A suivre jusqu'au premier entre-deux des tournois de basket des Jeux Olympiques de Paris, le samedi 27 juillet, une série de rétrospectives sur les éditions précédentes.
Cet article a été rédigé en 1988 pour le mensuel Maxi-Basket, à l’occasion du 40e anniversaire de la médaille d’argent de l’équipe de France aux Jeux Olympiques de Londres. La seule avant celles de Sydney en 2000 et de Tokyo en 2021. Jamais depuis leur exploit les acteurs n’avaient été alors sollicités pour ouvrir leur boîte à souvenirs. Nous avions consulté au préalable quelques archives dont les collections du quotidien L’Equipe, absolument indispensable, avant de joindre par téléphone Jacques Perrier, René Chocat, Maurice Girardot et Lucien Rebuffic, et de rencontrer André Buffière et Raymond Offner, qui sur les Champs-Elysées -ça ne s’invente pas- nous avait montré sa précieuse médaille. Raymond Offner nous avait plusieurs fois contacté par la suite et nous avait remercié de cet article qui avait incité la fédération, nous avait-il dit, à tous les réunir avec le coach Robert Busnel et le « masseur » François, lors du tournoi de Noël suivant. Tous sont décédés aujourd’hui et cette rétro à laquelle nous n’avons pas retranché une virgule, est un hommage que nous leur rendons 36 ans plus tard.
Le meneur de jeu est devenu le coach le plus bardé de décorations de l'histoire du basket français. Aujourd'hui, il est manager général du Racing. Il s'agit d'André Buffière. Un autre est depuis de nombreuses années le président de l'AS Monaco. Son nom, Yvan Quenin. Quant à l'entraîneur, Robert Busnel, il est désormais le président de la Fédération Internationale. Certains autres fréquentent encore les salles de basket, plusieurs fois par semaine, pour donner un petit coup de main, dans l'anonymat. Quelques-uns sont de paisibles retraités qui ont enfilé des charentaises. Ils ont coupé les ponts avec le milieu, et se contentent de suivre les matches à la télé. Tous ont dans un coin de leur mémoire le souvenir de ce fabuleux mois d'août 1948.
A Fontainebleau, dans des baraques en bois abandonnées par les Américains...
Londres, les Jeux de l'après-guerre. L'Angleterre, meurtrie par des années de lutte, était encore sous perfusion. La viande, le lait, le beurre demeuraient sévèrement rationnés. Les athlètes étaient hébergés à Uxbridge, dans un ensemble de casernes grises avec des dortoirs bruyants. Le Comité Olympique Français avait acquis quelque 200 tonnes de victuailles, mais celles-ci, en souffrance du côté de Calais, pourrissaient sur place. Seul le vin, notre potion magique, était parvenu à bon port. Peu importe. Ces Jeux étaient ceux de la reconstruction, de la bonne humeur, du plaisir de vivre de nouveau en paix.