Photo d’ouverture : Allan Dokossi, Ismaël Kamagaté, Warren Woghiren (crédits : Fos-Provence – Paris Basket – Gries-Oberhoffen-Simon Godet)
La Pro B fait de plus en plus figure de passage obligé (ou à tout le moins utile) pour les jeunes joueurs issus de centres de formation de Jeep Élite encore « trop courts » pour franchir l’énorme fossé qui existe entre les deux championnats (Espoirs et élite professionnelle). Obtenir du temps de jeu, des responsabilités, de l’expérience à un niveau quand même moindre que celui de la Jeep Élite permet à ces Espoirs de s’endurcir, de se confronter à des joueurs adultes et de prendre conscience de leur niveau et du travail qui leur reste à effectuer pour prétendre viser plus haut. Et cela n’a rien d’infâmant, si l’on se souvient que des joueurs tels que, entre autres, Evan Fournier, Adrien Moerman ou Edwin Jacskon (tous internationaux français) ont effectué au moins une saison dans l’antichambre de l’élite avant de réussir la carrière qu’on leur connaît.
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Alors certes, la Pro B n’est pas une « ligue de développement » uniquement destinée à peaufiner la formation de jeunes joueurs. Il s’agit d’un vrai championnat opposant des équipes dont une bonne partie vise la montée – et où toutes sont là pour obtenir des résultats. Mais c’est justement là l’intérêt pour des jeunes joueurs à potentiel, pouvoir s’exprimer dans un contexte où le résultat compte, où il existe la pression du maintien, de la qualification pour les play-offs, de la montée. Quoi de plus formateur que de devoir affronter un tel environnement pour réellement montrer son talent ?
De surcroît, plusieurs clubs ne disposant pas d’un centre de formation agréé (Denain, Paris, Saint-Chamond, Saint-Quentin, Souffelweyersheim), ils ont pour obligation d’avoir au moins quatre joueurs U23 sous contrat pour éviter des amendes. Ce qui ne fait évidemment qu’amplifier l’appel d’air pour jeunes joueurs qu’est la Pro B. Tout comme l’utilisation de la licence AS (Autorisation secondaire) qui permet à un joueur en post-formation en Jeep Élite de pouvoir s’exprimer à la fois avec son club formateur et une équipe de niveau inférieur (Pro B ou NM1) au cours de la même saison, comme Essomé Miyem avec Strasbourg et Souffelweyersheim.
Tout cela fait que, cette saison, on dénombre plus de 65 joueurs de 23 ans et moins en Pro B (en ne comptant que les JFL ou les joueurs en passe de le devenir), soit environ 3 par équipe. Et la plus grande partie de ces « minots » n’est pas là pour faire le nombre mais bien pour jouer, progresser, apporter à l’équipe, avant éventuellement de viser plus haut. Un beau contingent de jeunes joueurs va donc fréquenter cette saison les parquets de Pro B. Nous avons sélectionné dix d’entre-eux qui, à divers titres, nous semblent les plus intéressants. Pas forcément parce qu’ils sont les plus susceptibles de dominer en Jeep Élite à l’avenir (encore que la plupart en aient sûrement le potentiel) ni parce qu’ils sont aujourd’hui les « meilleurs », mais parce qu’ils ont un profil qu’il nous paraît utile de présenter. En n’oubliant pas les autres jeunes à fort potentiel, que nous listons en fin d’article.
Comme il n’est pas question ici de hiérarchiser ces jeunes joueurs, nous vous les présentons par ordre alphabétique.
Hugo Besson – Saint-Quentin, 19 ans, 1,91 m, meneur-arrière
Le combo-guard formé à Chalon-sur-Saône n’a pas manqué ses débuts en Pro B, c’est le moins qu’on puisse dire ! 28 points (11/16 aux tirs dont 6/9 à trois-points), 3 rebonds et 24 d’évaluation pour son premier match de championnat, cela vous classe son joueur. L’an passé, il a montré qu’il n’avait plus grand-chose à faire en Espoirs (25 pts, 23,8 d’éval) mais restait court pour la Jeep Élite (12 matchs, 1,4 pt, 1,2 d’éval). Après avoir assuré 10,7 pts et 11,0 d’éval en 3 matchs de Leaders Cup, il a pris feu contre Fos-Provence, l’un des favoris pour la montée. Il ne marquera pas tous les soirs 25 points mais il montre déjà son talent.
