Guide Euroleague 2022-23 – Turquie : l’Anadolu Efes vise le threepeat, Fenerbahçe mise sur Itoudis

Depuis Split entre 1989 et 1991, personne n’a jamais réalisé le triplé en C1. Un défi que veut relever l’Anadolu Efes, double champion en titre, qui a réussi à conserver son double MVP du Final Four Vasilije Micic. Moins en réussite ces dernières années, malgré un titre de champion de Turquie en juin dernier, Fenerbahçe repart sur un nouveau cycle prometteur avec Dimitris Itoudis à la baguette ou encore le champion NBA sortant Nemanja Bjelica.

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Anadolu Efes

À l’échelle d’une compétition aussi homogène que l’Euroleague, la domination de l’Anadolu Efes sur les trois dernières saisons est tout à fait exceptionnelle. Même malgré une dernière saison régulière conclue à la 6e place et un désavantage du terrain en playoffs, l’équipe d’Ergin Ataman s’est sublimée dans les matches couperets, portée par l’un des meilleurs duo d’arrières (Micic – Larkin) de l’histoire européenne. Le club a ainsi soulevé son deuxième trophée consécutif dans une finale ultra fermée au dépens du Real Madrid.

Le plus étonnant à l’heure de débuter une nouvelle saison, c’est de voir un roster encore étoffé et plutôt bien conservé malgré plus de la moitié de l’équipe en fin de contrat à l’intersaison… et la dévaluation de la livre turque, qui a contraint le propriétaire de l’Efes à ouvrir à nouveau son portefeuille pour maintenir les mêmes standards de masse salariale. Surtout, on attendait Vasilije Micic en NBA, mais les réticences de certains dirigeants américains ont permis au club turc de garder son maestro. « Je ne pense vraiment pas avoir besoin de faire mes preuves là-bas. La NBA, ça arrivera ou ça n’arrivera pas », a accordé le meneur serbe, qui s’était donné une deadline au 20 juillet, et visiblement ravi d’avoir l’opportunité de continuer à marquer l’histoire de l’Euroleague plutôt que de traverser l’Atlantique sans certitude.

Will Clyburn, le nouveau membre d’un big three ?

Cet été, l’Efes s’est offert un rajeunissement d’effectif avec les départs des trentenaires Kruno Simon, Chris Singleton, James Anderson et Adrien Moerman. L’équipe n’a pas pour autant perdu en expérience car elle a en contrepartie récupéré quelques joueurs aguerris en Europe. À commencer par Will Clyburn, MVP des finales 2019, l’âme du CSKA Moscou depuis 2017, sans oublier les lieutenants Achille Polonara ou Ante Zizic, qui viennent de réaliser deux saisons remarquables, ou encore Amath M’Baye, qui n’a certes qu’une seule saison de C1 au compteur, mais trois dernières années en Turquie et deux campagnes de BCL à plus de 15 points de moyenne, et même le Turc Egehan Arna, deuxième meilleur marqueur de Besiktas la saison dernière.

Avec 1 881 matches d’Euroleague joués par son effectif, l’équipe turque arrive dans le top 3 des formations les plus expérimentées de la compétition, derrière le Real et le Barça. Un atout majeur. Sur chaque ligne, le potentiel de cette équipe est immense. En plus du duo Larkin – Micic (32,9 points, 9,9 passes, 5,7 rebonds et 2,4 interceptions de moyenne à eux deux), l’apport offensif de Rodrigue Beaubois et d’Elijah Bryant – entre autres – sera conséquent sur les lignes arrières. D’autant que le secteur intérieur regorge de possibilités avec à la fois de la menace derrière l’arc (Pleiss, Polonara, M’Baye) et de la dissuasion/présence dans la peinture (Dunston, Zizic).

Un début de saison sans Shane Larkin

L’Anadolu Efes devra toutefois se remettre… de l’Euro, car un tiers de son effectif a zappé les présentations en club pour se mettre au service de son équipe nationale cet été. Ainsi, l’Italien Achille Polonara a sorti le Serbe Vasilije Micic en huitièmes, le Français Amath M’Baye a éliminé son futur coach – sélectionneur de la Turquie – Ergin Ataman, Bugrahan Tuncer and co puis Achille Polonara. De quoi se chambrer tout au long de la saison. Mais, le plus important, Shane Larkin a dû quitter l’EuroBasket au pire moment, à l’heure des matches couperets, pour se faire opérer d’un doigt, ce qui l’empêchera de tenir son rang à la rentrée.

