Il peut sembler bizarre de titrer « Toujours plus haut » un article consacré à une équipe qui a terminé la précédente saison à la 12e place (14 victoires-20 défaites), un an après avoir échoué à la 10e (16 victoires-18 défaites), qui faisait elle-même suite à une 6e place (20 victoires-14 défaites) et une demi-finales de playoffs. À la lecture de ces simples chiffres, on serait plutôt tenté de parler de glissement, voire de chute.
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Mais s’il y a la vérité des chiffres, il y a aussi celle des faits. Tout d’abord, l’exercice plus que mitigé de Levallois s’explique par la cascade de coups durs qui s’est abattue sur la tête de Freddy Fauthoux et de ses joueurs. Entre blessures à répétition (notamment celle de Mouphtaou Yarou, rupture du tendon d’Achille au 20e match) – au point qu’un seul joueur (David Michineau) a disputé l’ensemble des rencontres –, défection inattendue de Julian Wright, parti après la 19e journée, passage éclair de pigistes (Durand Scott, Nobel Boungou-colo…) et nouvelles recrues pas forcément au niveau (Nathan Jawaï, Will Daniels, Maalik Wayns…), le Petitou n’a pas souvent pu aligner le même effectif sur la ligne de départ. D’où une saison bien galère.
L’autre fait important qui explique le titre de cet article, c’est l’évolution connue par le club pendant l’intersaison. Répertorié sous le nom de Paris-Levallois en 2017-18 puis de Levallois en 2018-19, il est devenu pour la nouvelle saison Boulogne-Levallois, ou plus précisément Metropolitans 92, ce qui évitera à beaucoup de se creuser la tête pour déterminer quelle ville des Hauts-de-Seine se cache derrière l’appellation. Après le désengagement de la municipalité parisienne, le club de Levallois a cherché un nouvel appui, trouvé en février dernier auprès de celle de Boulogne-Billancourt, qui a racheté les actions du club afin d’en devenir actionnaire majoritaire. À terme, les matchs des Metropolitans se joueront dans la salle qui doit être construite dans le quartier du Trapèze, au sud de Boulogne, une enceinte d’environ 5 000 places. Dans l’attente de son inauguration, prévue en 2023, les matchs des Metropolitans se dérouleront toujours au Palais des sports Marcel-Cerdan de Levallois. En plus de changer de nom et d’actionnaire, les Metropolitans ont également changé de président. Exit Jean-Pierre Aubry, bienvenue à Boris Diaw, l’emblématique international français, qui a achevé sa carrière de basketteur au club en 2018. Et toutes ces modifications s’accompagnent d’une hausse du budget, porté à un montant compris entre 7 et 8 millions d’euros pour la saison qui va démarrer, de quoi concurrencer, sur le plan financier, Monaco, Limoges ou Strasbourg, tout en restant à distance respectable de LDLC Asvel sur ce plan.
Ce remue-ménage (mené pacifiquement entre toutes les entités) s’est par ailleurs traduit par une importante refonte de l’effectif. Pas moins de huit joueurs s’en vont : Roko-Leni Ukic est allé poursuivre sa carrière au soleil d’Antibes, Rasheed Sulaimon, Maalik Wayns, Jaron Johnson, Cyrille Eliezer-Vanerot, Will Daniels, Ekene Ibekwe et Nathan Jawaï ont également été voir ailleurs, sans forcément être beaucoup regrettés, pour certains.
Ne restent donc de l’exercice passé que cinq joueurs : David Michineau, Maxime Roos, Ivan Février (qui a juste fait un aller-retour à Roanne pour la fin de saison), Neal Sako et le pauvre Mouph’ Yarou, qui continue de soigner son tendon d’Achille. Pour les épauler, Freddy Fauthoux avait pensé faire venir Kendrick Perry, qui n’a pas passé la visite médicale. Mais son remplaçant n’a rien à lui envier, puisque Brianté Weber arrive de rien moins que l’Olympiakos ! D’autres gros calibres posent leurs valises dans les Hauts-de-Seine, comme Jamel Artis, DaJuan Summers ou le bien connu Vitalis Chikoko. Les accompagnent Bastien Pinault, le soliste Rob Gray et le jeune Lorenzo Thirouard-Samson. En outre, la poisse ne voulant pas quitter Levallois, outre Mouph’ Yarou, les Metropolitans ont déjà plusieurs blessés longue durée à déplorer : Maxime Roos (out jusqu’en novembre) et DaJuan Summers (blessé pour une durée indéterminée). Le club a donc fait appel à des pigistes, et pas n’importe lesquels, pour les suppléer, au moins le temps de leur absence : Sadio Doucouré pour Maxime Roos, Georgi Joseph pour Mouph’ Yarou et rien moins que Donta Smith, impressionnant avec Pau-Lacq-Orthez la saison dernière, pour DaJuan Summers.
