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Guide Pro B 2020-21 : les Béliers de Quimper tête baissée vers les play-offs

Photo d’ouverture : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Aujourd’hui, les Béliers de Kemper. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

Photo d’ouverture : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen

Comme chaque saison, BASKET EUROPE offre à ses abonnés la présentation de chaque équipe de Pro B. Aujourd’hui, les Béliers de Kemper. Vous pouvez obtenir 30 jours d’abonnement gratuits : ICI

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On ne les attendait pas forcément aussi haut dans le classement, et pourtant les Béliers de Kemper (l’orthographe bretonne de Quimper) ont réalisé une superbe saison 2019-20, se positionnant à la 2e place au moment de l’arrêt de la saison avec un bilan de 17 victoires pour 7 défaites. L’objectif, maintenant, va évidemment être de faire aussi bien, ou du moins d’atteindre les play-offs, avec un effectif assez largement remanié. Mais les hommes de Laurent Foirest ne sont pas du genre à reculer devant l’obstacle. Tous les espoirs leur sont permis pour peu qu’ils progressent à l’unisson.

1 Le bilan de la saison passée

Au jeu des pronostics, l’UJAP Quimper (le nom officiel du club) ne figurait pas forcément parmi les équipes classées dans les prétendantes aux play-offs, même si la rédaction de Basket Europe classait le club breton 8e. Certes, beaucoup leur prévoyaient un maintien aisé mais guère plus. Résultat des courses, les Béliers de Kemper étaient deuxièmes du championnat à son arrêt. Avec comme argument principal une défense de fer, limitant ses adversaires à 70,5 points (la meilleure de Pro B, le deuxième, Lille, concédant 72,5 pts). Si le site de la LNB ne donne plus accès aux statistiques défensives des équipes, l’étude des stats offensives des Bretons est évocatrice : ce n’est pas tellement de ce côté du terrain que les Béliers ont bâti leurs succès. Avec 76,3 pts marqués, Quimper ne figure qu’au 13e rang des attaques de Pro B. La caractéristique de cette attaque, c’est d’avoir joué sur un tempo lent, comme le montrent le nombre de tirs total pris (60,5 par match, 17e du championnat) et celui à trois-points (21,8 par match, 18e de la division). Peu de tirs tentés, donc, mais avec des pourcentages de réussite des plus corrects : 45,8 % aux tirs (6e de Pro B), 33,6 % à trois-points (9e), sans oublier un joli 73,6 % aux lancers francs (6e). Ajoutez à cela une bonne gestion de la balle – 17,9 passes décisives (9e) pour 12,5 balles perdues (2e) – ainsi qu’une belle capacité à gêner le jeu adverse (8,1 interceptions, 4e, et 2,7 contres, 6e), tout cela compense une relative faiblesse au rebond (34,0 par match, 16e de la division).

David Jackson – Photo : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen

Si l’on ajoute que l’équipe a produit la 11e évaluation moyenne du championnat (88,9 par match), rien dans ce descriptif ne désignerait une tête d’affiche du championnat, si ce n’était cette fameuse défense. Et l’état d’esprit d’un groupe bien hiérarchisé, avec ses premières gâchettes, Chima Moneke (15,8 pts, 6,8 rbds, 18,7 d’éval), David Jackson (15,0 pts, 3,4 rbds, 14,5 d’éval) et Lucas Dussoulier (10,0 pts, 4,1 rbds, 12,4 d’éval), entourées de joueurs prêts à effectuer le reste du travail, entre rebonds, passes, défense, écrans, bref tout ce qui fait gagner une équipe.