Quoi qu’il en soit, l’Efes débute cette saison 2022-23 parmi les équipes à abattre, l’ajout de nouvelles stars à l’effectif rendant le triplé envisageable. Que de chemin parcouru depuis cette saison 2017-18 où l’Anadolu Efes avait terminé… lanterne rouge de l’Euroleague.

Les résultats des cinq dernières saisons

Les changements de l’intersaison

Arrivées : Egehan Arna (Besiktas, 2024), Amath M’Baye (Pinar Karsiyaka, 2023+1), Ante Zizic (Maccabi Tel-Aviv, 2024+1), Will Clyburn (CSKA Moscou, 2024), Achille Polonara (Fenerbahce, 2023+1)
Sous contrat : Shane Larkin (prolongation, 2024), Rodrigue Beaubois (prolongation, 2023), Dogus Balbay (2023), Erten Gazi (prolongation, 2023+1), Bugrahan Tuncer (prolongation, 2024), Tibor Pleiss (prolongation, 2024), Vasilije Micic (prolongation, 2024), Bryant Dunston (prolongation, 2023), Elijah Bryant (2023), Egemen Guven (2023), Ergin Ataman (coach, prolongation, 2023)
Départs : Adrien Moerman (Monaco), Filip Petrusev (Etoile Rouge), Yigitcan Saybir (Bursaspor), James Anderson (Murcie), Tolga Gelcim (Bursaspor), Krunoslav Simon, Chris Singleton

Saison 2022-2023

Effectif

Meneurs : Shane Larkin, Dogus Balbay, Erten Gazi, Omercan Ilyasoglu
Arrières : Vasilije Micic, Rodrigue Beaubois, Bugrahan Tuncer
Ailiers : Will Clyburn, Elijah Bryant, Egehan Arna
Ailiers-forts : Achille Polonara, Bryant Dunston, Amath M’Baye
Pivots : Tibor Pleiss, Ante Zizic, Egemen Guven

Staff sportif

Coach : Ergin Ataman
Assistants : Tomislav Mijatovic, Yakup Sekizkok, Cenk Yildirim

Front office

Président : Tuncay Ozilhan
Vice-président : Ahmet Boyacioglu
Directeur général : Alper Yilmaz

Finances

Budget 2021-22 : entre 25 et 30 millions d’euros (brut)
Masse salariale 2021-22 : 15,0 millions d’euros (net)

Salle : Sinan Erdem Dome (16 000 places)

Trois joueurs à suivre

Vasilije Micic (1,96 m, 28 ans)

Stats Euroleague 2021-22 : 18,2 points à 46,1 % aux tirs (dont 33,9 % à 3-points et 85,4 % aux lancers), 4,6 passes décisives, 2,7 rebonds, 1,1 interception et 2,9 pertes de balles pour 16,0 d’évaluation en 30 minutes (34 matches)

MVP de l’Euroleague 2020-21, double champion et MVP des finales en titre… On se demande ce qu’il faut aux dirigeants de NBA pour passer à l’offensive sur « Vasa » Micic. Cela fait deux intersaisons que son nom circule activement en coulisses aux Etats-Unis, et deux fois que le Serbe finit par rempiler à l’Efes, pour le plus grand bonheur des fans européens. « Il a vraiment décollé depuis le moment où nous avons acquis ses droits », a expliqué cet été Sam Presti, le general manager du Oklahoma City Thunder, qui a obtenu ses droits en 2020 dans le transfert d’Al Horford. « Je pensais que nous étions tout proche (de le faire venir) à un moment donné mais il est sous contrat, et il est engagé là-bas. Je n’exclurais rien mais c’est probablement une affaire qu’il faudra réévaluer chaque année ». Il n’en est rien cette saison. L’ancien de Mega, du Zalgiris Kaunas, de l’Etoile Rouge et du Bayern Munich revient revanchard sur les parquets européens, lui qui a dû essuyer une déception collective en septembre en se faisant sortir par l’Italie dès les huitièmes à l’Euro. Le combo guard, dynamiteur de jeu, revient pour une 5e saison à l’Efes, qui peut le propulser un peu plus au rang de légende en Europe.