Avec un effectif très dense sur toutes les lignes, et notamment une raquette impressionnante lorsque tout le monde sera d’aplomb – Summers-Février-Chikoko-Yarou-Sako ! –, les Metropolitans 92 présentent beau. Freddy Fauthoux va avoir comme principale tâche de créer une harmonie entre tout ce beau monde et de calmer les velléités personnelles de certains joueurs pas toujours très collectifs comme Rob Gray. S’il y parvient, Boulogne-Levallois pourra vraiment regarder plus haut, être plus fort.
Salle : Palais des sports Marcel-Cerdan, Levallois (2 814 places)
Président : Boris Diaw (37 ans)
Départs :Roko-Leni Ukic (Antibes, Pro B), Rasheed Sulaimon (Dijon), Maalik Wayns (Tsmoki-Minsk, Belarus), Jaron Johnson (Élan Chalon), Cyrille Eliezer-Vanerot (Le Portel), Will Daniels (Leones de Ponce, Porto-Rico), Ekene Ibekwe (Beyrouth, Liban), Nathan Jawaï.
Arrivées : Bastien Pinault (Élan Chalon), Lorenzo Thirouard-Samson (Centre Fédéral, NM1), Rob Gray (Bourg-en-Bresse), Vitalis Chikoko (Pau-Lacq-Orthez), Jamel Artis (Agua Caliente Clippers, G-League), DaJuan Summer (Séoul, Corée du Sud), Donta Smith (Pau-Lacq-Orthez), Sadio Doucouré (Châlons-Reims), Georgi Joseph (Monaco), Brianté Weber (Olympiakos, Grèce).
https://www.youtube.com/watch?v=sFvIyRUUcko
Brianté Weber – né le 29 décembre 1992 – 1,88m – Poste 1 – Américain
Voici l’une des recrues les plus intrigantes de l’année, pour les Metropolitans comme pour l’ensemble de la Jeep Élite. À sa sortie de l’université de VCU, en 2015, Brianté Weber a commencé sa carrière entre NBA (45 matchs en trois ans pour les Memphis Grizzlies, le Miami Heat, les Golden States Warrior, les Charlotte Hornets et les Houston Rockets, pour un rendement de 3,2 points, 1,9 rebond, 1,4 passe) et G-League (120 matchs pour les Sioux Falls Skyforce et les Rio Grande Valley Vipers, pour 14,7 points, 5,9 rebonds et 6,2 passes). En février 2019, le natif de Chesapeake (Virginie) a traversé l’Atlantique pour rejoindre l’Olympiakos, prestigieuse écurie pour laquelle il a disputé 5 matchs de championnat et 8 d’Euroleague. Ses statistiques : 12,6 points (50,0 % à deux points, 38,5 % à trois points), 6,0 rebonds et 4,7 passes en championnat, 11,6 points (54,5 % à deux points, 46,2 % à trois points), 4,6 rebonds et 2,6 passes (10,3 d’évaluation) en Euroleague. Des stats replètes, donc, mais qui n’ont pas empêché le club grec de le libérer avant la fin de la saison, en avril. Considéré bon défenseur, bon shooteur de loin, bon rebondeur pour sa taille, le meneur virginien, qui n’a pas participé aux premiers matchs de préparation du club, va devoir montrer que ses stats à l’Olympiakos n’étaient pas un trompe-l’œil et qu’il est capable de driver une équipe. Freddy Fauthoux compte sur lui.