De quoi, bien sûr, ravir l’entraîneur de ces Béliers, l’ancien international au palmarès de joueur long comme le bras (vice-champion olympique en 2000 et six fois champion de France, entre autres) et adjoint de Vincent Collet en équipe de France, Laurent Foirest : « notre bilan est très bon, avec du beau basket des deux côtés du terrain. De plus, les joueurs ont pris plaisir à jouer ensemble et à progresser. Et comme le club poursuit son évolution sportive et structurelle, il n’y a vraiment que du positif ! »

« Le fait de réaliser une belle saison a fait progresser les joueurs et le collectif. »Laurent Foirest, entraîneur principal

2 Le recrutement

Mais qui dit club qui réussit et joueurs qui progressent signifie forcément que les têtes d’affiche de l’équipe attisent l’intérêt des sociétaires de la Jeep Élite. Et c’est ainsi que Chima Moneke est parti à Orléans et Lucas Dussoulier (malheureusement out pour la saison) à Nanterre, alors que Kenny Baptiste était rapatrié par Le Mans, qui l’avait prêté au club breton pour s’aguerrir, une initiative très rentable. Laurent Foirest l’avoue, « c’est un peu frustrant de voir partir ces trois joueurs, mais c’est aussi le signe qu’ils ont bien progressé chez nous. »

Jimmy Djimrabaye – Photo : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen

Si l’on ajoute le départ de Pierre Brun, parti en NM1 trouver un peu plus de responsabilités, et celui de Torey Thomas, c’est une bonne moitié de l’effectif qu’il a fallu remplacer à l’intersaison. Une opération que Quimper a pu mener sereinement, le club n’ayant pas été impacté par la crise économique liée à la pandémie : son budget (2,170 M€, 8e de Pro B) est en hausse de 10 %, sa masse salariale (635 500 €, 8e de la division) gagne 3 %. L’UJAP s’est tout d’abord tournée vers de jeunes Français, signant Bathiste Tchouaffé, auteur d’une excellente fin de saison 2019-20, Jules Rambaut et Johan Randriamananjara, le premier arrivant de NM1 (Bordeaux), le second du centre de formation de Bourg-en-Bresse. À leur sujet, « Lolo » Foirest souligne que « ils ont beaucoup à apprendre, ils vont se confronter en match officiel à des adultes et non plus au championnat Espoirs. Mais eux comme Bathiste Tchouaffé ont une belle marge de progression. »

Ryan Reid – Photo : Béliers de Kemper – Nicolas Bourbigot

Côté joueurs étrangers, Ryan Reid et David Jackson seront toujours de la partie, le second ayant même prolongé son bail breton jusqu’en 2022. Et les Béliers se sont tournés vers deux joueurs revanchards pour finaliser l’effectif : Ovidijus Varanauskas va vouloir faire oublier ses pâles prestations sous le maillot de Limoges et Junior Etou son passage éclair à Cholet.

« La plupart des joueurs connaissent bien la Pro B. Et, humainement, on sait où l’on va avec tous. »Laurent Foirest

3 Les objectifs

Faire aussi bien voire mieux que la saison dernière est-il possible pour les Béliers de Kemper ? Difficile de l’affirmer, du reste Laurent Foirest ne s’y risque pas : « Nous souhaitons évidemment être meilleurs chaque année. Mais le premier objectif concret, c’est d’être en play-offs. Nous sortons d’une très bonne saison, le plus dur, maintenant, c’est de refaire la même chose. »

Et ce d’autant plus que la Pro B voit son niveau s’améliorer d’année en année. Une progression qui n’étonne pas l’assistant-coach de l’équipe de France : « les clubs de Pro B n’ont pas été trop touchés par la crise (NDLR : une baisse moyenne de 3 % des budgets par rapport à la saison dernière). En France, les clubs sont sains, les joueurs savent qu’ils seront payés à la fin du mois. Cela permet de signer des étrangers qui ne seraient peut-être pas venus en temps normal, d’autant que les clubs recrutent de mieux en mieux. »

Quimper contre Nantes – Photo : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen

Pour affronter cette concurrence, Laurent Foirest a bien entendu un atout dans sa poche, son expérience en Bleu, avec notamment sa médaille de bronze au dernier Mondial à Pékin : « entre l’équipe de France et la Pro B, ce n’est évidemment pas le même niveau de jeu, mais il y a pas mal de choses que l’on peut retranscrire. Et dès que je peux ramener quelque chose à Quimper, je le fais. »

En tous les cas, les Béliers ont plutôt bien démarré leur saison, même s’ils n’ont pu jouer en Coupe de France (Boulogne-sur-Mer forfait) et si des cas de contamination au SARS-CoV-2 ont provoqué le report de leur dernier match prévu contre Poitiers. Dans les rencontres qu’ils ont pu disputer, les hommes de Laurent Foirest ont été gagner à Poitiers (85-68) et l’ont emporté face à Nantes (72-65) dans le cadre de la Leaders Cup. Avec 66,5 points encaissés, l’équipe est déjà sur les rails côté défensif. Côté individualités, si Paul-Lou Duwiquet n’a pour le moment pris part à aucun match et si Junior Etou manque encore de rythme (7,0 pts à 33,3 %, 5,5 rbds, 6,0 d’éval), tout va bien pour Ryan Reid (14,5 pts à 45,8 %, 4,5 rbds, 13,0 d’éval), Bathiste Tchouaffé (12,0 pts à 50,0 % dont 54,5 % à trois-points, 4,0 rbds, 2,5 pds, 12,5 d’éval), David Jackson (11,0 pts à 44,4 % et un maigre 14,3 % à trois-points, 3,5 pds, 11,5 d’éval) et un surprenant Johan Randriamananjara (9,0 pts à 50,0 % dont 60,0% à trois-points, 4,5 rbds, 11,5 d’éval). Globalement, l’équipe tourne déjà bien (19,5 pds pour 11,5 bps).

« Je suis à bonne école avec Vincent Collet et Pascal Donnadieu ! »
Laurent Foirest – Photo : LNB

Les deux joueurs à suivre

Bathiste Tchouaffé, 1,97 m, 22 ans

L’itinéraire d’un surdoué du basket n’a pas toujours été facile. Après avoir échoué à s’imposer en Jeep Élite avec son club formateur, Nanterre, puis avec Bourg-en-Bresse, le Pictavien est descendu d’un étage pour retrouver le club de sa ville natale, Poitiers. Pour un début de saison très poussif, avec pour ses 14 premiers matchs un rendement de 4,8 pts pour 1,2 d’éval. Puis le réveil a sonné d’un coup : sur les 9 dernières rencontres jouées par le PB86, l’arrière-ailier tournait à 16,7 pts et 13,3 d’éval. Plus du tout le même joueur ! Laurent Foirest s’attend à voir dans son effectif le Bathiste Tchouaffé de la fin de saison dernière. « Il est venu pour progresser, sur la lancée de sa bonne fin de saison, tout en gagnant plus de match. Il a la volonté de retourner en Jeep Élite et pour y arriver de performer, de continuer à progresser. Nous allons essayer de lui donner les bons outils, qu’il ait un côté plus dur. » Le joueur sera à bonne école, avec comme coach un ancien arrière-ailier du niveau de Laurent Foirest !

Bathiste Tchouaffé – Photo : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen

Junior Etou, 2,01 m, 26 ans

Comme son nouveau coéquipier lituanien Ovidijus Varanauskas, le Congolais s’est cassé les dents sur la Jeep Élite, coupé après 7 matchs décevants à Cholet (5,6 pts, 3,1 rbds, 6,4 d’éval). Par la suite, il a à peine fait mieux avec s.Oliver Würzburg en D1 allemande (8,0 pts, 4,1 rbds, 6,3 d’éval) mais il a probablement les moyens de montrer de meilleures facettes. Après un bon cursus universitaire à Tulsa (14,9 pts, 8,0 rbds en année senior), il avait en effet réalisé une bonne première partie de saison 2018-19 en D1 turque à Buyuksehir Sakarya (11,5 pts, 5,6 rbds en 20 matchs) avant de se montrer beaucoup moins à son avantage en fin d’exercice avec l’Estudiantes Madrid (2,1 pts, 2,6 rbds en 9 matchs). Pour Laurent Foirest, il n’y a pas de problème sur le niveau de jeu de l’ailier-fort ni sur son envie : « il a été pénalisé par des problèmes personnels lorsqu’il était à Cholet. Maintenant, il veut se relancer et prouver qu’il a sa place en Jeep Élite. »