Sofiane Briki – Saint-Chamond, 21 ans, 1,93 m, arrière
Le Havrais a connu la guigne : à l’intersaison 2019, 24 heures avant de signer son contrat de prêt par l’Asvel à Saint-Chamond, il se rompt les ligaments croisés du genou lors de l’Euro U20. Résultat, une année blanche et une fin de contrat avec Villeurbanne. Saint-Chamond l’a signé directement, en espérant revoir à terme (il va bien falloir que le joueur reprenne le rythme de la compétition) le fort attaquant, adroit et créateur qu’était Sofiane Briki avant sa blessure. Le club ne devrait pas être déçu, l’arrière ayant marqué 10 pts (4/6 aux tirs dont 2/3 à trois-points) et produit 11 d’éval pour son premier match de championnat. Prometteur.
Allan Dokossi – Fos-Provence, 21 ans, 2,03 m, ailier/ailier-fort (FRA-CAF)
Centrafricain au statut JFL, le Parisien de naissance évolue à Fos-sur-Mer en 2018. S’il n’a guère eu de temps de jeu la saison passée (7 matchs pour 7,7 minutes de moyenne sur la saison), il se pourrait bien qu’il en soit autrement cette année. Certes, Fos-Provence lui a fait signer une licence AS afin qu’il bénéficie de plus de temps de jeu avec Avignon en NM1. Mais les premières sorties de l’athlétique ailier donnent penser qu’il devrait surtout se produire en Pro B : après une Leaders Cup à 5,5 pts, 7,3 rbds et 12,5 d’éval, il a réalisé un premier match de championnat à 13 pts (5/6 aux tirs), 6 rbds, 1 contre et 18 d’éval. À lui maintenant de continuer à travailler (surtout sur son tir extérieur) pour s’installer définitivement dans la rotation de Fos-Provence.
Enzo Goudou-Sinha – Nancy, 22 ans, 1,82 m, meneur
Même à son âge, c’est une « vieille connaissance » de la Pro B, où il entame sa quatrième saison. À Nancy depuis ses 14 ans, il franchit pas à pas toutes les étapes, ayant commencé à devenir meneur titulaire dès 2018. Et il progresse de saison en saison : il valait déjà 9,3 pts, 4,7 passes et 10,7 d’éval la saison dernière, il a démarré l’actuelle par un match à 11 pts (2/8 aux tirs dont 2/4 à trois-ponts), 9 pds et 15 d’éval. Perdant peu de ballons (1,6 en 23,5 mn l’an dernier) et disposant désormais d’un tir à trois-points fiable (41,0 % la saison passée), il fait d’ores et déjà partie des bons meneurs de Pro B, ce dans une écurie qui vise la montée. Il ne dépareillerait pas en Jeep Élite.
Ismaël Kamagaté – Paris Basket, 19 ans, 2,11 m, pivot
Lui a tâté de la licence AS la saison dernière, jouant des matchs intéressants en NM1 avec le Pôle France (10,0 pts (60,2 % au shoot), 6,0 rbds, 1,4 pd, 1,0 ctr, 12,4 d’éval). Mais il a déjà montré ses progrès exponentiels avec Paris l’année dernière, enregistrant 6,1 pts, 3,7 rbds, 1,2 ctr et 9,2 d’éval en 21 matchs. Cette année, il va sans aucun doute faire encore mieux, comme le laissent supposer ses 9,7 pts, 5,0 rbds, 1,3 ctr et 12,0 d’éval produits en 25,3 mn pendant la Leaders Cup. Il doit encore logiquement s’étoffer physiquement mais il peut d’ores et déjà rêver de NBA…
Mbaye Ndiaye – Blois, 21 ans, 2,03 m, ailier (SEN)
Le principal défaut du natif de Thies, au Sénégal ? Il n’est pas encore JFL, arrivé qu’il est à Bourg-en-Bresse depuis son pays natal en 2017. Mais il le sera en fin de saison. En attendant, après avoir dominé en Espoirs (24,5 pts, 4,0 rbds, 3,5 ctrs et 32,5 d’éval lors du dernier Camp LNB destiné aux meilleurs joueurs du championnat Espoirs), il commence à trouver ses marques en Pro B, sans forcer son talent (6,3 pts, 7,0 rbds, 11,5 d’éval en Leaders Cup, 6 pts (3/5 aux tirs, 6 rbds, 11 d’éval pour son premier match de championnat). Poste 3 titulaire d’un prétendant à la montée, il va devoir rapidement faire ses preuves et stabiliser son tir à trois-points. Mais le potentiel est là.