Rob Gray – né le 3 avril 1994 – 1,85m – Poste 1/2 – Américain
Non drafté à sa sortie de l’université de Houston, Rob Gray a rejoint en 2018 les Fort Wayne Mad Ants en G-League, produisant 17,1 points (44,7 % aux tirs dont 34,9 % à trois points), 3,4 rebonds et 3,2 passes. En fin de saison, on l’a vu à Bourg-en-Bresse, où il est venu remplacer Zack Wright blessé. En 10 matchs dans la Bresse, il a compilé 14,0 points (47,8 % aux tirs, 39,5 % à trois points), 3,8 rebonds et 3,9 passes pour 15,7 d’évaluation. Des statistiques des plus correctes pour une première année en Europe. Mais qui n’ont pas plus enchanté que ça son coach burgien, Nikola Antic, qui a reproché au joueur son côté soliste et son implication défensive très relative. Ses premiers matchs de préparation ayant été de la même veine, Freddy Fauthoux aura certainement besoin de pas mal de persuasion pour faire rentrer le joueur dans le rang…
David Michineau – né le 6 juin 1994 – 1,91m – Poste 1/2 – Français
Peu utilisé lorsqu’il était à Chalon-sur-Saône, son club formateur, le joueur drafté en 39eposition par les Clippers en 2016 a commencé à s’épanouir à Hyères-Toulon puis à Cholet avant de confirmer toutes ses promesses la saison dernière à Levallois, où il avait signé pour deux ans. Sur la saison, le Guadeloupéen (il est né aux Abymes) a enregistré 11,1 points (42,6 % aux tirs dont 39,7 % à trois points), 3,0 rebonds et 2,9 passes pour 10,4 d’évaluation, de loin ses meilleurs chiffres en carrière. Rapide, athlétique, bon défenseur, il a réussi à corriger l’une de ses faiblesses cette saison, en passant pour la première fois la barrière des 33,3 % à trois-points. Il devrait être amené à jouer sur les deux postes de meneur et d’arrière, aux côtés de Brianté Weber.
Bastien Pinault – né le 18 octobre 1993 – 1,94m – Poste 2 – Français
C’est le premier joueur signé par les Metropolitans à l’intersaison, signe que le club le voulait vraiment. Formé à l’Élan Béarnais, il a commencé sa carrière à La Rochelle, en NM1, avant de gravir successivement les échelons : la Pro B avec Évreux entre 2015 et 2017 puis l’Élan Chalon en Jeep Élite. La saison passée, le Tarbais tournait à 10,0 points (45,9 % aux tirs dont 42,1 % à trois-points), 1,8 rebond et 1,6 passe pour 8,7 d’évaluation en 20 minutes. Des chiffres quasiment doublés dans tous les compartiments par rapport à la saison précédente. Bon shooteur de loin (il a remporté le concours de shoots à trois points du dernier All-Star Game), il souffre toutefois d’un jeu quelque peu unidimensionnel, même s’il se dépense en défense. Blessé à la cheville lors du premier match de la préparation, la durée de son absence n’est pas encore connue à l’heure où ces lignes sont écrites.
Jamel Artis – né le 12 janvier 1993 – 2,01m – Poste 3 – Américain
Un autre pari du recrutement altoséquanais. Formé à Pittsburgh entre 2013 et 2017 (avec une dernière saison à 18,2 points et 4,9 rebonds, James Artis, non drafté, a navigué entre NBA (un peu) et G-League (beaucoup). Entre les Lakeland Magics et les Aqua Caliente Clippers, il a participé à 77 rencontres pour 18,3 points (45,9 % aux tirs dont 34,4 % à trois points), 5,3 rebonds et 2,7 passes. En 2017-18, il a joué 15 matchs sous le maillot des Orlando Magic, pour 5,1 points (39,2 % aux tirs, 27,6 % à trois-points) et 2,5 rebonds. Les Metropolitans constitueront donc sa première expérience en Europe. Considéré comme polyvalent, attaquant complet et actif au rebond, il va devoir se fondre dans le moule collectif de l’équipe. Un pari, comme pour tout joueur dépourvu d’expérience du jeu européen.
Sadio Doucouré – né le 27 juillet 1992 – 2,00m – Poste 3 – Français
Alors qu’il avait signé à l’intersaison 2018 deux ans à Châlons-Reims, le natif de Corbeil n’est pas resté en Champagne, se retrouvant sans club. Maxime Roos blessé jusqu’en novembre, Freddy Fauthoux a « profité » de l’occasion pour recruter comme pigiste un joueur qui a montré d’intéressants progrès pendant la saison, avec des sorties très réussies comme contre Limoges lors de la 14e journée : 18 points à 8/10 dont 1/3 à trois-points et 5 rebonds pour 18 d’évaluation. Sur la saison, ce dragster (il court le 100 mètres en 10,7 secondes) a compilé 6,0 points (45,0 % aux tirs, 19,3 % à trois points…), 3,3 rebonds et 0,7 passe pour 6,4 d’évaluation. Très athlétique, bon défenseur, concerné par le collectif, il peut faire sa place, au moins provisoirement, aux Metropolitans, pour peu qu’il arrive à améliorer son adresse de loin.