Will Clyburn (2,01 m, 32 ans)

Stats Euroleague 2021-22 : 14,9 points à 39,1 % aux tirs (dont 33,3 % à 3-points et 88,6 % aux lancers), 5,2 rebonds, 1,7 passe décisive, 0,7 interception et 2,0 pertes de balle pour 12,8 d’évaluation en 28 minutes (20 matches)

C’est l’un des plus jolis coups de l’intersaison. Alors qu’il se voyait bien rester en Russie – le pays dans lequel son fils a le plus vécu -, l’exclusion des clubs russes de l’Euroleague a contraint Will Clyburn à modifier ses plans. Celui qui a été nommé meilleur 6e homme de l’année par le syndicat des joueurs est le profil d’ailier polyvalent qui manquait à cette équipe : scoreur, et surtout capable de poster, une arme dont Ergin Ataman ne disposait pas à l’aile jusqu’à présent. Arrivé en 2017 au CSKA Moscou sans référence de top niveau – même si meilleur marqueur du championnat israélien, All-Star en Allemagne et en Turquie – le natif du Michigan, non drafté en 2013 et jamais réellement près des circuits NBA, s’est révélé comme l’un des meilleurs ailiers d’Europe avec notamment une élection dans le 1er cinq d’Euroleague en 2019 et le 2e en 2021. Ce après avoir manqué la quasi-totalité de la saison précédente en raison d’une rupture des ligaments croisés. MVP du Final Four en 2019, l’année du titre du CSKA contre… l’Anadolu Efes, il forme désormais un détonnant « Big Three » avec Larkin et Micic. Du moins sur le papier.

https://www.youtube.com/watch?v=0rDcAaLvEBM

Ante Zizic (2,11 m, 25 ans)

Stats Euroleague 2021-22 : 12,2 points à 66,7 % aux tirs (73,0 % aux lancers), 5,0 rebonds, 0,6 passe, 0,8 contre et 1,1 balle perdue pour 14,7 d’évaluation en 21 minutes (31 matches)

Drafté au 23e choix en 2016, Ante Zizic a suscité de très grandes attentes dans sa carrière : médaillé européen et mondial avec sélections jeunes croates, meilleur espoir de l’ABA League, en NBA à seulement 20 ans. Pourtant, le pivot ne s’est pas imposé aux Etats-Unis, lui qui a certes atteint la finale 2018 avec les Cavaliers mais dans un rôle très limité (3,8 points en 7 minutes). Son bilan collectif en NBA est de 37 victoires pour… 75 défaites, dans une équipe de Cleveland en reconstruction. Raison pour laquelle il est revenu en Europe, au Maccabi Tel-Aviv ces deux dernières années, là encore avec un bilan relativement contrasté. Cette année, le club israélien a loupé le titre en championnat domestique et, si Ante Zizic n’est pas le seul responsable, on peut considérer que le Croate n’est pas encore un joueur majeur en Europe malgré son efficacité statistique. Son sélectionneur en équipe nationale, Damir Mulaomerovic fut du même avis : il lui a préféré Ivica Zubac, Dario Saric… et le jeune Karlo Matkovic à l’EuroBasket. C’est d’une confirmation dont il a besoin, lui qui remplace numériquement Filip Petrusev à l’Efes, un autre crack qui n’a pas forcément brillé dans la rotation de Tibor Pleiss. S’il trouve sa place dans l’effectif, celui qui a joué avec… Will Clyburn à Darussafaka en 2016, peut rebooster sa cote en Turquie.

Fenerbahçe Beko Istanbul

À l’image de l’Anadolu Efes, Fenerbahçe a connu son heure de gloire entre 2016 et 2018, avec trois finales d’Euroleague en trois ans, un titre en 2017, et même cinq Final Four consécutifs. Mais la puissance turque a depuis perdu de sa superbe, enchaînant les changements d’entraîneurs, accusant de sérieuses pertes sous la crise sanitaire, n’arrivant pas à conserver une ossature de joueurs d’une année sur l’autre… Jusqu’à, sur le plan sportif, une décevante 10e place la saison dernière synonyme d’absence aux playoffs pour la première fois depuis 2014.

