Cette saison, l’Espagne a perdu une place en Euroleague avec le départ de Valence en Eurocup. C’est ainsi que le pays le plus titré de l’histoire de l’Euroleague (ex aequo avec l’Italie) se retrouve avec trois prétendants : le Real Madrid, vainqueur en 2018, le FC Barcelone, finaliste sortant, et Baskonia Vitoria, à la lutte pour les playoffs depuis l’introduction du nouveau format. Trois clubs aux ambitions très fortes.
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Real Madrid
La saison dernière, le Real Madrid a raté le Final Four de l’Euroleague pour la première fois depuis 2016 et n’a pas remporté de titre, une première depuis 2011. Le résultat d’un exercice plein de rebondissements et marqué par les départs – non remplacés – de Facundo Campazzo en début d’année puis de Gabriel Deck vers la NBA, et les blessures à répétition (Llull, Fernandez, Randolph notamment). Ce qui a contraint la maison blanche à revoir son effectif à longueur d’année et de manquer de jus en quarts contre l’Anadolu Efes, le futur champion. Pour ce concours de circonstances, les fans n’en veulent même pas à leur équipe, tout de même finaliste du championnat et de la coupe d’Espagne.
Pour renouer avec le Final Four, et pourquoi pas s’offrir un nouveau titre en C1 dans l’ère Laso (après 2015 et 2018) à Berlin, le Real s’est offert un petit renouveau. Exit le capitaine vieillissant Felipe Reyes (retraite), et le remplaçant médical Alex Tyus, tout comme Nicolas Laprovittola (Barcelone) et Usman Garuba, parti en NBA contre un joli chèque de 3 millions d’euros. Arrivé en 2011, l’unanime coach Pablo Laso a lui été prolongé de deux saisons, gage de continuité tandis que seuls cinq joueurs seront en fin de contrat l’été prochain : Sergio Llull, Rudy Fernandez, Fabien Causeur, Trey Thompkins et Jeffery Taylor.
Un quatuor made in France
Pour remplacer les quatre partants, les Merengues ont voulu s’offrir un coup de jeune et de densité physique. Ils ont d’abord fait appel au duo villeurbanais : Thomas Heurtel et Guerschon Yabusele. Le premier revient en Espagne – où vit sa famille et où il a évolué la majorité de sa carrière -, le second va découvrir un grand d’Europe. Ils rejoignent Fabien Causeur, présent dans la capitale depuis 2017, et Vincent Poirier, arrivé au printemps dernier pour se relancer avant les Jeux Olympiques. Après sa filière argentine, le Real Madrid lance donc sa filière française. Deux autres recrues sont arrivées : Adam Hanga (Barcelone) et Nigel Wiliams-Goss (Lokomotiv Kuban).
La seule incertitude de l’intersaison concerne le dernier spot arrière. Le shooteur d’élite Jaycee Carroll, 38 ans et présent à Madrid depuis 2011 – qui a montré sa volonté de continuer une saison de plus en milieu d’année dernière -, n’a pas répondu à l’offre de renouvellement du Real alors qu’il est encore dans son ranch de l’Utah. Pablo Laso n’a plus de nouvelles mais son joueur figure toujours parmi la liste provisoire de l’équipe fournie à la C1… A suivre, donc. En attendant, le club le plus titré de l’histoire de l’Euroleague se présente – sans Carroll – avec la deuxième équipe la plus expérimentée de la compétition, derrière l’Efes, avec 1 803 matches joués par son effectif avant le début de saison. Colossal.
Une profondeur de banc capitale
Dans les faits, tous les postes seront triplés voire quadruplés. Le scoreur Thomas Heurtel, l’électrique Nigel Williams-Goss, le prospect Carlos Alocen et même le jeune Juan Nunez assureront à la mène. Le nouveau capitaine Sergio Llull, le vétéran Fabien Causeur et l’inusable Rudy Fernandez pourront alterner sur la traction arrière. Tandis que l’international espagnol Alberto Abalde devrait gagner des responsabilités à l’aile, en compagnie du polyvalent Adam Hanga et du fidèle 3&D Jeffery Taylor.
