Mise en place en 2015, la fusion entre Vichy et Clermont-Ferrand prendra officiellement fin en 2024. Le projet n'a pas séduit et s'est heurté à une levée de boucliers dès son lancement. Frédéric Aguilera, le maire de Vichy, y croyait et regrette une « décision unilatérale » de la Ville de Clermont-Ferrand, dont le désengagement a déjà commencé.
C’est au palais des sports Pierre-Coulon, à deux pas du centre-ville et de ses célèbres cures thermales, que la Jeanne d’Arc Vichy-Clermont Métropole Basket a établi domicile depuis la saison 2021-2022. Fini, donc, l’alternance avec la Maison des Sports, l’antre du Stade Clermontois. Ce retour aux sources est l’une des conséquences visibles du retrait annoncé de la Ville de Clermont-Ferrand du projet vichyssois.
Mise en place en 2015, cette cohabitation entre Vichy, alors de retour en Pro B, et Clermont-Ferrand, mal en point en NM2, n’a pas été un franc succès et prendra fin en 2024. « Populairement, ça n’a pas pris », résume Philippe Goigoux, directeur délégué de la JAVCM depuis juin 2022 et fin connaisseur du basket local.
La JAVCM est un peu ce club mal né, dont supporters et partenaires ont contesté l’intérêt dès sa naissance. Distantes d'une heure de route et situées dans deux départements différents, les deux villes n’ont pas grand-chose en commun. Ni l'histoire, ni la ferveur. « Lors de nos matchs à Clermont-Ferrand, ça sonnait creux », reprend Philippe Goigoux. « Les Vichyssois l’avaient mauvaise d’aller à Clermont d’autant que la Ville a décidé de miser sur le foot (dont le club est aujourd'hui en Ligue 1). »
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« On n’a peut-être pas été au bout du projet »
Les dettes du Stade Clermontois épongées, la municipalité voulait faire fi du basket mais Yann Le Diouris, président de la JAVCM depuis 2013 et fondateur du projet, a convaincu Clermont-Ferrand de se retirer, de manière progressive, du projet. « La fusion, ça faisait 30 ans qu’on en parlait mais au moins, on a essayé donc on n’a pas de regrets », positive Yann Le Diouris, président du club depuis 2013. « C’est compliqué de construire quand il y a une attente très forte car ça met beaucoup de pression sur le club. On n’a peut-être pas été au bout du projet, il y a eu beaucoup d’impatience. » Trop d’impatience, dirons-nous. La Ville de Clermont-Ferrand, qui n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, était lasse de ne pas voir le club retourner au plus haut niveau français, où Vichy a rayonné dans les années 1960-1970 avant de retrouver la Pro A au début du siècle.
« C’est une décision unilatérale de Clermont-Ferrand qui a voulu mettre fin à cette collaboration », souffle Frédéric Aguilera, maire de Vichy et vice-président du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. « Je le regrette car c’est notre seul projet métropolitain. C’était l’incarnation d’un territoire qu’on cherche politiquement à construire. » Depuis deux ans, la JAV a retrouvé des couleurs et est en train de se construire une véritable identité de club. Ce retour aux sources, la devise du club sur ses réseaux sociaux, sonne comme une évidence pour la cité thermale.
Le basket, le « porte-étendard » de Vichy
Quinzième masse salariale de la division, Vichy aimerait retrouver l’élite du basket français à terme. « On ne s’interdit pas de monter mais ce n’est pas l’objectif du club à court terme », rappelle Philippe Goigoux. « Je ne suis pas frileux mais on est en train de construire avec des jeunes donc ça prend du temps. » Seul club professionnel de l’Allier, la JAV reste le « porte-étendard » de la ville, dixit Frédéric Aguilera. « C’est un club emblématique sur lequel on mise énormément », poursuit l’édile. Avant d’ajouter : « J’espère voir la JAV le plus rapidement possible en Betclic Élite mais c’est au club de fixer le timing. »
De notre envoyé spécial à Vichy (Allier).
https://www.basketeurope.com/livenews-fr/en-france/lnb/659500/ce-projet-nest-pas-illusoire-vichy-clermont-la-nouvelle-pouponniere-du-basket-francais/
Photo : Tray Boyd - JAVCM (Charlotte Geoffray)
