Après la Leaders Cup en guise de tour de chauffe, le championnat 2018/19 de Pro B débute le 12 octobre et nous vous proposons une présentation complète avec une analyse de chaque équipe, un focus sur un joueur à suivre plus particulièrement, des photos et des vidéos.
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Bonne lecture !
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Gries-Oberhoffen sera la belle histoire de cette saison en Pro B. L’ascension fulgurante de ce petit club alsacien passé de la N2 à l’antichambre du basket français est notamment l’œuvre de son coach, Ludovic Pouillard, dont la philosophie de jeu est résolument tournée vers l’offensive. Avec la culture de jeu espagnole comme philosophie, son collectif a brillé de mille feux la saison dernière. Avec 31 victoires pour seulement 3 défaites, Gries-Oberhoffen a ainsi battu le record de Monaco en 2014, aucun club n’ayant concédé aussi peu de revers sur une saison en Nationale 1.
C’est avec le même état d’esprit, la même volonté de jouer « up-tempo » de la première à la dernière seconde que Gries-Oberhoffen va attaquer sa nouvelle aventure. « On nous promet l’enfer, on verra bien », assure coach Pouillard, prêt à relever un défi fou, celui de participer à la révolution en marche d’un nouveau basket, plus offensif, plus spectaculaire, plus ambitieux.
Ludovic Pouillart, avez-réalisé que vous avez marqué l’histoire de la Nationale 1 la saison dernière et que votre performance ne sera peut-être jamais égalée ?
Au quotidien, on ne s’en aperçoit pas forcément. Même l’année dernière, on nous le disait : « C’est historique », mais ça n’allait pas au delà de ça. On s’en est rendu compte avec les joueurs qui sont arrivés cette année. C’est souvent les premiers à m’en parler. Ça a marqué les esprits. Ils nous disent qu’on a fait un truc énorme, et c’est comme ça qu’on le réalise. Après, je suis quelqu’un d’assez terre-à-terre. Et quand je suis arrivé à l’entraînement cette saison, je n’y pensais déjà plus. Je suis surtout concentré sur le présent. Je ne veux pas vivre dans cette nostalgie de la saison dernière où on a proposé un niveau de jeu qui était très bon et être sans arrêt dans la comparaison avec. Ce qu’on a fait, c’est génial. On a vécu une saison merveilleuse et je n’en revivrai peut-être plus une comme ça de toute ma vie. On a essayé d’en profiter un petit peu cet été. Mais il faut absolument se concentrer sur la saison qui arrive, passer à autre chose.
S’il ne devait en rester qu’un, quel match retiendrez de cette folle saison en NM1 ?
Saint-Vallier chez nous je pense (66-60, le 17 mars dernier). Parce que c’est celui qui nous a fait changer de statut. Tant qu’on n’avait pas battu Saint-Vallier, les gens pensaient qu’on allait craquer. Toute la saison, on a entendu, « Gries c’est bien, c’est beau ce qu’ils font mais ça ne va pas tenir ». Au mois de janvier on ne perdait pas le fil, mais on ne nous voyait pas poursuivre comme ça. Le jour où on a joué Saint-Vallier, on était toujours qu’à deux défaites alors qu’eux commençaient déjà à lâcher du terrain. Le match a été rempli d’engagement, d’intensité, un vrai match d’hommes. Et ce jour-là, après la victoire face à un ogre du championnat, on a senti cette crédibilité, ce regard extérieur qui a changé et que notre saison était entrain de basculer. On est passé de, « on va s’essouffler » à « c’est bon c’est eux qui montent ». Du jour au lendemain, alors qu’il restait encore 9 matchs. Il a fallu 40 minutes pour basculer de l’autre côté. Ça va vite quand même ! Alors que moi j’étais même plus que méfiant par rapport au match d’après et à juste titre puisqu’on en a pris 30 à saint-Quentin dans une ambiance de folie. Paradoxalement même si on perd là-bas avec un bel écart ça reste aussi un super souvenir, dans une salle pleine, 4 000 personnes et plus une place à vendre. Mais le match contre Saint-Vallier reste particulier. Ce qui m’a marqué aussi, c’est qu’après ce match, il y avait des agents qui m’appelaient pour me dire qu’on leur demandait davantage de joueurs espagnols, ce qui était plutôt rare d’habitude. Là aussi, ça a marqué un peu l’histoire. Il y a eu des coachs qui se sont dits : « On va aller chercher d’autres joueurs », différents du stéréotype qui était recherché habituellement : Américain, très fort dans le duel, très costaud. On a rouvert cette porte du basket de vitesse, d’intelligence, d’adresse. Et ça marche, alors qu’on nous prédisait l’inverse au début. C’est le cas aussi en Pro B. On nous promet l’enfer, qu’on va se faire dominer physiquement. On verra. L’année dernière, on nous pronostiquait 12e de N1. J’aime bien, j’essaie de m’en servir aussi. Pour la prépa, c’est motivant.
