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Guide Pro B 2022-23 – Saint-Quentin : on passe la troisième ?

Troisième des deux derniers exercices, Saint-Quentin est en phase de devenir le « petit poucet qui n’a pas peur des gros. » Avec à la base une recette tout en finesse : quelques cadres, des paris étrangers et des jeunes au potentiel qui explose au fil de l’année. Sera-t-elle toujours aussi savoureus

Troisième des deux derniers exercices, Saint-Quentin est en phase de devenir le « petit poucet qui n’a pas peur des gros. » Avec à la base une recette tout en finesse : quelques cadres, des paris étrangers et des jeunes au potentiel qui explose au fil de l’année. Sera-t-elle toujours aussi savoureuse cette saison ?

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Étonnant. Chaque saison ou presque depuis que le club est remonté en Pro B, Saint-Quentin figure en bas de classement dans les prévisions d’avant-saison. Pourtant, depuis deux ans, les pronostiqueurs rougissent au coup de sifflet du dernier match de saison régulière. À chaque fois, les Saint-Quentinois y figurent sur le podium, à la troisième place, avec le même bilan de 22 victoires pour 12 défaites. Et ce alors que le SQBB figure parmi les « pauvres » de la division : 13e budget et 14e masse salariale de Pro B en 2021-22.

Deux saisons successives d’un tel acabit prouvent qu’il ne s’agit pas d’un « miracle ». Si en 2020-21, le SQBB a été porté par les fantastiques saisons de Parker Jackson-Cartwright (aujourd’hui à l’ASVEL après avoir été couronné MVP du championnat allemand) et Hugo Besson (aux Mets 92 après avoir été drafté 58e par les Milwaukee Bucks), le club ne présentait pas en son sein de révélations de ce type lors du dernier exercice. Ce qui, on l’a vu, n’a pas empêché cette équipe d’égaler son aînée.

Brandon Horvath (photo Grégory Portelette)

Quelle est donc la recette qui permet à Saint-Quentin d’obtenir ces résultats avec de petits moyens ? Tout d’abord des « gardiens du Temple », Benoît Gillet et William Pfister, qui assurent l’état d’esprit et le sens du collectif. Ensuite, des paris sur des étrangers au parcours parfois obscur mais capables de s’immiscer dans le moule sans le fragiliser. Et puis le choix de jeunes joueurs qui ne demandent qu’à éclore (Hugo Besson ou Lionel Gaudoux, jeune dans le basket professionnel). Enfin, il ne faut pas l’oublier, un chef cuistot, coach Julien Mahé, qui sait tirer parti de toutes les compétences mises à sa disposition pour créer un collectif huilé et tirer le meilleur de ses jeunes pousses.

Le revers de la médaille, c’est que, dès qu’ils se montrent sous le maillot de Saint-Quentin, les meilleurs joueurs de l’effectif sont attirés par des clubs plus fortunés. Et qu’il faut donc repartir quasiment de zéro chaque année. Avec à chaque fois la même question : va-t-il être possible de reproduire une nouvelle fois le « miracle » avec un nouvel effectif ?

C’est ce que va tenter d’effectuer le SQBB « new look » de 2022-23. Afin de réaliser une passe de trois qui aurait fière allure. Et l’équipe construite par Julien Mahé laisse penser qu’elle pourrait bien y arriver.

Le bilan de la saison passée

Ainsi donc, le SQBB a connu une dernière saison fort gratifiante, n’étant devancé au classement de la saison régulière que par Nancy et l’autre grosse surprise de l’exercice, Saint-Chamond. Mais en finissant devant de grosses écuries comme Blois ou Chalon.

De la belle ouvrage, donc, seulement un poil ternie par une élimination sans tambours ni trompettes en quarts-de-finale des playoffs d’accession en deux manches sèches face à Vichy-Clermont.

Le recrutement

Cent fois sur le métier remettre l’ouvrage, Julien Mahé connaît la chanson. À chaque intersaison, c’est le même refrain : tous les joueurs qui ont réalisé une belle saison s’en vont vers des cieux plus rémunérateurs. Au bout du compte, il n’est plus resté au club que le jeune Lucas Boucaud et les deux « tauliers », William Pfister et, plus encore, Benoît Gillet.

