sergiy Gladyr (33 ans)
Préparateur physique : Diego Goncalves et Dimitri Degrigny

Front office

Président : Aleksej Fedoricsev (67 ans)
Vice-président : Sergei Dyadechko (48 ans)
Directeur exécutif : Oleksiy Yefimov (35 ans)

Salle : Gaston-Médecin (capacité portée à 4 472 places)

Les joueurs

Mike James
Né le 18 août 1990 (32 ans) – 1,85 m – poste 1 – Américain

Stats Betclic Elite : 14,9 points à 41 % aux tirs (dont 34 % à trois-points), 6,0 passes, 3,1 rebonds, 1,2 interception pour 14,8 d’évaluation en 28 minutes (18 matches)
Stats Euroleague (AS Monaco) : 16,4 points à 41 % aux tirs (dont 31 % à trois-points), 5,8 passes, 3,2 rebonds, 1,2 interception pour 15,6 d’évaluation en 31 minutes (38 matches)

Une tornade, un oiseau à apprivoiser. Arrivé en toute fin d’intersaison estivale en 2021, Mike James est LA superstar de Betclic Elite (avec Nando De Colo désormais). Le fantasque américain, connu aussi bien pour son incroyable talent de basketteur – tant de scoreur que de leadership et parfois d’altruisme – que ses frasques hors des parquets, fut la saison dernière le plus gros salaire de l’histoire du championnat de France (1,2 million d’euros). Il devrait faire tomber une nouvelle fois ce record, lui qui a prolongé jusqu’en 2024. Passé par dix clubs européens (dont CSKA Moscou, Milan, Panathinaïkos et Vitoria) et trois franchises NBA (Suns, Pelicans, Nets), le natif de Portland s’apprête – s’il va au bout de son contrat – à rester trois ans au même endroit, ce qui ne lui était jamais arrivé. C’est qu’il doit se sentir bien, sur son Rocher. Meilleur marqueur de l’Euroleague en 2018-19, dans le cinq majeur de la compétition en 2021-22.

Matthew Strazel
Né le 5 août 2002 (20 ans) – 1,82 m – poste 1 – Français

Stats Betclic Elite : 5,8 points à 40 % aux tirs (dont 39 % à trois-points), 2,4 passes, 1,2 rebond, 0,4 interception pour 6 d’évaluation en 19 minutes (31 matches)
Stats Euroleague : 3,4 points à 30 % aux tirs (dont 33 % à trois-points), 1,9 passe, 0,7 rebond, 0,3 interception pour 2,4 d’évaluation en 15 minutes (30 matches)

Un jeune qui ne recule devant aucun obstacle. À peine majeur, Matthew Nelson Strazel a conquis les parquets français et européens par ses qualités d’appuis, de dribble et de scoring, et parfois même de défense. Fort de ses deux saisons pleines à l’ASVEL, couronnées de deux titres de champion de France, le natif de Bourg-la-Reine affiche une certaine maturité et une belle mécanique de tir, même s’il doit encore progresser dans sa sélection de shoots. Il a la distance NBA, son ambition à moyen terme. Son ancien entraîneur T.J. Parker n’a pas compris son départ de son club formateur, un changement de cap que l’intéressé justifie pour son temps de jeu, car l’ASVEL a signé nombre de joueurs sur la ligne arrière à l’intersaison, et qui aurait pu se faire sous forme de prêt à Gravelines ou Limoges sans un quiproquo avec le club villeurbannais. Derrière Mike James et Elie Okobo dans la rotation, le meilleur marqueur des Bleuets (quarts de finalistes) à l’Euro U20 cet été s’est engagé avec le club princier jusqu’en 2025. Aussi vice-champion du monde U19 en 2021.