Les Blancos disposent également d’un secteur intérieur physique et solide. Le géant défenseur Walter Tavares partagera le poste 5 avec Vincent Poirier, aussi capable d’apporter offensivement. Anthony Randolph toujours sur le flanc en début de saison (tendon d’Achille), Trey Thompkins et Guerschon Yabusele devraient se partager le temps de jeu au poste 4, avec les jeunes Tristan Vukcevic et Eli Ndiaye. Un effectif large qui a déjà montré qu’il avait plus de puissance que la saison dernière lors du match d’ouverture, contre le champion d’Europe, l’Anadolu Efes.
Mouvements de l’intersaison
Arrivées : Thomas Heurtel (ASVEL, 2022), Nigel Wiliams-Goss (Lokomotiv Kuban, Russie, 2023), Adam Hanga (FC Barcelone, Espagne, 2023), Guerschon Yabusele (ASVEL, 2022).
Départs : Nicolas Laprovittola (FC Barcelone), Usman Garuba (Houston Rockets), Felipe Reyes (retraite), Alex Tyus.
Sous contrat : Carlos Alocen (2024), Sergio Llull (prolongé jusqu’en 2022), Fabien Causeur (2022), Juan Nunez (pluri-annuel), Jaycee Carroll (?), Rudy Fernandez (2022), Alberto Abalde (2025), Jeffery Taylor (2022), Trey Thompkins (2022), Anthony Randolph (2023), Eli Ndiaye (pluri-annuel), Walter Tavares (2024), Vincent Poirier (2024), Tristan Vukcevic (pluri-annuel), Pablo Laso (coach, prolongé jusqu’en 2023).
Effectif 2021-2022
Meneurs : Thomas Heurtel (1,89 m, 32 ans), Nigel Wiliams-Goss (1,91 m, 27 ans), Carlos Alocen (1,94 m, 21 ans) , Juan Nunez (1,92 m, 17 ans)
Arrières : Sergio Llull (1,90 m, 34 ans), Fabien Causeur (1,95 m, 34 ans), Jaycee Carroll ?
Ailiers : Adam Hanga (2,00 m, 32 ans), Rudy Fernandez (1,96 m, 36 ans), Alberto Abalde (2,02 m, 26 ans), Jeffery Taylor (2,01 m, 32 ans)
Ailiers-forts : Guerschon Yabusele (2,04 m, 26 ans), Trey Thompkins (2,08 m, 31 ans), Anthony Randolph (2,11 m, 29 ans), Eli Ndiaye (2,04 m, 18 ans)
Pivots : Walter Tavares (2,20 m, 29 ans), Vincent Poirier (2,13 m, 28 ans), Tristan Vukcevic (2,09 m, 18 ans)
Coach : Pablo Laso (53 ans)
Assistants : Jesus Mateo, Francisco Redondo, Isidoro Calin
Le joueur à suivre : Guerschon Yabusele
Statistiques Euroleague 2020-2021 : 11,0 points à 46,5 % aux tirs (dont 38,4 % à 3-points), 4,2 rebonds, 1,2 passe, 0,8 interception et 0,6 contre pour 11,0 d’évaluation en 25 minutes (30 matches avec l’ASVEL)
L’ours dansant veut montrer les griffes. Guerschon Yabusele, alias The Dancing Bear, est monté en puissance au fil de la saison dernière avec l’ASVEL, en Euroleague comme en Elite, puis avec les Bleus aux Jeux Olympiques avec un rôle central derrière le big four Gobert, Fournier, Batum, De Colo (6,3 points, 3,7 rebonds en 17 minutes). Il dispose d’un alliage rare : une combinaison entre force et vitesse qui le rend très difficile à contrôler, notamment en attaque. Ses caractéristiques et performances ont attiré l’attention du Real Madrid, qui en fait son nouveau titulaire au poste 4 et le leader d’un autre quatuor, français encore, avec Thomas Heurtel, Vincent Poirier et Fabien Causeur. Ses débuts, en Supercoupe – remportée par le Real -, en championnat et en Euroleague, laissent présager une belle saison.