Louis Marnette (photo George Burellier)

Ce qui laissait pas mal de trous à boucher. Julien Mahé s’est d’abord attelé à trouver deux joueurs non-JFL, un meneur ayant passé une fin de saison sans grand relief à Dijon, Terrell Gomez, et un pivot congolais aux toutes petites références. Ensuite, le coach s’est occupé de l’une de ses grandes marottes, le développement de jeunes potentiels. Avec Louis Marnette, de retour en Pro B après une saison tristoune à Roanne, Mathis Dossou-Yovo, en progrès constants, et Melvin Ajinça, prometteur ailier qui a tout à découvrir à ce niveau, il va avoir de quoi s’occuper. Enfin, une petite pincée d’expérience a été saupoudrée sur cet ensemble avec la signature de Jérémy Nzeulie puis, ces derniers jours, celle de Loïc Schwartz, qui va combler les trous laissés par les blessures de Benoît Gillet et Louis Marnette.

Les objectifs

Même après deux saisons de très haut niveau, le SQBB garde la tête froide. Le principal, comme chaque année, c’est de se maintenir. Quitte à voir plus haut si le contexte s’y prête. Mais il est clair que les bouillants supporters saint-quentinois, aux anges, espèrent bien plus. Pour les combler, le SQBB a notablement amélioré ses moyens, avec un budget de 2,114 millions, 11e de Pro B (+14 % sur 2021-22) et une masse salariale de 702 500 €, 10e (+13 %).

Ce qui ne garantit pas forcément que le club fasse mieux, mais cela donne à Julien Mahé un petit matelas plus confortable pour gérer la saison.

Terrell Gomez (photo Grégory Portelette)

Un exercice que le SQBB a démarré très « piano. » D’abord parce que l’équipe a dû faire sans Louis Marnette, arrivé au club avec une tendinite au genou pas encore complètement guérie, et sans Benoît Gillet, dont la blessure l’a empêché de jouer en Leaders Cup. Ensuite parce que les préceptes de jeu de Julien Mahé ne sont pas forcément les plus faciles à mettre en place. Les premiers résultats de Saint-Quentin ne sont donc pas très reluisants (victoires contre Le Portel et Mons-Hainaut, défaites contre Mons-Hainaut et Champagne Basket en préparation, défaite contre Nancy 90-74 en coupe de France, défaites face à Denain 83-87, à Lille 83-75, victoire face à Lille 80-57, défaite 81-75 à Denain en Leaders Cup), mais il faut laissser du temps au temps, le SQBB pourrait bien réaliser la passe de trois si tous les éléments se mettent en place.

Les mouvements de l’intersaison

Sous contrat : William Pfister (prolongation, 2024), Lucas Boucaud (prolongation, 2023), Benoît Gillet (2023), Julien Mahé (coach, 2023)
Arrivées : Mathis Dossou-Yovo (Chalon), Melvin Ajinca (INSEP), Louis Marnette (Roanne/Betclic Élite), Terrell Gomez (Dijon/Betclic Elite), Emmanuel Wembi (Tallinn/Estonie), Jérémy Nzeulie (Orléans) , Loïc Schwartz (Orléans, Betclic Élite)
Départs : Deane Williams (Bonn/Allemagne), Neftali Difuidi (retour de prêt, Saint-Quentin), Kymany Houinsou (Washington State/NCAA), Calvin Hippolyte (Aix-Maurienne), Léo Billon (NM1/Sables Vendée), Jhornan Zamora, Kresimir Ljubicic, Lionel Gaudoux (Chalon), Kendall Anthony (libre)

L’effectif 2022-23

Meneur : Terrell Gomez (1,73 m, 24 ans, USA), Lucas Boucaud (1,86 m, 22 ans),
Arrière : Benoît Gillet (1,90 m, 36 ans), Louis Marnette (1,91 m, 21 ans)
Ailier : Jérémy Nzeulie (1,88 m, 31 ans, France/Cameroun), Melvin Ajinça (2,03 m, 18 ans), Loïc Schwartz (1,97 m, 29 ans, Belgique)
Ailier-fort : Brandon Horvat (2,08 m, 24 ans, USA), William Pfister (2,03 m, 27 ans)
Pivot : Mathis Dossou-Yovo (2,05 m, 21 ans), Emmanuel Wembi (2,05 m, 24 ans, USA/RDCongo)