Élie Okobo
Né le 23 novembre 1997 (24 ans) – 1,88 m – poste 2-1 – Français

Stats Betclic Elite : 13,2 points à 43 % aux tirs (dont 28 % à trois-points), 3,8 passes, 3,2 rebonds, 0,9 interception pour 13,4 d’évaluation en 24 minutes (26 matches)
Stats Euroleague : 14,5 points à 46 % aux tirs (dont 37 % à trois-points), 3,9 passes, 2,8 rebonds, 0,7 interception pour 12,2 d’évaluation en 28 minutes (27 matches)

Son retour en France après trois saisons passées aux États-Unis entre la NBA (Phoenix Suns) et la G-League (Northern Arizona Suns et Long Island Nets) l’a propulsé au rang de star du basket français. Elie Okobo a connu une année magique avec l’ASVEL, étant un temps meilleur marqueur de l’Euroleague, et enlevant le titre de champion… face à Monaco, après avoir envoyé le match 5 décisif en prolongation, décrochant au passage le trophée de MVP des finales. Une saison qui lui a ouvert en grand les portes de l’équipe de France, avec laquelle il décrochera dimanche sa première médaille internationale à l’EuroBasket. Le meneur-arrière, formé à l’Elan Béarnais et 31e choix de la Draft 2018, s’est aussi engagé pour deux saisons avec la Roca Team, comme Mike James, avec lequel il devra partager la balle. Et on sait que l’international français en raffole, lui qui vit sur ses qualités de pénétration et de scoring. Ses problèmes de cheville sont derrière lui.

Jordan Loyd
Né le 27 juillet 1993 (29 ans) – 1,93 m – poste 2-1 – Américain

Stats VTB League : 12,3 points à 41 % aux tirs (dont 31 % à trois-points), 3,9 passes, 3,8 rebonds, 1,1 interception pour 13,5 d’évaluation en 24 minutes (16 matches)
Stats Euroleague : 13,2 points à 44% aux tirs (dont 35 % à trois-points), 4 rebonds, 3,9 passes, 1 interception pour 13,5 d’évaluation en 27 minutes (23 matches)

Courtisé par quelques uns des plus grands clubs européens, Jordan Loyd a choisi Monaco pour deux saisons. L’arrière arrive en provenance du Zenit Saint-Pétersbourg, où il a décroché le titre de champion de VTB League face au grand rival du CSKA Moscou. Aussi passé par Valence et l’Etoile Rouge (sous la houlette d’un certain Sasa Obradovic), il est devenu au fil des saisons une référence en Europe. C’est aussi un champion NBA, oui, car le natif d’Atlanta, non drafté en 2016, a tout de même joué 11 matches pour les Toronto Raptors lors de l’exercice 2018-19. Aussi réputé pour ses capacités de scoreur, il devra cohabiter avec les autres leaders de la ligne arrière. Diplômé en durabilité environnementale à l’université d’Indianapolis.

https://www.youtube.com/watch?v=h84lP4yigoU

Yakuba Ouattara
Né le 24 janvier 1992 (30 ans) – 1,92 m – poste 3-2 – Français

Stats Betclic Elite : 7,5 points à 46 % aux tirs (dont 39 % à trois-points), 2,8 rebonds, 0,6 passe, 0,5 interception pour 7,6 d’évaluation en 21 minutes (31 matches)
Stats Euroleague : 4,1 points à 50 % aux tirs (dont 50 % à trois-points), 1,9 rebond, 0,3 passe, 0,3 interception pour 4,8 d’évaluation en 14 minutes (30 matches)

Courtisé par… l’ASVEL à l’intersaison, le Lyonnais a finalement décidé de rester « à la maison ». Le « Yak » va entamer son 7e exercice sous les couleurs asémistes. Engagé, volontaire, avec une hargne de tous les instants, l’international français (18 sélections) est un leader par l’exemple, souvent titulaire l’an dernier, pour sa complémentarité avec les scoreurs purs. Car le natif de Tepa (Ghana) apporte à la fois sa défense sur l’homme, sa qualité première, mais aussi son efficacité extérieure (5 tirs primés lors du match 5 des quarts de finale d’Euroleague contre l’Olympiakos). Formé à Chalon, aussi passé par Denain, la G-League (Long Island Nets) et le Betis Séville. En fin de contrat à l’été 2023, le chouchou du public a été promu vice-capitaine d’Adrien Moerman.