Cette nouvelle saison sonne ainsi comme le début d’une nouvelle ère. Le symbole de la reconstruction qui s’impose se nomme Dimitris Itoudis. Comme d’autres, le double vainqueur de l’Euroleague (2016 et 2019, plus ses cinq couronnes en tant qu’adjoint au Panathinaïkos) serait probablement resté au CSKA Moscou sans l’exclusion des clubs russes, mais son arrivée sur le banc stambouliote est vécue par les supporters comme une petite bénédiction, comme l’assurance d’un projet de moyen terme de renommée, ce qui ne semblait pas être le cas depuis le départ de Zeljko Obradovic en 2020.

La connexion Itoudis – Calathes

Le coach du Fener – par ailleurs sélectionneur grec et nouveau président du syndicat des entraîneurs de l’Euroleague – a premièrement entrepris une refonte totale de son effectif. Il n’a pas retenu les stars – coûteuses – Jan Vesely, Nando De Colo et Pierria Henry, trois membres du cinq de départ de la saison dernière, préférant repartir à zéro. Il a opté pour l’expérience de l’ancien MVP de l’Euroleague Nemanja Bjelica, du meilleur passeur de l’histoire de la C1 et leader de la sélection grecque Nick Calathes, du leadership de Scottie Wilbekin, qui vient de conclure son meilleur exercice statistique en carrière, ou encore de l’énergie des recrues Johnathan Motley, Tonye Jekiri ou Nigel Hayes-Davis.

Sur le papier, cette équipe du Fener est sans doute la meilleure version de ces dernières années, malgré les pertes. Sur la ligne arrière, on retrouve un organisateur exceptionnel, Nick Calathes, « le parfait complément au Fener » selon Mike James, entouré de formidables scoreurs : Scottie Wilbekin, certes, mais aussi Carsen Edwards, meilleur marqueur de G-League la saison dernière, Marko Guduric, qui aspire à un rôle d’autant plus important après avoir parfois porté l’équipe ces deux dernières saisons, ou encore les internationaux Sehmus Hazer – Melih Mahmetoglu – Ismet Akpinar.

Le retour de Nemanja Bjelica en terre conquise

A l’intérieur, Nemanja Bjelica revient en Europe pour la première fois depuis 2015, année où il a remporté le titre de MVP de l’Euroleague avec… Fenerbahçe. Le Serbe connait la maison et aura les clés du camion, lui dont la polyvalence et l’expérience se doivent de faire briller les autres – nombreux – intérieurs (Booker, Motley, Jekiri, Hayes-Davis). Ajoutons au tout la présence de quelques chiens de garde, dont l’ailier Dyshawn Pierre.

Dimitris Itoudis a ainsi de nombreuses options pour créer une nouvelle identité de jeu à ce Fener, tant sur l’organisation, la création, le scoring que l’athléticité. Si un seul de ses joueurs a remporté le titre dans le passé (Calathes), son équipe se veut également parmi les plus expérimentées du plateau. Il y a de nombreuses raisons d’être optimiste quant aux chances de réussite de la puissance turque.

Les résultats des cinq dernières saisons

Les changements de l’intersaison

Arrivées : Tonye Jekiri (Kazan, 2023+1), Scottie Wilbekin (Maccabi Tel-Aviv, 2025), Johnathan Motley (Lokomotiv Kuban, 2024), Dimitris Itoudis (CSKA Moscou, coach, 2025), Nigel Hayes-Davis (Barcelone, 2023+1), Carsen Edwards (Salt Lake City Stars/G-League, 2023), Nemanja Bjelica (Golden State Warriors/NBA, 2024), Samet Geyik (Ankara, 2023), Nick Calathes (Barcelone, 2024)
Sous contrat : Sehmus Hazer (2024), Ismet Akpinar (prolongation, 2023), Melih Mahmutoglu (prolongation, 2024), Dyshawn Pierre (prolongation, 2024+1), Marko Guduric (2023), Devin Booker (2023), Metecan Birsen (2024+1), Tarik Biberovic (2023)
Départs : Nando De Colo (ASVEL), Achille Polonara (Anadolu Efes), Jan Vesely (Barcelone), Markel Starks (Darussafaka), Jehyve Floyd (Galatasaray), Ahmet Duverioglu (Bursaspor), Pierria Henry, Danilo Barthel, Marial Shayok, Sasa Djordjevic (coach)

Saison 2022-2023

Effectif

Meneurs : Scottie Wilbekin, Nick Calathes, Ismet Akpinar
Arrières : Marko Guduric, Sehmus Hazer, Melih Mahmutoglu, Carsen Edwards
Ailiers : Dyshawn Pierre, Metecan Birsen, Tarik Biberovic
Ailiers-forts : Nemanja Bjelica, Nigel Hayes-Davis, Samet Geyik
Pivots : Johnathan Motley,  Devin Booker, Tonye Jekiri