Coach : Julien Mahé

Les joueurs

Le cinq majeur probable

Terrell Gomez

Né le 5 février 1998 (24 ans) – 1,73 m – Poste 1 – Américain

Stats Betclic Élite : 4,3 points à 40,0 % à deux-points et 42,1 % à trois-points, 0,7 rebond, 1,5 passe, 1,0 balle perdue pour 3,4 d’évaluation en 11 minutes (15 matches)

L’année passée, il n’a pas vraiment marqué les esprits. Il faut dire qu’à Dijon, être le remplaçant de David Holston n’est pas une sinécure. Mais il le savait en arrivant, il était là pour permettre au génial lutin de souffler un peu. Ce qu’il a fait proprement.

À Saint-Quentin, il lui sera demandé bien autre chose, à savoir cornaquer l’effectif concocté par Julien Mahé en tant que meneur titulaire. Ce qu’il pourrait bien réussir à faire, si l’on en croît son cursus d’avant Dijon, même si le Californien est encore très jeune. Passé par deux facs NCAA, California State et San Diego State, il a démarré sa première saison professionnelle l’année dernière en D2 turque à Bursa (21,6 points et 3,8 passes en 18 matches) avant de rejoindre Dijon. Ses prestations en NCAA comme en Turquie laissent voir un meneur-scoreur très adroit à trois-points, capable de prendre pas mal de rebonds pour sa petite taille tout autant que de distribuer des passes et d’apporter son écot en défense. Son début de saison laisse à penser, par son irrégularité, qu’il ne donne pas encore sa pleine mesure : 12,3 points (50 % à deux-points, 45 % à trois-points) et 7,3 passes en préparation, 3 points (0/6 à trois-points), 2 rebonds, 6 passes et 3 d’évaluation en coupe de France, 12,5 points (12,5 % à deux-points, 38,5 % à trois-points), 1,3 rebond et 5,8 passes pour 12,3 d’évaluation en 4 matches de Leaders Cup.

Terrell Gomez (photo Grégory Portelette)

Benoît Gillet

Né le 19 août 1986 (36 ans) – 1,90 m – Poste 2 – Français

Stats Pro B : 8,4 points à 41,5 % à deux-points et 35,0 % à trois-points, 2,3 rebonds, 3,4 passes, 1,1 interception, 1,5 balle perdue pour 8,8 d’évaluation en 31 minutes (33 matches)

C’est le « totem » de Saint-Quentin, son joueur essentiel, un facilitateur, l’huile dans l’engrenage. Également celui qui sanctionnera tout défenseur lui laissant quelques millimètres à longue distance. Capitaine évident de l’équipe, il est l’âme et l’esprit de l’équipe, celui qui se bat pour la faire gagner. Formé à Reims, alors en Pro A (2003-07). Il a ensuite joué pour Clermont, en Pro A et B, avant de trouver refuge à Saint-Étienne en NM1 pour la saison 2009-10. Il a ensuite écumé la Pro B, 4 saisons à Lille, 3 à Denain, puis a rejoint Saint-Quentin, alors en NM1, en 2017. Il y contribue à la remontée en Pro B de l’équipe, pour laquelle il joue toujours. Il prend la quasi-totalité de ses tirs à trois-points, avec bonheur : il faut remonter à 2008-09 (Clermont, Pro B) pour trouver trace d’une saison à moins de 33,3 % à longue distance ! Étonnament, il n’est pas toujours fiable aux lancers francs : 69,2 % en 2020-21. Un joueur de collectif, capable de créer son tir mais aussi de faire des passes. Il produit depuis pratiquement toujours entre 6 et 10 d’évaluation. Et son côté indispensable est démontré par cette statistique : il faut remonter à 2016-17 pour le voir jouer moins de 30 minutes par match sur une saison. En ce début de saison, il était dans ses standards avant de se blesser et de rater les matchs de Leaders Cup : 9,0 points (50 % à deux-points, 42 % à trois-points) et 3,3 passes en préparation, 3 points (1/2 à trois-points), 1 rebond, 5 passes et 7 d’évaluation en coupe de France.