Maxime Roos – né le 23 mars 1995 – 2,02m – Poste 3 – Français
L’enfant du club, où il est arrivé à 18 ans. Après ses années Espoir, il a été prêté une saison à Blois, en Pro B, où il n’a pu jouer qu’un match de Leaders Cup avant d’être arrêté pour une pubalgie tenace. De retour dans sa région parisienne natale (il a grandi à Clamart), il vient d’y passer deux saisons en progression constante. Lors du dernier exercice, il produisait 4,9 points (42,4 % aux tirs, 33,3 % à trois points), 2,1 rebonds et 0,7 passe pour 5,1 d’évaluation, le tout en un peu plus de 17 minutes par match. Encore friable au tir (et encore plus aux lancers francs : 52,5 % sur la saison), le bondissant ailier possède encore une bonne marge de progression dans tous les secteurs. Mais aussi la confiance de son entraîneur. Ce qui lui servira lorsqu’il reviendra de sa déchirure à un tendon du genou, qui devrait le tenir éloigné des parquets jusqu’en novembre.
Lorenzo Thirouard-Samson – né le 19 février 2001 – 1,97m – Poste 3-2 – Français
Appelé à faire office de 11-12e homme et à surtout jouer en Espoirs, le champion d’Europe U16 en 2017 et vice-champion du monde U17 en 2018 a signé pour trois ans avec les Metropolitans. Frais émoulu du Centre fédéral, où il aura passé trois ans, il arrive à Levallois après une saison où il a produit 10,3 points (52,5 % à deux-points, 26,8 % à trois-points), 3,7 rebonds et 2,2 passes pour 8,2 d’évaluation en 25 minutes sur 15 matchs. À lui de travailler pour mériter quelques minutes en Jeep Élite.
DaJuan Summers – né le 24 janvier 1988 – 2,03m – Poste 4-3 – Américain
Avec DaJuan Summers, c’est un beau pedigree qui arrive aux Metropolitans. Formé dans le réputé programme de Georgetown et drafté en 35e position en 2009, il a tenté pendant quatre saisons de se faire une place en NBA, sans grand succès. Il y a tout de même disputé 83 parties (sous le maillot des Detroit Pistons, des Los Angeles Clippers et des New Orleans Pelicans) pour 3,6 points et 1,0 rebond. En 2012-13 et 2015-16, il a également évolué en G-League, marquant entre 18,0 et 25,3 points par match. Après une première tentative guère couronnée de succès à Sienne en 2011-12 (4 matchs à 4,0 points de moyenne), le natif de Baltimore est venu exercer ses talents en Europe à partir de 2013, tout d’abord au Budivelnyk Kiev puis à Gran Canaria. Après son intermède en G-League de 2015-16, il a fait son retour en Europe, ce coup-ci à Karsiyaka puis au Galatasaray. Très performant en Ukraine (12,3 points et 4,6 rebonds en Euroleague avec Kiev), beaucoup moins dans les Canaries (5,0 points et 2,7 rebonds en Liga ACB), DaJuan Summers s’est surtout distingué avec Karsiyaka (17,0 points à 47,7 % aux tirs dont 42,3 % à trois points, 6,7 rebonds en ligue turque) avant de vivre une saison 2017-18 plus mitigée avec le Galatasaray : 8,5 points (38,0 % aux tirs, 30,3 % à trois points) et 3,6 rebonds en ligue turque, 10,8 points (44,3 % aux tirs dont 41,4 % à trois points) et 3,0 rebonds en Eurocup. Il a joué ses derniers matchs la saison dernière en Corée du Sud, aux SK Knights de Séoul : 25,6 points et 8,2 rebonds en 5 rencontres. Le souci est que le joueur est arrivé en France en se plaignant du genou, les examens décelant une blessure au tendon rotulien qui nécessite deux à trois mois d’arrêt. Donta Smith le remplacera le temps qu’il se rétablisse.
