Gabriel Iffe Lundberg. Ce nom est désormais connu dans toute l’Europe, suite à la formidable aventure de l’équipe nationale danoise, et à son transfert en février au CSKA Moscou.
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Selon les spécialistes locaux, les seuls joueurs danois à avoir émergé au plus haut niveau européen sont au nombre de quatre. Michael Dah Andersen, un pivot de 2,13m, qui a joué une saison à la Virtus Bologne, Mikkel Langager-Larsen, passé par le Real Madrid et Milan, Christian Drejer, drafté par les New Jersey Nets sans jamais poser ses baskets sur un parquet de NBA, mais qui a porté les maillots du FC Barcelone et du Virtus, et Shavon Shields, actuellement à Milan où il se fend de 13,1 points en moyenne en Euroleague, né de père américain et de mère danoise et qui n’a disputé qu’un seul match pour l’équipe nationale. Dénominateur commun : ils ont tous été formés dans une université américaine. Il n’est pas fait mention dans cette liste de David Andersen, celui-là même qui fréquenté cinq saisons la France entre Strasbourg et Villeurbanne, qui possède le passeport danois via ses origines paternelles mais qui est pleinement australien.
Le combo guard Gabriel Iffe Lundberg (1,93m, 26 ans) est un produit à 100% du basket danois et sa signature au CSKA Moscou en février est un véritable événement. On allait écrire miracle tant le basket de son pays apparaissait, il n’y a pas longtemps, comme tiers-mondiste. De plus, son point de chute est le vainqueur de l’Euroleague à quatre reprises depuis le début du millénaire. « Je déménage au CSKA Moscou et c’est absolument fantastique. Ils m’ont suivi pendant une grande partie de cette saison et en raison de mes performances, ils voulaient me prendre. C’est en soi un immense honneur. À mon avis, c’est probablement la meilleure équipe d’Europe et au moins l’une des trois premières. Lorsqu’un tel club vous veut, vous acceptez cette offre. Jouer au plus haut niveau en Europe est une opportunité que j’attendais depuis longtemps, donc je suis vraiment excité et ce sera fun », commenta Iffe Lundberg au moment de s’embarquer pour la Russie. Un bonheur partagé par tous au Danemark. Ainsi le directeur sportif de l’équipe nationale, Jens Dossing déclara : « C’est énorme pour le basket danois d’avoir un joueur au plus haut niveau en Europe, dans une équipe comme le CSKA Moscou. Je suis incroyablement fier d’Iffe et heureux en son nom. Il a été incroyable de suivre son parcours des Falcons à Copenhague, puis à Horsens et plus tard en Europe, qui se termine maintenant par un contrat avec l’une des plus grandes équipes de basket-ball du monde. C’est absolument incroyable et je voudrais souligner l’approche professionnelle et patiente d’Iffe dans sa carrière. Il a pris les mesures logiques en amont et il a juste travaillé dur pour améliorer les lacunes qu’il avait dans son jeu. Tout le monde peut en apprendre quelque chose. De plus, je voudrais souligner son humilité, qui est à la fois combinée à une énorme confiance en soi et à la conviction que tout peut être fait si vous y travaillez. »
https://www.youtube.com/watch?v=8njD5BBkQb8&ab_channel=RealSPGHighlights
Bien des avantages
Iffe Lundberg est arrivé au CSKA en provenance du Zielona Gora, un club polonais engagé en VTB League, et en compagnie du pivot Michael Eric, qui était jusque-là au Turk Telecom. Le club moscovite n’a pas lésiné sur les moyens payant des buyouts à hauteur de 550 000 euros. Il faut dire qu’il était dans une mauvaise passe avec la blessure jusqu’à la fin de la saison de Nikola Mulitonov, celle temporaire de Tornike Shengelia, tandis que Will Clyburn se remettait à la compétition, et Mike James était sujet à des problèmes familiaux.
À ce moment de la saison, les joueurs susceptibles de renforcer le CSKA n’étaient pas légion car il fallait qu’ils n’appartiennent pas à un club d’Euroleague. De plus, les deux joueurs pouvaient rejoindre l’équipe russe rapidement, ce qui n’aurait pas été le cas pour un Américain en provenance de son pays qui doit subir les contraintes de quarantaine en raison du Covid-19. Autre élément en faveur de Lundberg : il avait cumulé 22 points et 5 passes lors d’une victoire sur son futur employeur en Pologne lors d’un match de VTB League.
Le Danois avait la possibilité de compenser l’absence temporaire du Letton Jānis Strēlnieks, victime d’une déchirure musculaire à la jambe gauche, et d’être une sauvegarde si jamais Mike James avait de nouveau des perturbations émotionnelles. La plus grande interrogation concernait l’adaptabilité de Lundbreg qui jusque-là avait besoin du ballon et de beaucoup shooter pour être efficace. Le staff du CSKA a fait confiance au fait que c’est un garçon calme et équilibré, une sorte d’antithèse de Mike James.
