Photo d’ouverture : Dwayne Lautier-Ogunleye, Josh Ajayi, Pedro Barral (Crédits photos : PB86 – Nantes – Évreux-Sabine De Leest
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Depuis quelques années, la Pro B réduit la voilure en ce qui concerne le nombre de non-JFL admis dans ses effectifs. La dernière mesure en date s’est même révélée très contraignante pour de nombreux clubs, obligés de composer avec un seul joueur extra-communautaire (en très grande majorité États-Uniens) pour trois non-JFL bénéficiant d’un passeport d’un pays répondant aux accords Bosman ou Cotonou. Ce qui a du reste ouvert la voie à de nombreuses naturalisations « de circonstances ». Si les Finlandais d’Aix-Maurienne Henri Kantonen et Ilari Seppälä sont de « vrais » Bosman, que penser d’un Nik Caner-Medley, Américain bon teint né dans le Massachussetts mais évoluant avec un passeport d’Azerbaïdjan ? Un cas qui n’est pas rare, puisque l’on dénombre pas moins de dix joueurs (tous États-Uniens) disposant pour des raisons plus ou moins valables d’un passeport Bosman ou Cotonou (certains, comme Amanze Egekeze (Gries-Oberhoffen), ayant de réelles attaches familiales au Nigéria, son second passeport, alors qu’un Terry Smith (Nantes), né dans l’État de New York n’a qu’un très lointain rapport avec l’Arménie, dont il porte la nationalité…). Si l’on ne refera pas le monde dans ces pages, on ne peut tout de même que s’interloquer de ces « largesses » contournant allègrement la réglementation. Bref…
Cela étant dit, on dénombre aujourd’hui 60 joueurs non-JFL dans les effectifs des 18 équipes de Pro B, soit une moyenne de 3,33 par club. En effet, si la LNB autorise quatre étrangers dans un roster, 6 équipes (soit tout de même un tiers des clubs de Pro B) en alignent trois ou moins : Rouen et Souffelweyersheim en proposent trois, Blois et Paris deux, Antibes (qui cherche au moins un non-JFL supplémentaire) et Saint-Chamond un seul.
Une bonne partie de ce contingent n’est pas inconnu dans nos contrées : 5 joueurs arrivent d’une autre division du championnat de France (de Jeep Élite ou de NM1 selon les cas) alors que 26 évoluaient déjà en Pro B la saison passée, pour certains dans le même club (21 joueurs, tout de même !).
Ce qui nous laisse tout de même un arrivage de 29 nouveaux non-JFL dans le championnat, dont certaines têtes bien connues dans l’Hexagone comme Laurence Ekperigin, qui entame son troisième bail à Poitiers. Ils sont six à revenir dans un club français après une escapade plus ou moins prolongée hors de nos contrées.
De ces 29 nouvelles têtes, nous avons sélectionné dix joueurs qui nous semblent intéressants à suivre, par leur parcours comme par les questions qu’ils peuvent poser. Certains présentent des CV haut de gamme, d’autres sont de parfaits inconnus n’ayant évolué que dans des championnats mineurs, plusieurs affichent un profil « exotique » – peu banal en nos contrées, d’autres encore reviennent de blessures plus ou moins graves. Tout cela fait que, joueurs en fin de carrière ou débutant leur parcours professionnel, ces dix méritent que l’on s’intéresse à leur cas. C’est pourquoi nous vous les présentons ici, par ordre alphabétique.
Josh Ajayi – Nantes, 23 ans, 1,98 m, pivot/ailier-fort, Américano-Nigérian
Comme toute son équipe, le natif de Yeumbeul (États-Unis) n’a pas encore pu disputer la moindre rencontre de championnat. Pour autant, il s’est déjà fait remarquer en Leaders Cup, sur les deux matchs que son équipe a pu jouer, produisant 14,0 pts (50,0 % aux tirs mais 0/3 à trois-points, son point faible visiblement) et 5,0 rbds pour 14,0 d’éval. Pas bien grand (il est listé entre 1,98 m et 2,01 m selon les sources), il présente le profil classique du petit pivot athlétique et musculeux qui fait merveille en Pro B. Reste qu’il entame à Nantes sa première année professionnelle et qu’il va falloir surveiller la manière dont il va s’adapter à la fois à la Pro B et à la vie en dehors de son pays natal.