Donta Smith – né le 27 novembre 1983 – 2,01m – Poste 4 – Américano-Vénézuelien (Cotonou)
Au vu de l’excellente saison qu’il a effectuée avec Pau-Lacq-Orthez (12,2 points à 47,9 % aux tirs, 6,5 rebonds, 4,5 passes pour 16,1 d’évaluation), il est fort étonnant que Donta Smith n’ait pas trouvé de contrat dans une équipe de gros calibre européen. On n’attendait pas ce joueur élégant et à la grande intelligence de jeu se retrouver pigiste médical ! Tant mieux pour les Metropolitans, qui n’auront certainement pas à se plaindre de ce joueur capable de tout faire sur un terrain. Il ne nous surprendrait pas qu’il soit prolongé pour le reste de la saison, sauf à ce qu’il soit appelé par un club plus fortuné que Boulogne-Levallois.
Ivan Février – né le 8 février 1999 – 2,04m – Poste 4 – Français
En mal de temps de jeu et de repères avec Levallois en Jeep Élite, le Lillois est allé se refaire une santé du côté de Roanne (en Pro B) pour la fin de la saison dernière. De 2,9 points et 3,0 d’évaluation en 8,8 minutes à Levallois, l’ancien pensionnaire du Centre fédéral a vu son temps de jeu doubler pour une production de 7,8 points (46,9 % aux tirs dont 33,3 % à trois-points) et 4,8 rebonds pour 9,4 d’évaluation en 5 matchs. Alors qu’il avait été libéré de son contrat par le club de la région parisienne, Ivan Février revient dans les Hauts-de-Seine en en paraphant un nouveau, pour la saison. La concurrence va être féroce dans la raquette des Metropolitans, mais le jeune homme pourra gratter des minutes s’il gagne en dureté et améliore son adresse.
Georgi Joseph – né le 23 novembre 1982 – 1,98m – Poste 4/5 – Français
Dur parmi les durs, le Parisien n’a jamais été un artiste mais a toujours réussi à séduire ses employeurs par sa combativité et ses aptitudes défensives. L’an dernier à Monaco, il n’a pas dérogé à la règle, distribuant les brins et posant les gros écrans à la demande, sans se préoccuper de ses stats. Les plus faméliques qu’il ait jamais enregistrées : 1,8 point à 46,6 % aux tirs, 2,9 rebonds, 4,0 d’évaluation. Il est là pour remplacer Mouph’ Yarou jusqu’à son retour, prévu en novembre.
Mouphtaou Yarou – né le 26 juin 1990 – 2,06m – Poste 5 – Béninois (Cotonou)
Depuis cinq ans qu’il a posé ses valises dans l’Hexagone, le massif Béninois n’a cessé de gober des rebonds, décrochant par deux fois le titre, honorifique, de meilleur rebondeur du championnat en 2016 (10,8 rebonds avec Le Mans) et 2018 (9,2 rebonds avec Antibes) sans jamais oublier de marquer des points (12,9 à 62,2 % avec Antibes, notamment) et de prendre soin de la balle (1,1 balle perdue sur sa carrière en France). Mouph’ semblait parti pour réaliser une saison tout aussi convaincante avec Levallois (12,9 points à 60,6 % aux tirs, 6,5 rebonds et 15,4 d’évaluation), mais il a été victime début février d’une rupture du tendon d’Achille dont il n’a pas encore fini de se remettre. Une fois sur pieds, il formera avec Vitalis Chikoko l’une des plus impressionnantes paire de pivots de la Jeep Élite. Se voit en homme d’affaires à la fin de sa carrière sportive.
Vitalis Chikoko – né le 11 février 1991 – 2,08m – Poste 5 – Zimbabwéen (Cotonou)
Alors qu’il avait, semble-t-il, donné son accord verbal pour prolonger l’aventure avec l’Élan Béarnais, l’international zimbabwéen a finalement préféré rejoindre les Metropolitans, ce qui n’a pas été sans grincements de dents. Il faut dire que sa dernière saison sous le maillot de Pau-Lacq-Orthez a été de toute beauté : 15,3 points (58,9 % aux tirs), 7,8 rebonds, 1,3 contre, 18,6 d’évaluation, de quoi lui permettre de terminer dans le cinq majeur de la saison. Très adroit près du panier, puissant et vertical, le sympathique gaucher souffre parfois en défense, mais il fait partie des plus beaux talents offensifs de la Jeep Élite.