Le pronostic : 1e de la saison régulière
Le quatuor français peut-il faire briller le Real Madrid ? Après une saison sans titre, Pablo Laso parviendra-t-il à renouer avec le succès ? La réponse tient avant tout dans la capacité de son effectif à rester en bonne santé, ce qui avait fait défaut la saison dernière (seuls deux joueurs ont réussi à participer aux 39 matches d’Euroleague). Pablo Laso dispose de l’une des équipes les plus solides de la compétition, avec trois joueurs minimum à chaque poste. Le Real a réussi à constituer un roster plus jeune, plus athlétique et plus polyvalent tout en gardant le noyau de joueurs (Llull, Fernandez, Thompkins, Taylor, Randolph et Causeur), qui ont déjà tout gagné ensemble. Il n’est pas impossible que le Real rebondisse fort, car il a tout ce qu’il faut pour se battre pour le titre : un grand entraîneur, un effectif d’une profondeur incroyable et, bien sûr, l’expérience du très haut niveau.
La preview d’Upset
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FC Barcelone
De retour au Final Four après sept ans d’absence, le Barça a remis les pendules à l’heure en Euroleague la saison dernière mais a manqué l’essentiel : sa finale contre l’Anadolu Efes. Si le FC Barcelone a été sacré deux fois (championnat et coupe) l’an dernier, il est fort à parier que tout l’effectif sera poussé par un même objectif, une envie de performer au niveau européen. D’autant que le club ne compte « que » deux trophées à son palmarès, en 2003 contre le Benetton Trévise et en 2010 contre l’Olympiakos, et ne cesse de répéter son envie de triplé.
Un noyau dur toujours en place
Pour cela, le Barça n’a pas misé sur un seul joueur mais sur plusieurs. Pau Gasol (qui devrait annoncer sa retraite ce mardi), Adam Hanga, Victor Claver, Leandro Bolmaro, Léo Westermann ou encore Artem Pustovyi partis, place à un nouveau quatuor de complément : Nigel Hayes (Zalgiris Kaunas), Sertac Sanli (Anadolu Efes), Nicolas Laprovittola (Real Madrid) et Rokas Jokubaitis (Zalgiris Kaunas). Les quatre disposent déjà d’une vraie expérience européenne et seront les seconds couteaux des stars Mirotic, Higgins, Davies et autres Calathes.
La force du roster de Sarunas Jasikevicius réside avant tout dans la continuité avec le même noyau dur performant de la saison dernière. Une durabilité qui pourrait d’ailleurs se poursuivre l’an prochain car seuls deux joueurs seront en fin de contrat (Davies et Hayes). La profondeur du banc n’est pas la plus épaisse de la ligue mais, avec le non-retour de la star du pays Pau Gasol, le club catalan dispose encore d’une place dans son effectif pour corriger les défauts d’ici la mi-saison. L’ancien NBAer Alex Abrines va d’ailleurs manquer a minima la première moitié de l’exercice en raison d’une blessure au genou.
La plus grande complémentarité de la compétition ?
Sur le terrain, Nick Calathes continuera d’être le chef d’orchestre du groupe, le relais du discours du coach. Autre élément clé : l’arrière Cory Higgins, qui a notamment inscrit le panier victorieux en demi-finale contre l’Olimpia Milan, et dont les qualités ne sont plus à démontrer. Ils auront deux nouveaux coéquipiers à l’extérieur : le créatif Nicolas Laprovittola et le prospect Rokas Jokubaitis. Les swingmen Kyle Kuric et Alex Abrinès – qui ont mené l’Euroleague au pourcentage au tir à 3-points la saison dernière – ajouteront de la menace derrière l’arc.
A l’intérieur, le Barça fera confiance à son duo Nikola Mirotic (lire ci-dessous) et Brandon Davies, loué pour son éthique de travail et son dynamisme. Sertac Sanli cherchera à continuer de progresser pour remporter un deuxième championnat consécutif. Le défenseur Pierre Oriola, l’intérieur à l’ancienne Rolands Smits et le physique Sergi Martinez assureront dans la rotation. Avec 13 joueurs capables d’avoir un rôle majeur quasiment partout en Europe, le Barça a de sérieux arguments à faire valoir pour gravir la dernière marche en Euroleague.
Mouvements de l’intersaison
Arrivées : Sertac Sanli (Anadolu Efes, Turquie, 2023), Rokas Jokubaitis (Zalgiris Kaunas, Lituanie, 2023+2), Nicolas Laprovittola (Real Madrid, Espagne, 2023), Nigel Hayes (Zalgiris Kaunas, Lituanie, 2022).
