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Interview Amath Mbaye (Virtus Bologne): « On veut gagner la Champions League! »

Amath Mbaye (2,06m, 29 ans), l’ailier fort français de la Virtus Bologne se prépare à jouer le Final Four de la Basketball Champions League ce vendredi 3 mai à Anvers. Il revient pour nous sur l’événement, sa saison, notamment marqué par ses premières apparitions avec l’équipe de France.

Amath Mbaye (2,06m, 29 ans), l’ailier fort français de la Virtus Bologne se prépare à jouer le Final Four de la Basketball Champions League ce vendredi 3 mai à Anvers. Il revient pour nous sur l’événement, sa saison, notamment marqué par ses premières apparitions avec l’équipe de France.

Vous êtes qualifié pour le Final Four de la Basketball Champions League. Qu’est-ce que cela représente pour vous et qu’est-ce que cela représente pour votre club ?

C’est quelque chose d’énorme. Pour moi, c’est évident, pour le club aussi. Un titre européen dans une carrière ou pour une formation, ce sont des gros enjeux. On le sent tous les jours au club. Pour la Virtus, un club historique avec un grand passé, pouvoir revenir sur la scène européenne de cette façon, et peut être en gagnant un trophée, c’est quelque chose qui est vachement important pour eux. Il y a beaucoup de pression. Que ce soit le club, les fans, les joueurs, tout le monde a envie de gagner. L’enjeu est énorme.

Votre objectif assumé, c’est de soulever le trophée de la BCL ? Pas de : « on est content déjà d’être là, le reste, c’est du bonus » ?

Aucun doute. On veut gagner deux matches de plus. Je trouve qu’on a vraiment bien joué en BCL. On a fait une bonne saison, contrairement au championnat italien où malheureusement on n’a pas réussi à être aussi performant (NDLR: La Virtus est 11e avec 13 victoires pour 14 défaites). Du coup, tout le monde est vraiment concentré sur cet objectif. On la veut ! On va essayer de faire tout ce qu’on peut pour finir sur une bonne note. Après, je ne sais pas expliquer pourquoi on n’a pas sur enchaîner en championnat après notre bonne dynamique en BCL. Si on l’avait compris, ça nous aurait bien aidé.

Vous allez jouer dans une salle de plus de 18 000 places à Anvers, sans doute devant de très nombreux supporters de Bamberg. On ne vit pas ce genre de matches très souvent dans une carrière…

Je m’attends à une grosse ambiance. Kevin Punter (arrière américain, 1,90 m, 25 ans) a joué le Final 4 la saison dernière, il nous a raconté un peu l’atmosphère, l’organisation. C’est quelque chose que tous les joueurs sont impatients de vivre. J’ai hâte. On a vraiment travaillé dur pour en être là. Il faut en profiter et saisir notre chance à fond.

Au-delà des statistiques, est-ce que pour un événement comme celui-là, l’expérience de votre nouveau coéquipier Mario Chalmers, champion NBA avec le Miami de LeBron James et Dwyane Wade, peut vous aider ?

Il a une expérience énorme des grands moments. Des matches à fort enjeu, il connait. Donc ça fait du bien de l’avoir avec nous. Surtout que c’est vraiment un bon coéquipier, il nous parle beaucoup. C’est quelqu’un qui apporte beaucoup de choses positives à l’équipe.

Comment jugez-vous votre saison jusqu’à maintenant ?

Je dirai que c’est mitigé. Ce n’est pas aussi bien que ce que j’espérais. Après, ce n’est pas affreux non plus. Et puis la saison n’est pas terminée. Gagner la BCL changerait drastiquement ma perception de 2019, c’est sûr ! Après, il y a de très très bonnes notes, je pense notamment d’avoir la chance d’être appelé en équipe de France. Ça m’a fait super plaisir et c’est quelque chose qui m’a rendu très fier. Ça a vraiment éclairé ma saison. Je ne sais pas comment le dire mais ça a été une expérience exceptionnelle. Enorme. Au niveau collectif, j’ai beaucoup appris je pense. Après, avec la Virtus, notre saison collective en championnat, et même au niveau individuel, est une déception pour tout le monde. Maintenant, le côté positif, c’est notre saison en BCL. La qualification pour le Final Four et la chance de remporter la compétition est un bel accomplissement.

A niveau personnel, en tant que Français, votre parcours pour parvenir au Final 4 en BCL s’est fait au détriment de vos compatriotes ! Le Mans en huitième, puis Nanterre en quart, vous avez été le bourreau des vôtres !