Neal Sako – né le 13 août 1999 – 2,10m – Poste 5-4 – Français
Encore très fin et manquant de dureté, Neal Sako fait quand même figure de bonne surprise de la saison passée. Peu de monde s’attendait à le voir grappiller des minutes en Jeep Élite, où Freddy Fauthoux l’a quand même lancé à neuf reprises, pour 3,1 points (59,9 % aux tirs), 2,7 rebonds et 4,9 d’évaluation. À noter une « anomalie » : lors du dernier match de la saison régulière, sans enjeu, en 31 minutes, il a marqué 16 points, pris 12 rebonds et compilé 24 d’évaluation. Il ne faut pas espérer qu’il enregistre ce genre de statistiques sur la saison mais il va sans aucun doute progresser au contact des expérimentés intérieurs qui vont l’entourer. Avec du travail, il arrivera à gagner des minutes.
Coach:
Freddy Fauthoux – né le 6 décembre 1972 – Français
Landais pur jus, le « Petitou » a effectué toute sa carrière de joueur sous les couleurs de l’Élan Béarnais, sa combativité et son adresse à trois points lui valant 47 sélections en équipe de France. Retraité des parquets professionnels en 2007, il part jouer en NM2 à Horsarrieu, club avec lequel il décrochera la prestigieuse « Coupe du monde des Landes ». En 2012, il raccroche définitivement les baskets et se reconvertit dans le coaching, à Pau-Nord Est (la réserve de l’Élan Béarnais, en NM3 et NM2). À l’intersaison 2015, il rejoint Paris-Levallois en tant qu’entraîneur adjoint aux côtés d’Antoine Rigeaudeau, qui démissionne en décembre, lui laissant la place d’entraîneur en chef. Depuis, Freddy Fauthoux lance des jeunes joueurs – Vincent Poirier et Louis Labeyrie en savent quelque chose ! –, bâtit des équipes qui se battent et, lorsque la malchance laisse le club tranquille, obtient des résultats, comme une demi-finale de playoffs en 2017.
Assistant :
Sacha Giffa (42 ans) Guillaume Quintard (44 ans)
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Mais s’il y a la vérité des chiffres, il y a aussi celle des faits. Tout d’abord, l’exercice plus que mitigé de Levallois s’explique par la cascade de coups durs qui s’est abattue sur la tête de Freddy Fauthoux et de ses joueurs. Entre blessures à répétition (notamment celle de Mouphtaou Yarou, rupture du tendon d’Achille au 20e match) – au point qu’un seul joueur (David Michineau) a disputé l’ensemble des rencontres –, défection inattendue de Julian Wright, parti après la 19e journée, passage éclair de pigistes (Durand Scott, Nobel Boungou-colo…) et nouvelles recrues pas forcément au niveau (Nathan Jawaï, Will Daniels, Maalik Wayns…), le Petitou n’a pas souvent pu aligner le même effectif sur la ligne de départ. D’où une saison bien galère.
L’autre fait important qui explique le titre de cet article, c’est l’évolution connue par le club pendant l’intersaison. Répertorié sous le nom de Paris-Levallois en 2017-18 puis de Levallois en 2018-19, il est devenu pour la nouvelle saison Boulogne-Levallois, ou plus précisément Metropolitans 92, ce qui évitera à beaucoup de se creuser la tête pour déterminer quelle ville des Hauts-de-Seine se cache derrière l’appellation. Après le désengagement de la municipalité parisienne, le club de Levallois a cherché un nouvel appui, trouvé en février dernier auprès de celle de Boulogne-Billancourt, qui a racheté les actions du club afin d’en devenir actionnaire majoritaire. À terme, les matchs des Metropolitans se joueront dans la salle qui doit être construite dans le quartier du Trapèze, au sud de Boulogne, une enceinte d’environ 5 000 places. Dans l’attente de son inauguration, prévue en 2023, les matchs des Metropolitans se dérouleront toujours au Palais des sports Marcel-Cerdan de Levallois. En plus de changer de nom et d’actionnaire, les Metropolitans ont également changé de président. Exit Jean-Pierre Aubry, bienvenue à Boris Diaw, l’emblématique international français, qui a achevé sa carrière de basketteur au club en 2018. Et toutes ces modifications s’accompagnent d’une hausse du budget, porté à un montant compris entre 7 et 8 millions d’euros pour la saison qui va démarrer, de quoi concurrencer, sur le plan financier, Monaco, Limoges ou Strasbourg, tout en restant à distance respectable de LDLC Asvel sur ce plan.