Quel était l’objectif de cette intersaison ?
Il y avait deux priorités. La première était de conserver les cadres : nos deux joueurs espagnols (Xavier Forcada et Asier Zengotitabengoa) et Romain Hillotte. Ce trio devait former la base que je voulais absolument garder. Je voulais également garder Glenn Duro, un garçon que je connais depuis 12 ans et qui incarne vraiment ce que j’aime bien. On a pu pour les trois premiers, pas pour le quatrième. Et quand je vois la situation dans laquelle il se retrouve (retour à Brissac), ça m’attriste encore plus. La deuxième étape était de bonifier notre identité de jeu, ce style de basket. J’en ai tiré quelques enseignements la saison passée et Demon Watt, que j’adore comme joueur, me semblait un peu juste pour jouer en poste 5 en Pro B. Le reste, ça a été un puzzle composé avec cette ligne directrice de vouloir bonifier notre style de basket avec des joueurs capables de l’incarner.
Le bilan est satisfaisant ?
On garde quatre joueurs sur onze avec Noé Schott qui a commencé à prendre un peu de temps de jeu. Il rentrait dans les U23 et je voulais absolument lui donner un contrat pro cette année. L’équipe repart reconstruite à 70%, mais c’était déjà le cas l’année dernière où je n’avais pu garder qu’un joueur après notre super saison et c’est ce qui a rendu notre montée en Pro B d’autant plus belle, après être reparti d’une feuille blanche. Là, c’est encore un cran au dessus. A nous de construire et de faire évoluer ce nouveau groupe.
Comment on gère ces étés mouvementés ?
C’est le lot des petites équipes, à faible budget. Quand tu réalises de belles saisons c’est très compliqué de garder tes joueurs parce qu’ils sont énormément sollicités. Mais c’est aussi valorisant pour un entraîneur et un joueur de partir d’un point A et de progresser jusqu’au plus haut-niveau. J’ai conscience aussi d’une chose vis à vis des joueurs et il m’arrive de le leur dire : ils ne m’appartiennent pas. Je fais le maximum avec eux pour qu’ils progressent le plus possible, mais je reste lucide sur le monde du sport professionnel et du basket en l’occurrence, pour des joueurs qui ont des carrières de 10-15 ans et qui vont peut-être bien gagner leur vie pendant 5-6 ans. Je peux comprendre certains choix. J’ai appris à faire avec même si j’appréhende souvent mes fins de saison. Parce qu’on est souvent pillés et que ce n’est jamais facile de repartir à zéro.
Au niveau des arrivées, on note celles d’Olivier Cortale, Ywen Smock et Gide Noël, trois beaux gabarits. C’était également une priorité, de se renforcer dans ce secteur ?
C’est ça. Il y a surtout le fait que le secteur intérieur représentait notre point faible la saison passée. On était souvent dominés sur le poste bas et dans la raquette, notamment lors de nos trois défaites contre Rueil, Saint-Quentin et Saint-Vallier. On avait été ultra-dominés. Il nous fallait plus de densité car le niveau athlétique de la Pro B est encore un peu plus haut. Je voulais de la taille mais garder aussi de la mobilité. Olivier et Ywen le représentent à la perfection. Ils peuvent être physiques mais aussi très mobiles et capables de shooter à l’extérieur. C’était aussi important, afin de bonifier notre jeu offensif. Je voulais aussi responsabiliser des jeunes joueurs français. Ils savent qu’avec moi, ils ne sont pas considérés comme des U23 ans mais des joueurs à part entière, avec des responsabilités. Quant à Gide, c’est un garçon que je connais depuis pas mal d’années. Je l’avais eu sur le camp de Nando De Colo il y a six ans. Pour moi, c’est le profil parfait pour coller à ce qu’on propose, pas très verticale mais très intelligent, de bonnes mains, il peut shooter de loin, il comprend très vite le basket. Ça m’a semblé comme une évidence quand j’ai vu que je pouvais le faire venir. Vu que financièrement je ne pouvais pas me permettre de doubler les postes, il fallait être malin par rapport aux caractéristiques des garçons.