Iffe Lundberg sait d’où il vient. D’un petit pays de moins de 6 millions d’habitants connu pour sa bière Carlsberg, le smørrebrød, un plat traditionnel, son amour du vélo et la petite sirène de Copenhague. Pas par son basket. « Au Danemark, de nombreux enfants font du sport. Les sports les plus populaires sont le football, le handball, le tennis et le badminton. Je ne sais pas si vous le saviez, mais notre équipe a remporté le championnat du monde de handball cette année. Le basketball n’est pas très populaire, mais j’espère qu’un jour cela changera », a commenté Iffe Lundberg aux médias russes.
Il ne ressent pas la pression
Pourquoi Iffe, au fait ? C’est le diminutif de Ifeinechuku, qui signifie « rien n’est impossible à Dieu ». « Ma mère est Nigériane, mais je ne connais pas encore mes racines africaines aussi bien que je le souhaiterais, mais je vais y remédier. J’espère visiter le Nigéria un jour, quand j’aurai un peu plus de temps libre et qu’il n’y aura pas de restrictions. »
Iffe a commencé le basket à 5-6 ans en suivant l’exemple de son frère aîné et il confie que dès qu’il a acheté un ballon, il savait que cela deviendrait en quelque sorte l’œuvre de sa vie. Dès son plus jeune âge, il a joué avec des garçons plus vieux que lui. Son frère l’a emmené partout sur les terrains avec des copains, des anciens équipiers, des joueurs d’autres clubs. « Je ne pouvais pas être plus fort qu’eux, alors je devais agir plus intelligemment, en essayant de trouver des shoots ouverts, une bonne passe. Alors, quand j’ai rejoint la première équipe adulte, je me sentais comme un poisson dans l’eau. » Iffe Lundberg a donc suivi la filière danoise mais sans éclats à ses débuts car il était un peu lourdeau et c’est en grandissant qu’il a amélioré son physique.
Sa montée en puissance est survenue avec son transfert à Manresa, alors en LEB Gold espagnole, qu’il a accompagné en Liga Endesa. « En Espagne, ils jouent un basket tactique et intelligent. Surtout les jeunes joueurs espagnols. Dans leur jeunesse, ils appréhendent toutes les fonctionnalités du jeu très rapidement, beaucoup plus vite qu’au Danemark. C’est quelque chose que les Danois pourraient certainement améliorer. Cela étant dit, je me suis adapté assez rapidement », affirme t-il. De fait, dès sa deuxième saison, il était à 10,4 points et 9,9 rebonds. Il a ensuite effectué un crochet par Tenerife, statistiquement moins convaincant. Il s’est parfaitement fondu dans le paysage local. « Après trois ans là-bas, je dirais que je parle bien l’espagnol. J’ai été beaucoup aidé par des coéquipiers, des cours privés, des applications d’apprentissage des langues sur le téléphone. »
Il a ensuite signé à Zielona Gora, qui participe conjointement à la ligue polonaise et la VTB League. Là, il s’est totalement éclaté avec 20,4 points et 20,2 d’évaluation en moyenne dans la ligue supranationale à majorité russe. On imagine que son départ a été ressenti comme un déchirement sur le plan sportif et pour le suppléer, le club polonais a fait appel au Grec Nicos Pappas, qui a joué 7 ans au Panathinaikos.
Le Danois n’avait fait que croiser précédemment ses nouveaux équipiers mais assure avoir été accueilli à bras ouverts. Et même s’il change de statut, il demeure très serein. « Il y a probablement de la pression, mais je ne la sens pas. J’aime jouer sous pression – cela aide à tirer le meilleur parti de mon jeu, cela ajoute de la motivation. Certains athlètes peuvent crouler sous la pression et ne pas performer aussi bien qu’ils le peuvent, mais cela ne m’arrive pas. Le passage au CSKA s’accompagne de grandes responsabilités, comme chaque étape importante de la vie. Je crois qu’à ce stade de ma carrière, je suis prêt à relever un tel défi. Je suis ici pour aider l’équipe à gagner et notre objectif ultime est de remporter tous les titres qui peuvent être remportés. Rejoindre une nouvelle équipe quatre mois avant la fin de la saison est toujours difficile. Une fois de plus, je devrai faire mes preuves, comme cela s’est déjà produit. C’est l’équipe la plus connue d’Europe. Je vais devoir gagner le respect de mes camarades et du staff d’entraîneurs. Jusqu’à présent, il semble que je me débrouille plutôt bien. Mais j’ai encore besoin de m’adapter au concept et au système. La philosophie du CSKA est maintenant de toujours avoir deux meneurs de jeu sur le terrain. Il n’y a pas de meneur de jeu traditionnel pour passer tout le temps avec le ballon et pas de deuxième arrière pour simplement tirer. »
Oui, les débuts de Lundberg sous les couleurs du CSKA sont très encourageants puisque sur ses trois premiers matches d’Euroleague, il a généré 10,7 points – en convertissant la moitié de ses shoots à trois-points – et 10,7 d’évaluation en 25 minutes de temps de jeu moyen avec souvent Mike James à ses côtés. Remarquable pour un rookie.