Benoît Gillet (photo Grégory Portelette)

Jérémy Nzeulie

Né le 15 février 1991 (31 ans) – 1,88 m – Poste 2-3 – Franco-Camerounais (JFL)

Stats Betclic Élite : 6,2 points à 44,4 % à deux-points et 29,7 % à trois-points, 2,2 rebonds, 1,8 passe, 0,8 interception, 1,2 balle perdue pour 5,8 d’évaluation en 21 minutes (25 matches)

Question expérience, le Franco-Camerounais n’a pas grand-chose à envier à Benoît Gillet. Seule différence, il a passé une grande partie de sa carrière en première division : formé à Nanterre (2008-11), alors en Pro B, il passe une saison à Bordeaux dans la même division avant de revenir au bercail, en première division, pendant 4 saisons. Il passe ensuite deux années à Chalon, deux à Strasbourg, une à Boulazac et une à Orléans avant de rejoindre cette année la Pro B. Et il s’est forgé un coquet palmarès : champion de France Pro B 2011, champion de France 2013, vainqueur de la coupe de France 2014 et vainqueur de l’Eurochallenge 2015 avec Nanterre, champion de France 2017 avec Chalon, vainqueur de la Leaders Cup 2019 avec Strasbourg. Au fil du temps, il s’éloigne de la raquette, prenant désormais bien plus de tirs de loin que de près, avec une réussite très variable. Il a effectué sa meilleure saison statistique en 2017-18 à Chalon, avec 14,0 points, 4,0 rebonds et 3,1 passes de moyenne. Et il reste une véritable menace offensive, en plus de ses facultés défensives : 9,8 points (50 % à deux-points, 40 % à trois-points), 2,5 rebonds et 3,5 passes en préparation, 5 points (2/5 aux tirs), 4 rebonds et 5 d’évaluation en coupe de France, 12,8 points (31,3 % à deux-points, 37,0 % à trois-points), 2,8 rebonds et 3,0 passes pour 10,0 d’évaluation en 4 matches de Leaders Cup.

Jérémy Nzeulie (photo Grégory Portelette)

Brandon Horvath

Né le 3 avril 1998 (24 ans) – 2,08 m – Poste 4 – Américain

Stats NCAA : 13,9 points à 51,7 % aux tirs dont 31,6 % à trois-points, 6,6 rebonds, 2,6 passes, 0,5 contre, 0,6 interception, 2,4 balles perdues pour 15,4 d’évaluation en 31 minutes (34 matches)

Un rookie qui sort de cinq années de fac NCAA, quatre à Maryland-Baltimore County et une à Utah State. Né à… Baltimore, dans le Maryland, Brandon Horvath est un intérieur plutôt longiligne (il est listé à 95 kg), dont le jeu est principalement basé sur la mobilité et la vision du jeu. Depuis ses débuts universitaires, il a affiché des progrès constants, se révélant être un rebondeur solide, adroit à courte distance, mais pas très fiable aux lancers francs (59,2 % la saison dernière). Il prend plus de trois tirs à trois-points qu’à deux-points, malgré une adresse médiocre (32,1 % à trois-points en carrière).

Évidemment, le doute est permis sur sa capacité, avec son gabarit léger, à tenir le choc sous les panneaux de Pro B. Ses premières prestations laissent à penser que la réponse est positive : 14,8 points (62 % à deux-points, 50 % à trois-points) et 4,5 rebonds en préparation, 9 points (2/5 à trois-points), 7 rebonds, 1 passe et 10 d’évaluation en coupe de France, 11,0 points (46,2 % à deux-points, 47,1 % à trois-points, 53,3 % aux lancers francs), 4,3 rebonds et 1,5 passe pour 11,8 d’évaluation en 4 matches de Leaders Cup.