Vous avez perdu Ludovic Negrobar en revanche (parti à Nantes), un intérieur dont le profil correspondait bien avec votre style. Un regret ?
Il collait parfaitement à notre jeu, il s’entendait hyper bien avec notre meneur de jeu espagnol, Xavier Forcada. Oui, c’est un regret. Quand je l’ai récupéré il y a un an, il devait jouer en N2. Il n’avait pas 36 000 offres en Nationale 1. Il a fait une très belle saison et je voulais qu’on continue à travailler ensemble. Au fond, ce n’est peut-être pas lui mais plus ses représentants qui ont eu cette volonté de le mettre dans une plus grosse structure que la nôtre en Pro B. J’ai très vite compris que ça allait être difficile de le garder et je ne me suis pas trop trompé. Au final, tout n’a pas été très clean mais c’est la trêve qui est comme ça. Ça reste un regret, parce que je pense qu’il aurait pu encore énormément progresser dans notre projet de jeu, s’éclater pour une première année en Pro B. Après, j’aurais tout à fait compris qu’il parte. Ça a été un coup dur, mais je l’avais senti relativement vite. Aujourd’hui, je suis quand même content d’avoir récupéré Olivier Cortale. Dès le lendemain de la décision de Ludovic, je me suis dirigé vers lui. A 20 ans, c’est un formidable joueur. Il a du basket plein les mains, plein la tête.
C’est la polyvalence d’Olivier Cortale qui vous a attiré ?
Il correspondait tout à fait à ce qu’on recherchait. Des mains extras, un tir extérieur, il peut bouger comme un joueur de moins de deux mètres… Il peut shooter, une vraie qualité de passe, il est assez mature pour son âge et c’est aussi quelqu’un d’hyper intelligent. Un gros QI Basket qu’il avait déjà à l’Insep, qu’il a cultivé à la Sig avec Vincent Collet. Il est également intéressant parce qu’il aime attaquer. Il a la palette offensive d’un vrai attaquant. Je suis allé voir trois matchs de la Sig mais je n’avais pas pu le voir à l’œuvre. Il y avait aussi ce challenge là qui pouvait nous intéresser tous les deux, de l’aider à franchir la barre de monde professionnel.
Quel va être son rôle cette saison ?
Le but, c’est de montrer que c’est un bon joueur de basket, qu’il est performant et qu’il a les qualités pour jouer en Jeep ELITE. Je n’aime pas enfermer les joueurs dans des cases. Tu construis des murs. Et si le garçon va plus haut, tu es bloqué derrière. Il y a une base, s’adapter au projet collectif, un seuil minimum de performance à respecter. Un bon comportement et du travail. Le max, c’est à eux de le fixer et à nous de les aider pour y arriver. On a beaucoup travaillé pendant la prépa. Ça a parfois été dur mais ils en tireront profit pendant la saison. Le travail finit toujours par payer.
Qu’est ce qui caractérise votre identité ?
Elle se base beaucoup sur l’agressivité, de la vitesse d’exécution. On dit souvent de nous qu’on accélère le tempo et ça a été notre force, d’être capable de mettre des gros runs. Il y a aussi l’adresse et le QI Basket. J’aime mettre beaucoup de joueurs qui ont cette caractéristique. Où le ballon a peu besoin de toucher le sol. La saison dernière, on avait cette identité très forte. A nous de la bonifier cette année et d’exploiter encore plus punition de la moindre erreur de l’adversaire.
Peut-on dire que Chartres, l’autre promu, a un style similaire au votre dans l’utilisation du tempo ?
