Finaliste malheureux des derniers playoffs d’accession à la Betclic Élite, Antibes n’a retouché son effectif qu’à la marge à l’intersaison. Raison pour laquelle les Sharks misent sur la continuité pour enfin décrocher le Graal, la montée en première division.
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Club historique du basket français, Antibes est passé par un peu toutes les couleurs ces dernières années. Relégués après une saison catastrophique en 2019 (7 victoires pour 27 défaites), les Sharks ont réalisé une bonne première saison dans l’antichambre de l’élite en 2019-20, finissant 4e au moment de l’interruption du championnat (14-9) avant de plonger dans un hallucinant marasme l’année suivante – avec en point d’orgue le grotesque passage de l’ailier américain Cleanthony Early, signé pour 5 ans (!) et parti au bout de 7 matches marqués par son individualisme et son mauvais état d’esprit – au point de terminer 17e au classement (10-24) et de n’être sauvés de la relégation en NM1 que par la fusion de Gries-Oberhoffen et Souffelweyersheim.
Le bilan de la saison passée
Changement de régime la saison dernière : après une très correcte saison régulière terminée au 6e rang avec un bilan de 19 victoires pour 15 défaites, les Sharks ont réalisé des playoffs royaux, éliminant successivement Évreux et l’Alliance Sportive Alsace avant de chuter en deux manches face à Blois lors de la finale.
Le recrutement
Bien évidemment, la grande majorité des joueurs de la saison 2021-22 à l’origine de ce beau parcours ont donné toute satisfaction. Et, plutôt que de tout remettre en question, le staff antibois a joué la carte de la continuité. Avec en premier lieu l’excellente affaire d’avoir réussi à prolonger pour deux saisons le très convoité Tim Derksen. En tout, ils sont huit joueurs à rempiler, plus le coach belge Daniel Goethals, prolongé jusqu’en 2025.
Des joueurs majeurs de l’effectif, seul Reggie Johnson est parti pour de nouvelles aventures, de même que le peu rentable Léopold Ca, l’espoir Shawn Tanner, le pas assez rentable Axel Louissaint et le pigiste Viacheslav Petrov. Pour les remplacer, Antibes n’a fait appel qu’à deux étrangers, le meneur américain Xavier Pollard et l’ailier international camerounais Roger Moute a Bidias.
Les objectifs
L’avantage de cette continuité dans l’effectif, c’est que les automatismes sont déjà pratiquement acquis et qu’il ne reste plus qu’aux deux nouveaux venus à s’insérer dans un collectif déjà huilé. L’idée est d’en profiter pour bien démarrer la saison et ainsi jouer les premiers rôles dans la division, avec en tête l’ambition de monter en Betclic Élite.
Pour le moment, cette cohésion qui devrait être naturelle n’apparaît pas évidente. En préparation, les Sharks ont enregistré une victoire pour deux défaites. Ensuite, ils ont battu Saint-Vallier en coupe de France (77-58), les Drômois prenant leur revanche en Leaders Cup (71-66). Ce n’est bien sûr que le tour de chauffe et il n’y a pas de quoi s’inquiéter sur les bords de la Méditerrannée. Mais il va falloir que les recrues haussent leur niveau de jeu pour que les ambitions antiboises se concrétisent.
Les mouvements de l’intersaison
Sous contrat : Tim Derksen (prolongation, 2024), Benjamin Monclar (2023), Ludovic Negrobar (2024), Jean-Marc Pansa (2025), Gédéon Pitard (2023), Sullivan Hernandez (2023), Vincent Amsellem (2024), Daniel Goethals (coach, prolongation, 2025), Temidayo Yussuf (2023)
Arrivées : Xavier Pollard (Duna Aszfalt/Hongrie, 2024), Roger Moute a Bidias (Apollo Amsterdam/BNXT, 2024)
Départs : Viacheslav Petrov (Prometey/Ukraine), Shawn Tanner (Angers), Leopold Ca (ASA Basket), Axel Louissaint, Reggie Johnson
L’effectif 2022-23
Meneurs : Xavier Pollard (1,93 m, 30 ans, USA), Gédéon Pitard (1,88 m, 33 ans, FRA/CAM), Vincent Amsellem (1,93 m, 20 ans)