Pedro Barral – Évreux, 26 ans, 1,87 m, meneur, Argentin
Associé à l’arrière hispano-vénézuélien Jhornan Zamora, l’ancien d’Obras Sanitarias Buenos Aires (son club de toujours) forme une ligne arrière très latino. Joueur de tempérament, bon organisateur, international par deux fois lors des qualifications à l’AmericaCup, il n’a pour le moment pas pu montrer grand-chose dans sa nouvelle équipe, entre blessures et coronavirus. Il n’a ainsi pour le moment disputé que deux rencontres officielles, dont un passage éclair de 2 minutes en championnat. En Leaders Cup, il a démontré sa vista (8 passes mais 4 balles perdues) mais aussi un gros manque de réussite à trois-points : 0/4. Une fois qu’il sera apte à jouer, il aura la charge de mener le jeu ébroïcien, qui a bien besoin de sa science et de son QI basket.
Nik Caner-Medley – Fos-Provence, 37 ans, 2,02 m, ailier-fort, Américano-Azéri
Sans aucun doute le plus beau CV de Pro B, avec des passages en Euroleague et en Eurocup (dans le cinq majeur de cette coupe d’Europe), en Espagne et à Monaco. A priori, il n’est pas venu dans le sud de la France en pré-retraite mais pour montrer qu’il en a encore sous la semelle après une expérience peu gratifiante au Japon. Problème, il n’a pour le moment pu disputer que deux rencontres de présaison (10,0 pts, 7,0 rbds) mais aucun match officiel. Il faudra voir ce qu’il pourra réellement apporter sur le terrain une fois en forme.
Cleanthony Early – Antibes, 29 ans, 2,03 m, ailier, Américain
Voilà un joueur qui aura fait parler de lui avant même d’avoir touché son premier ballon sur la Côte d’Azur ! En effet, nombreux se sont étonnés que cet ailier capable d’évoluer également sur les postes 2 et 4 ait été signé… pour 5 ans ! Passé furtivement par la NBA (56 matchs), le natif de Middletown (État de New York) arrive tout droit d’Arabie Saoudite, où il a cartonné (28,9 pts et 10,8 rbds) avec le club d’Al Ahli Djeddah. D’un caractère visiblement « fort » (il a déjà eu au moins un accrochage avec son coach, Nikola Antic), il s’est pour l’instant montré sous le jour d’un « shooteur fou », tournant à 20,5 tirs par match en Leaders Cup et à 23,0 en championnat ! Il faut toutefois lui reconnaître la capacité à mettre dedans, lui qui en deux matchs de Pro B tourne à 34,0 pts (52,2 % de réussite aux tirs dont 35,3 % à trois-points) et 5,5 rbds (mais 3,5 balles perdues) pour 28,0 d’éval. On attend de voir si ses numéros de sniper permettront à Antibes de réaliser une belle saison…
Henri Kantonen – Aix-Maurienne, 23 ans, 1,98 m, arrière-ailier, Finlandais
Chaudement recommandé au staff savoyard par son compatriote Ilari Seppälä (qui est finalement revenu au club), le natif d’Helsinki est arrivé en France auréolé de la réputation de « révélation de la saison » en Finlande. S’il n’a pour le moment pris part (tout comme son club) à aucune rencontre de championnat, il a montré quelques belles dispositions en Leaders Cup, scorant 9,7 pts (50,2 % aux tirs et à trois-points), prenant 5,7 rbds et distribuant 2,3 pds pour 12,7 d’éval. Joueur charpenté et calme, il devrait poursuivre sa progression en France, dans une équipe qui aura bien besoin de ses qualités pour envisager le maintien.
Dwayne Lautier-Ogunleye – Poitiers, 24 ans, 1,92 m, arrière, Franco-Britannico-Nigérian
S’il est bien un nouveau joueur non-JFL qui ne sera pas dépaysé cette saison, c’est bien ce natif de Londres, lui dont la mère est française et qui a passé de nombreuses vacances dans notre pays. En outre parfaitement francophone, il a tout pour s’insérer dans le championnat, lui qui a connu l’équipe de Grande-Bretagne U18 et U20. Après une présaison pétaradante (19,5 pts, 3,0 rbds, 2,5 pds), le polyvalent arrière (il a déjà joué du poste 1 au poste 4) a continué sur sa lancée en Leaders Cup : 22,5 pts (61,9 % aux tirs dont 54,5 % à trois-points), 2,5 rbds, 0,5 pd (19,0 d’éval) avant de découvrir plus rudement la réalité du championnat de Pro B : 10 pts (2/7 aux tirs dont 2/6 à trois-points), 3 rbds, 3 pds et 6 d’éval pour le seul match de championnat joué jusqu’à présent par Poitiers. Mais le joueur, réputé pour son physique, sa volonté défensive et son sens du collectif ne devrait pas avoir de mal à s’adapter aux contingences de la compétition et y montrer tout son savoir-faire.