Alpha Diallo
Né le 29 juin 1997 (25 ans) – 2,01 m – poste 3-4 – Américano-Guinéen (Cotonou)

Stats Betclic Elite : 11,5 points à 55 % aux tirs (dont 43 % à trois-points), 5,3 rebonds, 2,1 passes, 2 contres pour 14 d’évaluation en 25 minutes (24 matches)
Stats Euroleague : 9,6 points à 49 % aux tirs (dont 38 % à trois-points), 4,8 rebonds, 1,7 passe, 1,4 interception pour 12,1 d’évaluation en 25 minutes (34 matches)

La révélation de la saison dernière. Arrivé sans grande référence l’été dernier – un cursus de quatre saisons à la fac de Providence et une saison dans le championnat grec où il a tout de même atteint la finale avec Lavrio -, Alpha Diallo a explosé sur le Rocher. Sasa Obradovic a fait de lui son homme à tout faire. Défenseur invétéré, ses qualités athlétiques et en transition se sont révélées précieuses en Euroleague. L’ailier américano-guinéen, au précieux passeport Cotonou, qui gagnait 4 000 dollars mensuels à son arrivée en Europe, va toucher plus de 100 fois ce montant cette saison, et les deux suivantes aussi, car il a prolongé jusqu’en 2025. Par ailleurs médaillé de bronze aux Jeux panaméricains de 2019 avec Team USA.

Jaron Blossomgame
Né le 16 septembre 1993 (29 ans) – 1,99 m – poste 4-3 – Américain

Stats Allemagne : 15,3 points à  51 % aux tirs (dont 38 % à trois-points), 5,2 rebonds, 1,1 passe, 0,8 interception pour 15,7 d’évaluation en 30 minutes (34 matches)
Stats Eurocup : 16,3 points à  50 % aux tirs (dont 41 % à trois-points), 7,6 rebonds, 1,3 passe, 0,9 interception pour 19 d’évaluation en 33 minutes (19 matches)

Après toute une carrière aux Etats-Unis, quatre ans à l’université de Clemson, puis quatre en G-League – exceptés 27 matches NBA avec Cleveland en 2018-19, Jaron Blossomgame a finalement traversé l’Atlantique à l’été 2020. Bien lui en a pris. Le 59e choix de la draft 2017 a dominé d’abord le championnat iraélien (avec Ironi Nahariya) puis le championnat allemand (avec Ulm). Surtout, Le natif d’Atlanta – comme Jordan Loyd – s’est montré particulièrement solide en Eurocup où il fut élu dans le cinq majeur de la compétition. Très athlétique, rapide sur transition, et adroit au shoot, il fut choisi pour sa polyvalence sur les postes 3 et 4, en digne successeur de Dwayne Bacon. S’est engagé pour une saison plus une en option. A côtoyé Gabe DeVoe (Fos), Donte Grantham (Nancy) et Marcquise Reed (ex-Gravelines) à Clemson.

Adrien Moerman
Né le 7 août 1988 (34 ans) – 2,02 m – poste 4 – Français

Stats Turquie : 9,9 points à 45 % aux tirs (dont 39 % à trois-points), 7,3 rebonds, 1,3 passe, 0,3 contre pour 13,2 d’évaluation en 28 minutes (16 matches)
Stats Euroleague : 9,9 points à 46 % aux tirs (dont 40 % à trois-points), 7,3 rebonds, 1,3 passe, 0,3 contre pour 13,2 d’évaluation en 28 minutes (16 matches)

Peut-être le meilleur joueur à n’avoir jamais porté le maillot de l’équipe de France en compétition internationale, même s’il a disputé le TQO en 2016 et qu’il affiche 12 sélections au compteur chez les Bleus. Adrien Moerman est une référence européenne, notamment double champion d’Euroleague en titre avec l’Anadolu Efes avec un rôle majeur, raison pour laquelle la Roca Team lui a notamment confié le capitanat. L’ancien MVP de Pro A (en 2015) dispose aussi d’un immense palmarès dans l’Hexagone avec à son actif trois titres de champion de France (un avec Roanne et deux avec Limoges), et des passages à Nanterre, Orléans et Nancy. Passé par Barcelone et Bilbao en Espagne, et aussi Banvit et Darussafaka en Turquie. Un ailier-fort expérimenté, un leader de vestiaire, avec une âme de guerrier sur le terrain. A signé pour une saison, plus une en option avec Monaco.