Staff sportif

Coach : Dimitris Itoudis
Assistants : Stefanos Dedas, Erdem Bilmen, Rado Trifunovic, Berkay Oguz, Alp Timuçin Yeter

Front office

Président : Ali Koc
Directeur des opérations basket : Maurizio Gherardini
General manager : Derya Yannier

Finances

Budget 2021-22 : 24,0 millions d’euros (brut)
Masse salariale 2021-22 : 13,5 millions d’euros (net)

Salle : Ulker Sports Arena (13 059 places)

Trois joueurs à suivre

Nemanja Bjelica (2,09 m, 34 ans)

Stats NBA 2021-22 : 6,1 points à 46,8 % aux tirs (dont 36,2 % à 3-points et 72,8 % aux lancers), 4,1 rebonds, 2,2 passes décisives, 0,6 interception et 1,2 balle perdue pour 9,3 d’évaluation en 16 minutes (71 matches)

Son départ des Golden State Warriors, après avoir joué un rôle important dans la rotation lors du titre en juin dernier, a attristé Draymond Green. L’intérieur serbe – privé d’Euro à cause d’une blessure au mollet – avait été l’un des éléments clés pour entourer les Splash Brothers et ramener le titre NBA dans la baie de San Francisco. C’est une prise majeure dans la reconquête européenne du Fener, même si « Beli » ne présente pas de garantie à long terme (un contrat de deux ans). On se rappelle que Pero Antic, à 35 ans passés, avait contribué au titre du Fener en 2017 après une expérience NBA. Dans un style différent, où il sera certainement utilisé comme « Stretch 4 » – intérieur jouant loin du cercle grâce principalement à sa menace extérieure -, il pourrait bien rendre de fiers services. Lui qui ne compte pas de titre Euroleague dans sa besace, et qui était parti aux Etats-Unis muni d’un trophée de MVP en 2015.

Scottie Wilbekin (1,88 m, 29 ans)

Stats Euroleague 2021-22 : 15,4 points à 41,9 % aux tirs (dont 37,9 % à 3-points et 94,1 % aux lancers), 4,1 passes décisives, 2,1 rebonds, 1,5 interception et 2,0 balles perdues pour 14,0 d’évaluation en 29 minutes (35 matches)

Outre Nick Calathes, dont l’apport sera évidemment important à la création, le rôle de Scottie Wilbekin est primordial dans la réussite du Fenerbahçe. Pendant quatre ans, l’Américano-Turc – 12 sélections, participation à la Coupe du monde 2019 – a eu les rênes du Maccabi Tel-Aviv. On a souvent eu tendance à dire ces dernières saisons que ses performances coïncidaient avec le succès du club israélien. Le meilleur tireur de lancers francs de la saison dernière n’est pas innocent à la qualification au top 8 du Maccabi. L’ancien MVP et vainqueur de l’Eurocup en 2018 avec Darussafaka – il a déjà trois saisons à son actif dans ce pays – aura sans doute un rôle différent en Turquie, où il ne sera pas cantonné à porter la balle pendant 40 minutes. Comment s’adaptera-t-il à son nouvel environnement ? La réponse à cette question conditionne forcément la réussite du club.

Johnathan Motley (2,06 m, 27 ans)

Stats Eurocup 2021-22 : 21,2 points à 62,8 % aux tirs (dont 33,3 % à 3-points et 73,4 % aux lancers), 7,0 rebonds, 1,3 passe, 0,9 interception, 1,1 contre et 2,9 balles perdues pour 22,1 d’évaluation en 27 minutes (9 matches)

C’est un monstre physique qui a marché sur l’Eurocup avec le Lokomotiv Kuban Krasnodar la saison dernière… jusqu’à l’exclusion des clubs russes. À 27 ans, Johnathan Motley fera ses débuts en Euroleague cette année, et on ne doute pas qu’il sera l’un des rookies les plus en vue dans la compétition. En seulement 9 matches de C2 – ou C2 bis – l’année dernière, l’ancien intérieur des Clippers et de son équipe G-League affiliée a été élu deux fois MVP de la journée, capable de trois sorties à 29 points ou plus. Physique, vertical, capable de provoquer des fautes et de convertir sur la ligne, le natif de Houston est un attaquant hors-pair, et l’Euroleague devrait très vite s’en rendre compte.

