Le Rouen Métropole Basket n’est plus une surprise. Alors qu’il dispose pourtant de l’une des plus petites masses salariales de Pro B (13e l’an dernier), le RMB surfe en effet sur une réussite insolente depuis qu’Alexandre Ménard en a repris les rênes, à l’orée de la saison 2017-18 : 8e avec 17 victoires et autant de défaites puis une demi-finale de playoffs la première année, 4e avec 24 victoires et 10 défaites puis une rageante (mais indiscutable) défaite en finale de playoffs face à Orléans.
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Dès lors, sachant que par ailleurs la masse salariale et le budget du club sont en augmentation, comment imaginer que l’équipe de Seine-Maritime puisse viser autre chose qu’une prestation du même ordre, quand bien même la concurrence serait encore plus féroce que les années passées ? Pour assouvir ces ambitions de playoffs, voire de montée (même si tout le monde au club est bien conscient que cette tâche sera des plus ardues), Alexandre Ménard – qui a prolongé jusqu’en 2023 – peut se satisfaire d’avoir réussi à conserver une bonne part des forces vives de l’équipe. Si Jean-Baptiste Maille et Jessie Bégarin n’ont logiquement pas résisté aux sirènes de la Jeep Élite et si Lasan Kromah et Al’Lonzo Coleman ont trouvé un contrat sous d’autres cieux, Jamar Diggs, Benoît Injaï, Emmanuel Monceau, Carl Ponsar (pourtant courtisé à l’étage supérieur), Zimmy Nwogbo et Earvine Bassoumba seront toujours de la partie, du moins dès qu’ils seront remis sur pied en ce qui concerne Monceau et Ponsar.
À partir de cette base déjà solide, Rouen s’est renforcé sur toutes ses lignes. Tout d’abord en signant Jérôme Cazenobe, l’un des pivots les plus rentables de Pro B, première recrue du club. Ensuite en attirant le meneur-arrière Samir Mekdad du Havre (où il a été finaliste des playoffs de NM1), un habitué de la Pro B. Sur les ailes, Alexandre Ménard a choisi Andre Spight, un arrière américano-arménien (sa mère est arménienne) scoreur, et Domagoj Bosnjak, ailier croate international dans toutes les catégories de jeunes mais peu en vue l’année passée au Cedevita Zagreb. Enfin, pour pallier les absences longue durée d’Emmanuel Monceau (retour prévu mi-novembre) et Carl Ponsar (mi-octobre), le club a été chercher le bien connu ailier Max Kouguère, qui sort d’une saison morose avec Antibes, conclue sur une relégation en Pro B.
Avec des créateurs, des scoreurs, des joueurs de collectif et des « soutiers » sur tous les postes, le RMB présente un effectif équilibré, a priori apte à jouer les premiers rôles, surtout si ses jeunes joueurs (Injaï, Ponsar, Bassoumba) continuent à progresser. Si tout se passe bien pour le club, qu’il n’est pas trop freiné par les blessures, il dispose de tous les atouts pour viser le haut du tableau et les playoffs.
« L’ambition, c’est d’être régulièrement présent en playoffs. Pour, à terme, sans qu’on sache bien quelle sera la longueur du terme, retrouver l’élite. On ne peut pas programmer une montée ou un titre. Il faut au moins tous les ans être dans le Top 8 et jouer les playoffs. Mais le championnat est dense, donc ça sera dur ! » Alexandre Ménard, entraîneur principalLes deux joueurs à suivre
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Andre Spight (1,91m, 24 ans)
Drôle de parcours que celui du natif de Pasadena (dans la grande banlieue de Los Angeles) : trois facs différentes entre 2013 et 2018 (22,5 points, 40,0 % à trois-points, 3,9 rebonds, 3,7 passes à Northern Colorado en 2017-18) puis quatre clubs pour sa saison de rookie : un passage éclair à Mornar Bar (Monténégro), 6 matchs aux Helsinki Seagulls (Finlande) pour 21,8 points et 4,2 rebonds avant de jouer 7 parties avec Istanbul BB (1e division turque) pour 5,7 points (26,1 % à trois-points) et 1,1 rebond puis de finir la saison en G-League avec le Wisconsin Herd (3,1 points en 9 matchs). Plutôt chaotique de la part de l’international arménien (la nationalité de sa mère), qui a terminé meilleur marqueur du championnat d’Europe 2016 des « petits pays », titres de MVP et de champion d’Europe à la clé (21,2 points). Un joueur intrigant, mais qui devrait s’adapter au niveau de la Pro B : en deux matchs de Leaders Cup, il a laissé des ardoises à 19 et 20 points (à 47,1 % à trois-points) pour aller avec ses 5,5 passes (et 19,0 d’évaluation).
