Entretien en deux parties. Voici la première.
Quelle était votre vision du basket français et de la LNB lorsque vous étiez directeur de la rédaction du quotidien sportif L’Equipe de 2008 à 2016 ?
« Des clubs plutôt dynamiques. Ça m’intéressait donc je suivais le championnat, qui était dense. Mais c’était inerte. Je faisais la différence entre les clubs, certains émergeaient, d’autres avaient des problèmes comme Pau et Limoges qui étaient en Pro B, mais ce n’était pas très visible. Je n’ai aucun souvenir à L’Equipe de moments où l’ensemble de la rédaction se disait : « Il y a un évènement basket, il faut que l’on suive ». À part l’équipe de France en 2011 et 2013 (NDLR : médailles d'argent et d'or à l'Euro).
Il n’y avait plus d’équipe française en Euroleague...
Ça, c’était un sujet intéressant car il y avait à la fois les connaisseurs basket qui saisissaient l’aspect politique du sujet, au sens noble du terme, au sens grec, et puis il y avait les journalistes, qui suivaient ça d’un peu loin et qui faisaient une traduction immédiate : tu n’es pas en Euroleague, tu es nul ! Tu peux expliquer aux gens tout ce que tu veux sur la politique du basket européen, la FIBA, l’Euroleague, les fédérations nationales, pour eux, « tu n'es pas en Euroleague, ta ligue n’a pas de valeur ». Parce que les gens ont les réflexes du foot, du rugby, et ce n’est pas super passionnant de s’intéresser à la tectonique des plaques. Ça nuisait à l’espace que l’on pouvait consacrer au basket. Quant à la LNB, je n’avais pas une vision très précise de ce que c’était.
Pourquoi après des passages à la FIFA et au Ministère des sports ce retour dans le basket qui est votre sport de base ?
Ce n’est pas un retour puisque en réalité, je n’ai jamais travaillé dans le basket. J’y ai joué mais j’ai arrêté sérieusement d’en faire à 16 ans et demi. Oui, j’ai été un grand lecteur de Maxi-Basket. Mon père a été le directeur du centre de formation de Limoges et de Poissy. C’est un passionné de basket. Il voit aujourd’hui des joueurs et des coaches et il dit : « Je l’ai eu à la détection à tel endroit. » Moi non, je n’ai pas cette connaissance. C’est un sport que j’ai toujours aimé depuis que je suis enfant mais ce n’est pas vraiment un retour. J’ai toujours pensé comme beaucoup de gens qui aiment le basket qu’il y avait quelque chose à faire pour le faire progresser. Je pense qu’il y a des leviers, du potentiel à exploiter. Et c’est un sport qui m’intéresse. Je ne ferai pas ce travail dans d’autres disciplines. Après, je ne partage pas forcément la conviction de certains qui pensent que c’est une belle endormie, incroyable, car toute l’histoire depuis trente ans ne démontre absolument pas ça. Alors, soit il n’y a que des débiles depuis trente ans qui font de la presse basket, dans les clubs, à la ligue, soit ce n’est pas vrai que ça doit être le deuxième, voire le premier sport en Europe.
« On a renoué un dialogue extrêmement constructif et apaisé avec l’Euroleague »
Combien y a-t-il de salariés à la Ligue Nationale de Basket ?
17. Il y en a eu plus à une certaine période notamment celle où il y avait un contrat télé (NDLR : Altice de 2015 à 2019) et des partenariats plus importants.