Junior Etou – Photo : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen

En conclusion

Les bonnes équipes sont celles qui arrivent à réitérer les performances haut de gamme saison après saison. Quimper en fait-il partie ? L’avenir le dira. Mais il est clair qu’avec un recrutement qui semble avisé, des jeunes dont le potentiel ne demande qu’à s’affirmer et un ensemble qui prise le basket collectif prôné par Laurent Foirest, les Béliers de Kemper ont tout ce qu’il faut en rayon pour viser à nouveau les play-offs.

Effectif 2020-21

Arrivées : Junior Etou (s.Oliver Würzburg, ALL), Jules Rambaut (Bordeaux, NM1), Johan Randriamananjara (Bourg-en-Bresse, Jeep Élite), Bathiste Tchouaffé (Poitiers), Ovidijus Varanauskas (Yenik Mamak, TUR D2)

Départs : Kenny Baptiste (Le Mans, Jeep Élite, retour de prêt), Pierre Brun (Challans, NM1), Lucas Dussoulier (Nanterre, Jeep Élite), Chima Moneke (Orléans, Jeep Élite), Torey Thomas

Ovidijus Varanauskas – Photo : Béliers de Kemper – Jacinthe Nguyen

Meneurs : Charly Pontens, Ovidijus Varanauskas (LIT)

Extérieurs : Paul-Lou Duwiquet, David Jackson (USA), Johan Randriamananjara, Bathiste Tchouaffé

Intérieurs : Jimmy Djimrabaye (CAF, JFL), Junior Etou (CON, Cotonou), Jules Rambaut, Ryan Reid (USA-JAM, Cotonou)

Le cinq majeur probable

Varanauskas – Jackson – Tchouaffé – Etou – Reid

Entraîneur :  Laurent Foirest  Assistant : Sébastien Auffret

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On ne les attendait pas forcément aussi haut dans le classement, et pourtant les Béliers de Kemper (l’orthographe bretonne de Quimper) ont réalisé une superbe saison 2019-20, se positionnant à la 2e place au moment de l’arrêt de la saison avec un bilan de 17 victoires pour 7 défaites. L’objectif, maintenant, va évidemment être de faire aussi bien, ou du moins d’atteindre les play-offs, avec un effectif assez largement remanié. Mais les hommes de Laurent Foirest ne sont pas du genre à reculer devant l’obstacle. Tous les espoirs leur sont permis pour peu qu’ils progressent à l’unisson.

1 Le bilan de la saison passée Au jeu des pronostics, l’UJAP Quimper (le nom officiel du club) ne figurait pas forcément parmi les équipes classées dans les prétendantes aux play-offs, même si la rédaction de Basket Europe classait le club breton 8e. Certes, beaucoup leur prévoyaient un maintien aisé mais guère plus. Résultat des courses, les Béliers de Kemper étaient deuxièmes du championnat à son arrêt. Avec comme argument principal une défense de fer, limitant ses adversaires à 70,5 points (la meilleure de Pro B, le deuxième, Lille, concédant 72,5 pts). Si le site de la LNB ne donne plus accès aux statistiques défensives des équipes, l’étude des stats offensives des Bretons est évocatrice : ce n’est pas tellement de ce côté du terrain que les Béliers ont bâti leurs succès. Avec 76,3 pts marqués, Quimper ne figure qu’au 13e rang des attaques de Pro B.

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