La soupe à la grimace semble désormais figurer à tous les menus, du côté de Gravelines-Dunkerque. Pensez, pour la troisième année de suite, le BCM termine la saison régulière avec moins de victoires que de défaites (11e avec 16 victoires et 18 défaites en 2018-19), tout cela malgré un budget conséquent (6e de Jeep Élite la saison passée, idem pour la masse salariale) et d’incessants ajustements d’effectif et d’encadrement technique, sans effet notable sur le redressement du club.
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Alors, sans doute en espérant que cette fois-ci la méthode ait des résultats positifs, le président Christian Devos et le directeur exécutif Hervé Beddelem ont à nouveau décidé de passer un grand coup de balai : outre les jeunes Lucas Bourhis, Basile David et Matthias Flosse partis s’aguerrir dans les divisions inférieures, pas moins de six joueurs professionnels sont allés respirer un autre air, de même que Julien Mahé, qui n’aura pu durer que deux ans sur le banc en tant qu’entraîneur principal, alors qu’il était normalement sous contrat jusqu’à l’intersaison 2020 (sans oublier Eric Struelens, assistant coach dont le contrat vient d’être rompu). De l’exercice 2018-19 ne restent donc que Benjamin Sene, Jean-Michel Mipoka, Alain Koffi et Bangaly Fofana.
Et de nouvelles têtes sont apparues à tous les niveaux du club : Romuald Coustre fait son retour au club en tant que manager général, Éric Bartecheky, au sortir d’une saison mitigée au Mans, arrive sur le banc de touche nordiste, avec dans ses bagages le meneur Michael « Juice » Thompson, certainement revanchard après un exercice peu convaincant dans la Sarthe. Le BCM enregistre également le retour de Pape Sy et voit arriver trois non-JFL aux profils variés : l’intérieur Erik McCree a passé quelques belles ardoises sur les parquets italiens, Trey Lewis a laissé à Bourg-en-Bresse, où il a joué quelques mois en 2017-18, le souvenir d’un scoreur acharné mais pas forcément très collectif, le Sénégalais Hamady Ndiaye, avec ses 2,13m, se présente comme une sorte de clone de Bangaly Fofana.
Avec les jeunes Louis Marnette et Bryan Coudray pour compléter l’effectif, le BCM va donc s’appuyer sur un socle de neuf joueurs professionnels, sans doute suffisant pour une équipe qui ne joue pas de coupe d’Europe. Ce roster, d’où n’émerge aucun nom ronflant (à l’échelle de la Jeep Élite s’entend), suffira-t-il à redonner des couleurs au club maritime ? Le retour du BCM vers les sommets va sans doute en grande partie dépendre de la capacité d’Éric Bartecheky à fédérer ses hommes et à en tirer la quintessence. Il a prouvé dans d’autres lieux qu’il savait y arriver, il va lui falloir réussir à imposer la recette gagnante à Gravelines-Dunkerque.
Salle : Sportica (3 143 places)
Président : Christian Devos (68 ans)
Arrivées : Éric Bartecheky (entraîneur, Le Mans), Pape Sy (Cholet), Erik McCree (Pesaro, Italie), Trey Lewis (Salt Lake City Stars, G-League), Hamady Ndiaye (Avellino, Italie), Bryan Coudray (Levallois, Espoirs), Michael Thompson (Le Mans).
Départs : Julien Mahé (entraîneur), Lucas Bourhis (Blois, Pro B), Taylor Smith (Nanterre), Edgar Sosa (Hapoeol Gilboa Galil, Israël), Karvel Anderson (Fuenlabrada, Espagne), Scott Wood (Buducnost, Monténégro), Basile David (Le Havre, NM1), Matthias Flosse (Gries-Oberhoffen, Pro B), Kendall Anthony.
