Photo d’ouverture : Denain Voltaire
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Le Lille Métropole Basket Club (LMBC) n’a sans doute pas le plus beau jeu d’attaque du championnat de Pro B. Mais, respectant l’adage qui veut que ce soit la défense qui fait gagner des trophées, le LMBC a tiré l’an dernier le rideau de fer (72,5 points encaissés, 2e défense du championnat, aux points concédés). Et était 6e de l’exercice au moment où celui-ci s’est arrêté. Une sacrée performance au vu des moyens plutôt réduits du club. Qui a toutefois pu conserver une importante ossature, avec comme objectif pour la nouvelle saison de faire au moins aussi bien. Un pari qui n’a rien d’insensé, au vu de l’effectif constitué…
1 Le bilan de la saison passée
Après une saison 2018-19 façon « soupe à la grimace » (14e avec 13 victoires pour 21 défaites), le LMBC a sérieusement rectifié le tir en 2019-20 : 6e avec un bilan de 14 v. pour 10 d. Ce notamment grâce à une excellente deuxième partie de championnat (8 victoires sur les 11 derniers matchs) après une entame de saison plus laborieuse (5 défaites sur les 10 premières rencontres). De quoi forcément ravir Jean-Marc Dupraz, l’entraîneur en chef de l’équipe nordiste : « notre bilan est plus que positif. En plus, nous étions sur une superbe dynamique en fin de saison. Ce qui me frustre encore plus, car nous étions en progression. »
Pas vraiment très affutée en attaque (44,2 % aux tirs, 14e de Pro B dans l’exercice, pour 74,7 points marqués, 16e de Pro B), l’équipe nordiste s’est hissée en haut de classement grâce à une défense laissant ses adversaires à 42,4 % aux tirs (seules deux équipes ont fait mieux en la matière). Globalement, jouer contre Lille devait être particulièrement pénible lorsque l’on voulait jouer l’attaque…
Pour Jean-Marc Dupraz, ces difficultés offensives comme cette qualité défensive s’expliquent : « nous avons eu des difficultés en attaque en novembre-décembre car des joueurs-clé comme Jonathan Kazadi étaient diminués. Et j’ai peiné à faire évoluer l’équipe offensivement. Mais cela a été beaucoup mieux à partir de janvier. Parallèlement à cela, la défense a toujours fonctionné, c’est notre identité. »
Une identité qui a permis à Lille de terminer la saison sur une très bonne note.
« Nous étions bien en place, il y avait une certaine forme de stabilité dans l’équipe. »Jean-Marc Dupraz, entraîneur principal
2 Le recrutement
Équipe à petits moyens à l’échelle de la Pro B (budget de 1,490 M€, 14e de la division, masse salariale de 570 000, 13e de Pro B), Lille doit évidemment faire comme ses homologues en matière financière : voir partir les joueurs qui ont fait une bonne saison vers des cieux plus rémunérateurs. Ce qui ne manque pas d’alimenter les regrets de Jean-Marc Dupraz : « l’équipe était exceptionnelle, sur le plan du jeu comme humainement, avec des joueurs très agréables à coacher. J’aurais aimé garder tout le monde, mais nous savions qu’il ne serait pas possible de garder un garçon comme Michael Holton. Cela dit, nous avons réussi à conserver six joueurs du groupe de la saison passée, dont Jonathan Kazadi, qui a pourtant fait une grosse saison. Mais il est bien chez nous. »
En sus de l’arrière suisse, le LMBC a en effet pu signer Louis Rucklin, jusque là prêté par Le Mans, prolonger Luc Loubaki et Thomas Hieu-Courtois, tout en voyant les fidèles Jean-Victor Traoré et Nicolas Taccoen (11e saison au LMBC !) rester au club. De quoi garantir une continuité dans le jeu et l’état d’esprit.
Pour les accompagner, le LMBC a tout d’abord pu mettre la main sur un jeune prometteur, Lorenzo Thirouard-Samson, prêté par Boulogne-Levallois afin de gagner des minutes et s’aguerrir. À ses côtés sont venus s’ajouter trois étrangers constituant autant de paris. Le meneur Raijon Kelly n’a pour le moment évolué que dans des championnats très mineurs (D2 lituanienne, Portugal, Suisse), l’austro-dominicain Carlos Novas Mateo arrive du Danemark et, pour couronner le tout, le petit pivot (1,98 m) Marshall Moses sort d’une année blanche !