Marshall Moses – Lille, 31 ans, 1,98 m, pivot, Américano-Azéri
Que va donner l’Américain au passeport azéri au sortir d’une année sans jouer ? C’est la bonne question, que se posent aussi bien son coach, Jean-Marc Dupraz, que les fans des Red Giants. Car en ce qui concerne le pedigree du joueur, il n’y a pas de souci : avoir régulièrement tourné autour des 15-18 points et 8-10 rebonds dans les deuxièmes divisions israéliennes et turques garantit le niveau du bonhomme, presque plus large que haut. Jouant de préférence dos au cercle, il est également capable de s’écarter pour shooter à trois-points. Pour le moment, il semble que le joueur soit encore un peu « rouillé », mais il a laissé entrevoir ses qualités. Après avoir enregistré 8,0 pts (46,2 % aux tirs) et 6,3 rbds pour 10,3 d’éval en quatre matchs de Leaders Cup, il a réussi une rencontre de Pro B à 9 pts (1/4 aux tirs), 3 rbds, 2 pds, 2 interceptions et un contre pour 12 d’éval. S’il arrive à passer au travers des blessures et de la pandémie, nul doute qu’il monte en puissance au fil du temps.
David Skara – Denain, 25 ans, 2,03 m, ailier-fort, Croate
Médaillé de bronze aux Mondiaux U17 en 2012 avec l’équipe nationale de Croatie, voilà qui vous classe un joueur. D’autant que l’ailier-fort formé au Cibona Zagreb a depuis confirmé ses progrès, que ce soit à la fac de Clemson ou l’an dernier en D2 espagnole, à Huesca (12,0 points, 6,0 rebonds et 0,8 passes en 26,2 mn mais 23,2 % à trois-points). Gros scoreur, adroit près du cercle, il a démontré ses aptitudes lors de ses premières apparitions officielles avec Denain, produisant 16,5 pts (50,9 % aux tirs dont 33,3 % à trois-points) et 5,5 rbds pour 14,0 d’éval en 4 matchs de Leaders Cup et, mieux encore, 18,0 pts (56,5 % aux tirs mais 0/2 à trois-points), 4,0 rbds, 1,0 contre et 1,0 pd pour 19,0 d’éval en deux matchs de Pro B. Il ne serait guère étonnant de le retrouver parmi les meilleurs marqueurs du championnat en fin de saison.
Dustin Thomas – Souffelweyersheim, 25 ans, 2,03 m, ailier-fort/pivot, Américain
Ce n’est certainement pas le CV le plus ronflant des nouveaux venus en Pro B : après une carrière universitaire modeste (5,0 pts et 4,1 rbds en senior à Arkansas), le natif de Texarkana (Texas) a brillé mais à Chypre puis en Finlande (16,8 pts et 11,0 rbds pour l’Ura Basket) avant de poser ses valises en Alsace. S’il est décrit comme un joueur complet doté d’un véritable talent offensif, il ne s’est pour le moment pas encore totalement adapté au contexte de la Pro B : 11,5 pts (44,1 % aux tirs dont 50,0 % à trois-points), 6,8 rbds et 3,0 pds pour 14,3 d’éval en 4 rencontres de Leaders Cup, 10 pts (3/11 aux tirs dont 1/4 à trois-points), 10 rbds, 3 pds et 13 d’éval en un match de championnat. Son club attend bien évidemment de lui qu’il en montre plus, ce qu’il semble avoir le potentiel pour y arriver.