Départs : Leandro Bolmaro (Minnesota Timberwolves, NBA), Leo Westermann (Monaco), Adam Hanga (Real Madrid, Espagne), Victor Claver (Valence, Espagne), Artem Pustovyi (Gran Canaria, Espagne), Pau Gasol (retraite ?).
Sous contrat : Nick Calathes (2023), Cory Higgins (prolongé jusqu’en 2024), Kyle Kuric (2023), Alex Abrines (prolongé jusqu’en 2026), Sergi Martinez (prolongé jusqu’en 2024), Nikola Mirotic (2025), Rolands Smits (2022), Brandon Davies (2022), Pierre Oriola (2024), Ibou Badji (aspirant), Sarunas Jasikevicius (coach, 2023).
Effectif 2021-2022
Meneurs : Nick Calathes (1,96 m, 32 ans), Rokas Jokubaitis (1,93 m, 21 ans), Nicolas Laprovittola (1,90 m, 31 ans)
Arrières : Cory Higgins (1,95 m, 32 ans), Kyle Kuric (1,93 m, 32 ans)
Ailiers : Nigel Hayes (2,03 m, 27 ans), Alex Abrines (1,98 m, 28 ans, blessé), Sergi Martinez (2,02 m, 22 ans)
Ailiers-forts : Nikola Mirotic (2,08 m, 30 ans), Rolands Smits (2,07 m, 26 ans), Pierre Oriola (2,08 m, 29 ans)
Pivots : Brandon Davies (2,08 m, 30 ans), Sertac Sanli (2,12 m, 30 ans), Ibou Badji (2,15 m, 20 ans)
Coach : Sarunas Jasikevicius (45 ans)
Assistants : Darius Maskoliunas, Tomas Masiulis, David Garcia
Le joueur à suivre : Nikola Mirotic
Statistiques Euroleague 2020-2021 : 15,6 points à 53,3 % aux tirs (dont 41,3 % à 3-points), 5,9 rebonds, 1,1 interception et 0,5 contre en 26 minutes (33 matches d’Euroleague)
Plus gros salaire de la compétition, Nikola Mirotic est l’une des superstars de l’Euroleague depuis son retour en Europe. D’ailleurs, personne n’a un indice de performance moyen plus élevé que lui (20,9, devant Shane Larkin, 20,7) depuis 2019. Quand il joue bien, le Barça brille. Les capitaines des 18 équipes l’ont élu « joueur qui reviendra plus affamé que personne » lors cette saison. Et pour cause, le leader du groupe catalan est passé à côté de sa finale contre l’Anadolu Efes, exactement comme il avait loupé sa série de quarts de finale contre le Zenit Saint-Pétersbourg (8,6 points à 33,3 % aux tirs), heureusement pour lui sans gravité. Série plutôt décevante qui lui quand même probablement coûté le titre de MVP de la saison ou détriment de Vasilije Micic. Il est fort à parier que l’ancien du Real, de Chicago, New Orleans ou Milwaukee aura envie de ramener à nouveau Barcelone au Final Four et, cette fois-ci, de terminer le travail.
Le pronostic : 2e de la saison régulière
Le Barça pourra-t-il gravir la dernière marche de l’Euroleague avec cet effectif ? Le quatuor d’arrivants permettra-t-il à la rotation catalane de prendre une nouvelle dimension ? Avec le noyau de l’équipe très performante de la saison dernière toujours en place, l’ajout de nouveaux talents prometteurs et la motivation d’avoir loupé de peu le titre en mai dernier… tous les ingrédients sont réunis pour que l’équipe de Sarunas Jasikevicius cartonne de nouveau. La profondeur de banc n’est pas la plus importante, et la blessure d’Alex Abrines sera à combler, mais le Barça est revanchard. L’objectif est surtout d’atteindre sa meilleure forme à l’heure des playoffs, ce qui n’a pas été le cas en 2021.
La preview d’Upset
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Baskonia Vitoria-Gasteiz
Après une saison solide au cours de laquelle Baskonia n’a pas décroché son billet pour les playoffs malgré un bilan positif (10e, 18-16) et un état d’esprit irréprochable, le club basque a entamé une – nouvelle – reconstruction totale avec avoir perdu plusieurs éléments clés à l’intersaison, la plupart au profit d’autres équipes d’Euroleague. Luca Vildoza, Pierria Henry, Achille Polonara, Tonye Jekiri, Zoran Dragic, Youssoupha Fall… Les pertes sont lourdes pour l’équipe de Dusko Ivanovic.