Ce sont les circonstances… Après, moi, en fait ça m’a fait plaisir parce que ça m’a permis de voir des personnes et des visages que je connais. Quelqu’un comme Pascal (Donnadieu) par exemple que j’ai rencontré avec l’équipe de France, au-delà du résultat, c’est sympa de se croiser ensuite à ce stade au niveau européen chacun dans son club. J’ai aussi vu des gars que je connaissais de mes années espoirs, comme Antoine Eito ou un gars que je connaissais de la fac, comme Cameron Clark. En fait, c’était la première fois que je revenais en France avec un club depuis les espoirs, donc ça m’a fait énormément plaisir. Le fait de gagner après, c’est super pour l’équipe et le club mais j’étais content déjà de jouer en France.

Qu’est-ce que vous savez de l’équipe de Bamberg que vous allez rencontrer en demi-finale ? Qu’est-ce qu’il faut craindre chez eux ?

J’ai joué contre eux l’année dernière quand ils étaient en Euroleague. C’est une équipe bien construite, performante, et qui peut compter sur un joueur comme Tyrese Rice, donc évidemment très dangereuse. Ça va être un match difficile. Mais on a vraiment montré un bon visage cette saison en Champions League, je sens bien, l’équipe, concentrée. Donc je ne m’inquiète pas trop. Si on arrive à imposer notre jeu, si on reste dans nos principes, ça devrait passer.

Quelle est la philosophie de votre équipe ?

Tout le monde connait Kevin Punter chez nous. Offensivement, il est vraiment très impressionnant. Quand il commence à mettre quelques paniers d’affilée, quand il est chaud, c’est vraiment très difficile de l’arrêter. Donc on cherche ça. Mais offensivement, on a vraiment beaucoup d’armes et dès qu’on commence à partager le ballon et à jouer ensemble, c’est là qu’on est les meilleurs. Maintenant, quand on défend bien, on est une équipe pas facile à battre.

Comment jugez-vous le niveau basket de la Champions League désormais ?

L’année dernière, j’ai joué en Euroleague et le niveau est impressionnant. Mais la BCL, même si c’est une compétition jeune, est une compétition forte. Il y a de bonnes équipes, de bons joueurs. J’ai trouvé qu’à partir du moment où on était en playoffs, c’est vraiment là que tu sens le niveau et c’était vraiment pas mal. Il n’y a plus rien de facile.

« Les joueurs qui ont joué pendant les fenêtres, on a tous une part de fierté de savoir qu’on a contribué à qualifier l’équipe. C’est exactement mon état d’esprit »

Pour revenir à ce que vous disiez tout à l’heure, l’équipe de France a été un des sommets de votre saison. Pourquoi cela était aussi important pour vous ?

Pour tout joueur, avoir la chance de représenter son pays, c’est vraiment le top. Moi, ça m’a fait énormément plaisir. Je sais que ça a fait également très plaisir à ma famille, à mes amis, donc ce genre de partage, c’est énorme.

Vincent Collet le sélectionneur parlait à la fin des qualifications du plaisir énorme qu’il a pris à vous coacher, en raison de l’état d’esprit et des attitudes de ce groupe. Vous avez ressenti ces sensations aussi ?

Aucun doute, oui. C’était une expérience énorme. Ça a été super. J’ai adoré revenir en France, évoluer avec tous ces gens qui sont des supers joueurs et des gens bien aussi. Comme le staff. Vraiment, j’ai pris beaucoup de plaisir sur et en dehors du terrain. On s’est éclaté et ça s’est vu je crois.

La prochaine échéance, c’est la Coupe du Monde FIBA 2019. Comment évaluez-vous les chances de faire partie de l’équipe qui ira en Chine ? La retraite de Boris Diaw sur le poste 4 ouvre forcément des places…

J’essaye de ne pas trop penser à tout ça. Ce n’est pas mon travail, c’est celui du sélectionneur et je pense qu’il a pas mal de boulot avec tout ça ! Il va faire des choix, celui qu’il estimera les meilleurs et moi je respecterai ses décisions. On savait tous dans quoi on s’impliquait quand on a signé la charte de l’équipe de France. Les joueurs qui ont joué pendant les fenêtres, on a tous une part de fierté de savoir qu’on a contribué à qualifier l’équipe. C’est exactement mon état d’esprit. Si ça se fait, tant mieux. Si ça ne se fait pas, tant mieux aussi. Déjà, avoir connu l’expérience de représenter mon pays, de qualifier la France pour la coupe du Monde, c’était énorme. Je ne garde que du positif de mon expérience en Bleu.

Même si vous n’allez pas à la coupe du Monde et qu’on vous rappelle ensuite pour les qualifications à l’EuroBasket, vous reviendrez?

Oui, sans aucune hésitation. C’était super. Je reviendrai.

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