https://www.youtube.com/watch?v=X66z1J2O9qA

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Anadolu Efes

À l’échelle d’une compétition aussi homogène que l’Euroleague, la domination de l’Anadolu Efes sur les trois dernières saisons est tout à fait exceptionnelle. Même malgré une dernière saison régulière conclue à la 6e place, un désavantage du terrain en playoffs, l’équipe d’Ergin Ataman s’est sublimée dans les matches couperets, portée par l’un des meilleurs duo d’arrières (Micic – Larkin) de l’histoire européenne, et a ainsi soulevé son deuxième trophée consécutif dans une finale ultra fermée au dépens du Real Madrid.

Le plus étonnant à l’heure de débuter une nouvelle saison, c’est de voir un roster encore étoffé et plutôt bien conservé malgré plus de la moitié de l’équipe en fin de contrat à l’intersaison… et la dévaluation de la livre turque, qui a contraint le propriétaire de l’Efes à ouvrir à nouveau son portefeuille pour maintenir les mêmes standards de masse salariale. Surtout, on attendait Vasilije Micic en NBA, mais les réticences de certains dirigeants américains ont permis au club turc de garder son maestro. « Je ne pense vraiment pas avoir besoin de faire mes preuves là-bas. La NBA, ça arrivera ou ça n’arrivera pas », a accordé le meneur serbe, qui s’était donné une deadline au 20 juillet, et visiblement ravi d’avoir l’opportunité de continuer à marquer l’histoire de l’Euroleague plutôt que de traverser l’Atlantique sans certitude.

Will Clyburn, le nouveau membre d’un big three ?

Cet été, l’Efes s’est offert un rajeunissement d’effectif avec les départs des trentenaires Kruno Simon, Chris Singleton, James Anderson et Adrien Moerman. L’équipe n’a pas pour autant perdu en expérience car elle a en contrepartie récupéré quelques joueurs aguerris en Europe. À commencer par Will Clyburn, MVP des finales 2019, l’âme du CSKA Moscou depuis 2017, sans oublier les lieutenants Achille Polonara ou Ante Zizic, qui viennent de réaliser deux saisons remarquables, ou encore Amath M’Baye, qui n’a certes qu’une seule saison de C1 au compteur, mais trois dernières années en Turquie et deux campagnes de BCL à plus de 15 points de moyenne, et même le Turc Egehan Arna, deuxième meilleur marqueur de Besiktas la saison dernière.

Avec 1 881 matches d’Euroleague joués par son effectif, l’équipe turque arrive dans le top 3 des formations les plus expérimentées de la compétition, derrière le Real et le Barça. Un atout majeur. Sur chaque ligne, le potentiel de cette équipe est immense. En plus du duo Larkin – Micic (32,9 points, 9,9 passes, 5,7 rebonds et 2,4 interceptions de moyenne à eux deux), l’apport offensif de Rodrigue Beaubois et d’Elijah Bryant – entre autres – sera conséquent sur les lignes arrières. D’autant que le secteur intérieur regorge de possibilités avec à la fois de la menace derrière l’arc (Pleiss, Polonara, M’Baye) et de la dissuasion/présence dans la peinture (Dunston, Zizic).

Un début de saison sans Shane Larkin

L’Anadolu Efes devra toutefois se remettre… de l’Euro, car un tiers de son effectif a zappé les présentations en club pour se mettre au service de son équipe nationale cet été. Ainsi, l’Italien Achille Polonara a sorti le Serbe Vasilije Micic en huitièmes, le Français Amath M’Baye a éliminé son futur coach – sélectionneur de la Turquie – Ergin Ataman, Bugrahan Tuncer and co puis Achille Polonara. De quoi se chambrer tout au long de la saison. Mais, le plus important, Shane Larkin a dû quitter l’EuroBasket au pire moment, à l’heure des matches couperets, pour se faire opérer d’un doigt, ce qui l’empêchera de tenir son rang à la rentrée.

Quoi qu’il en soit, l’Efes débute cette saison 2022-23 parmi les équipes à abattre, l’ajout de nouvelles stars à l’effectif rendant le triplé envisageable. Que de chemin parcouru depuis cette saison 2017-18 où l’Anadolu Efes avait terminé… lanterne rouge de l’Euroleague.