Brandon Horvath (photo Grégory Portelette)

Mathis Dossou-Yovo

Né le 5 novembre 2000 (21 ans) – 2,05 m – Poste 5 – Français

Stats Pro B : 10,9 points à 60,3 % à deux-points, 4,4 rebonds, 0,5 passe, 0,5 contre, 0,4 interception, 1,7 balle perdue pour 10,9 d’évaluation en 18 minutes (29 matches)

Déjà performant l’an passé, le Castelroussin pourrait bien être la révélation (la confirmation ?) de la saison, tant il semble progresser rapidement. Et la descente en Pro B après le Centre fédéral et le centre de formation de Chalon, qu’il a rejoint en 2018, semble lui avoir fait le plus grand bien. Prêté en cours de saison 2019-20 à Évreux, il y réalise des prestations encore timides avant de continuellement prendre du volume lors des deux saisons suivantes, à Blois (9,9 points et 6,0 rebonds en 20 minutes par match) puis à Chalon. En 2018-19, Chalon lui avait donné sa chance en Jeep Élite, lui accordant près de 9 minutes de jeu de moyenne sur 30 matches. Mais les résultats n’ont pas été à la hauteur : 3,0 points, 2,1 rebonds. Son temps de jeu ayant été divisé par deux la saison d’après, il est allé à Évreux gagner des responsabilités. Sur le banc à Chalon, ce fin attaquant va se voir confier le rôle de pivot titulaire à Saint-Quentin, un costume qu’il assume pour le moment avec brio : 13,8 points (50 % à deux-points, 0/1 à trois-points) et 4,5 rebonds en préparation, 25 points (11/15 aux tirs), 8 rebonds, 2 passes et 28 d’évaluation en coupe de France, 16,0 points (61,4 % à deux-points, 52,6 % aux lancers francs), 6,8 rebonds et 2,0 passes pour 18,3 d’évaluation en 3 matches de Leaders Cup. Lui reste à travailler sur ses lancers francs et à devenir plus constant en défense.

Mathis Dossou-Yovo (photo Grégory Portelette)

Le banc

Lucas Boucaud

Né le 30 août 2000 (22 ans) – 1,86 m – Poste 1 – Français

Stats Pro B : 3,2 points à 42,6 % à deux-points et 24,3 % à trois-points, 1,1 rebond, 1,9 passe, 0,3 interception, 1,2 balle perdue pour 2,8 d’évaluation en 12 minutes (32 matches)

Avant de jouer à Saint-Quentin, il a fréquenté la NM1, à Challans (2018-20) et à Angers (2020-21, 8,2 points, 2,1 passes). Meneur de plus en plus à son aise à son poste, il sait organiser le jeu et défendre. D’une adresse moyenne à trois-points (autour des 33-34 % en NM1), faible aux lancers francs (pas plus de 55,4 % en NM1, 61,1 % la saison passée). Encore timide en ce début de saison, mais capable d’offrir pas mal de passes à ses coéquipiers : 1,5 points (33 % à deux-points, 0/5 à trois-points) et 4,0 passes en préparation, 3 points (1/3 aux tirs), 1 rebond, 5 passes et 3 d’évaluation en coupe de France, 5,3 points (38,5 % à deux-points, 28,6 % à trois-points), 1,3 rebond et 3,3 passes pour 4,0 d’évaluation en 4 matches de Leaders Cup.

Lucas Boucaud (photo Grégory Portelette)

Louis Marnette

Né le 22 avril 2001 (21 ans) – 1,91 m – Poste 2 – Français

Stats Betclic Élite : 3,4 points à 52,2 % à deux-points et 32,2 % à trois-points, 1,0 rebond, 4,4 passes, 0,6 interception, 0,6 balle perdue pour 3,2 d’évaluation en 9 minutes (26 matches)

Il sort d’une saison morose à Roanne, où il a subi nombre de critiques de Jean-Denys Choulet, notamment pour ses douteuses capacités défensives. Formé au BCM (2018-21), il est prêté lors de sa dernière saison à Souffelweyersheim, en Pro B, où il réussit un exercice plein en 2020-21 : 11,9 points (39,1 % à trois-points), 3,2 rebonds, 3,7 passes. Ce qui attire Roanne mais la transition vers l’élite se passe mal. Il revient donc en Pro B pour montrer ses véritables compétences mais, souffrant d’une tendinite au genou, il n’est pas encore entré en jeu. Quand il sera rétabli, sera attendu de lui son adresse de loin et plus d’implication défensive.