Mais les promesses du mercato aussi. Les clés du camion ont été données à Wade Baldwin, qui a formidablement réussi des débuts en Euroleague avec le Bayern Munich, après deux années entre NBA et G-League, haussant notamment le ton en playoffs (15,8 points). Autres recrues de choix : Simone Fontecchio (ALBA Berlin) et Matt Costello (Gran Canaria) et Landry Nnoko (Etoile Rouge) ou encore Jayson Granger (ALBA Berlin), Vanja Marinkovic (Valence) et Steven Enoch (Obradoiro).
Wade Baldwin déjà sur le départ ?
Vitoria a réussi à constituer un groupe talentueux, avec des menaces sur plusieurs lignes, autant de facteurs positifs qui marquent la volonté des Basques de retourner en playoffs pour la première fois depuis 2015. Mais la reconstruction ne sera pas immédiate – en atteste la défaite 75-50 en ouverture contre l’Olympiakos -, l’équipe de Dusko Ivanovic étant la deuxième plus jeune de l’Euroleague cette saison (24,5 de moyenne) mais aussi la deuxième la plus inexpérimentée (598 matches joués en C1 par l’ensemble de son effectif avant le début de saison).
Ajoutons à cela le doute autour de la situation de Wade Baldwin. Absent lors des deux premières rencontres de la saison pour la naissance de son enfant, le meneur serait entré en négociations avec le club pour une séparation selon la radio locale Kiroleros. Ce qui ne serait pas à l’ordre du jour pour les dirigeants du club. Toujours est-il qu’une incertitude plane et n’augure rien de bon pour la suite de la saison. Mais, comme toujours, il est possible que Baskonia parvienne une fois de plus à surprendre son monde.
Du talent à l’aile
Outre Wade Baldwin, la traction arrière du club a été totalement renouvelée avec les arrivées du gestionnaire Jayson Granger et du shooteur Vanja Marinkovic. Seul le jeune Arturs Kurucs a été conservé, lui qui n’a disputé que 21 matches d’Euroleague la saison dernière. Les ailiers Rokas Giedraitis, dont les débuts avec Baskonia ont été remarquables la saison dernière, et Tadas Sedekerskis (tous deux prolongés cet été) apporteront au scoring, comme la recrue Simone Fontecchio, qui débarque en Espagne après une splendide olympiade.
A l’intérieur aussi, les arrivées du complet Matt Costello et du défenseur Landry Nnoko rebattent les cartes même si Alec Peters devrait retrouver un rôle important à son retour de blessure. L’Estonien Sander Raieste pourra apporter sur les postes 3 et 4 tandis que le rookie Steven Enoch aura beaucoup à prouver dans une compétition dans laquelle il n’a encore jamais évolué. Du talent et de la patience, voilà comment il faut voir cette nouvelle équipe qui a encore tout à prouver.
Mouvements de l’intersaison
Arrivées : Wade Baldwin (Bayern Munich, Allemagne, 2022), Jayson Granger (ALBA Berlin, Allemagne, 2022+1), Vanja Marinkovic (Valence, Espagne, 2024), Simone Fontecchio (ALBA Berlin, Allemagne, 2024), Matt Costello (Gran Canaria, Espagne, 2024), Landry Nnoko (Etoile Rouge, Serbie, 2022), Steven Enoch (Obradoiro, Espagne, 2023), Alejandro Barrera (San Pablo Burgos, Espagne, pige).
Départs : Pierria Henry (Fenerbahçe, Turquie), Luca Vildoza (New York Knicks), Achille Polonara (Fenerbahçe, Turquie), Tonye Jekiri (UNICS Kazan, Russie), Youssoupha Fall (ASVEL), Ilimane Diop (Gran Canaria, Espagne), Quino Colom (AEK Athènes, Grèce), Zoran Dragic.
Sous contrat : Arturs Kurucs (2023), Sander Raieste (2024), Rokas Giedraitis (prolongé jusqu’en 2023), Tadas Sedekerskis (prolongé jusqu’en 2024), Pavel Savkov (2024), Alec Peters (2022), Ondrej Hanzlik (2024).