Michael Thompson – né le 2 février 1989 – 1,77m – Poste 1 – Américain
Entre Michael « Juice » Thompson et Éric Bartecheky, c’est un peu une histoire d’amour : en 2015-16, le premier jouait sous les ordres du second à Pau-Lacq-Orthez. Puis, après une escapade du meneur de deux ans en Turquie (Besiktas et Istanbul BB), il a retrouvé le même coach au Mans, la saison dernière. Avec une réussite nettement moins importante que dans le Béarn : 13,2 points (49,2 % aux tirs dont 40,6 % à trois points) et 4,7 passes pour 13,6 d’évaluation contre 17,8 points (48,1 % aux tirs dont 39,2 % à trois points) et 5,2 passes pour 17,3 d’évaluation. Pourtant, et malgré l’investissement défensif parfois limité de son meneur, le nouveau coach du BCM l’a fait signer au club, sans doute convaincu que le joueur aura à coeur de se racheter lors de cette nouvelle saison. À « Juice », désormais, de rendre à son coach la confiance qu’il a placée en lui.
Benjamin Sene – né le 13 mai 1994 – 1,84m – Poste 1/2 – Français
Dans sa deuxième année avec le BCM après avoir fait sa formation et connu ses quatre premières années pro à Nancy, le meneur de jeu espère confirmer sa bonne saison dernière, où il compilait 7,2 points, 2,0 rebonds et 4,1 passes décisives pour une évaluation de 7,9. Des performances dans la lignée des belles prestations signées en 2017-18 après le départ de D.J. Cooper. Double vainqueur du concours des meneurs du All Star Game 2015 et 2016, sélectionné pour le match des étoiles en 2017. Sera en fin de contrat en juin 2020.
Louis Marnette – né le 22 avril 2001 – 1,90m – Poste 1/2 – Français
Entraperçu une toute petite minute sur les parquets de Jeep Élite la saison dernière, Louis Marnette a surtout réalisé un exercice de qualité avec les Espoirs nordistes, avec ses 15,0 points (45,5 % aux tirs dont 33,1 % à trois-points), 5,0 rebonds et 4,8 passes pour 15,8 d’évaluation. Pas mal pour un gamin de 17 ans (il en a eu 18 fin avril). C’est du reste ce qu’a pensé le nouveau coach du BCM, Éric Bartecheky, qui lui a donné pas mal de minutes lors des premiers matchs de préparation (plus de 20 minutes par match). Et, même si ces chiffres sont à relativiser vu le contexte (match amicaux, absence de plusieurs joueurs maritimes…), il a justifié la confiance placée en lui en produisant, sur 5 parties, 7,8 points (à 58 % aux tirs), 3,2 rebonds et 2,0 passes. De quoi obtenir quelques minutes en saison régulière ?
Bryan Coudray – né le 16 novembre 2000 – 1,88m – Poste 1 – Français
Le fils de l’entraîneur Hervé Coudray rejoint le BCM avec un contrat de stagiaire de deux ans après avoir fait ses armes à Caen sous les ordres de son père en NM3 et en championnat U18 Élite (dont il était meilleur marqueur en 2017-18) puis avoir passé une saison au centre de formation de Levallois ( 7,4 points, 3,4 rebonds et 2,4 passes décisives pour 5,6 d’évaluation). Doté selon ses précédents coachs d’un fort QI basket, il manque toutefois encore d’adresse (36,4 % aux tirs). Jouera surtout avec les Espoirs.
Trey Lewis – né le 18 octobre 1992 – 1,88m – Poste 2/1 – Américain
Retour en France pour cet arrière américain qui avait cartonné lors de son passage à Bourg en fin de saison 2017-18 avec 17,2 points, 3,9 passes décisives et 3,2 rebonds, dont une pointe à 37 unités face à Chalon. Un scoreur, donc, mais pas toujours concerné par le collectif. Passé par l’université de Louisville, il a découvert l’Europe en Allemagne, où il a joué pour Ulm et Bayreuth. La saison dernière en G-League, il tournait à 12,5 points et 2,2 passes, mais a été longtemps dérangé par une entorse à la cheville. A participé à la Summer League NBA avec Portland.