Yoan Makoundou
Né le 9 août 2000 (22 ans) – 2,07 m – poste 4 – Français

Stats Betclic Elite : 10,2 points à 54 % aux tirs (dont 35 % à trois-points), 5,4 rebonds, 0,8 passe, 0,9 contre pour 12,5 d’évaluation en 23 minutes (33 matches)

Un grand potentiel du basket français, qui n’est déjà plus une pépite à polir. Yoan Makoundou s’est révélé à Cholet, lors de ses trois premières saisons professionnelles. Au point de permettre à son club formateur de retourner aux playoffs pour la première fois depuis 10 ans, d’être éligible cet été à la Draft – où son nom a bien circulé au deuxième tour – et d’être convoqué pour la première fois en équipe de France en tant que partenaire d’entraînement. C’est doté de ce nouveau statut que le natif de Melun a signé à l’ASM pour les quatre prochaines saisons ! Cet éternel pourvoyeur de highlights, doté de longs segments et d’une détente fantastique, y découvrira l’Euroleague, et souhaitera certainement prouver qu’il n’est pas qu’un dunkeur exceptionnel. Le meilleur jeune de la BCL 2021 a bien travaillé sur son tir extérieur mais il lui reste une marge de progression sur ce domaine.

John Brown III
Né le 28 janvier 1992 (30 ans) – 2,03 m – poste 4-5 – Américain

Stats VTB League : 12,4 points à 49 % aux tirs (dont 23 % à trois-points), 6,3 rebonds, 2,1 passes, 1,8 interception pour 15,8 d’évaluation en 30 minutes (13 matches)
Stats Euroleague : 10,3 points à 48 % aux tirs (dont 13 % à trois-points), 4,8 rebonds, 1,2 passe, 2,8 interceptions pour 12,5 d’évaluation en 31 minutes (25 matches)

Un défenseur-energizer comme l’Europe n’en a rarement vu. Il n’a qu’une seule saison d’Euroleague au compteur, avec l’UNICS Kazan en 2021-22, et détient pourtant le record du nombre d’interceptions sur une saison régulière (66). Total qu’il aurait pu porter bien plus haut sans une exclusion des clubs russes à 9 matches de la fin. Rendez-vous compte, il n’a jamais passé une seule saison à moins d’une interception par match ! Son impact ne se limite pas qu’à son apport défensif : il peut aussi scorer, surtout à l’intérieur, et prendre des rebonds grâce à son explosivité et sa détente. Après un cursus de quatre ans à High Point, John Brown III a passé l’essentiel de sa carrière en Italie, d’abord deux ans en D2 puis deux ans en D1 à Brindisi. Il arrive en provenance de Brescia, où il a terminé la précédente saison (7,3 points en 24 minutes sur 3 matches) de par la situation causée par la guerre en Ukraine. A fait face à Monaco en finale de l’Eurocup 2021 avec Kazan. A grandi dans une extrême pauvreté à Jacksonville, et a joué le rôle de père auprès de son petit frère. Sous contrat jusqu’en 2024.

Donta Hall
Né le 7 août 1997 (25 ans) – 2,08 m – poste 5-4 – Américain

Stats Betclic Elite : 8,4 points à 76 % aux tirs, 5,3 rebonds, 0,6 passe, 0,7 contre pour 12,8 d’évaluation en 19 minutes (19 matches)
Stats Euroleague : 8,4 points à 77 % aux tirs, 5,1 rebonds, 0,3 passe, 1,1 contre pour 13,3 d’évaluation en 19 minutes (35 matches)

Arrivé sur le Rocher l’été dernier sans référence extraordinaire, si ce n’est 22 bribes de matches NBA entre 2019 et 2021, Donta Hall a prouvé à quel point c’est un formidable athlète et un incroyable finisseur en réalisant un exercice de haut vol. Ses pourcentages exceptionnels appuient cette réputation. Malgré sa non-sélection pour les finales de Betclic Elite (réglementation JFL), et malgré de nombreuses sollicitations cet été, y compris outre Atlantique, « Donta Air » a privilégié une prolongation de trois saisons en Principauté. Le natif de Luverne fut formé dans son état natal, en Alabama, jusqu’à sa sortie d’université en 2019, année où il n’a pas été sélectionné à la Draft. Son père est décédé d’une crise cardiaque lors de l’un de ses matchs universitaires. Associé Yoan Makoundou ou John Brown, Donta Hall pourrait faire de Monaco une sorte de « Lob City » à l’européenne.