Quentin Ruel – Rouen, 21 ans, 2,02 m, ailier-fort/ailier
Encore trop tendre pour postuler à une place dans l’effectif de Cholet, son club formateur, le natif de Lisieux est descendu s’aguerrir avec Rouen. Vif, adroit de près comme de loin, athlétique, il a réalisé une bonne première phase de Leaders Cup (8,5 pts, 47,6 % à trois-points, 3,0 rbds, 6,8 d’éval) mais s’est un peu heurté aux réalités du championnat pour son premier match : 3 pts (1/6 aux tirs et à trois-points), 2 pds, 2 balles perdues, -2 d’éval. Il va lui falloir digérer la différence de niveau avec les Espoirs, s’endurcir pour résister aux défis physiques de la Pro B et gagner en maturité. Le propre d’un jeune joueur, en quelque sorte…
Bathiste Tchouaffé – Quimper, 22 ans, 1,97 m, arrière-ailier
Pendant un moment, on a pu croire que le Pictavien était un « espoir perdu » du basket français, lui qui a été médaillé avec les équipes de France U16 et U18, sélectionné pour le Nike Hoop Summit en 2018 avant de décevoir à Nanterre puis à Bourg-en-Bresse. Descendu en Pro B à Poitiers pour retrouver des sensations, sa première partie de saison laissait craindre le pire, ses 14 premiers matchs avec une équipe perdant match après match se soldant par des stats de 4,8 pts et 1,2 d’éval. Mais le réveil a sonné et, sur les 9 dernières rencontres jouées par le PB86, il a tourné à 16,7 pts et 13,3 d’éval ! De quoi attirer l’attention de Quimper, où il aura comme mentor ce qui se fait de mieux en matière d’ailier, sous la forme de son coach Laurent Foirest. L’enseignement de ce maestro du poste semble déjà porter ses fruits : 12,0 pts, 54,5 % à trois-points, 4,0 rbds, 2,5 pds et 12,5 d’éval en Leaders Cup.
Timothé Vergiat – Souffelweyersheim, 22 ans, 1,90 m, meneur
Peu de monde l’avait vu venir. Passé par Hyères-Toulon (alors en Jeep Élite) à sa sortie du Centre Fédéral avant d’aller s’aguerrir pendant deux saisons à Boulogne-sur-Mer en NM1, le Roannais a connu l’an passé sa première saison de Pro B, pour laquelle personne n’avait vraiment d’attentes à son sujet. Mais il a montré qu’il avait sa place : 8,4 pts, 39,6 % à trois-points, 2,6 pds, 6,5 d’éval. Cette saison, Souffel’ en a fait son meneur titulaire, preuve de la confiance qui lui est désormais accordée. Et le grand meneur la rend bien. En Leaders Cup, il a tourné à 15,5 pts, 43,8 % à trois-points, 3,8 rbds, 5,8 pds et 18,0 d’éval. S’il fait aussi bien en championnat sur la durée de la saison, il attirera vite les recruteurs de Jeep Élite.
Warren Woghiren – Gries-Oberhoffen, 22 ans, 2,14 m, pivot
Encore un jeune sorti du centre de formation de Cholet. Mais, s’il dominait en Espoirs (14,2 pts, 7,7 rbds, 16,9 d’éval en 2018-19), le natif d’Athis-Mons ne s’est pas imposé dans l’effectif professionnel et n’a pas vraiment épaté pour sa première saison professionnelle. En effet, il n’a disputé que quatre rencontres avec Denain (1,5 pt, 1,0 rbd, 0 d’éval) avant d’être libéré pour raisons extra-sportives. Autant dire que le grand jeune homme s’est vu rapidement affublé d’une étiquette de joueur difficile. Qu’il va cette saison tenter d’enlever en démontrant ses talents en Alsace. Et ses débuts sont des plus prometteurs : 6,8 pts, 6,5 rbds, 1,3 ctr et 10,8 d’éval en Leaders Cup, 8 pts (4/5 aux tirs), 13 rbds, 3 ctrs et 18 d’éval pour son premier match de championnat. Un physique déjà impressionnant. Si la tête suit, tous les espoirs lui sont permis.