Des coups, donc, s’ils se révèlent positifs, Jean-Marc Dupraz en est conscient, tout en étant très confiant dans ses choix : « Rajion Kelly aurait pu gagner plus en restant en Suisse, mais il voulait évoluer dans une ligue plus réputée afin de se faire connaître. Quant à Marshall Moses, il aurait été en dehors de nos moyens s’il ne sortait pas d’une saison blanche. »
À l’examen de l’effectif composé, Lille peut effectivement se montrer optimiste, même si les blessures (et bien sûr le coronavirus…) ont perturbé sa préparation : Luc Loubaki et Jean-Victor Traoré sont toujours à l’infirmerie, le second devant reprendre prochainement. Mais ces absences n’empêchent pas Jean-Marc Dupraz d’être confiant : « les matchs de préparation m’ont convaincu que nous avions fait de bonnes pioches. Nous avons des joueurs de talent, investis, qui se fondent bien dans le groupe. Une fois au complet, je pense que nous serons compétitifs. Les premières journées de championnat nous le diront… »
« Le deal que nous faisons avec les joueurs, c’est de les faire venir pour une petite somme mais qu’ils en profitent pour s’exposer. C’est un bon argument de recrutement, quand on a peu de moyens. »Jean-Marc Dupraz
3 Les objectifs
Avec ses dix joueurs pros, ses lignes complètes – pour peu que les nouveaux arrivants répondent aux attentes – et ses têtes d’affiche (Jonathan Kazadi, Jean-Victor Traoré…) toujours au club, Lille semble avoir les arguments pour viser haut dans cet indécis championnat de Pro B. Du reste, Jean-Marc Dupraz n’hésite pas à afficher son optimisme : « nous voulons être dans les meilleures défenses, voire la meilleure, du championnat. Et produire du bon basket. Comme nous avons pu conserver une ossature de joueurs performants et que les nouveaux arrivés devraient apporter une plus-value, nous aimerions faire aussi bien si ce n’est mieux que la saison passée. Après, notre rendement dépendra peut-être d’éventuels blessés et de la possibilité que nous aurions de prendre un pigiste dans un tel cas de figure. »
Le LMBC a connu une préparation un peu chamboulée par le coronavirus (il n’a pu disputer que deux rencontres amicales) avant de fesser Nancy en Coupe de France (75-55) et de connaître des fortunes diverses lors de ses deux premiers matchs de Leaders Cup : une défaite à Denain (59-49) et une victoire face à Saint-Quentin (70-57). Soit 57,0 points encaissés en moyenne en trois matchs : la défense du LMBC est déjà au point, quand bien même tous ses joueurs ne seraient pas sur le pont. Outre Luc Loubaki et Jean-Victor Traoré en phase de reprise, Lille a en effet dû se passer de Marshall Moses lors d’un de ses matchs amicaux avant d’affronter Denain à six (manquaient à l’appel Louis Rucklin et Lorenzo Thirouard-Samson en sus des deux convalescents). De quoi perturber le travail collectif de l’équipe. Mais visiblement pas son appétence à la défense, que les « petits » nouveaux semblent avoir adopté d’emblée.
« Nous nous préparons pour figurer dans le haut du championnat. »
Les deux joueurs à suivre
Jonathan Kazadi, 29 ans, 1,95 m
S’il n’avait pas laissé une énorme empreinte à Orléans lors de son passage en Jeep Élite en 2016-17 (7,0 pts (46,8% aux tirs dont 30,4 % à trois-points, 3,2 rbds, 2,3 pds, 8,5 d’éval), le combo-guard helvétique a nettement mieux réussi à l’étage inférieur avec Lille. Le natif de Berne a en effet compilé la saison passée 12,3 pts (47,6 % aux tirs dont 34,9 % à trois-points), 4,4 rbds, 2,6 pds, 12,8 d’éval, de quoi en faire un élément-clé du dispositif de Jean-Marc Dupraz. Formé à Fribourg puis passé par diverses équipes de son pays natal ainsi que par Valladolid (Espagne D2), le joueur aux multiples talents a noirci les feuilles de stats, en ce début de saison : 10 pts (5/11 aux tirs dont 0/1 à trois-points), 5 rbds, 7 pds, 6 interceptions, 21 d’éval pour son premier match de Leaders Cup, 14 pts (6/14 aux tirs dont 2/3 à trois-points), 13 rbds, 2 pds, 22 d’éval pour le deuxième. Un leader, présent des deux côtés du terrain et hyper-actif.