Chartres a aussi cette culture de vitesse, portée sur l’attaque. Mais c’est une équipe beaucoup plus lourde que nous, avec des intérieurs plus pesants et plus de puissance que nous globalement. Ils avaient beaucoup de qualités individuelles avec l’un des meilleurs meneurs, Olivier Romain, qui n’avait rien à faire en N1 et qui va montrer qu’il a largement le niveau de la Pro B. Et à l’intérieur, on n’avait pas ces quatre joueurs interchangeables très physiques. La principale différence, c’est que Chartres ne pratiquait pas le même jeu à l’extérieur, où ils pouvaient jouer davantage sur demi-terrain, avec cet impact, En tout cas on a vu sur la Leaders Cup que c’était encore une équipe qui allait marquer beaucoup de points cette saison.
Cette promotion de deux équipes dites offensives, est-ce le fruit du hasard ou de quelque chose de plus profond ?
J’espère que ce sera révélateur d’une vraie tendance. Je l’ai dit la saison dernière, j’étais super content que Chartres soit monté et que deux des trois meilleures attaques de N1 soient récompensées. Je pense que ça peut contribuer à faire évoluer les mentalités sur le sujet. Aujourd’hui, on est en perpétuel mouvement en terme de règlement, qui bouge tout le temps. Je trouve qu’il favorise de plus en plus les attaques. C’est dommage de ne pas s’en servir pour essayer de promouvoir ce jeu offensif. Les gens viennent aussi voir un spectacle et mêmes les joueurs prennent du plaisir. Bien entendu qu’il faut conserver un bon équilibre avec la défense même si j’estime qu’elle n’était pas en dessous des autres la saison dernière (…). Forcément, quand tu shootes 15 tirs de plus que la moyenne, tu dois t’attendre à défendre 15 possessions de plus et encaisser plus de points mathématiquement. Ça ne veut pas dire que tu n’es pas bon en défense. Tout dépend du pourcentage que tu donnes à cet adversaire. Le chiffre référence sur 100 possessions sera peut-être plus facile à trouver en Pro B. Au lieu de parler de défense, on parle de tempo. Est ce que le tempo lent est plus efficace que le rapide ? On va voir. Notre premier match de Leaders Cup nous a en tout cas renforcé dans nos convictions. A Nancy, qui sera sûrement une top équipe de Pro B, on a pu jouer les yeux dans les yeux au niveau du tempo. On a encore beaucoup de travail, mais cette culture de jeu peut exister.
On parle d’identité, le fait que vous n’ayez qu’un seul joueur américain rappelle le passage de Souffelweyersheim en Pro B. La aussi, c’est une réelle conviction ?
Tout à fait. Je n’ai rien contre les joueurs américains. Mais quand tu en prends, tu sais dans quoi tu t’engages. Ce sont des joueurs qui arrivent avec des convictions très fortes et ma culture est davantage européenne. C’était une volonté, d’ailleurs le joueur américain que je suis allé chercher, Mike Miklusak, évoluait en Hollande et son style se rapproche beaucoup plus du style de jeu européen. Il a davantage besoin d’un collectif autour de lui. J’ai deux joueurs espagnols, ce n’est pas le fruit du hasard non plus. Je suis assez fan de leur jeu. Après, on n’a pas la puissance financière pour attirer des joueurs comme Yunio Barrueta ou Anthony Goods des profils que j’aime beaucoup, mais si je pouvais un jour les entraîner, ce serait avec plaisir ! (rires) Je ne suis pas réfractaire aux joueurs US, c’est juste une question d’identité de jeu.
Quel va est l’objectif de la saison ?
Bien évidemment, on vise le maintien. C’est la priorité. Après, on verra si notre façon de jouer nous offres plus de possibilités. En tout cas, on gardera nos idéaux quoiqu’il arrive. Je ne renierai pas cette façon de jouer et on va tout faire pour faire bonne figure.