Ils ont aussi à surveiller (par club) :
Aix-Maurienne : Rodrigue Munsi-Kaniki, Garmine Kande-Kieli
Antibes : Shawn Tanner, Léopold et Étienne Ca, Jean-Marc Pansa
Blois : Mathis Dossou-Yovo
Denain : Armand Mensah, Quentin Losser
Évreux : Anthony Da Silva, Dimitri Radnic
Fos-Provence : Bodian Massa
Gries-Oberhoffen : Louis Cassier
Lille : Louis Rucklin, Luc Loubaki, Lorenzo Thirouard-Samson
Nancy : Vincent Vent, Bastien Vautier
Nantes : Thibault Desseignet
Paris : Milan Barbitch, Juhann Bégarin, Gauthier Denis, Valentin Chéry
Poitiers : Clément Desmonts, Jim Seymour
Quimper : Johan Randriamananjara, Jules Rambaut
Rouen : Marcus Gomis, Benoît Injai
Saint-Chamond : Théo Bouteille, Olivier Cortale, Florian Léopold
Saint-Quentin : Junior Ouattara, Carl Ponsar, Timothée Bazille
Souffel’ : Louis Marnette, Gary Berchel
Vichy-Clermont : Samir Gbetkom, Mamadou Guissé, Serge Mourtala
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Alors certes, la Pro B n’est pas une « ligue de développement » uniquement destinée à peaufiner la formation de jeunes joueurs. Il s’agit d’un vrai championnat opposant des équipes dont une bonne partie vise la montée – et où toutes sont là pour obtenir des résultats. Mais c’est justement là l’intérêt pour des jeunes joueurs à potentiel, pouvoir s’exprimer dans un contexte où le résultat compte, où il existe la pression du maintien, de la qualification pour les play-offs, de la montée. Quoi de plus formateur que de devoir affronter un tel environnement pour réellement montrer son talent ?
De surcroît, plusieurs clubs ne disposant pas d’un centre de formation agréé (Denain, Paris, Saint-Chamond, Saint-Quentin, Souffelweyersheim), ils ont pour obligation d’avoir au moins quatre joueurs U23 sous contrat pour éviter des amendes. Ce qui ne fait évidemment qu’amplifier l’appel d’air pour jeunes joueurs qu’est la Pro B. Tout comme l’utilisation de la licence AS (Autorisation secondaire) qui permet à un joueur en post-formation en Jeep Élite de pouvoir s’exprimer à la fois avec son club formateur et une équipe de niveau inférieur (Pro B ou NM1) au cours de la même saison, comme Essomé Miyem avec Strasbourg et Souffelweyersheim.
Tout cela fait que, cette saison, on dénombre plus de 65 joueurs de 23 ans et moins en Pro B (en ne comptant que les JFL ou les joueurs en passe de le devenir), soit environ 3 par équipe. Et la plus grande partie de ces « minots » n’est pas là pour faire le nombre mais bien pour jouer, progresser, apporter à l’équipe, avant éventuellement de viser plus haut. Un beau contingent de jeunes joueurs va donc fréquenter cette saison les parquets de Pro B. Nous avons sélectionné dix d’entre-eux qui, à divers titres, nous semblent les plus intéressants. Pas forcément parce qu’ils sont les plus susceptibles de dominer en Jeep Élite à l’avenir (encore que la plupart en aient sûrement le potentiel) ni parce qu’ils sont aujourd’hui les « meilleurs », mais parce qu’ils ont un profil qu’il nous paraît utile de présenter. En n’oubliant pas les autres jeunes à fort potentiel, que nous listons en fin d’article.
Comme il n’est pas question ici de hiérarchiser ces jeunes joueurs, nous vous les présentons par ordre alphabétique.
Hugo Besson – Saint-Quentin, 19 ans, 1,91 m, meneur-arrière
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