Ce remue-ménage (mené pacifiquement entre toutes les entités) s’est par ailleurs traduit par une importante refonte de l’effectif. Pas moins de huit joueurs s’en vont : Roko-Leni Ukic est allé poursuivre sa carrière au soleil d’Antibes, Rasheed Sulaimon, Maalik Wayns, Jaron Johnson, Cyrille Eliezer-Vanerot, Will Daniels, Ekene Ibekwe et Nathan Jawaï ont également été voir ailleurs, sans forcément être beaucoup regrettés, pour certains.
Ne restent donc de l’exercice passé que cinq joueurs : David Michineau, Maxime Roos, Ivan Février (qui a juste fait un aller-retour à Roanne pour la fin de saison), Neal Sako et le pauvre Mouph’ Yarou, qui continue de soigner son tendon d’Achille. Pour les épauler, Freddy Fauthoux avait pensé faire venir Kendrick Perry, qui n’a pas passé la visite médicale. Mais son remplaçant n’a rien à lui envier, puisque Brianté Weber arrive de rien moins que l’Olympiakos ! D’autres gros calibres posent leurs valises dans les Hauts-de-Seine, comme Jamel Artis, DaJuan Summers ou le bien connu Vitalis Chikoko. Les accompagnent Bastien Pinault, le soliste Rob Gray et le jeune Lorenzo Thirouard-Samson. En outre, la poisse ne voulant pas quitter Levallois, outre Mouph’ Yarou, les Metropolitans ont déjà plusieurs blessés longue durée à déplorer : Maxime Roos (out jusqu’en novembre) et DaJuan Summers (blessé pour une durée indéterminée). Le club a donc fait appel à des pigistes, et pas n’importe lesquels, pour les suppléer, au moins le temps de leur absence : Sadio Doucouré pour Maxime Roos, Georgi Joseph pour Mouph’ Yarou et rien moins que Donta Smith, impressionnant avec Pau-Lacq-Orthez la saison dernière, pour DaJuan Summers.
Avec un effectif très dense sur toutes les lignes, et notamment une raquette impressionnante lorsque tout le monde sera d’aplomb – Summers-Février-Chikoko-Yarou-Sako ! –, les Metropolitans 92 présentent beau. Freddy Fauthoux va avoir comme principale tâche de créer une harmonie entre tout ce beau monde et de calmer les velléités personnelles de certains joueurs pas toujours très collectifs comme Rob Gray. S’il y parvient, Boulogne-Levallois pourra vraiment regarder plus haut, être plus fort.
Salle : Palais des sports Marcel-Cerdan, Levallois (2 814 places)
Président : Boris Diaw (37 ans)
Départs :Roko-Leni Ukic (Antibes, Pro B), Rasheed Sulaimon (Dijon), Maalik Wayns (Tsmoki-Minsk, Belarus), Jaron Johnson (Élan Chalon), Cyrille Eliezer-Vanerot (Le Portel), Will Daniels (Leones de Ponce, Porto-Rico), Ekene Ibekwe (Beyrouth, Liban), Nathan Jawaï.
Arrivées : Bastien Pinault (Élan Chalon), Lorenzo Thirouard-Samson (Centre Fédéral, NM1), Rob Gray (Bourg-en-Bresse), Vitalis Chikoko (Pau-Lacq-Orthez), Jamel Artis (Agua Caliente Clippers, G-League), DaJuan Summer (Séoul, Corée du Sud), Donta Smith (Pau-Lacq-Orthez), Sadio Doucouré (Châlons-Reims), Georgi Joseph (Monaco), Brianté Weber (Olympiakos, Grèce).
https://www.youtube.com/watch?v=sFvIyRUUcko
Brianté Weber – né le 29 décembre 1992 – 1,88m – Poste 1 – Américain
Voici l’une des recrues les plus intrigantes de l’année, pour les Metropolitans comme pour l’ensemble de la Jeep Élite.
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Photo d’ouverture : Metropolitans 92