Arrières : Tim Derksen (1,90 m, 29 ans, USA/ITA), Benjamin Monclar (1,92 m, 34 ans)
Ailiers : Roger Moute a Bidias (2,00 m, 27 ans, CAM)
Ailiers-forts : Ludovic Negrobar (2,06 m, 31 ans), Sullivan Hernandez (2,04 m, 26 ans)
Pivots : Jean-Marc Pansa (2,08 m, 25 ans), Temidayo Yussuf (2,01 m, 26 ans, USA/NIG)
Coach : Daniel Goethals (Belgique)
Les joueurs
Le cinq majeur probable
Xavier Pollard
Né le 20 décembre 1991 (30 ans) – 1,93 m – Poste 1-2 – Américain
Stats Hongrie : 19,4 points à 45,9 % aux tirs (dont 30,6 % à trois-points), 5,6 rebonds, 4,1 passes, 1,4 interception, 2,9 balles perdues pour 18,3 d’évaluation en 35 minutes (33 matches)
Le nouveau meneur titulaire d’Antibes arrive sans grandes références derrière lui. Après avoir fréquenté trois facs différentes en NCAA, il a débuté sa carrière au Luxembourg avant de passer par la Suisse et la Hongrie. Et, lors de sa seule saison dans un championnat plus huppé, en Allemagne, avec Bonn, il a pris un mur (6,7 points, 1,6 passe). Fort individuellement, bon rebondeur pour sa taille, il ne semble pas, à l’inverse, briller à la passe. Cet ancien coéquipier de Tim Derksen à Fribourg (Suisse) va devoir démontrer qu’il peut faire tourner le collectif antibois. Pas hyper rassurant sur ses premières sorties : 11,7 points (55 % aux tirs), 2,3 rebonds, 1,3 passe en préparation, 8 points (3/6 aux tirs), 2 rebonds, 0 passe, 3 d’évaluation en coupe de France, 8 points (2/8 à deux-points, 1/4 à trois-points), 9 rebonds, 4 passes, 4 balles perdues, 7 d’évaluation en Leaders Cup.
Tim Derksen
Né le 27 juillet 1993 (29 ans) – 1,90 m – Poste 2-3 – Italo-Américain (Bosman)
Stats Pro B : 15,6 points à 61,6 % à deux-points et 42,2 % à trois-points, 5,0 rebonds, 2,6 passes, 1,3 interception, 2,2 balles perdues pour 17,0 d’évaluation en 30 minutes (34 matches)
Sans lui, pas sûr qu’Antibes aurait fait un aussi beau parcours. Féroce gagneur, il a encore haussé son niveau de jeu pendant les derniers playoffs (19,0 points à 71,0 % à deux-points et 50,0 % à trois-points), au point d’être nommé dans le cinq majeur de la saison. Technique, très adroit, doté d’un excellent QI basket, il s’est montré très précieux et a attiré pas mal de convoitises cet été. Mais Antibes a su conserver celui qui a connu la D2 espagnole, la Slovaquie et la Suisse avant d’arriver sur la Côte d’Azur. Encore en rodage en présaison : 12,7 points (8/15 à trois-points), 3,3 rebonds, 3,0 passes en prépa, 7 points (1/4 à trois-points), 3 rebonds, 3 passes, 9 d’évaluation en coupe de France, 12 points (5/12 à deux-points, 0/1 à trois-points), 6 rebonds, 4 passes, 11 d’évaluation en Leaders Cup.
Roger Moute a Bidias
Né le 22 avril 1995 (27 ans) – 2,00 m – Poste 3 – Camerounais (Cotonou)
Stats BNXT : 15,8 points à 39,6 % aux tirs dont 34,2 % à trois-points, 6,3 rebonds, 2,1 passes, 1,2 interception, 3,1 balles perdues pour 14,5 d’évaluation en 30 minutes (19 matches)
C’est un peu l’inconnue du recrutement. International camerounais aux côtés de Gédéon Pitard, cet ailier très physique a connu sa première saison en Europe l’année dernière à Amsterdam après trois saisons sans grand relief en G-League à sa sortie de l’université de Californie. Pas toujours très sûr de ses choix, pas encore fiable à trois-points, il manque de technique, mais il dispose encore d’une très grande marge de progression. À voir comment il va s’adapter au niveau de la Pro B. Pour le moment, il n’est pas vraiment convaincant : 5,7 points (45 % à deux-points, 1/7 à trois-points), 3,0 rebonds en préparation, 8 points (3/5 aux tirs), 1 rebond, 7 d’évaluation en coupe de France, 9 points (2/8 aux tirs, 4/8 aux lancers francs), 2 rebonds, 1 passe, 1 contre, 1 interception, 3 balles perdues, 1 d’évaluation en Leaders Cup. Il va devoir faire mieux.