Effectif 2021-2022
Meneurs : Wade Baldwin (1,93 m, 25 ans), Jayson Granger (1,89 m, 32 ans), Arturs Kurucs (1,90 m, 21 ans)
Arrières : Rokas Giedraitis (2,00 m, 29 ans), Vanja Marinkovic (1,98 m, 24 ans), Alejandro Barrera (1,96 m, 29 ans, pige)
Ailiers : Simone Fontecchio (2,03 m, 26 ans), Tadas Sedekerskis (2,00 m, 23 ans), Sander Raieste (2,04 m, 22 ans), Pavel Savkov (2,02 m, 19 ans)
Ailiers-forts : Matt Costello (2,10 m, 28 ans), Alec Peters (2,06 m, 26 ans), Ondrej Hanzlik (2,00 m, 19 ans)
Pivots : Landry Nnoko (2,08 m, 27 ans), Steven Enoch (2,08 m, 24 ans)
Coach : Dusko Ivanovic (64 ans)
Assistants : Murat Bilge, David Gil, Xavier Aspe
Le joueur à suivre : Simone Fontecchio
Statistiques Euroleague 2020-2021 : 10,6 points à 47,6 % aux tirs (dont 38,8 % à 3-points et 88,6 % aux lancers), 3,4 rebonds, 1,6 passe et 0,9 interception en 23 minutes (29 matches avec l’ALBA Berlin)
Wade Baldwin incertain quant à son futur au club, nous aurions pu choisir Matt Costello ou Rokas Giedraitis comme joueur à suivre. Mais, après des Jeux Olympiques de feu, Simone Fontecchio apparait comme le facteur X de cette nouvelle équipe. A Tokyo, l’Italien a emmené la Squadra Azzurra en quarts de finale avec des stats de folie (19,3 points à 52,7 % aux tirs dont 45,5 % à 3-points, 3,0 rebonds, 1,5 interception pour 16,8 d’évaluation en 30 minutes en 4 matches). Très peu responsabilisé à Milan pendant trois saisons en Euroleague, le swingman formé à la Virtus Bologne avait pris son envol avec l’ALBA Berlin en C1 la saison dernière où il a pu exprimer ses qualités techniques, d’adresse, et de rapidité. Le natif de Pescara doit désormais faire le plus dur : confirmer et continuer de progresser. Celui qui a pour exemple Nicolas Batum a décidé de s’engager sur plusieurs saisons avec Vitoria. Un premier pas vers le très haut niveau européen.
Le pronostic : 15e de la saison régulière
Malgré la reconstruction quasi-totale de l’effectif, Baskonia peut-il regoûter aux playoffs ? Wade Baldwin, Simone Fontecchio et Matt Costello formeront-ils un nouveau trio de feu ? Dusko Ivanovic arrivera-t-il à obtenir le meilleur du deuxième effectif le plus jeune de la compétition ? Le club de Vitoria devra s’appuyer sur son expérience au plus haut niveau européen pour entamer une reconstruction rapide. L’incertitude autour du statut de Wade Baldwin laisse présager une saison plus délicate que la dernière mais les leaders ne manqueront pas au sein du roster. Le coach Dusko Ivanovic aura une tâche difficile devant lui, mais rien de plus qu’il n’ait jamais eu à gérer auparavant, à Vitoria et ailleurs.
La preview d’Upset
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Les pronostics de Basket Europe – Euroleague
- Real Madrid
- FC Barcelone
- ?
- Anadolu Efes
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- Fenerbahçe
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- Monaco
- Bayern Munich
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- ASVEL
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- Baskonia
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- ALBA Berlin
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Real Madrid
La saison dernière, le Real Madrid a raté le Final Four de l’Euroleague pour la première fois depuis 2016 et n’a pas remporté de titre, une première depuis 2011. Le résultat d’un exercice plein de rebondissements et marqué par les départs – non remplacés – de Facundo Campazzo en début d’année puis de Gabriel Deck vers la NBA, et les blessures à répétition (Llull, Fernandez, Randolph notamment). Ce qui a contraint la maison blanche à revoir son effectif à longueur d’année et de manquer de jus en quarts contre l’Anadolu Efes, le futur champion. Pour ce concours de circonstances, les fans n’en veulent même pas à leur équipe, tout de même finaliste du championnat et de la coupe d’Espagne.