Loïc Schwartz

Né le 4 décembre 1992 (29 ans) – 1,97 m – Poste 3-2 – Belge (Bosman)

Stats Pro B : 3,8 points à 47,0 % aux tirs dont 31,8 % à trois-points, 1,8 rebond, 0,4 passe, 0,6 balle perdue pour 3,6 d’évaluation en 11 minutes (30 matches)

Le dernier arrivé au SQBB, venu renforcer les lignes arrière et compenser les absences momentanées de Benoît Gillet et Louis Marnette. Formé à Mons-Hainaut, en Belgique (2010-13) avant de passer à Pepinster puis à Charleroi et Ostende. En 2021-22, il fait sa première tentative à l’étranger à Patras, en Grèce, avant de rejoindre Orléans. Un joueur de collectif, scorant peu, rebondeur moyen, d’une adresse médiocre. Une belle dernière saison à Ostende (2020-21) avec 11,4 points et 3,7 rebonds pour 13,5 d’évaluation en 24 minutes. Il n’a joué ni en préparation ni en coupe de France, pas encore signé, et s’est révélé intéressant lors des deux matches de Leaders Cup qu’il a disputés : 7,5 points (40,0 % à deux-points, 33,3 % à trois-points), 3,0 rebonds et 3,5 passes pour 9,5 d’évaluation.

Melvin Ajinça

Né le 26 juin 2004 (18 ans) – 2,03 m – Poste 3 – Français

Stats NM1 : 12,2 points à 48,3 % à deux-points et 27,9 % à trois-points, 3,5 rebonds, 1,3 passe, 1,3 interception, 1,2 balle perdue pour 9,1 d’évaluation en 29 minutes (24 matches)

Une pépite à polir qui sort tout juste du Pôle France, où il a montré des progrès constants, même s’il reste très perfectible au shoot, à toutes les distances. Le cousin d’Alexis Ajinça (pivot international et NBA) évolue dans un registre d’ailier athlétique, bon défenseur et vite vers le cercle. Il a participé cet été à l’Euro 2022, pour 7,1 points et 3,1 rebonds. À son aise en début de saison : 8,3 points (60 % à deux-points, 40 % à trois-points) et 2,3 rebonds en préparation, 0 point (0/2 à trois-points), 5 rebonds, 2 passes et 3 d’évaluation en coupe de France, 11,3 points (50,0 % à deux-points, 34,8 % à trois-points), 3,0 rebonds et 1,3 passe pour 9,3 d’évaluation en 4 matches de Leaders Cup.

Melvin Ajinça (photo Grégory Portelette)

William Pfister

Né le 5 janvier 1995 (27 ans) – 2,03 m – Poste 4-5 – Français

Stats Pro B : 5,8 points à 65,8 % à deux-points et 15,4 % à trois-points, 4,9 rebonds, 1,1 passe, 0,6 interception, 1,0 balle perdue pour 9,7 d’évaluation en 20 minutes (32 matches)

Le soutier du SQBB, pas là pour les fantaisies mais plus pour amener de la défense, du rebond, du liant collectif. Passé par le centre de formation de Bourg (2012-13), il a partagé la saison suivante entre NM1 (Montbrison) et Espoirs antibois avant de traverser l’Atlantique pour deux ans en Junior College et deux autres en NCAA. Il est revenu en France en 2018, à Golbey Épinal (NM1) puis à Caen (NM1) avant d’arriver à Saint-Quentin en 2020. Un joueur qui shoote peu, bien qu’assez adroit. Ce qui ne l’empêche pas d’être en progrès statistiques. Le co-capitaine avec Benoît Gillet. Dans son registre en début de saison : 6,3 points (67 % à deux-points, 0/3 à trois-points) et 4,0 rebonds en préparation, 9 points (4/11 aux tirs), 4 rebonds, 2 passes et 7 d’évaluation en coupe de France, 2,0 points (50,0 % à deux-points), 2,5 rebonds et 1,0 passe pour 5,5 d’évaluation en 2 matches de Leaders Cup. Il n’a pas participé aux deux derniers matches.