Carlos Novas Mateo, 28 ans, 1,98 m
C’est peut-être le plus gros pari du recrutement lillois. Comme le souligne Jean-Marc Dupras, il s’agit d’un joueur « inconnu, peu référencé, mais qui peut être une bonne surprise. » Il est vrai qu’à regarder le CV du natif de Saint-Domingue (République Dominicaine), il n’y a pas de quoi rêver : une formation en Autriche, avec comme point d’orgue une saison 2017-18 aux Raiffeisen Wels à 13,4 pts (42,9 % aux tirs, 33,6 % à trois-points), 3,0 rbds, 1,2 pd), puis une saison à Valladolid (D2 espagnole à 6,1 pts et la dernière en date au Danemark, à Naestved, avec des statistiques nettement plus replètes mais dans un championnat de faible niveau : 18,1 pts (44,1 % aux tirs dont 38,1 % à trois-points), 5,0 rbds, 1,6 pd. Si les matchs de prépa de l’austro-dominicain ont été plutôt encourageants (15,0 pts à 8/19 aux tirs, 3,5 rbds), ses premières sorties officielles rassurent moins : 8 pts (3/15 aux tirs dont 1/8 à trois-points), 3 rbds, -5 d’éval face à Denain, 14 pts (4/11 aux tirs dont 2/8 à trois-points), 2 rbds, 1 pd, 1 contre, 11 d’éval contre Saint-Quentin. Il lui faudra sans doute en montrer plus, notamment à trois-points, pour ne pas entamer la confiance que lui porte Jean-Marc Dupraz…
En conclusion
S’il n’y avait l’incertitude qui pèse sur les trois nouveaux étrangers du LMBC – entre un Marshall Moses « rouillé » et des Raijon Kelly et Carlos Novas Mateo qui ont tout à prouver à ce niveau –, Lille aurait une bonne tête de prétendant aux premières places du championnat, tant l’effectif semble dense et complet. A priori, même si l’une ou l’autre de ces recrues ne donnait pas satisfaction en attaque, la valeur défensive de l’équipe lui permettra toujours d’éviter les grosses désillusions. Reste à espérer que ces trois nouveaux joueurs ne soient pas des « bides » (le LMBC n’a sans doute pas les moyens de tous les couper, le cas échéant) et que les blessures ne viennent pas gâcher la progression du groupe. Si tout se passe bien, le LMBC sera en play-offs, a minima.
Effectif 2020-21
Arrivées : Raijon Kelly (SAM Massagno, SUI), Marshall Moses (sans club), Carlos Novas Mateo (FOG Naestved, DAN), Lorenzo Thirouard-Samson (Boulogne-Levallois, Jeep Élite, prêt)
Départs : Mouhamed Barro, Patrick Gomis, Mike Joseph, Michael Holton (Givatayim, ISR D2), Curtis Larousse, Maël Lebrun (Rennes, NM1), Adika Peter-McNeilly
Meneurs : Raijon Kelly (USA), Louis Rucklin
Extérieurs : Jonathan Kazadi (SUI), Luc Loubaki, Carlos Novas Mateo (DOM-AUT), Lorenzo Thirouard-Samson
Intérieurs : Thomas Hieu-Courtois, Marshall Moses (USA-AZE), Nicolas Taccoen, Jean-Victor Traoré
Le cinq majeur probable
Kelly – Kazadi – Novas Mateo – Traoré – Moses
Entraîneur : Jean-Marc Dupraz Assistant : Maxime Bézin
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Le Lille Métropole Basket Club (LMBC) n’a sans doute pas le plus beau jeu d’attaque du championnat de Pro B. Mais, respectant l’adage qui veut que ce soit la défense qui fait gagner des trophées, le LMBC a tiré l’an dernier le rideau de fer (72,5 points encaissés, 2e défense du championnat, aux points concédés). Et était 6e de l’exercice au moment où celui-ci s’est arrêté. Une sacrée performance au vu des moyens plutôt réduits du club. Qui a toutefois pu conserver une importante ossature, avec comme objectif pour la nouvelle saison de faire au moins aussi bien. Un pari qui n’a rien d’insensé, au vu de l’effectif constitué…
1 Le bilan de la saison passée
Après une saison 2018-19 façon « soupe à la grimace » (14e avec 13 victoires pour 21 défaites), le LMBC a sérieusement rectifié le tir en 2019-20 : 6e avec un bilan de 14 v. pour 10 d. Ce notamment grâce à une excellente deuxième partie de championnat (8 victoires sur les 11 derniers matchs) après une entame de saison plus laborieuse (5 défaites sur les 10 premières rencontres). De quoi forcément ravir Jean-Marc Dupraz, l’entraîneur en chef de l’équipe nordiste : « notre bilan est plus que positif. En plus, nous étions sur une superbe dynamique en fin de saison. Ce qui me frustre encore plus, car nous étions en progression. »
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