Être un exemple pour les jeunes de son pays
C’est l’aventure de l’équipe nationale danoise qui constitue la plus belle épopée de la saison européenne, même si elle n’a pas connu un happy end. Le Danemark s’est élancé dans un groupe de pré-qualification avec la Suisse et le Luxembourg pour gagner le droit de jouer les qualifications et d’ensuite mettre au tapis la Lituanie et la République Tchèque, avant de se retrouver barré par la Lituanie et un contre de Mantas Kalnietis, quasiment au buzzer, 76-77. Il faut savoir que ce match décisif s’est joué dans la bulle de Vilnius, alors qu’en temps normal, c’est le Danemark qui aurait été le recevant. « Personne n’avait rêvé que nous arriverions à un endroit où nous battrions la Lituanie deux fois en trois mois. Je pense que cela aurait été différent si nous avions joué devant 6-7-8 000 personnes à Copenhague. Ce sont des sentiments mitigés parce que nous étions si proches, mais nous sommes également fiers d’être si proches, » a commenté l’entraîneur national Erez Bittman.
Sur l’ensemble de la compétition, Iffe Lundberg a eu un apport de 25,3 points (48,4% à trois-points), 5,8 rebonds, 4,3 passes pour 24 d’évaluation, alors que le deuxième danois dans cette statistique est Kevin Larsen avec 13. Et donc, le chef de meute n’a pas eu le feu vert pour participer aux deux derniers matches, retenu par ses nouvelles obligations au CSKA. Sa fédération a bien essayé qu’il soit présent à au moins l’un des deux matches, mais le club moscovite n’a rien voulu savoir. « Être autorisé à représenter le Danemark a été une expérience incroyable pour moi. L’un des plus grands honneurs que vous puissiez connaître en tant qu’athlète est d’être autorisé à représenter votre pays dans le sport que vous pratiquez, ce fut donc un plaisir. Mais bien sûr, ce n’est pas un adieu, c’est juste un tournoi. Je ne sais pas quand ce sera le cas, mais je suis sûr que je jouerai probablement un jour à nouveau pour l’équipe nationale. »
Iffe a l’objectif de se couvrir de lauriers avec le CSKA et aussi une mission très noble : être un exemple pour les jeunes Danois. « Honnêtement, c’est l’une des principales raisons pour lesquelles je joue au basket. Je voudrais devenir une source d’inspiration pour les enfants, pour les prochaines générations. S’ils pouvaient un jour regarder d’autres athlètes, moi-même, et penser : « Je veux être comme Iffe » et « Je veux travailler aussi dur que lui », cela signifierait beaucoup pour moi. »
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Selon les spécialistes locaux, les seuls joueurs danois à avoir émergé au plus haut niveau européen sont au nombre de quatre. Michael Dah Andersen, un pivot de 2,13m, qui a joué une saison à la Virtus Bologne, Mikkel Langager-Larsen, passé par le Real Madrid et Milan, Christian Drejer, drafté par les New Jersey Nets sans jamais poser ses baskets sur un parquet de NBA, mais qui a porté les maillots du FC Barcelone et du Virtus, et Shavon Shields, actuellement à Milan où il se fend de 13,1 points en moyenne en Euroleague, né de père américain et de mère danoise et qui n’a disputé qu’un seul match pour l’équipe nationale. Dénominateur commun : ils ont tous été formés dans une université américaine. Il n’est pas fait mention dans cette liste de David Andersen, celui-là même qui a fréquenté cinq saisons la France entre Strasbourg et Villeurbanne, qui possède le passeport danois via ses origines paternelles mais qui est pleinement australien.
Le combo guard Gabriel Iffe Lundberg (1,93m, 26 ans) est un produit à 100% du basket danois et sa signature au CSKA Moscou en février est un véritable événement. On allait écrire miracle tant le basket de son pays apparaissait, il n’y a pas longtemps, comme tiers-mondiste. De plus, son point de chute est le vainqueur de l’Euroleague à quatre reprises depuis le début du millénaire. « Je déménage au CSKA Moscou et c’est absolument fantastique. Ils m’ont suivi pendant une grande partie de cette saison et en raison de mes performances, ils voulaient me prendre. C’est en soi un immense honneur. À mon avis, c’est probablement la meilleure équipe d’Europe et au moins l’une des trois premières. Lorsqu’un tel club vous veut, vous acceptez cette offre. Jouer au plus haut niveau en Europe est une opportunité que j’attendais depuis longtemps, donc je suis vraiment excité et ce sera fun », commenta Iffe Lundberg au moment de s’embarquer pour la Russie. Un bonheur partagé par tous au Danemark. Ainsi le directeur sportif de l’équipe nationale, Jens Dossing déclara : « C’est énorme pour le basket danois d’avoir un joueur au plus haut niveau en Europe, dans une équipe comme le CSKA Moscou. Je suis incroyablement fier d’Iffe et heureux en son nom. Il a été incroyable de suivre son parcours des Falcons à Copenhague, puis à Horsens et plus tard en Europe, qui se termine maintenant par un contrat avec l’une des plus grandes équipes de basket-ball du monde. C’est absolument incroyable et je voudrais souligner l’approche professionnelle et patiente d’Iffe dans sa carrière. Il a pris
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Photo d’ouverture: FIBA