In extremis, le Poitiers Basket 86 a pu retrouver le sourire en fin d’exercice dernier : certes, il lui a fallu attendre la dernière journée de la saison régulière pour atteindre les playoffs (9e avec 18 victoires et 16 défaites) avant de chuter en quart-de-finale face au futur promu Orléans mais, après une année 2017-18 calamiteuse, conclue par un maintien arraché lui aussi lors de la dernière journée (16e avec 11 victoires et 23 défaites), un tel redressement a fait du bien dans les têtes poitevines.
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Après cette saison plutôt rassurante à défaut d’être totalement convaincante (le club aurait sans doute fait mieux sans les innombrables changements d’effectif auxquels il a dû faire face), le président Louis Bordonneau a en premier lieu pris la décision de prolonger une nouvelle saison l’entraîneur Ruddy Nelhomme, qui officie au club depuis 2007. Et tous deux se sont attachés à construire une équipe à forte tonalité francophone. Si Kévin Harley, après une saison qui l’a vu exploser en Pro B, a rejoint l’étage supérieur et si l’un des « historiques » du club, Arnaud Thinon (au club depuis 2013) est parti vers d’autres aventures, c’est surtout au niveau du contingent non-JFL que le ménage a été effectué, aucun joueur étranger hormis J.R. Reynolds (arrivé en cours de saison dernière) n’étant reconduit. En plus du combo-guard américain, l’inamovible Pierre-Yves Guillard (il va vivre sa 19e saison à Poitiers !), Mickaël Var, Kévin Mendy et les jeunes Jim Seymour et Clément Desmonts seront toujours de la partie, ainsi que Christopher Dauby et Julian Ngufor, nouveaux produits du centre de formation poitevin. Pour les accompagner, Ruddy Nelhomme a fait appel à deux « vieilles » connaissances, Carl Ona Embo et Bathiste Tchouaffé, tous deux formés au club. Mais aussi à Abdoulaye Mbaye, l’ancien meilleur scoreur français de Pro A et au pivot sénégalais Pape Badji, qui sort d’une saison gâchée par les blessures à Châlons-Reims.
Au total, ce sont pas moins de sept joueurs sur 12 qui sont passés par le centre de formation de Poitiers (Pierre-Yves Guillard, Bathiste Tchouaffé, Mickaël Var, Jim Seymour, Clément Desmonts, Christopher Dauby et Julian Ngufor). Et les 12 sont francophones (ou au moins connaissent un tant soit peu la langue pour J.R. Reynolds, qui a quand même joué sept ans en France…). Une volonté délibérée, qui mérite d’être saluée. Mais qui soulève quand même (le côté franco-français, pas la francophonie des joueurs) des doutes sur le niveau auquel l’ensemble peut prétendre. Certains ne sont plus tout jeunes (Reynolds, Guillard), d’autres n’ont pas encore émergé (Tchouaffé, Seymour…), d’autres encore doivent apporter des certitudes sur leur niveau et leur régularité (Ona Embo, Mbaye). Le fait de ne posséder que deux non-JFL sous contrat (Reynolds, Badji) permettra sans doute au club d’effectuer des retouches si la recette « franco-française » ne donne pas les résultats escomptés. En tout cas, si Poitiers manifeste son ambition de faire mieux que la saison dernière, il lui faut déjà espérer obtenir a minima un maintien aisé, de manière à envisager sereinement l’arrivée (prévue pour 2021) de l’Arena Futuroscope de 5 000 places, qui remplacera avantageusement l’actuelle salle Saint-Éloi (2 270 places). Et si tous les éléments du puzzle s’emboîtent bien, le PB86 pourra viser plus haut.
« La première ambition est d’installer le club parmi les neuf premières places du championnat, le plus haut possible. Avec comme objectif plus global de le stabiliser dans le haut de tableau du basket français et de continuer à le faire grandir. Au niveau de l’équipe, il faut que nous soyons agressifs défensivement et que l’on exploite le jeu rapide. » Ruddy Nelhomme, entraîneur principalLes deux joueurs à suivre
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Bathiste Tchouaffé (1,97m, 21 ans)
À sa sortie du Centre Fédéral, en 2016, le jeune homme passé par le centre de formation de Poitiers (en U15) suscitait maints espoirs. Que, pendant trois saisons en Pro A/Jeep Élite, à Nanterre puis à Bourg-en-Bresse, il n’a pas concrétisés. N’ayant pas vraiment progressé dans ses statistiques (et même vu son adresse chuter de 32,3 % à 19,4 % à trois-points en trois ans) ni gagné en temps de jeu, le natif de… Poitiers a donc considéré, en accord avec le club bressan, qu’un passage par la Pro B lui serait certainement profitable. C’est ainsi qu’il a été prêté à son club formateur, où il va devoir retrouver la confiance qui semble l’avoir fui pendant ces dernières années. En réglant la mire au tir et en gagnant en agressivité, il devrait pouvoir prouver que les espoirs placés en lui n’étaient pas vains.
Pape Badji (2,06m, 27 ans)
5,4 points (à 40,0 % aux tirs) et 5,8 rebonds pour 6,0 d’évaluation : il ne faut pas se fier aux statistiques de la saison dernière dans les rangs de Châlons-Reims pour jauger l’international sénégalais. Une blessure au genou l’a empêché de disputer plus de 5 rencontres de Jeep Élite, dont deux à l’occasion d’une reprise certainement précipitée (synonyme de rechute et de fin de saison…). Avant cela, le natif de Dakar avait connu un exercice 2017-18 à Willebroek, en Belgique, certainement bien plus conforme à son réel niveau : 14,6 points (54,2 % aux tirs) et 7,1 rebonds pour 16,9 d’évaluation. C’est évidemment ce Pape Badji-là que Poitiers s’attend à voir évoluer sous ses couleurs, apportant sa puissance et son jeu dos au panier.
Arrivées : Pape Badji (Châlons-Reims, Jeep Élite), Carl Ona Embo (Caen), Abdoulaye Mbaye (Fos-sur-Mer, Jeep Élite), Bathiste Tchouaffé (Bourg-en-Bresse, Jeep Élite, prêt).
Départs : Ron Anderson Jr (La Rochelle, NM1), Yanik Blanc (Saint-Quentin), Norville Carey, Paul Delaney (Ashkelon, Israël), Kévin Harley (Boulazac, Jeep Élite), Warren Niles, Efe Uwadiae-Odigie (Radom, Pologne), Arnauld Thinon (La Rochelle, NM1).
Effectif 2019-20 :
Meneurs : Carl Ona Embo, J.R. Reynolds (Américain)
Extérieurs : Abdoulaye Mbaye, Bathiste Tchouaffé, Kévin Mendy, Clément Desmonts, Christopher Dauby, Julian Ngufor
Intérieurs : Mickaël Var, Pierre-Yves Guillard, Pape Badji (Sénégalais, Cotonou), Jim Seymour
Le cinq majeur probable :
Ona Embo – Reynolds – Mendy – Var – Badji
Entraîneur : Ruddy Nelhomme Assistant : Antoine Brault et Andy Thornton-Jones
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Après cette saison plutôt rassurante à défaut d’être totalement convaincante (le club aurait sans doute fait mieux sans les innombrables changements d’effectif auxquels il a dû faire face), le président Louis Bordonneau a en premier lieu pris la décision de prolonger une nouvelle saison l’entraîneur Ruddy Nelhomme, qui officie au club depuis 2007. Et tous deux se sont attachés à construire une équipe à forte tonalité francophone.
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Photo d’ouverture : Poitiers Basket 86- StudioLudo