Ludovic Negrobar
Né le 1 septembre 1991 (31 ans) – 2,06 m – Poste 4 – Français
Stats Pro B : 9,4 points à 67,4 % à deux-points et 34,3 % à trois-points, 4,8 rebonds, 0,9 passe, 1,0 contre, 1,4 interception, 0,8 balle perdue pour 13,4 d’évaluation en 24 minutes (33 matches)
Le grand ailier-fort n’a pas connu l’itinéraire d’un enfant gâté. Passé sous les radars des centres de formation, il a débuté à Saint-Nazaire, en NM3, avant d’effectuer un passage éclair à Limoges en Pro B en 2011-12 puis d’être rétrogradé en équipe 2 en NM2. Ensuite, il a navigué entre Sceaux en NM3, Rennes en NM2 puis 1, puis Gries-Oberhoffen en NM1. Ce avant d’arriver à Nantes, en Pro B, en 2018. Là, il a progressé, au point de devenir un très bon joueur de la division à son poste. Et Antibes l’a logiquement prolongé. Peu porté sur le scoring malgré son adresse, il se distingue surtout par sa combativité, son sens du collectif, sa dureté. Et il a commencé sa saison sur des bases similaires à celles des précédentes : 5,3 points (43 % aux tirs), 5,3 rebonds, 2,3 passes, 2,7 interception en préparation, 6 points (2/3 aux tirs), 13 rebonds, 3 balles perdues, 17 d’évaluation en coupe de France, 8 points (3/5 aux tirs dont 1/2 à trois-points), 5 rebonds, 1 contre, 10 d’évaluation en Leaders Cup.
Jean-Marc Pansa
Né le 20 août 1997 (25 ans) – 2,08 m – Poste 5 – Français
Stats Pro B : 9,9 points à 58,7 % aux tirs (dont 0/3 à trois-points), 5,2 rebonds, 1,2 passe, 1,0 contre, 0,4 interception, 1,3 balle perdue pour 13,4 d’évaluation en 21 minutes (34 matches)
L’ancien grand espoir nanterrien commence enfin à prouver que les attentes à son sujet étaient justifiées. Il sort d’une très bonne saison, au cours de laquelle il a subtilisé à Temidayo Yussuf la place de titulaire au pivot. Puissant, vertical, précis près du cercle, il ne lui manque guère que la régularité et un peu plus de maturité pour montrer qu’il a sa place à l’étage supérieur, et encore. Vainqueur de la coupe de France et de la FIBA Europe Cup en 2017 avec Nanterre. Déjà performant mais inconstant : 10,3 points (70 % aux tirs), 4,7 rebonds, 1,0 contre en préparation, 8 points (4/7 aux tirs), 2 rebonds, 1 contre, 6 d’évaluation en coupe de France, 10 points (4/8 aux tirs), 6 rebonds, 1 passe, 1 contre, 2 interceptions, 15 d’évaluation en Leaders Cup.
Le banc
Gédéon Pitard
Né le 7 février 1989 (33 ans) – 1,88 m – Poste 1-2 – Franco-Camerounais
Stats Pro B : 5,4 points à 46,8 % à deux-points et 37,3 % à trois-points, 2,1 rebonds, 3,4 passes, 0,9 interception, 1,5 balle perdue pour 7,2 d’évaluation en 23 minutes (31 matches)
Un fidèle du club, présent depuis 2019, après avoir sévi en Pro A au sortir de ses années de formation au Havre : Le Mans, Chalon, Châlons-Reims. Ne lui parlez pas de stats, il s’en fiche, il veut simplement gagner. Féroce défenseur, centré sur le collectif. International camerounais. 2,7 points (33 % aux tirs), 2,7 rebonds, 0,7 passe en préparation, 2 points (1/3 aux tirs), 1 rebond, 3 passes, 2 interceptions, 6 d’évaluation en coupe de France, 2 points (0/2 aux tirs), 3 rebonds, 1 passe, 3 d’évaluation en Leaders Cup.
Vincent Amsellem
Né le 11 mars 2002 (20 ans) – 1,93 m – Poste 1-2 – Français
Stats Pro B : 5,7 points à 37,6 % à deux-points et 37,0 % à trois-points, 1,3 rebond, 1,6 passe, 0,6 interceptions, 0,9 balle perdue pour 4,7 d’évaluation en 15 minutes (33 matches)
Le grand meneur est un pur produit de la maison, né et formé à Antibes. Encore un peu tendre, il a quand même montré la saison passée qu’il avait le niveau de la Pro B. Lui reste à s’endurcir mentalement et physiquement. Pétaradant lors de ses premières sorties : 11,7 points (54 % aux tirs, 5/11 à trois-points), 2,3 rebonds, 1,0 passe en préparation, 13 points (3/8 à trois-points), 3 rebonds, 2 passes, 10 d’évaluation en coupe de France, il n’a pas joué en Leaders Cup.