Donatas Motiejunas
Né le 20 septembre 1990 (32 ans) – 2,13 m – poste 5-4 – Lituanien (Bosman)

Stats Betclic Elite : 12,4 points à 61 % aux tirs (dont 29 % à trois-points), 4,9 rebonds, 1,3 passe, 0,9 interception pour 13,6 d’évaluation en 21 minutes (24 matches)
Stats Euroleague : 9,7 points à 57 % aux tirs (dont 33 % à trois-points), 4,6 rebonds, 0,7 passe, 0,5 contre pour 10,5 d’évaluation en 19 minutes (38 matches)

Après dix ans à osciller entre NBA (251 matches au compteur, principalement à Houston) et Chine, le talentueux Donatas Motiejunas avait choisi l’été dernier de relancer sa carrière en Euroleague du côté de l’AS Monaco. Un choix étonnant mais qui s’est avéré payant car le pivot s’est redonné de la visibilité en Principauté. Sa puissance et ses formidables mains ont énormément apporté au secteur intérieur monégasque, tout comme parfois son tir extérieur. « D-MO » est aussi médaillé d’argent à l’EuroBasket avec la Lituanie en 2013. Passé en début de carrière par le Benetton Trévise et l’Arka Gdynia. Il a prolongé sur le tard et c’est le seul joueur de l’effectif – avec Yakuba Ouattara – à être automatiquement en fin de contrat l’été prochain.

Le coach

Sasa Obradovic
Né le 29 janvier 1969 (53 ans) – Serbe

Ancien joueur de très haut niveau – triple champion d’Europe, champion du monde, vice-champion olympique, passé notamment par Limoges en… 1993 – Sasa Obradovic s’est reconverti entraîneur depuis 2005. Passé par Cologne, Kiev, Donetsk, l’ALBA Berlin ou encore le Lokomotiv Kuban, il est arrivé à Monaco en 2019 pour un premier passage avant de succomber aux avances de l’Etoile Rouge de Belgrade, son club de coeur, puis d’y être écarté. Et enfin de revenir sur le Rocher en cours de saison dernière pour remplacer Zvezdan Mitrovic. À succès car il a relancé la Roca Team, mal partie en Euroleague, pour lui faire atteindre les playoffs dès sa première participation, une première. Cet été, le technicien serbe a prolongé l’aventure jusqu’en 2025. Il aborde la saison avec de très grandes ambitions.

Sasa Obradovic (c) Manuel Vitali/Monaco

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« Avec une telle équipe, c’est peut-être l’opportunité d’une vie ». Le coach Sasa Obradovic s’est montré particulièrement ambitieux lors de la conférence de presse d’avant-saison. « On doit faire au moins aussi bien que lors du dernier exercice. À nous de gravir une marche de plus en Euroleague et, surtout, d’écrire l’histoire du club en allant chercher un titre de champion de France », a ajouté le technicien serbe.

Et si c’était enfin l’année de la Roca Team ? Trois fois finaliste sur les quatre dernières saisons allant à leur terme, l’AS Monaco rêve d’un titre national. Son palmarès est certes plus prestigieux sur la scène européenne (playoffs d’Euroleague pour sa première saison à ce niveau en 2022, Eurocup en 2021, finale de BCL en 2018) que française, mais c’est une partie du patrimoine princier que de briller à l’international. En lisant entre les lignes, on s’aperçoit que les objectifs sont centrés un peu plus vers l’Hexagone.

Changement de stratégie

Cela découle avant tout d’une réflexion générale : privilégier la qualité à la quantité, miser sur davantage de joueurs formés en France, et…

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Photo : Mike James (LNB/Hervé Bellenger)

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