Arrivées : Olivier Cortale (Strasbourg), Mike Miklusak (Den Bosch, Pays-Bas), Frédéric Loubaki (Lorient, N1), Gide Noel (Aix-Maurienne), Yann Siegwarth (SAP Vaucluse Sorgues, N1), Zygimantas Skucas (Liatkebelis Panevezys), Ywen Smock (Denain)
Départs : Simon Crétaux (Orchies, N1), Rony Delar (Lons-le-Saunier, N2), Glenn Duro (Brissac, N1), Ludovic Negrobar (Nantes), Oumarou Sylla (Challans, N1), Demond Watt (Le Havre, N1)
Effectif 2018-2019 : Xavier Forcada, Yann Siegwarth, Frédéric Loubaki, Asier Zengotitabengoa, Noé Schott, Romain Hillotte, Zygimantas Skucas, Gide Noel, Ywen Smock, Olivier Cortale
Coach : Ludovic Pouillard Assistant : Maxime Bureau
Cinq majeur probable : Xavier Forcada, Romain Hillotte, Asier Zengotitabengoa, Gide Noel, Olivier Cortale
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Gries-Oberhoffen sera la belle histoire de cette saison en Pro B. L’ascension fulgurante de ce petit club alsacien passé de la N2 à l’antichambre du basket français est notamment l’œuvre de son coach, Ludovic Pouillard, dont la philosophie de jeu est résolument tournée vers l’offensive. Avec la culture de jeu espagnole comme philosophie, son collectif a brillé de mille feux la saison dernière. Avec 31 victoires pour seulement 3 défaites, Gries-Oberhoffen a ainsi battu le record de Monaco en 2014, aucun club n’ayant concédé aussi peu de revers sur une saison en Nationale 1.
C’est avec le même état d’esprit, la même volonté de jouer « up-tempo » de la première à la dernière seconde que Gries-Oberhoffen va attaquer sa nouvelle aventure. « On nous promet l’enfer, on verra bien », assure coach Pouillard, prêt à relever un défi fou, celui de participer à la révolution en marche d’un nouveau basket, plus offensif, plus spectaculaire, plus ambitieux.
Ludovic Pouillart, avez-réalisé que vous avez marqué l’histoire de la Nationale 1 la saison dernière et que votre performance ne sera peut-être jamais égalée ?
Au quotidien, on ne s’en aperçoit pas forcément. Même l’année dernière, on nous le disait : « C’est historique », mais ça n’allait pas au delà de ça. On s’en est rendu compte avec les joueurs qui sont arrivés cette année. C’est souvent les premiers à m’en parler. Ça a marqué les esprits. Ils nous disent qu’on a fait un truc énorme, et c’est comme ça qu’on le réalise. Après, je suis quelqu’un d’assez terre-à-terre. Et quand je suis arrivé à l’entraînement cette saison, je n’y pensais déjà plus. Je suis surtout concentré sur le présent. Je ne veux pas vivre dans cette nostalgie de la saison dernière où on a proposé un niveau de jeu qui était très bon et être sans arrêt dans la comparaison avec. Ce qu’on a fait, c’est génial. On a vécu une saison merveilleuse et je n’en revivrai peut-être plus une comme ça de toute ma vie. On a essayé d’en profiter un petit peu cet été. Mais il faut absolument se concentrer sur la saison qui arrive, passer à autre chose.
S’il ne devait en rester qu’un, quel match retiendrez de cette folle saison en NM1 ?
Saint-Vallier chez nous je pense (66-60, le 17 mars dernier). Parce que c’est celui qui nous a fait changer de statut. Tant qu’on n’avait pas battu Saint-Vallier, les gens pensaient qu’on allait craquer. Toute la saison, on a entendu, « Gries c’est bien, c’est beau ce qu’ils font mais ça ne va pas tenir ». Au mois de janvier on ne perdait pas le fil, mais on ne nous voyait pas poursuivre comme ça. Le jour où on a joué Saint-Vallier, on était toujours qu’à deux défaites alors qu’eux commençaient déjà à lâcher du terrain. Le match a été rempli d’engagement, d’intensité, un vrai match d’hommes. Et ce jour-là, après la victoire face à un ogre du championnat, on a senti cette crédibilité, ce regard extérieur qui a changé et que notre saison était entrain de basculer. On est passé de, « on va s’essouffler » à « c’est bon c’est eux qui montent ».
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Photo : BC Gries Oberhoffen