Earvine Bassoumba (2,05m, 23 ans)
Le potentiel du natif de Brazzaville (Congo) ne fait aucun doute : en 2016-17, avec les Espoirs du Mans, il tournait à 21,7 d’évaluation. Mais, depuis, il laisse les observateurs sur leur faim. Arrivé à Rouen à la sortie du centre de formation du MSB pour parfaire son apprentissage, ses deux premières saisons n’ont pas été synonymes de progression fulgurante : 3,7 points (57,0 % aux tirs) et 2,4 rebonds pour 4,8 d’évaluation en 2017-18 ; 4,2 points (à 54,7 %) et 3,3 rebonds pour 5,9 d’évaluation la saison dernière. Travailleur, concentré mais manquant d’explosivité, Earvine Bassoumba pourrait franchir un cap cette saison, comme le laisse augurer sa prestation lors de la 2e journée de Leaders Cup : 22 points à 80 %, 10 rebonds et 2 contres pour 32 d’évaluation. Il ne réalisera pas à chaque journée de tels cartons, mais son entraîneur espère bien qu’il gagne en régularité à un haut niveau de performance. Il semble en avoir les moyens et dispose avec Jérôme Cazenobe, l’autre pivot rouennais, d’un exemple à suivre. Il est temps de tenir ses promesses !
Arrivées : Domagoj Bosnjak (Cedevita Zagreb, Croatie), Jérôme Cazenobe (Denain), Samir Mekdad (Le Havre, NM1), Andre Spight (Wisconsin, G-League), Max Kouguère (Antibes, Jeep Élite).
Départs : Jessie Bégarin (Châlons-Reims, Jeep Élite), Al’Lonzo Coleman (Hapoel Afula, Israël), Lasan Kromah (Rhodes, Grèce), JeanBaptiste Maille (Châlons-Reims, Jeep Élite), Marvin Mokono.
Effectif 2019-20 :
Meneurs : Jamar Diggs (Américain), Samir Mekdad (Franco-Algérien, JFL)
Extérieurs : Andre Spight (Américano-Arménien, Bosman), Benoît Injaï, Domagoj Bosnjak (Croate, Bosman), Emmanuel Monceau, Max Kouguère (Centrafricain, JFL)
Intérieurs : Zimmy Nwogbo (Américano-Nigérian, Cotonou), Carl Ponsar, Jérôme Cazenobe, Earvine Bassoumba (Congolais, JFL)
Le cinq majeur probable :
Diggs – Spight – Bosnjak – Nwogbo – Cazenobe
Entraîneur : Alexandre Ménard Assistant : Mathieu Latard, Clément Veyronnet
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Dès lors, sachant que par ailleurs la masse salariale et le budget du club sont en augmentation, comment imaginer que l’équipe de Seine-Maritime puisse viser autre chose qu’une prestation du même ordre, quand bien même la concurrence serait encore plus féroce que les années passées ? Pour assouvir ces ambitions de playoffs, voire de montée (même si tout le monde au club est bien conscient que cette tâche sera des plus ardues), Alexandre Ménard – qui a prolongé jusqu’en 2023 – peut se satisfaire d’avoir réussi à conserver une bonne part des forces vives de l’équipe.
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Photo d’ouverture : RMB