Les résultats des cinq dernières saisons

Les changements de l’intersaison

Arrivées : Egehan Arna (Besiktas, 2024), Amath M’Baye (Pinar Karsiyaka, 2023+1), Ante Zizic (Maccabi Tel-Aviv, 2024+1), Will Clyburn (CSKA Moscou, 2024), Achille Polonara (Fenerbahce, 2023+1)
Sous contrat : Shane Larkin (prolongation, 2024), Rodrigue Beaubois (prolongation, 2023), Dogus Balbay (2023), Erten Gazi (prolongation, 2023+1), Bugrahan Tuncer (prolongation, 2024), Tibor Pleiss (prolongation, 2024), Vasilije Micic (prolongation, 2024), Bryant Dunston (prolongation, 2023), Elijah Bryant (2023), Egemen Guven (2023), Ergin Ataman (coach, prolongation, 2023)
Départs : Adrien Moerman (Monaco), Filip Petrusev (Etoile Rouge), Yigitcan Saybir (Bursaspor), James Anderson (Murcie), Tolga Gelcim (Bursaspor), Krunoslav Simon, Chris Singleton

Saison 2022-2023

Effectif

Meneurs : Shane Larkin, Dogus Balbay, Erten Gazi, Omercan Ilyasoglu
Arrières : Vasilije Micic, Rodrigue Beaubois, Bugrahan Tuncer
Ailiers : Will Clyburn, Elijah Bryant, Egehan Arna
Ailiers-forts : Achille Polonara, Bryant Dunston, Amath M’Baye
Pivots : Tibor Pleiss, Ante Zizic, Egemen Guven

Staff sportif

Coach : Ergin Ataman
Assistants : Tomislav Mijatovic, Yakup Sekizkok, Cenk Yildirim

Front office

Président : Tuncay Ozilhan
Vice-président : Ahmet Boyacioglu
Directeur général : Alper Yilmaz

Finances

Budget 2021-22 : entre 25 et 30 millions d’euros (brut)
Masse salariale 2021-22 : 15,0 millions d’euros (net)

Salle : Sinan Erdem Dome (16 000 places)

Trois joueurs à suivre

Vasilije Micic (1,96 m, 28 ans)

Stats Euroleague 2021-22 : 18,2 points à 46,1 % aux tirs (dont 33,9 % à 3-points et 85,4 % aux lancers), 4,6 passes décisives, 2,7 rebonds, 1,1 interception et 2,9 pertes de balles pour 16,0 d’évaluation en 30 minutes (34 matches)

MVP de l’Euroleague 2020-21, double champion et MVP des finales en titre… On se demande ce qu’il faut aux dirigeants de NBA pour passer à l’offensive sur « Vasa » Micic. Cela fait deux intersaisons que son nom circule activement en coulisses aux Etats-Unis, et deux fois que le Serbe finit par rempiler à l’Efes, pour le plus grand bonheur des fans européens. « Il a vraiment décollé depuis le moment où nous avons acquis ses droits », a expliqué cet été Sam Presti, le general manager du Oklahoma City Thunder, qui a obtenu ses droits en 2020 dans le transfert d’Al Horford. « Je pensais que nous étions tout proche (de le faire venir) à un moment donné mais il est sous contrat, et il est engagé là-bas. Je n’exclurais rien mais c’est probablement une affaire qu’il faudra réévaluer chaque année ». Il n’en est rien cette saison. L’ancien de Mega, du Zalgiris Kaunas, de l’Etoile Rouge et du Bayern Munich revient revanchard sur les parquets européens, lui qui a dû essuyer une déception collective en septembre en se faisant sortir par l’Italie dès les huitièmes à l’Euro. Le combo guard, dynamiteur de jeu, revient pour une 5e saison à l’Efes, qui peut le propulser un peu plus au rang de légende en Europe.

Will Clyburn (2,01 m, 32 ans)

Stats Euroleague 2021-22 : 14,9 points à 39,1 % aux tirs (dont 33,3 % à 3-points et 88,6 % aux lancers), 5,2 rebonds, 1,7 passe décisive, 0,7 interception et 2,0 pertes de balle pour 12,8 d’évaluation en 28 minutes (20 matches)

C’est l’un des plus jolis coups de l’intersaison…

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Photo : Vasilije Micic (Euroleague)