Pour renouer avec le Final Four, et pourquoi pas s’offrir un nouveau titre en C1 dans l’ère Laso (après 2015 et 2018) à Berlin, le Real s’est offert un petit renouveau. Exit le capitaine vieillissant Felipe Reyes (retraite), et le remplaçant médical Alex Tyus, tout comme Nicolas Laprovittola (Barcelone) et Usman Garuba, parti en NBA contre un joli chèque de 3 millions d’euros. Arrivé en 2011, l’unanime coach Pablo Laso a lui été prolongé de deux saisons, gage de continuité tandis que seuls cinq joueurs seront en fin de contrat l’été prochain : Sergio Llull, Rudy Fernandez, Fabien Causeur, Trey Thompkins et Jeffery Taylor.
Un quatuor made in France
Pour remplacer les quatre partants, les Merengues ont voulu s’offrir un coup de jeune et de densité physique. Ils ont d’abord fait appel au duo villeurbanais : Thomas Heurtel et Guerschon Yabusele. Le premier revient en Espagne – où vit sa famille et où il a évolué la majorité de sa carrière -, le second va découvrir un grand d’Europe. Ils rejoignent Fabien Causeur, présent dans la capitale depuis 2017, et Vincent Poirier, arrivé au printemps dernier pour se relancer avant les Jeux Olympiques. Après sa filière argentine, le Real Madrid lance donc sa filière française. Deux autres recrues sont arrivées : Adam Hanga (Barcelone) et Nigel Wiliams-Goss (Lokomotiv Kuban).
La seule incertitude de l’intersaison concerne le dernier spot arrière. Le shooteur d’élite Jaycee Carroll, 38 ans et présent à Madrid depuis 2011 – qui a montré sa volonté de continuer une saison de plus en milieu d’année dernière -, n’a pas répondu à l’offre de renouvellement du Real alors qu’il est encore dans son ranch de l’Utah. Pablo Laso n’a plus de nouvelles mais son joueur figure toujours parmi la liste provisoire de l’équipe fournie à la C1… A suivre, donc. En attendant, le club le plus titré de l’histoire de l’Euroleague se présente – sans Carroll – avec la deuxième équipe la plus expérimentée de la compétition, derrière l’Efes, avec 1803 matches joués par son effectif avant le début de saison. Colossal.
Une profondeur de banc capitale
Dans les faits, tous les postes seront triplés voire quadruplés. Le scoreur Thomas Heurtel, l’électrique Nigel Williams-Goss, le prospect Carlos Alocen et même le jeune Juan Nunez assureront à la mène. Le nouveau capitaine Sergio Llull, le vétéran Fabien Causeur et l’inusable Rudy Fernandez pourront alterner sur la traction arrière. Tandis que l’international espagnol Alberto Abalde devrait gagner des responsabilités à l’aile, en compagnie du polyvalent Adam Hanga et du fidèle 3&D Jeffery Taylor.
Les Blancos disposent également d’un secteur intérieur physique et solide. Le géant défenseur Walter Tavares partagera le poste 5 avec Vincent Poirier, aussi capable d’apporter offensivement. Anthony Randolph toujours sur le flanc en début de saison (tendon d’Achille), Trey Thompkins et Guerschon Yabusele devraient se partager le temps de jeu au poste 4, avec les jeunes Tristan Vukcevic et Eli Ndiaye. Un effectif large qui a déjà montré qu’il avait plus de puissance que la saison dernière lors du match d’ouverture, contre le champion d’Europe, l’Anadolu Efes.
Mouvements de l’intersaison
Arrivées : Thomas Heurtel (ASVEL, 2022), Nigel Wiliams-Goss (Lokomotiv Kuban, Russie, 2023), Adam Hanga (FC Barcelone, Espagne, 2023), Guerschon Yabusele (ASVEL, 2022).
Départs : Nicolas Laprovittola (FC Barcelone), Usman Garuba (Houston Rockets), Felipe Reyes (retraite), Alex Tyus.