Pape Sy – né le 5 avril 1988 – 1,98m – Poste 2/3 – Français
L’ancien capitaine de Cholet fait son retour dans le Nord. Professionnel depuis 2007, il fait désormais partie des joueurs les plus expérimentés de Jeep Élite. Drafté par les Atlanta Hawks en 2010, il a disputé sept matchs NBA. Passé par Le Havre, Le Mans, Strasbourg et Cholet, il a déjà porté le maillot du BCM en 2011-12 puis entre 2014 et 2016. La saison dernière, il tournait à 10,7 points et 4,4 rebonds pour une évaluation de 12,2. Triple All Star. Vainqueur de la Coupe de France 2018 avec Strasbourg et de la Leaders Cup 2014 avec Le Mans. Puissant. Blessé, il n’avait pas pu donner sa pleine mesure à Strasbourg.
Jean-Michel Mipoka – né le 28 septembre 1985 – 1,98m – Poste 3/4 – Français
Le capitaine du navire gravelinois. Passé par Cholet, Antibes, Quimper, Saint-Vallier, Roanne, Limoges, Nancy, Rouen et Pau-Lacq-Orthez, il fait, comme Pape Sy ou Alain Koffi, partie des meubles en Jeep Élite. Joueur de devoir, aussi précieux en défense qu’en attaque, il est apprécié partout où il passe. Le Toulousain tournait à 8,5 points et 2,5 rebonds pour une évaluation de 7,9 la saison dernière. Champion de France de Pro B en 2012 avec le CSP. Sera en fin de contrat en juin 2020.
Erik McCree – né le 20 décembre 1993 – 2,03m – Poste 4 – Américain
Le Floridien arrive en provenance de Pesaro, en Italie. Formé aux universités de Murray State et Louisiana Tech, cet athlétique intérieur capable de s’écarter pour shooter a d’abord lancé sa carrière en G-League en 2017 avant d’atterrir en Europe l’été dernier pour vivre sa première expérience sur le Vieux Continent. Il sera en charge du scoring au BCM. L’an dernier, il compilait 18,4 points (4e du championnat) et 5,0 rebonds en Serie A. A participé à la Summer League NBA avec Orlando.
Alain Koffi – né le 23 novembre 1983 – 2,07m – Poste 4/5 – Français
Toujours au plus haut niveau français après plus de quinze ans de carrière, l’international a encore signé un exercice de grande qualité. Passé par Le Mans, Badalone, Rouen et Pau, il a rejoint Gravelines-Dunkerque en 2018 pour une durée de deux ans. Porte fièrement le numéro de son âge dans son dos. MVP français en 2009, septuple All Star, champion de France en 2006, double vainqueur de la Semaine des As (2006 et 2009) et vainqueur de la Coupe de France 2004. Victime d’une grave blessure au genou à son retour au Mans après son escapade en Espagne, il a mis de longs mois à retrouver ses moyens physiques. Ses stats en 2018-19 : 9,7 points et 5,3 rebonds pour une évaluation de 12,4. 9 matches avec les Bleus lors des fenêtres de qualification à la Coupe du monde.
Bangaly Fofana – né le 3 juin 1989 – 2,13m – Poste 5 – Français
Il s’est relancé à Gravelines-Dunkerque après une saison 2017-18 quasiment blanche du côté de Monaco (seulement huit matchs joués dont six en playoffs de Jeep Élite). Formé à l’Asvel, passé par Le Havre, Strasbourg et donc Monaco, cet intérieur bondissant est une arme de dissuasion dans la raquette grâce à ces longs bras. La saison dernière, il enregistrait en moyenne 4,4 points et 3,5 rebonds pour une évaluation de 6,8 en 16 minutes de jeu. Champion de France en 2009, vainqueur de la Leaders Cup et de la coupe de France en 2015.
Hamady Ndiaye – né le 12 janvier 1987 – 2,12m – Poste 5 – Sénégalais (Cotonou)
Encore de la taille dans la raquette gravelinoise aux côtés d’Alain Koffi et Bangaly Fofana. Passé par la NBA, la G-League, la Chine, le Liban, les Philippines, Israël l’Espagne et l’Italie, il apportera toute son expérience au BCM. Meilleur contreur de la Big East en NCAA en 2009-2010 et de Serie A la saison dernière avec 1,8 contre par match. Il tournait à 5,7 points, 4,0 rebonds et 1,6 contre de moyenne entre le championnat et la Champions League. International sénégalais et médaillé de bronze à l’AfroBasket 2017.