Benjamin Monclar
Né le 3 mai 1988 (34 ans) – 1,92 m – Poste 2 – Français
Stats Pro B : 11,3 points à 46,0 % aux tirs dont 41,0 % à trois-points, 2,7 rebonds, 3,4 passes, 0,4 interception, 1,4 balle perdue pour 11,1 d’évaluation en 24 minutes (33 matches)
L’assurance tout-risques. Un « vieux de la vieille » qui connaît la division sur le bout des doigts, à Dijon, Antibes, Blois ou Antibes à nouveau. Adroit de loin, collectif, gagneur. Et pétard à mèche courte, Monclar oblige (Jacques est son père). Pas encore à son top : 5,7 points (6/14 aux tirs), 1,3 rebond, 3,3 passes en préparation, 14 points (3/5 à trois-points), 1 rebond, 3 passes, 16 d’évaluation en coupe de France, 8 points (1/5 à trois-points), 5 rebonds, 4 passes, 4 balles perdues, 9 d’évaluation en Leaders Cup.
Sullivan Hernandez
Né le 27 décembre 1995 (26 ans) – 2,03 m – Poste 4 – Français
Stats Pro B : 3,4 points à 55,6 % à deux-points et 25,9 % à trois-points, 2,6 rebonds, 0,7 passe, 0,6 interception, 0,9 balle perdue pour 4,8 d’évaluation en 14 minutes (22 matches)
Bondissant, énergique comme pas deux, ne s’occupant pas de ses stats, l’ailier-fort formé à Fos-sur-Mer n’a jamais brillé par son rendement. Ce qui ne l’empêche pas d’être précieux lorsqu’il n’est pas blessé. Dans ses standards depuis le début de la saison : 6,7 points (5/10 aux tirs), 3,3 rebonds en préparation, 4 points (2/3 aux tirs), 6 rebonds, 9 d’évaluation en coupe de France, 0 point (pas de tir), 3 rebonds, 2 d’évaluation en Leaders Cup.
Temidayo Yussuf
Né le 2 juin 1996 (26 ans) – 2,01 m – Poste 5 – Américano-Nigérian (Cotonou)
Stats Pro B : 8,9 points à 55,2 % à deux-points, 4,3 rebonds, 1,4 passe, 0,3 contre, 0,5 interception et 1,7 balle perdue pour 10,1 d’évaluation en 17 minutes (34 matches)
Le colosse n’a pas démérité la saison dernière, bien au contraire, mais il a tout de même été relégué sur le banc par Jean-Marc Pansa. Explosif, adroit de près et à mi-distance, il s’est fait connaître en Europe par ses énormes cartons au Portugal avec le SC Lusitania (19,7 points, 10,1 rebonds). Bonne vision du jeu. Pas encore tout à fait chaud : 6,3 points (7/16 aux tirs), 4,7 rebonds en préparation, 7 points (2/2 aux tirs), 4 rebonds, 4 balles perdues, 7 d’évaluation en coupe de France, 9 points (2/6 aux tirs), 6 rebonds, 3 passes, 3 balles perdues, 8 d’évaluation en Leaders Cup.
Le coach
Daniel Goethals
Né le 21 octobre 1969 (52 ans) – Belge
Arrivé en cours de saison 2020-21 à Antibes, l’ancien pivot international a derechef imposé son autorité à défaut de sauver l’équipe, uniquement maintenue grâce à la fusion – annoncée – des deux clubs alsaciens. Depuis, il a prouvé ses qualités, amenant les Sharks en finale des playoffs. Un coach très exigeant, dur avec ses joueurs. Mais une crème d’homme.
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Club historique du basket français, Antibes est passé par un peu toutes les couleurs ces dernières années. Relégués après une saison catastrophique en 2019 (7 victoires pour 27 défaites), les Sharks ont réalisé une bonne première saison dans l’antichambre de l’élite en 2019-20, finissant 4e au moment de l’interruption du championnat (14-9) avant de plonger dans un hallucinant marasme l’année suivante – avec en point d’orgue le grotesque passage de l’ailier américain Cleanthony Early, signé pour 5 ans (!) et parti au bout de 7 matches marqués par son individualisme et son mauvais état d’esprit – au point de terminer 17e au classement (10-24) et de n’être sauvés de la relégation en NM1 que par la fusion de Gries-Oberhoffen et Souffelweyersheim.
Le bilan de la saison passée
Changement de régime la saison dernière : après une très correcte saison régulière terminée au 6e rang avec un bilan de 19 victoires pour 15 défaites, les Sharks ont réalisé des playoffs royaux…
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Photo : Sharks d’Antibes