Sous contrat : Carlos Alocen (2024), Sergio Llull (prolongé jusqu’en 2022), Fabien Causeur (2022), Juan Nunez (pluri-annuel), Jaycee Carroll (?), Rudy Fernandez (2022), Alberto Abalde (2025), Jeffery Taylor (2022), Trey Thompkins (2022), Anthony Randolph (2023), Eli Ndiaye (pluri-annuel), Walter Tavares (2024), Vincent Poirier (2024), Tristan Vukcevic (pluri-annuel), Pablo Laso (coach, prolongé jusqu’en 2023).
Effectif 2021-2022
Meneurs : Thomas Heurtel (1,89 m, 32 ans), Nigel Wiliams-Goss (1,91 m, 27 ans), Carlos Alocen (1,94 m, 21 ans) , Juan Nunez (1,92 m, 17 ans)
Arrières : Sergio Llull (1,90 m, 34 ans), Fabien Causeur (1,95 m, 34 ans), Jaycee Carroll ?
Ailiers : Adam Hanga (2,00 m, 32 ans), Rudy Fernandez (1,96 m, 36 ans), Alberto Abalde (2,02 m, 26 ans), Jeffery Taylor (2,01 m, 32 ans)
Ailiers-forts : Guerschon Yabusele (2,04 m, 26 ans), Trey Thompkins (2,08 m, 31 ans), Anthony Randolph (2,11 m, 29 ans), Eli Ndiaye (2,04 m, 18 ans)
Pivots : Walter Tavares (2,20 m, 29 ans), Vincent Poirier (2,13 m, 28 ans), Tristan Vukcevic (2,09 m, 18 ans)
Coach : Pablo Laso (53 ans)
Assistants : Jesus Mateo, Francisco Redondo, Isidoro Calin
Le joueur à suivre : Guerschon Yabusele
Statistiques Euroleague 2020-2021 : 11,0 points à 46,5 % aux tirs (dont 38,4 % à 3-points), 4,2 rebonds, 1,2 passe, 0,8 interception et 0,6 contre pour 11,0 d’évaluation en 25 minutes (30 matches avec l’ASVEL)
L’ours dansant veut montrer les griffes. Guerschon Yabusele, alias The Dancing Bear, est monté en puissance au fil de la saison dernière avec l’ASVEL, en Euroleague comme en Elite, puis avec les Bleus aux Jeux Olympiques avec un rôle central derrière le big four Gobert, Fournier, Batum, De Colo (6,3 points, 3,7 rebonds en 17 minutes). Il dispose d’un alliage rare : une combinaison entre force et vitesse qui le rend très difficile à contrôler, notamment en attaque. Ses caractéristiques et performances ont attiré l’attention du Real Madrid, qui en fait son nouveau titulaire au poste 4 et le leader d’un autre quatuor, français encore, avec Thomas Heurtel, Vincent Poirier et Fabien Causeur. Ses débuts, en Supercoupe – remportée par le Real -, en championnat et en Euroleague, laissent présager une belle saison.
Le pronostic : 1e de la saison régulière
Le quatuor français peut-il faire briller le Real Madrid ? Après une saison sans titre, Pablo Laso parviendra-t-il à renouer avec le succès ? La réponse tient avant tout dans la capacité de son effectif à rester en bonne santé, ce qui avait fait défaut la saison dernière (seuls deux joueurs ont réussi à participer aux 39 matches d’Euroleague). Pablo Laso dispose de l’une des équipes les plus solides de la compétition, avec trois joueurs minimum à chaque poste. Le Real a réussi à constituer un roster plus jeune, plus athlétique et plus polyvalent tout en gardant le noyau de joueurs (Llull, Fernandez, Thompkins, Taylor, Randolph et Causeur), qui ont déjà tout gagné ensemble. Il n’est pas impossible que le Real rebondisse fort, car il a tout ce qu’il faut pour se battre pour le titre : un grand entraîneur, un effectif d’une profondeur incroyable et, bien sûr, l’expérience du très haut niveau.
La preview d’Upset
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FC Barcelone
De retour au Final Four après sept ans d’absence, le Barça a remis les pendules à l’heure en Euroleague la saison dernière mais a manqué l’essentiel : sa finale contre l’Anadolu Efes. Si le FC Barcelone a été sacré deux fois (championnat et coupe) l’an dernier, il est fort à parier que…
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Photo d’ouverture : Thomas Heurtel (Euroleague)