Coach :
Éric Bartecheky – né le 30 juillet 1972 – Français
Champion de France avec Le Mans Sarthe Basket en 2018, il a quitté le club sarthois après deux saisons. Passé par Châlons, Mulhouse, Le Havre ou encore Pau, il est prêt à relever un nouveau défi dans un club qui cherche à reprendre une place de choix en Jeep Élite. Il s’est engagé pour trois saisons avec le BCM et a « découvert un environnement incroyable ». Toujours pas d’accent sur les « e » de son nom de famille. Victime d’un accident de voiture à l’époque du Havre qui l’avait fait plonger trois semaines dans le coma.
Assistants :
Christophe Millois
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Alors, sans doute en espérant que cette fois-ci la méthode ait des résultats positifs, le président Christian Devos et le directeur exécutif Hervé Beddelem ont à nouveau décidé de passer un grand coup de balai : outre les jeunes Lucas Bourhis, Basile David et Matthias Flosse partis s’aguerrir dans les divisions inférieures, pas moins de six joueurs professionnels sont allés respirer un autre air, de même que Julien Mahé, qui n’aura pu durer que deux ans sur le banc en tant qu’entraîneur principal, alors qu’il était normalement sous contrat jusqu’à l’intersaison 2020 (sans oublier Eric Struelens, assistant coach dont le contrat vient d’être rompu). De l’exercice 2018-19 ne restent donc que Benjamin Sene, Jean-Michel Mipoka, Alain Koffi et Bangaly Fofana.
Et de nouvelles têtes sont apparues à tous les niveaux du club : Romuald Coustre fait son retour au club en tant que manager général, Éric Bartecheky, au sortir d’une saison mitigée au Mans, arrive sur le banc de touche nordiste, avec dans ses bagages le meneur Michael « Juice » Thompson, certainement revanchard après un exercice peu convaincant dans la Sarthe. Le BCM enregistre également le retour de Pape Sy et voit arriver trois non-JFL aux profils variés : l’intérieur Erik McCree a passé quelques belles ardoises sur les parquets italiens, Trey Lewis a laissé à Bourg-en-Bresse, où il a joué quelques mois en 2017-18, le souvenir d’un scoreur acharné mais pas forcément très collectif, le Sénégalais Hamady Ndiaye, avec ses 2,13m, se présente comme une sorte de clone de Bangaly Fofana.
Avec les jeunes Louis Marnette et Bryan Coudray pour compléter l’effectif, le BCM va donc s’appuyer sur un socle de neuf joueurs professionnels, sans doute suffisant pour une équipe qui ne joue pas de coupe d’Europe. Ce roster, d’où n’émerge aucun nom ronflant (à l’échelle de la Jeep Élite s’entend), suffira-t-il à redonner des couleurs au club maritime ? Le retour du BCM vers les sommets va sans doute en grande partie dépendre de la capacité d’Éric Bartecheky à fédérer ses hommes et à en tirer la quintessence. Il a prouvé dans d’autres lieux qu’il savait y arriver, il va lui falloir réussir à imposer la recette gagnante à Gravelines-Dunkerque.
Salle : Sportica (3 143 places)
Président : Christian Devos (68 ans)
Arrivées : Éric Bartecheky (entraîneur, Le Mans), Pape Sy (Cholet), Erik McCree (Pesaro, Italie), Trey Lewis (Salt Lake City Stars, G-League), Hamady Ndiaye (Avellino, Italie), Bryan Coudray (Levallois, Espoirs).
Départs : Julien Mahé (entraîneur), Lucas Bourhis (Blois, Pro B), Taylor Smith (Nanterre), Edgar Sosa, Karvel Anderson (Fuenlabrada, Espagne), Scott Wood (Buducnost, Monténégro), Basile David (Le Havre, NM1), Matthias Flosse (Gries-Oberhoffen, Pro B) , Kendall Anthony .
Benjamin Sene – né le 13 mai 1994 – 1,84m – Poste 1/2 – Français
Dans sa deuxième année avec le BCM après avoir fait sa formation et connu ses quatre premières années pro à Nancy, le meneur de jeu espère confirmer sa bonne saison dernière, où il
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Photo : Julie Dumélié/BCM Basket