Emmanuel Wembi

Né le 24 octobre 1997 (24 ans) – 2,05 m – Poste 5 – Américano-Congolais (Cotonou)

Stats EstLatBL (Estonie/Lettonie) : 12,3 points à 54,2 % aux tirs dont 11,8 % à trois-points, 9,2 rebonds, 2,3 passes, 1,2 contre, 1,7 interception, 2,3 balles perdues pour 19,2 d’évaluation en 28 minutes (26 matches)

Il figure comme la principale incertitude du recrutement, notamment parce qu’il n’a pas une grosse expérience du basket professionnel : formé en NCAA II (2017-19), il a connu ensuite la Croatie (Alkar Sinj) et l’Estonie (Kalev Tallinn et Tartu) ces dernières saisons. De son nom complet Emmanuel Tondjo Wembi, il se présente comme un pivot défenseur et rebondeur, adroit près du cercle. Mais, hormis en coupe de France, il n’a pas apporté de vraies garanties lors de ses premières apparitions : 7,0 points (54 % à deux-points) et 4,8 rebonds en préparation, 17 points (6/9 aux tirs), 3 rebonds et 15 d’évaluation en coupe de France, 4,3 points (57,1 % à deux-points, 50,0 % aux lancers francs), 4,3 rebonds et 1,0 passe pour 8,0 d’évaluation en 4 matches de Leaders Cup. À voir sur la durée…

Emmanuel Wembi (photo Grégory Portelette)

Le coach

Julien Mahé

Né le 23 avril 1983 (39 ans) – Français

Sa nomination comme coach de l’année de Pro B en 2021 prouve son influence sur le jeu du SQBB. Formateur dans l’âme, il est également adepte d’un jeu d’attaque collectif et esthétique. Après avoir commencé à coacher dans les divisions régionales à tout juste 20 ans, il a démarré sa carrière professionnelle d’entraîneur en 2004 au centre de formation de Chalon avant de prendre en mains les féminines du club en 2006, pour deux saisons. Il est ensuite parti à Dijon, où il a coaché les Espoirs avant de prendre la responsabilité du centre de formation puis de devenir entraîneur adjoint. En 2013, il a signé à Gravelines-Dunkerque, coachant d’abord les Espoirs tout en étant adjoint de l’équipe première. Il a ensuite été promu entraîneur en chef de l’équipe, mais il n’est pas reconduit à l’issue de la saison 2018-19. En février 2020, il arrive à Saint-Quentin pour remettre sur les rails une équipe à la dérive. Depuis, il a fait constamment progresser l’équipe.

Julien Mahé (photo Grégory Portelette)

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Étonnant. Chaque saison ou presque depuis que le club est remonté en Pro B, Saint-Quentin figure en bas de classement dans les prévisions d’avant-saison. Pourtant, depuis deux ans, les pronostiqueurs rougissent au coup de sifflet du dernier match de saison régulière. À chaque fois, les Saint-Quentinois y figurent sur le podium, à la troisième place, avec le même bilan de 22 victoires pour 12 défaites. Et ce alors que le SQBB figure parmi les « pauvres » de la division : 13e budget et 14e masse salariale de Pro B en 2021-22.

Deux saisons successives d’un tel acabit prouvent qu’il ne s’agit pas d’un « miracle ». Si en 2020-21, le SQBB a été porté par les fantastiques saisons de Parker Jackson-Cartwright (aujourd’hui à l’ASVEL après avoir été couronné MVP du championnat allemand) et Hugo Besson (aux Mets 92 après avoir été drafté 58e par les Milwaukee Bucks), le club ne présentait pas en son sein de révélations de ce type lors du dernier exercice. Ce qui, on l’a vu, n’a pas empêché cette équipe d’égaler son aînée…

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Photo : Melvin Ajinça (Grégory Portelette)

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