Akwasi Yeboah – Saint-Quentin, 23 ans, 1,98 m, ailier, Britannico-Ghanéen
Physiquement et athlétiquement, il ne craint personne. Membre de toutes les équipes nationales de jeunes de Grande-Bretagne, il a ensuite fait ses humanités à Rutgers, une bonne fac NCAA. Saint-Quentin est sa première équipe professionnelle. Après une phase de préparation quelque peu difficile (6 points à 2/8 aux tirs, 2 rebonds), le natif de Sekondi-Takoradi (Ghana) a haussé son niveau de jeu en Leaders Cup (14,0 pts à 47,7 % aux tirs dont 38,1 % à trois-points, 3,5 rbds et 12,0 d’éval en 4 matchs) avant de souffrir pour sa première rencontre de championnat : 8 pts (2/12 aux tirs dont 0/3 à trois-points), 9 rbds, 6 d’éval. Il va peut-être lui falloir un peu de temps pour s’adapter aux rigueurs de la Pro B mais il semble avoir le potentiel pour y arriver.
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Depuis quelques années, la Pro B réduit la voilure en ce qui concerne le nombre de non-JFL admis dans ses effectifs. La dernière mesure en date s’est même révélée très contraignante pour de nombreux clubs, obligés de composer avec un seul joueur extra-communautaire (en très grande majorité États-Uniens) pour trois non-JFL bénéficiant d’un passeport d’un pays répondant aux accords Bosman ou Cotonou. Ce qui a du reste ouvert la voie à de nombreuses naturalisations « de circonstances ». Si les Finlandais d’Aix-Maurienne Henri Kantonen et Ilari Seppälä sont de « vrais » Bosman, que penser d’un Nik Caner-Medley, Américain bon teint né dans le Massachussetts mais évoluant avec un passeport d’Azerbaïdjan ? Un cas qui n’est pas rare, puisque l’on dénombre pas moins de dix joueurs (tous États-Uniens) disposant pour des raisons plus ou moins valables d’un passeport Bosman ou Cotonou (certains, comme Amanze Egekeze (Gries-Oberhoffen), ayant de réelles attaches familiales au Nigéria, son second passeport, alors qu’un Terry Smith (Nantes), né dans l’État de New York n’a qu’un très lointain rapport avec l’Arménie, dont il porte la nationalité…). Si l’on ne refera pas le monde dans ces pages, on ne peut tout de même que s’interloquer de ces « largesses » contournant allègrement la réglementation. Bref…
Cela étant dit, on dénombre aujourd’hui 60 joueurs non-JFL dans les effectifs des 18 équipes de Pro B, soit une moyenne de 3,33 par club. En effet, si la LNB autorise quatre étrangers dans un roster, 6 équipes (soit tout de même un tiers des clubs de Pro B) en alignent trois ou moins : Rouen et Souffelweyersheim en proposent trois, Blois et Paris deux, Antibes (qui cherche au moins un non-JFL supplémentaire) et Saint-Chamond un seul.
Une bonne partie de ce contingent n’est pas inconnu dans nos contrées : 5 joueurs arrivent d’une autre division du championnat de France (de Jeep Élite ou de NM1 selon les cas) alors que 26 évoluaient déjà en Pro B la saison passée, pour certains dans le même club (21 joueurs, tout de même !).
Ce qui nous laisse tout de même un arrivage de 29 nouveaux non-JFL dans le championnat, dont certaines têtes bien connues dans l’Hexagone comme Laurence Ekperigin, qui entame son troisième bail à Poitiers. Ils sont six à revenir dans un club français après une escapade plus ou moins prolongée hors de nos contrées.
De ces 29 nouvelles têtes, nous avons sélectionné dix joueurs qui nous semblent intéressants à suivre, par leur parcours comme par les questions qu’ils peuvent poser. Certains présentent des CV haut de gamme, d’autres sont de parfaits inconnus n’ayant évolué que dans des championnats mineurs, plusieurs affichent un profil « exotique » – peu banal en nos contrées, d’autres encore reviennent de blessures plus ou moins graves. Tout cela fait que, joueurs en fin de carrière ou débutant leur parcours professionnel, ces dix méritent que l’on s’intéresse à leur cas. C’est pourquoi nous vous les présentons ici, par ordre alphabétique.
Josh Ajayi – Nantes, 23 ans, 1,98 m, pivot/ailier-fort, Américano-Nigérian
Comme toute son équipe, le natif de Yeumbeul (États-Unis) n’a pas encore pu disputer la moindre rencontre de championnat. Pour autant, il s’est déjà fait remarquer en Leaders Cup, sur les deux matchs que son équipe a pu jouer
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